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Revue Revue de science criminelle et de droit pénal comparé Mir@bel
Numéro no 4, octobre-décembre 2017
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Doctrine

    • Les perquisitions « informatiques » à l'épreuve du principe de souveraineté, dans un contexte de mondialisation du stockage de données : Étude comparée en droit français et états-unien - Alexandre Rousselet-Magri p. 659-676 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le premier alinéa de l'article 57-1 du code de procédure pénale français permet à l'officier de police judiciaire effectuant une perquisition d'accéder aux données stockées sur un système informatique distant du lieu où s'effectue la perquisition. L'alinéa 3 de l'article prévoit l'hypothèse où les données sont stockées hors du territoire national, et maintient cette extension légale de compétence sous une obscure « réserve des conditions d'accès prévues par les engagements internationaux ». L'accès aux données situées hors du territoire national, certes depuis celui-ci, pourrait s'analyser en une deuxième perquisition, avec toutes les conséquences qu'implique une extension territoriale de compétence à un pays tiers. Une autre analyse, retenue par la Cour de cassation, consiste à y voir une extension matérielle de compétence, l'accès aux données n'étant alors qu'un simple acte d'investigation pris dans le cadre de la perquisition. Statuant en contrôle de constitutionnalité de la loi, le juge fédéral américain retient une solution contraire, en se déclarant incompétent pour autoriser l'accès aux données situées à l'étranger en dehors du cadre de l'entraide pénale internationale, n'hésitant pas à comparer les effets de l'opération à ceux d'une perquisition excédant la compétence territoriale des enquêteurs et du juge lui-même. Afin d'y remédier, et sous la pression du FBI, un projet de loi à forte dimension extraterritoriale est en cours de discussion au Congrès des États-Unis.
      Under the first paragraph of article 57-1 of the French Code of Criminal Procedure, investigators are allowed, during a search, to access data stored outside the place where the search is carried out. Paragraph three of the article states that when data is stored beyond national boundaries, this legal extension of jurisdiction is maintained, but subject to an unclear « condition of access provided by international commitments ». Access to data stored abroad, although this access is performed from a domestic location, could be analyzed as a second search, with all the consequences implied by any extension of territorial jurisdiction overseas. Another analysis, developed by the French Court of cassation, considers it as an extension of subject-matter jurisdiction, therefore, under this view, access to data is an act of investigation with the « material » search as a legal basis. However, United States Federal Courts adopted an opposite view in a constitutional review, stating that outside the framework of an international mutual assistance proceeding in criminal matters, a United States judge has n˚ jurisdiction to grant a search warrant in order to access data stored abroad. Further, with such warrant, investigators, and the judge itself, would go beyond their territorial jurisdiction. In order to address this issue, a bill with a potential of great extraterritorial reach has been introduced in the Congress.
    • La spécification en droit pénal est-elle en voie de disparaître ? : (Regard sur la loi n˚ 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l'égalité et à la citoyenneté) - Johan Dechepy-Tellier p. 677-698 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La doctrine pénaliste dénonce depuis longtemps l'éclatement du droit pénal et, avec lui, l'émergence de (trop ?) nombreuses spécificités qui malmènent la compréhension, la maîtrise et l'accessibilité de la matière.La spécification, bien que toujours à l'œuvre, est contredite par l'effort marquant de généralisation des règles de fond et de forme en droit commun ou issues de lui. La loi n˚ 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l'égalité et à la citoyenneté opte en effet pour des règles nouvelles, d'application générale, afin d'harmoniser et de renforcer la manière de lutter contre les comportements discriminatoires.La présente étude décrit cette évolution bienvenue de la fabrique de nos lois pénales afin de démontrer l'intérêt de persévérer dans cette voie.
      The penalist doctrine has long denounced the break-up of criminal law and, with it, the emergence of (too many) specificities that misunderstand the comprehension, control and accessibility of matter.The specification, although still at work, is contradicted by the marked effort to generalize the substantive and procedural rules in common law or derived from it. Act N˚. 2017-86 of 27 January 2017 on equality and citizenship, opts for new rules of general application in order to harmonize and strengthen the way to combat discriminatory behavior.This study describes this welcome evolution of the fabric of our criminal laws in order to demonstrate the interest of persevering in this direction.
    • L'usage des armes par les forces de l'ordre : De la légitime défense... à la légitime défense en passant par l'autorisation de la loi - Catherine Tzutzuiano p. 699-712 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis l'entrée en vigueur de la loi n˚ 2017-258 du 28 février 2017 relative à la sécurité publique, les règles d'usage des armes par les forces de l'ordre sont unifiées. Cinq cas d'autorisation d'engagement de la force armée sont énumérés au nouvel article L. 435-1 du CSI. De prime abord, ces cas d'autorisation semblent permettre le recours à la force armée dans des situations distinctes de situations de légitime défense. Cependant, l'examen des conditions communes auxquelles le législateur a subordonné chacun de ces cas d'engagement de la force armée révèle que ce cadre commun d'usage des armes par les forces de l'ordre est, in fine, plus proche du fait justificatif de la légitime défense qu'il n'y paraît.
      Since the entry into force of Act n˚ 2017-258 of 28 February 2017 on public security, the rules governing the use of weapons by law enforcement officiers have been unified. Five cases of authorisation to engage the armed force are listed in the new article L. 435-1 CSI. On the face of it, these authorization cases appear to allow the use of armed force in situations distinct from self-defence. However, an examination of the common conditions to which the legislator has subordinated each of these cases of the use of armed force reveals that this common framework for the use of arms by law enforcement officiers is, in fine, closer to justifying fact self-defence than it appears.
    • Les incohérences du droit pénal des mineurs contemporain - Eudoxie Gallardo p. 713-724 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Tiraillé entre des objectifs contradictoires, le droit pénal des mineurs a perdu, depuis le début des années 2000, quelque peu de sa cohérence. Le manque d'approche globale du droit pénal dans son ensemble est une des causes de ce phénomène qui conduit à punir plus sévèrement les mineurs que les majeurs. Cette étude plaide en faveur d'une meilleure coordination du droit spécifique avec le droit commun afin de maintenir une égalité des mineurs et des majeurs devant la loi pénale. Si certaines incohérences semblent avoir déjà trouvé une résolution, d'autres sont encore en souffrance.
      Tear between conflicting goals, the juvenile criminal law misplaced some coherence since the early 2000s. The lack of a comprehensive approach to criminal law as a whole is one of the causes of this phenomenon that leads to punish minors more severely than adults. This study argues in favor of a better coordination of the specific right with the common law in order to maintain an equality of minors and majors before the criminal law. While some inconsistencies seem to have already been resolved, others are still outstanding.
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