Contenu du sommaire : La preuve ontologique
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 83, no 3, juillet-septembre 2020 |
Titre du numéro | La preuve ontologique |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial - p. 3-4
Dossier. La preuve ontologique
- La preuve ontologique : d'Anselme à la phénoménologie contemporaine. Avant-propos - Alexander Schnell p. 5-7
- L'argument d'Anselme : De la pensée à la nécessité - Christian Brouwer p. 9-19 Cette étude s'attache à comprendre l'argument d'Anselme dans le contexte de l'oeuvre de son auteur. Après un exposé de la ligne argumentative, il s'agit de réexaminer le projet d'Anselme, d'abord dans le Proslogion, puis par rapport à la démarche discursive du Monologion. Ce qui émerge est une tentative de la créature raisonnable de s'élever vers Dieu en pensant rationnellement la modalité d'existence de son créateur. Sur ce chemin, elle expérimente et identifie les limites de son intelligence.This study attempts to understand Anselm's argument in the context of the author's body of work. After explaining the process of the argument, it aims to re-examine Anselm's project, first in the Proslogion, and then in relation to the discursive approach in the Monologion. What emerges is an attempt by the rational creature to elevate itself toward God by rationally thinking about its creator's mode of existence. In the process, it experiments with and identifies the limits of its intelligence.
- Descartes, Spinoza et la preuve ontologique - Camille Riquier p. 21-35 L'article se propose de réintégrer Spinoza dans l'histoire des preuves de l'existence de Dieu et d'interroger, dans ce but, le cartésianisme de Spinoza.This paper aims to reintegrate Spinoza into the history of proofs of God's existence and, to this end, to examine the Cartesianism of Spinoza.
- La preuve de l'existence de Dieu comme auto-détermination de la pensée - Gunnar Hindrichs, Alexander Schnell p. 37-50 L'argument ontologique de l'existence de Dieu n'est pas seulement un argument de l'existence de Dieu. C'est la réflexion de la pensée sur ses propres conditions, fondements et limites. Cet essai examine cette auto-réflexion de la pensée, en particulier en ce qui concerne la version kantienne de la preuve ontologique. Il affirme que l'argument ontologique consiste en la dépotentialisation de la pensée par elle-même.The ontological argument for the existence of God is not just an argument for the existence of God. It is the reflection of thought upon its own conditions, foundations, and limits. This essay investigates this self-reflection of thought, with a particular focus on Kant's version of ontological proof. It claims that the ontological argument consists in the de-potentialization of thought by itself.
- Le retour étrange de la preuve ontologique chez Kant - Hedwig Marzolf p. 51-64 Cet article se demande pourquoi Kant évoque une preuve ontologique de l'existence de Dieu dans l'Opus postumum après l'avoir abandonnée dans la Critique de la raison pure. Il met d'abord en lumière l'importance des critiques des Schwärmer pour qui la religion n'est pas une affaire de la raison. Puis il montre comment Kant y répond en posant un lien analytique entre Dieu et la loi morale dans la Critique de la raison pratique et en érigeant la théologie en « principe suprême » de la philosophie transcendantale dans l'Opus postumum. Il conclut que Dieu existe dans la reconnaissance du sujet dans le monde.This article seeks to understand why Kant offers ontological proof of the existence of God in Opus postumum after having given it up in the Critique of Pure Reason. It initially clarifies the importance of Schwärmer's criticism, which maintains that religion is not a concern of reason. It then looks into the ways that Kant responds to Schwärmer, by establishing an analytical link between God and moral law in the Critique of Practical Reason, and by setting up theology as a “supreme principle” of transcendental philosophy in Opus postumum. It concludes that God exists in the recognition of the subject in the world.
- Y a-t-il des preuves ontologiques en phénoménologie ? - Alexander Schnell p. 65-80 Est-il pertinent de traiter d'arguments ontologiques en phénoménologie ? Établissant le lien entre l'argument ontologique (en phénoménologie) et la construction phénoménologique, mettant ensuite en évidence le rapport entre les opérations « constitutives » transcendantales et leur « être » corrélé, cinq dimensions de l'« inapparence » sont alors mises en avant : le monde, la réalité (événementielle), l'expérience (en sa catégoricité), le sens et la genèse (de la factualité). Sur cette base, l'article déploie alors différentes formes de l'« argument ontologique » selon cinq modalités du transcendantal.This contribution evaluates the relevance of dealing with ontological arguments in phenomenology. The author first establishes the link between the ontological argument (in phenomenology) and phenomenological construction before highlighting the link between transcendental “constitutive” operations and their correlated “being.” Five dimensions of “inappearance” are then put forward: the world, reality, experience (in its categoriality), meaning, and genesis (of factuality). On this basis, the author deploys the precise different forms of the “ontological argument” at work according the five modalities of the transcendental.
Varia
- La chute et la chance de la nature : Schelling, Hegel et après - Susanna Lindberg p. 81-98 L'article présente un regard synthétique sur les enjeux de la philosophie de la nature de l'idéalisme allemand. Il montre pourquoi la philosophie hégélienne de la nature doit être lue non pas seulement comme la chute de l'idée dans une extériorité sans esprit, mais aussi comme la chance de l'esprit qui veut penser le réel tel qu'il est. Il compare cela à l'opposition de la gravité et de la lumière dans la philosophie de la nature de Schelling, et fait finalement une hypothèse sur l'utilité de la Naturphilosophie aujourd'hui.This paper offers an overview of the stakes of the philosophy of nature in German idealism. It shows why Hegel's philosophy of nature should not be read only as the fall of the idea in a spiritless exteriority, but also as the chance of the spirit that wants to consider reality as such. It compares this to the opposition between gravity and light in Schelling's philosophy of nature, and finally makes a hypothesis about the utility of Naturphilosophie today.
- Les vertus du sens commun chez Bergson - Pierre-Alexandre Fradet p. 99-112 Concept à significations multiples, le sens commun désigne chez Bergson tantôt un contenu de croyances naïves et répandues, tantôt l'effort par lequel on fait un tri parmi les croyances. En serrant de près ces deux acceptions principales, nous chercherons ici à éclairer l'apport philosophique que Bergson attribue par moments au sens commun. Il s'agira donc de faire ressortir combien Bergson développe une conception positive du sens commun lorsqu'il l'associe au bon sens et l'envisage comme la disposition à faire volte-face, c'est-à-dire à se régler sur les particularités du réel.A concept with many meanings, Bergson views common sense as relating sometimes to the content of naive beliefs, but also sometimes to the effort made to differentiate between beliefs. By sticking closely to these two meanings, we here aim to shed light on the philosophical importance that Bergson sometimes attributes to common sense. More precisely, the aim will be to emphasize how positive Bergson's conception of common sense can be when he associates it with wisdom and the disposition for changing one's mind, that is, the capacity to adapt our beliefs to the particularities of reality.
- La chute et la chance de la nature : Schelling, Hegel et après - Susanna Lindberg p. 81-98
Note de lecture
- Note de lecture - Henri Wagner p. 113-123
Bulletin leibnizien VI
- Bulletin leibnizien VI : Société d'études leibniziennes de langue française (SELLF). Bibliographie internationale critique des études leibniziennes - p. 125-174
- Bulletin leibnizien VI – Supplément : Société d'études leibniziennes de langue française (SELLF). Bibliographie internationale critique des études leibniziennes - Arnaud Lalanne
Bulletin de philosophie médiévale XXI