Contenu du sommaire : (Ré)imaginer les espaces chinois en Afrique urbaine

Revue Perspectives chinoises Mir@bel
Numéro no 2019/4
Titre du numéro (Ré)imaginer les espaces chinois en Afrique urbaine
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier

    • (Dés)écrire « l'espace chinois » en Afrique urbaine. Production de la ville, espaces vécus et processus enchevêtrés - Romain Dittgen, Gerald Chungu p. 3-8 accès libre
    • Entre le mondial et le local : inter- référencement urbain et évolution d'un méga-projet sino-sud-africain - Ricardo Reboredo, Frances Brill p. 9-17 accès libre avec résumé
      En 2012, le promoteur chinois Zendai a fait l'acquisition d'un terrain de 1 600 hectares dans le quartier de Modderfontein à Johannesburg, et a annoncé son projet de développer un nouvel aménagement urbain de grande envergure. Après avoir fait appel à un cabinet de design chinois, l'entreprise a publié une série d'images de synthèse. En s'appuyant sur ces images, les médias et de nombreux habitants de la ville ont perçu ce site comme typiquement « chinois » et ancré dans une vision futuriste et spéculative de l'urbanité. En même temps, des travaux de recherche africains en urbanisme ont concentré leur attention sur des projets d'envergure similaires sur l'ensemble du continent, et ont continué à analyser leurs conséquences. En s'appuyant sur ces deux interprétations du projet de Modder-fontein, cet article s'intéresse à ce site comme traduisant à la fois l'expression de tendances mondiales (par exemple le renforcement de la collaboration sino-africaine, les approches inter-référencées du développement urbain dans tous les pays du Sud), et de facteurs spé-cifiques au lieu et au contexte. Ainsi, nous mettons l'accent sur la dimension ordinaire du projet pour saisir comment l'idée de créer un centre économique mondial ultra-moderne enraciné dans les expériences et les pratiques d'un promoteur basé en Chine, a finalement été influencée par les initiatives de consultants internationaux et par la Ville de Johannesburg. Nous argumentons que Modderfontein devrait être considéré comme une forme évolutive d'urbanisme où des éléments perçus comme chinois ont disparu au cours du développement du plan d'urbanisme. Nous soutenons que les dimensions socio-matérielles du projet reflètent plutôt un urbanisme typique-ment sud-africain.
    • Le marché Rwanda à Addis-Abeba : migrants chinois et réseau alimentaire local - Zhengli Huang p. 19-28 accès libre avec résumé
      Le nombre croissant de migrants chinois en Éthiopie a créé un marché de niche pour les produits alimentaires chinois, faisant du « marché Rwanda » le seul marché alimentaire urbain d'Addis-Abeba spécialisé dans ce type de produits. Le caractère spécifique de ce marché tient au fait que même s'il répond en priorité à la demande des migrants étrangers, la chaîne de valeur alimentaire et le réseau d'entreprises sont majoritairement locaux. Positionné dans un environnement commercial assez conventionnel au sein du secteur alimentaire éthiopien, le réseau économique local s'adapte activement aux besoins de la communauté des migrants et étend sa chaîne de valeur alimentaire. À travers des interactions quotidiennes entre le réseau économique local et les consommateurs de produits alimentaires chinois, des liens conviviaux se tissent et évoluent dans le marché et en dehors. Ces interactions contribuent au réagencement de l'espace socio-économique du marché et du paysage alimentaire de la ville. Cette étude du « marché Rwanda » fournit des données empiriques pour le champ de recherche dynamique et en pleine diversification des rencontres entre la Chine et l'Afrique.
    • Le jardin de Maitreya dans les townships : les espaces religieux transnationaux du Yiguandao en Afrique du Sud - Nikolas Broy p. 29-39 accès libre avec résumé
      Cet article s'attache à explorer les espaces créés par les membres du mouvement religieux sino-taïwanais Yiguandao 一貫道 (« Voie de l'Unité ») en Afrique du Sud urbaine. En s'appuyant sur des données ethnographiques issues d'enquêtes de terrain menées à Johannesburg, Pretoria et Le Cap à la fin de l'année 2017, ainsi que sur des publications du Yiguandao, cette contribution analyse la manière dont ces espaces sont créés, maintenus et chargés de sens. Elle étudie les utilisations de ces espaces ainsi que les raisons pour lesquelles divers acteurs s'y engagent. En proposant une typologie préliminaire basée sur l'emplacement, la fonction et la mobilité de ces espaces, cette analyse soutient que les espaces religieux du Yiguandao forment des arènes d'interactions transculturelles plus intenses que la plupart des autres espaces chinois – le plus souvent économiques – en Afrique.
    • Enchevêtrements spatiaux et temporels : récit d'une rue (chinoise) dans une banlieue de Johannesburg - Romain Dittgen, Mark Lewis, Gerald Chungu p. 41-47 accès libre
  • Article

    • La quête d'autonomie éditoriale des journalistes du Dongfang Zaobao et de Pengpai/The Paper - Alain Peter p. 49-56 accès libre avec résumé
      Au début du XXIe siècle, la pratique du journalisme en Chine a été marquée par une percée de l'investigation à la faveur d'une conjonction singulière : la volonté du pouvoir central de contrôler les administrations locales grâce à un travail de surveillance des médias et le désir d'une nouvelle génération de journalistes de mener des enquêtes de façon professionnelle. Entre 2003 et 2016, à Shanghai, un groupe de journalistes qui a d'abord dirigé le quotidien Dongfang Zaobao, puis le site d'information Pengpai témoigne de ce moment. Des entretiens répétés avec ces journalistes permettent de décrypter leur stratégie à long terme, de distinguer une phase de négociations menées avec les autorités pour créer un média et un temps de jeu asymétrique pour produire de l'information. Ils montrent que les journalistes ont engrangé des succès importants en matière d'investigation mais que les autorités ont toujours fini par refermer l'espace éditorial.
  • Comptes rendus de lectures