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Résumé. — Etat alpin, la Suisse possède 3/5e de son territoire dans la zone de montagne de la chaîne, mais sur cet espace ne vit que guère plus du 1/4 de sa population. La croissance démographique des Alpes helvétiques est due avant tout aux progrès de l'urbanisation et à l'essor des parties basses. En cela, elle se rapproche de celle des autres secteurs de l'arc alpin. Si la tendance générale est à la concentration des hommes à la périphérie de la montagne, on constate dans l'aire même de cette dernière un affaiblissement des zones élevées au profit des fonds de vallée, ainsi qu 'une forte diminution aux altitudes moyennes. La zone de montagne est relativement peu urbanisée. Au sein d'une grande diversité des cellules humaines, tous les types d'évolution peuvent être observés. On remarque que la plupart des zones à croissance homogène correspondent à des régions où rayonne le tourisme. On peut enfin constater que les mesures d'aménagement du territoire et de planification n'ont pas modifié sensiblement les tendances antérieures.

Résumé. — Pour mieux faire ressortir l'originalité démographique des populations alpines, les auteurs décrivent d'abord les grandes tendances de l'évolution de la population autrichienne dans la dernière période intercensitaire (1971-1981). Après avoir justifié les limites de l'espace alpin fixant le cadre de cette étude, ils analysent la distribution de la population dans les Alpes austro-allemandes : répartition géographique mais aussi par tailles de communes et par tranches altitudinales. Sur la base d'une subdivision en trois grands ensembles (Alpes bavaroises, Alpes autrichiennes de l'Ouest et de l'Est), ils étudient ensuite la diversité des modes d'évolution de la population alpine, en se penchant notamment sur le cas des communes touristiques.

Résumé. — La population des Alpes du Sud, en déclin séculaire jusqu'en 1954, avait amorcé une croissance globale depuis, grâce à la dynamique urbaine, et malgré le déclin des campagnes. 1982 marque un renversement de tendance à cause du desserrement urbain par la rurbanisation et grâce à un nouveau moteur économique, le tourisme.

Guibourdenche Henri. Le cas des Alpes françaises du Nord. — Introduction générale. In: Revue de géographie alpine, tome 72, n°1, 1984. pp. 55-57.

Résumé. — Comme la plupart des grandes agglomérations, celle de Grenoble est entrée, avec les années 80, dans une phase de croissance démographique quasi-nulle. Pour la première fois la ville-centre et des communes de sa proche banlieue enregistrent même une régression de population alors que tend à se constituer une vaste aire urbanisée par extension de l'habitat au-delà des frontières de l'agglomération. La redistribution géographique des habitants prend désormais le pas sur l'arrivée de nouvelles populations qui joua dans le passé récent un rôle exceptionnel. Les conséquences de l'immigration sont encore très présentes, notamment par une structure démographique relativement jeune. Le mouvement de la population à l'intérieur de l'aire urbaine constitue un véritable circuit résidentiel lié à l'appartenance sociale des ménages. L 'auteur insiste sur les divergences d'évolution qui accentuent la ségrégation socio-spatiale entre les communes de la périphérie qui accueillent des couches moyennes, propriétaires de leur habitation, et celles du cœur de l'agglomération où se concentrent les ménages les plus jeunes et les plus âgés, les étrangers et les plus démunis, alors même que sévit une grave crise du logement.

Résumé. — Les régions basses des Alpes françaises du Nord, les vallées en particulier, canalisent sur des axes plus ou moins étroits les tendances à l'urbanisation périphérique. Il en résulte un renversement de nombreuses courbes démographiques témoignant d'un investissement des campagnes par les urbains. Ce mouvement est en gros proportionnel à la dimension des agglomérations qui s'étalent. La notion même d'espace rural s'en trouve contestée ; c'est un espace « urbain-bis », en ordre lâche, qui se met en place dans nos campagnes.

Résumé. — L'évolution de la population dans la montagne alpine connaît une troisième phase que révèle le recensement de 1982 et qu'on discernait mal auparavant. Les Alpes se distinguent de plus en plus comme un espace résidentiel, dans le prolongement du tourisme et sous l'effet d'une urbanisation en profondeur que ne laissent pas supposer les caractères d'un paysage encore rural. Cette dominante du phénomène résidentiel succède à une organisation du peuplement fondée sur les capacités productives de la montagne au XIXe siècle, puis sur le rôle des créations d'emplois liés à l'industrialisation et à l'urbanisation jusqu'en 1970. La mutation paraît très profonde.