Contenu du sommaire : Racisme, race et sciences sociales

Revue Raison Présente Mir@bel
Numéro no 174, 2ème trimestre 2010
Titre du numéro Racisme, race et sciences sociales
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Présentation : «Le problème de la ligne de partage des couleurs» - Juan Matas, Roland Pfefferkorn p. 10 pages accès libre
  • L'usage des termes «race, ethnie, nation» dans le contexte des conquêtes coloniales françaises - Claude Liauzu p. 8 pages accès libre avec résumé
    L'auteur propose une réflexion sur le poids et le pouvoir des mots «nation, ethnie et race» dans le contexte de la conquête coloniale. La colonisation et l'immigration sont en effet les deux grands défis historiques que la conception républicaine de la nation n'a pas su assumer de manière cohérente. Dans la conception républicaine de la nation tout homme, résidant en France depuis un an, y travaillant, adoptant un enfant ou recueillant un vieillard, peut intégrer la nation. Mais la nation (genos, gens), et davantage encore la patrie, renvoient également à une dimension identitaire où la communauté d'origine et la parenté ont une force considérable.
  • Les uns derrière les autres : comment se construit l'altérité - Christine Delphy p. 17 pages accès libre avec résumé
    L'auteure veut montrer que la problématique de l'Autre comme explication du sexisme, du racisme, de l'homophobie ou de toute autre hiérarchie sociale non seulement ne marche pas, mais suppose déjà l'existence de cette hiérarchie. La haine du «différent» n'est pas un trait «naturel » de l'espèce humaine ; c'est la tradition occidentale, formalisée dans la philosophie, qui a posé comme élément constituant et universel du psychisme humain cette haine, et inventé le concept d'«Autre» . C'est la société qui construit cet «Autre» par des pratiques concrètes matérielles, dont font partie des pratiques idéologiques et discursives.
  • Des processus de «racisation» - Claire Donnet, Mélanie Fraisse, Nicolas Horvat, Ananda Melo-King, Johanna Probst p. 13 pages accès libre avec résumé
    Les auteurs proposent une réflexion collective sur la manière dont sont socialement produites les races. Pour les besoins de l'analyse, deux niveaux intimement liés seront séparés afin de saisir la complexité des processus de racisation. Le premier mouvement, s'exerçant de manière verticale, renvoie à l'institutionnalisation des rapports de race par le pouvoir politique. Le second, opérant de façon horizontale, traduit la construction des identités raciales par les acteurs. A travers plusieurs exemples, il s'agira de démêler la trame des différenciations à l'œuvre dans la réalité sociale en insistant sur la dimension performative des catégories et des typifications (re) produites.
  • De la race comme un problème. Les sciences sociales et l'idée de nature - Fabrice Dhume p. 13 pages accès libre avec résumé
    Ce texte interroge le problème que pose aux sciences sociales l'idée de race. Face à l'impossibilité de révoquer définitivement un terme qui demeure en usage on rencontre diverses tactiques de mise à distance. En renversant la perspective, le statut problématique de cette notion permet d'interroger le rapport des sciences sociales à leur objet. En tant que catégorie hybride, la race met à l'épreuve la clôture des domaines scientifiques. En écartant la question du statut de la nature, les sciences sociales sont prises au piège de ce point aveugle. Car leur définition du «social» peut présupposer un fond unifié de nature, et réifier en retour leur objet.
  • Le Noir et le Cyborg. Remarques sur le dispositif racial - Estelle Ferrarese p. 10 pages accès libre avec résumé
    Il ne suffit pas de répéter que la notion de race ne renvoie à aucune réalité biologique pour justifier le fait de placer la notion hors champ d'investigation. Cet article propose de réfléchir sur les apories de l'interdit qui frappe le nom «race» . Il mobilise notamment la notion de dispositif, au sens de Foucault. Il propose un éclairage sur les binômes hiérarchiques, et les équivalences qui structurent la question de la «race». Il appelle les sciences sociales à enquêter sur la manière dont perdure, dans le dispositif racial, la métaphysique de la substance, et la manière dont elles y participent à la fois en produisant un certain savoir, et en s'abstenant d'en produire d'autres.
  • Le GRECE et la question ethnique. Du nationalisme au communautarisme - Sylvain Crépon p. 12 pages accès libre avec résumé
    Crée en 1968, Le GRECE prétend refonder la doctrine anti-égalitariste de l'extrême droite. Il s'appuie, à ses débuts, sur la sociobiologie pour légitimer la supériorité de la race blanche. Mais à partir des années 1970 il soutient une vison différentialiste du monde prônant égalité et étanchéité entre les populations. Ce qui l'amène à critiquer le colonialisme, idéologie selon lui consubstantielle à l'égalitarisme républicain qui nierait la différence culturelle. A l'aube des années 1990, il défend une conception «communautariste» de la société dont l'objectif est de sauvegarder les traditions des populations tant «autochtones» qu'«allochtones». Cet article questionne ce cheminement intellectuel passé du racisme le plus inégalitaire à des conceptions quasi multiculturalistes.
  • Couleur et race au Brésil. Stratégies individuelles et stratégies collectives - Stéphanie Cassilde p. 11 pages accès libre avec résumé
    Afin de permettre d'appréhender la fluidité des processus de catégorisation au Brésil, l'auteure propose une distinction conceptuelle entre couleur [cor] et race [raça]. La cor n'est plus considérée comme un euphémisme de la raça, mais comme un concept autonome, tout en demeurant polarisée selon un imaginaire raciste. Tandis que la raça impose une fixité des catégories propre à la mise en place de stratégies collectives, la plasticité des identifications selon la cor autorise des stratégies individuelles. Des individus peuvent réaliser une certaine mobilité ascendante, sans ouvrir la voie à d'autres à leur suite. Les stratégies individuelles — et donc une approche en termes du concept de cor — sont privilégiées par les acteurs tant qu'elles sont couronnées de succès.
  • «Des indiens que de nom». Réflexions sur la perception de l'identité musulmane et la catégorisation ethnique au sud des Philippines du XXIe au XVIIe siècle - Jean-Noël Sanchez p. 12 pages accès libre avec résumé
    L'auteur se propose de réfléchir sur le thème des Moros, les musulmans du sud des Philippines, en s'attachant à déconstruire le discours «minorisateur» élaboré par la majorité chrétienne, lequel se prévaut de préjugés supposément hérités des anciens colons espagnols pour justifier la logique d'une catégorisation qui occulte le paramètre religieux sous un critère ethnique des plus ambigus. Pour ce faire, il revient à leurs fondements justificatifs, les textes espagnols du XVIIe siècle, en montrant que le point de vue pré-ethnologique qu'ils défendent est en réalité tout autre.
  • Résumés - p. 3 pages accès libre
  • Evry Schatzman (1920-2010) - Gabriel Gohau p. 3 pages accès libre
  • Trimestrielles

  • Livres reçus - p. 1 page accès libre