Contenu du sommaire : Compromis à la belge, entre sésame et relique
Revue | La Revue Nouvelle |
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Numéro | no 2016/1 |
Titre du numéro | Compromis à la belge, entre sésame et relique |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Éditorial
- Libertés fondamentales : Un caillou dans la chaussure de l'État ? - Christophe Mincke p. 2-4
Le mois
- Les réfugiés, « valets puants » de la Belgique confédérale ? - Pierre Delagrange p. 5-12
- Pour un nouveau paradigme dans le traitement public du sans-abrisme - Renaud de Backer p. 12-15
- Virage à droite en Argentine et retour du mouvement ouvrier - Xavier Dupret p. 15-20
- Que reste-t-il des utopies numériques ? - Maxime Lambrecht p. 20-24
Billet d'humeur
- Mourir pour nos valeurs - Anathème p. 25
Dossier. Compromis à la belge, entre sésame et relique
- Introduction - Thomas Lemaigre p. 28-30
- Monument en péril ? - Jean Faniel p. 31-37 Depuis son indépendance en 1830, la Belgique est une société divisée. Globalement, cependant, les tensions entre groupes sociaux antagoniques n'ont guère conduit à l'éclatement de violences physiques. Une organisation politique complexe s'est développée, reposant sur la recherche de compromis exprimant les rapports de force du moment. Le « compromis à la belge » symbolise cette gestion pacifique, mais parfois alambiquée, des divisions internes. Quelles sont les évolutions qui pourraient indiquer une rupture avec la recherche privilégiée du consensus.
- Réinventer la neutralité culturelle de l'État belge - Albert Bastenier p. 38-44 Comment comprendre les exigences de la neutralité de l'État belge dans la gestion des faits culturels contemporains ? À cet égard, un détour par les compromis qui furent ceux de « l'unionisme belge » en 1830 demeure instructif. Cela dans la mesure où l'exigence de la laïcité n'y fut pas totalement rencontrée et que la question linguistique y fut traitée sans esprit de compromis. On comprend mieux à partir de là en quoi le compromis est une structure constitutive de l'action politique. Et que tant le nouveau pluralisme de la société belge que l'esprit de la démocratie exigent une négociation pacificatrice loin d'être aboutie.
- Le Pacte scolaire : la politique compromise ? - Mathias El Berhoumi p. 45-51 Toute rétrospective de l'année 2015 en matière d'enseignement mettrait en avant la nature exceptionnelle de ce millésime. Poussée dans le dos par la Cour constitutionnelle, la Communauté française a réformé le régime des cours de religion et de morale dans l'enseignement officiel, régime qui n'avait connu aucun changement majeur depuis plus d'un demi-siècle. La Communauté française a ainsi fait évoluer sa législation sur un élément touchant de près au Pacte scolaire.
- Le Pacte social, un modèle sur le fil - Pierre Reman p. 52-60 Étrange destinée que ce projet d'accord de solidarité sociale négocié dans la clandestinité par des représentants patronaux et syndicaux durant la guerre et conclu en 1944 avant que l'occupant allemand ait définitivement déposé les armes. Simple déclaration commune n'ayant pour elle que la force morale de signataires ayant refusé la collaboration avec l'ennemi, ce projet d'accord fut considéré avec le temps comme le « pacte social » exprimant une ambition rassemblant des idéaux sociaux, économiques et démocratiques. S'il est exagéré de parler aujourd'hui de dérégulation du compromis capital-travail, les politiques actuelles et celles des vingt dernières années le fragilisent.
- Le cas tunisien - Mohamed Nachi p. 61-68 La période de transition démocratique en Tunisie fournit une illustration exemplaire de la manière dont les compromis se nouent et se dénouent au gré des circonstances et de l'évolution des rapports de force et de la légitimité des intérêts en conflit. Au terme du dialogue national, les acteurs politiques et les membres de la société civile ont réussi à mettre en place des consentements consensuels qui posent les conditions d'un pluralisme effectif, d'une alternance politique, permettant la coexistence de forces sociopolitiques ayant des intérêts et des objectifs contradictoires. Il y a eu formation de compromis dans la mesure où, d'une part, les forces de l'opposition (« séculariste ») ont accepté la participation du parti islamiste Ennahdha au jeu politique et, d'autre part, le parti « islamo-conservateur » et ses alliés ont accepté l'idée de négociation et de dialogue national pour sortir des crises politiques à répétition qu'a connues le pays au cours des quatre dernières années. Malgré les divergences de leurs projets respectifs, les deux partenaires se sont acceptés mutuellement et ont fait des concessions réciproques pour parvenir à des accords de compromis, en dépit des oppositions qui les séparent — ce qui n'est pas le cas par exemple en Égypte.
Articles
- Présentation - p. 69
- Quelle société pour un individu sans repères ? - Marie Peltier p. 70-72
- Comment s'engager et militer quand les catastrophes ont eu lieu ? - Pierre Coopman p. 73-76
- Le nouvel épouvantail - Christophe Mincke p. 77-79 Il est aujourd'hui de bon ton de se pencher sur les mondes numériques comme si ceux-ci étaient en rupture totale avec le monde ancien. Plus rien ne serait comme avant, tout serait bouleversé, prétexte pour s'affoler de la fin d'une civilisation ou pour s'enthousiasmer de l'avènement d'une ère radieuse. D'aucuns, à l'inverse, affirment que rien ne change et que la comédie humaine se poursuit sans réellement évoluer. Loin de ces positions tranchées, il est utile, au travers de quelques textes qui se succèderont en ces pages, de s'interroger sur les ruptures et continuités du moment et de tenter de mettre en perspectives quelques-unes des étranges pratiques qui sont désormais les nôtres dans les mondes numériques que nous ne pouvons plus guère éviter.
Italique
- Ruines de Courlande - Bernard De Backer p. 80-81