Contenu du sommaire : Climat : dix ans après Stern, dix semaines après Paris
Revue | La Revue Nouvelle |
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Numéro | no 2016/2 |
Titre du numéro | Climat : dix ans après Stern, dix semaines après Paris |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Éditorial
- L'effet Hibernatus - Thomas Lemaigre p. 2-4
Le mois
- France. Des politiques publiques face à des situations extraordinaires - Jonas Campion p. 5-12
- La Pologne sous la coupe des populistes revanchards - Piotr Porayski-Pomsta p. 12-18
- L'utopie du citoyen éclairé et les défis de l'éducation citoyenne - Pierre-Étienne Vandamme p. 18-21
Billet d'humeur
- Le mythe de la « nouvelle positive » : lettre ouverte à Randstad - Simon Tourol p. 22-23
Dossier. Climat, dix ans après Stern dix semaines après Paris
- Introduction - Olivier Derruine p. 26-28
- Où en est la Belgique ? - Julien Vandeburie p. 29-35 La lutte contre les bouleversements climatiques occupe chaque fin d'année l'actualité via les COP (Conference of Parties). Ce moment de retrouvailles au niveau mondial est la formalisation annuelle d'un processus continu de rencontres entre experts et délégations diplomatiques de l'ensemble des pays membres de l'ONU. Cette illusion médiatique ponctuelle laisse les politiques climatiques dans les limbes une bonne partie du restant de l'année. C'est le cas en Belgique aussi. D'aucuns déclareront que la Belgique a respecté ses engagements internationaux passés en la matière et qu'elle n'est pas une mauvaise élève. Si ce n'est pas (encore) faux, force est de constater que la situation n'est pas si bonne que cela.
- Chine, dictature et changements climatiques - Laurence Vandewalle, Juliette Janin p. 36-43 Depuis 2007, la Chine a entrepris un « virage vert » qui se traduit notamment par un important investissement dans les énergies renouvelables, devançant les États-Unis et l'Union européenne et qui s'explique pour partie par de graves problèmes écologiques qui pourraient déstabiliser le régime. L'objectif est donc davantage politique qu'environnemental et il ne constitue en aucune manière le signe d'une démocratisation du régime.
- L'accord de Paris, multilatéralisme mou - Benjamin Denis p. 44-50 La vingt-et-unième conférence de l'ONU sur le changement climatique a débouché sur un accord largement insuffisant face à la nécessité de ramener les émissions de gaz à effet de serre à zéro pourcent. Rio, en 1992, faisait preuve d'un souffle vigoureux, mais péchait par manque d'opérationalisation. Kyoto (1997) assignait des objectifs quantifés, mais à un nombre limité d'États qui jouissent d'une grande marge de manoeuvre. Les réunions qui suivent se traduiront par des marchandanges qui affaiblissent les objectifs. À Paris, l'impossibilité politique d'universaliser un système de contraintes conduit à une dynamique semblable à celle qui prévaut en matière de protection internationale des droits de l'homme et privilégie l'incitation à la contrainte et à la sanction. Cette politique « idéalisée » risque de n'être pas à la hauteur de l'enjeu dont tous les scientifiques reconnaissent l'urgence.
- TTIP, arme de destruction massive du climat - Olivier Derruine p. 51-58 Le traité de libre-échange atlantique (TTIP), en négociation entre les États-Unis et l'Union européenne, prévoit la création d'une zone de libre-échange transatlantique. Son chapitre consacré au développement durable vient d'être récemment discuté. Déclaration d'intentions, il n'impose aucune obligation aux entreprises qui en sont les principales bénéficiaires. Si tels accords augmentent généralement les émissions de carbone, le TTIP met en péril la transition énergétique enclenchée en Europe en 2008, grâce notamment à son principe de « neutralité technologique » qui, par exemple, ne distingue pas le solaire du nucléaire. Il risque en outre de servir de modèle à d'autres accords, notamment avec la Chine et l'Inde.
- Climat et austérité, un tout autre récit à construire - Julien Vastenaekels p. 59-65 Le récit derrière le dogme de l'austérité est extrêmement efficace. Grâce à sa simplicité, sa cohérence, son usage habile des images et métaphores, ses nombreux et divers porte-paroles, il parvient à façonner la manière dont la société pense l'économie. Or cette histoire porte des valeurs qui n'accordent qu'une importance insuffisante aux enjeux environnementaux et sociaux pour pouvoir les résoudre, et elle enferme l'économie dans un carcan rendant compliquée la lutte contre le changement climatique.
Articles
- Paul Magnette est-il socialiste ? - Laurent De Briey p. 66-72 L'ambition affichée du dernier essai de Paul Magnette, La gauche ne meurt jamais, est claire : revenir aux sources de la gauche. Plus précisément : aux sources du socialisme, puisque s'il entend lutter contre les inégalités, ce sont « les inégalités générées par le capitalisme » qui le préoccupent particulièrement. Revenir aux sources du socialisme n'est-ce pas cependant vouloir se détacher de la représentation dominante du socialisme, celle d'une doctrine étatiste et productiviste ? Revenir aux sources du socialisme, n'est-ce pas aussi récuser la réalité factuelle du socialisme, celle de sa mutation progressive en un libéralisme de gauche ? Revenir aux sources de la gauche n'est-ce donc pas se distancier de l'actualité du socialisme ?
- Publish or perish - Christophe Mincke p. 73-74
- Paul Magnette est-il socialiste ? - Laurent De Briey p. 66-72
Italique
- La flèche curonienne - Bernard De Backer p. 75-77