Contenu du sommaire : 7 ans de réflexion

Revue Tous urbains Mir@bel
Numéro no 30-31, septembre 2020
Titre du numéro 7 ans de réflexion
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Passer le témoin à l'heure du virus… - Jacques Donzelot, Olivier Mongin, Philippe Panerai p. 3-5 accès libre
  • Habitabilités

    • Penser l'instant dans la durée - Philippe Panerai p. 6-13 accès réservé avec résumé
      La pandémie a surgi sur fond d'une crainte déjà bien installée du réchauffement climatique et de ses conséquences environnementales qui ont marqué le tournant du siècle, faisant rupture avec l'esprit de progrès qui avait connu son acmé durant les Trente Glorieuses. Depuis, l'horizon radieux porté par l'État-providence s'est estompé. Et le confinement apparaît comme le moment obligé de contemplation de ce rêve défunt… Mais aussi comme l'occasion de songer aux réponses à trouver pour le temps à venir. Dans le domaine du logement, d'abord, en prenant en compte le souci d'en faire le moyen d'échapper au confinement par des immeubles offrant à chacun les mêmes avantages qu'une maison individuelle, tant celle-ci est apparue salutaire durant le confinement. Dans le domaine de l'urbanisme aussi, avec un souci de mieux respecter les espaces naturels en revalorisant les centralités discrètes des bourgs et des petites villes.
    • Tous urbains, tous Terriens. Sur la même planète ! - Michel Lussault p. 14-21 accès réservé avec résumé
      La réflexion de Tous urbains s'est formée à partir du constat de la mondialisation urbaine. Commencée à partir de 1950 et accélérée depuis 1990, elle a généré un homo urbanus qui se caractérise par l'intensité des relations (connectivité numérique, rôle des GAFAM). Cette intensité s'est trouvée confirmée par la pandémie, qui a joué comme un marqueur de l'urbanité forte, de l'hyperspatialité. Au point que plus rien n'apparaît contrôlable. L'urbanisation mondiale devient, pour le coup, un danger qui dépasse la crise environnementale stricto sensu. Elle ouvre une nouvelle époque où se trouve remise en cause l'habitabilité de la planète. Dès lors, toute politique urbaine doit s'inscrire dans une politique de la Terre.
    • Transformer la culture de l'habiter - Flavien Menu p. 22-29 accès réservé avec résumé
      Y a-t-il une alternative au mode d'habitation hérité de la société industrielle et qui tienne compte des mutations sociétales de nos modes de vie ? Des initiatives ont émergé, en Europe et aux États-Unis, adoptant une démarche collective, comme le community-led housing et d'autres formes de co-housing. Elles ont toutes pour principe de mettre le foncier en commun et de faire de tous les habitants des acteurs du changement.
    • L'alignement des planètes - Jean-Pierre Charbonneau p. 30-35 accès réservé avec résumé
      Le changement de mode de vie et d'ambiance urbaine provoqué par l'effet du confinement peut constituer une opportunité pour passer enfin à l'acte dans le domaine écologique et dans ses implications urbaines. En l'occurrence, certaines actions apparaissent d'une nécessité de plus en plus évidente, comme celle d'élargir les espaces destinés aux piétons et ceux dévolus aux vélos. De même, paraît s'imposer celle de supprimer les voitures devant les magasins et surtout devant les écoles. Plus généralement, ce sont les projets urbains qui doivent être revus. Pour cela, les collectivités locales doivent se doter des compétences nécessaires, en l'occurrence recourir à des professionnels aguerris.
    • RT20XX. La réglementation thermique des bâtiments : une histoire compliquée - Olivier Boesch p. 36-38 accès réservé avec résumé
      Comment gérer le rapport entre l'architecture et l'environnement dans une perspective écologique ? La réglementation thermique des bâtiments commence, en fait, avec la crise du pétrole de 1973 et l'apparition d'un souci d'économie d'énergie. Elle aboutit en 2020 à l'exigence que la construction produise plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Mais comment s'est effectuée cette évolution sur une quarantaine d'années ?
    • Comment repasser du virtuel au réel ? - Olivier Mongin p. 39-49 accès réservé avec résumé
      Le confinement en réponse à la pandémie a fait un peu plus apparaître le virtuel comme une représentation avantageuse du monde de demain. Mais cette réalité dite « augmentée » véhicule plutôt le risque d'une rétraction du temps et de l'espace, à raison de la croissance des contrôles et de la privatisation dont elle est l'occasion. On voit bien comment la montée de la connectivité a augmenté le souci des contrôles, au nom de la sécurité contre le terrorisme d'abord, puis, à présent, au nom du sanitaire. Comme la communication tend à se privatiser, ne transitant plus par l'espace commun, elle s'expose à un contrôle croissant par la puissance publique. Comment rééquilibrer ce processus, sinon en restaurant le rôle de l'environnement, d'un espace qui permette de passer d'un lieu à un autre, de se projeter dans le temps ? Bref, en refaisant de la ville un théâtre.
  • Citoyennetés

    • Le tournant géographique du logiciel politique - Jacques Donzelot p. 50-56 accès réservé avec résumé
      Que s'est-il passé durant la dernière décennie, celle correspondant à la publication de Tous urbains ? Une mutation sensible du logiciel politique qui fait passer la lecture des enjeux de nos sociétés d'une interprétation historique à une interprétation géographique. La distinction droite/ gauche, opposant la conservation et la révolution au bénéfice du progrès, était liée au mouvement d'urbanisation qui conduisait les habitants du village vers la ville. Elle y a puisé sa crédibilité du XVIIIe siècle jusqu'aux années 1970. Depuis, cet exode rural a fait place à trois nouveaux mouvements, de la ville au village, de la ville à la ville, des pays lointains à la ville. Et ceux-ci ont fait surgir une nouvelle opposition, géographique, entre l'élitisme des métropoles, le séparatisme des cités et le populisme des espaces périphériques.
    • L'habitant au défi du citoyen ? - Philippe Estèbe p. 57-60 accès réservé avec résumé
      L'association entre l'exigence d'une ville durable et celle d'une démocratie locale aboutie hante Tous urbains depuis son origine. Vaste question que celle de la relation entre l'habitant et le citoyen. Elle nous invite à considérer l'inconsistance de l'autonomie prétendue des collectivités locales, pour lesquelles l'important n'est pas la délibération entre les habitants, mais les sommes d'argent que les notables de la collectivité peuvent obtenir de l'État. Les tentatives de développer la participation des habitants se heurtent à une multiplicité d'obstacles qui ne sont jamais sérieusement affrontés : le lien entre l'emploi et l'habitat qui complexifie la réflexion de l'habitant, le rôle des notables dans la prise de décision, la difficulté de prendre en compte les usagers de la commune qui n'y habitent pas, mais y sont actifs…
    • Le Covid-19 : une raison supplémentaire de revoir l'image de la métropole ? - Cynthia Ghorra-Gobin p. 61-65 accès réservé avec résumé
      Durant la dernière décennie, le débat politique français s'est beaucoup organisé en fonction de l'opposition entre les métropoles et le territoire. Comme si les premières incarnaient un univers à part, organisé autour de leurs seules connexions mondiales, qui les portent à ignorer le territoire en raison de l'ancrage purement national de celui-ci. Pour sortir de cette vision simpliste, il suffit de considérer la manière dont les chercheurs urbains, surtout anglo-américains, se sont employés à décrire l'urbanisation contemporaine pour en faire ressortir la multiplicité des échelles et surtout la capacité des institutions métropolitaines à intégrer le territoire dans leur déploiement au lieu de le refouler.
    • Le peigne et le mille-feuille : sept ans de réflexion - Jean-Michel Roux p. 66-73 accès réservé avec résumé
      « Comment réconcilier la France avec ses territoires ? » : Ce titre d'une conférence organisée par Le Monde en mars de cette année dit bien la persistance de l'opposition entre Paris capitale et l'ensemble du pays, opposition dans laquelle se complaisent les élus locaux. Car la décentralisation a plus compliqué que résolu le problème des relations entre le central et le local, l'intercommunalité n'entamant pas le pouvoir du local et l'institution métropolitaine s'en montrant tout aussi incapable, comme le montre l'échec du Grand Paris. Alors, est-ce que la montée du télétravail, portée par la pandémie, pourra changer ce rapport entre le local et le central ? Telle est la question…
  • Lectures rétrospectives