Contenu du sommaire : Covid partout, justice nulle part

Revue Plein droit Mir@bel
Numéro no 127, décembre 2020
Titre du numéro Covid partout, justice nulle part
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Édito

  • Dossier - Covid partout, justice nulle part

    • Un ordre migratoire renversé ? - p. 3-4 accès libre
    • Régulariser les sans-papiers... dans le monde d'après - Violaine Carrère p. 5-8 accès libre avec résumé
      L'épisode de la Covid-19 au printemps 2020 a fait surgir tribunes, prises de position et même éléments de langage (« premiers de corvée ») au moment où il apparaissait que nombre des salariés exemptés de confinement se trouvaient être aussi sans papiers. Et la crise sanitaire aura contribué aussi à mettre en évidence leur rôle dans nombre de secteurs qui ne pourraient pas fonctionner sans leur concours. Ce contexte si particulier sera-t-il l'occasion de repenser non seulement leurs conditions de travail mais surtout leur accès à des droits pleins et entiers ?
    • Salariés agricoles détachés : quelques leçons de la crise sanitaire - Lucio Castracani, Frédéric Décosse, Emmanuelle Hellio, Béatrice Mésini, Juana Moreno Nieto p. 9-15 accès libre avec résumé
      À la figure mythique du plombier polonais se substitue désormais celle de l'ouvrier agricole détaché venu d'Espagne. Tout comme le premier, il est accusé d'être un rouage du dumping social, mais aussi, et c'est là une nouveauté, un vecteur de contagion de l'actuelle pandémie de Covid-19 et de contournement du dispositif sanitaire mis en place. Quand on entend que le corps étranger menace le corps social, quand l'hygiénisme fait le lit de la xénophobie et du patriotisme économique, il est temps de revenir aux faits.
    • Dans les foyers, une protection au conditionnel - Ali El Baz, Christophe Daadouch p. 16-19 accès libre avec résumé
      Caractérisés par une forte promiscuité, les foyers de travailleurs migrants se retrouvent être les lieux avec le plus fort taux de prévalence de la Covid-19. Difficiles à mettre en œuvre, les consignes sanitaires fixées par les notes ministérielles ou préfectorales y sont souvent restées lettre morte ou appliquées avec laxisme par des sociétés gestionnaires prenant prétexte de l'absence de personnel, lui-même confiné. Sans accès aux espaces collectifs, privés des liens de solidarité, les chibanis les plus âgés ont été abandonnés, comme le montre Ali El Baz, membre du Collectif pour l'avenir des foyers.
    • À Mayotte, la misère relativise l'épidémie - Daniel Gros, Antoine Math p. 20-23 accès libre avec résumé
      La lutte contre le coronavirus a pu laisser penser, du moins dans un premier temps, que les barrières opposant étrangers et nationaux étaient tombées et que l'essentiel était d'éviter une tragédie sanitaire et alimentaire. Les politiques semblaient se soucier des conditions de vie des plus pauvres. C'est vite oublier que les mesures prises, à commencer par le confinement, frappent prioritairement les plus précaires. Entravant de manière dramatique l'accès à l'eau, aux soins, à la nourriture, les interdictions de circulation sont perçues par les populations démunies livrées à elles-mêmes comme un acharnement injustifié.
    • Le droit au séjour pour soins, laboratoire de l'état d'urgence sanitaire - Nicolas Klausser p. 24-27 accès libre avec résumé
      Les outils juridiques imposés dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire partagent avec la police des étrangers en France un objectif commun : le contrôle et la surveillance des déplacements des populations. Pour observer la « circulation du virus », immobiliser, constituer des fichiers de données personnelles – qui échapperaient aisément à leurs propriétaires – et enfin géolocaliser, représentent autant d'opérations attentatoires à la liberté de circulation qui ne peuvent qu'intéresser les préposés à la maîtrise des flux migratoires.
    • En quarantaine à la frontière franco-italienne - Philippe Hanus p. 28-31 accès libre avec résumé
      En période d'épidémie, l'étranger est souvent accusé de colporter la maladie et les migrations sont perçues comme des menaces biologiques qu'il faut « bloquer » aux frontières. Mais les politiques d'endiguement ne se justifient-elles que par des considérations prophylactiques ? L'auteur retrace, à travers l'épisode de choléra qui touche l'Europe en 1884-1885, « la fabrique » d'un événement et sa politisation où gestion sanitaire et politique souverainiste de contrôle de populations s'inspirent l'une l'autre.
  • Hors-thème

    • L'aide alimentaire en temps de Covid - Erwan Le Méner, Lorraine Guénée, Odile Macchi p. 32-35 accès libre avec résumé
      À Paris, la crise sanitaire et le confinement ont modifié la carte des distributions alimentaires et aggravé la situation des ménages vivant d'emplois précaires et durement touchés par l'inactivité contrainte. Mais les guichets de l'aide alimentaire ont également accueilli des personnes que les intervenants sociaux n'avaient pas repérées auparavant. S'agit-il pour autant de « nouveaux publics » ? Et parmi ces pauvres, la part des populations immigrées, que l'on sait importante en temps normal, a-telle évolué ? L'Observatoire du Samusocial a mené l'enquête.
    • Étudiant·es recherchent papiers désespérément - Marie-Pierre Dausse, Claire Lévy-Vroelant p. 36-39 accès libre avec résumé
      En novembre 2017, un collectif d'étudiant·es sans papiers de Paris 8, soutenu par plusieurs enseignant·es, lance une mobilisation en faveur de leur régularisation, d'abord auprès de la préfecture de Seine-Saint-Denis, puis de leur université. Leur lutte, l'une des dernières dans les universités à ce jour, va durer quasiment un an, évoluant au gré des rapports de force entre tous les acteurs impliqués. Une lutte qui, aujourd'hui, laisse encore un goût d'inachevé.
  • Mémoire des luttes

    • L'Ardhis : lutte d'expert·es en faveur des étrangers et étrangères LGBT ? - Julien Bécasse, Sebastiano Cesaro, Florent Chossière p. 41-44 accès libre avec résumé
      L'Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l'immigration et au séjour (Ardhis) est l'un des acteurs incontournables de la défense des droits des étrangers et étrangères LGBT en France. Composée d'une soixantaine de militant·es, elle s'appuie sur une expertise technique : un ensemble de savoirs et savoir-faire spécifiques et un mode d'action au cœur des pratiques militantes
  • Le focus juridique