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Les auteurs ont appliqué à plusieurs échantillons de travailleurs yougoslaves une méthode d'investigation des modes du contrôle interne dans l'entreprise, mise au point par des recherches antérieures menées en Amérique. La première conclusion est que l'expérience a du sens, la seconde est que les ressemblances entre résultats américains et yougoslaves sont nombreuses. N'est-ce pas doter d'un poids nouveau les conclusions empiriques sur la distribution du contrôle généralement tirées de travaux menés dans des pays non socialistes ? La réflexion sur les différences entre résultats américains et yougoslaves permet aussi d'émettre des hypothèses sur la signification actuelle et le devenir possible de l'autogestion.

Les notions de «société adolescente » et de «subculture jeune », largement utilisées par les sociologues américains, ont-elles un quelconque intérêt pour l'étude des collectivités de jeunes travailleurs ? Ou bien ces groupements font-ils encore droit de cité à des mouvements de jeunesse de type classique, pures répliques, ou agents de rénovation, de mouvements sociaux et politiques adultes ? L'étude dont les résultats sont présentés ici montre que l'adhésion à des mouvements de jeunesse, dans un esprit tantôt plus traditionaliste tantôt plus novateur, mais visant toujours des buts sociaux adultes, est le pivot d'une constellation d'attitudes particulières, et demeure le seul mode d'expression d'une conscience collective jeune dans les organisations socio-éducatives très originales, largement cogérées, que représentent aujourd'hui les foyers de jeunes travailleurs. Et pourtant cette conscience jeune ne s'oriente-t-elle pas vers des formes d'action très différentes des tendances modernes du mouvement ouvrier, dans la mesure où elle répond au besoin de compenser, sur un plan idéologique, l'expérience de statuts socio-professionnels inférieurs et incertains ? Plus encore, n'est-elle pas en partie l'expression des problèmes spécifiques liés au statut de jeune dans le monde du travail ?

L'existence chez des membres d'un groupe social de motivations potentiellement déviantes doit créer chez eux une tendance à réagir favorablement aux agents neutralisateurs de la déviance. Cette proposition est à la source de l'étude de la communication dite cathartique à laquelle les auteurs entendent apporter une contribution. S'intéressant aux fonctions qu'un type de communication peut remplir , les auteurs étudient la liaison entre consommation de télévision et frustration professionnelle. Distinguant deux types d'attentes vis-à-vis de la télévision, l'une plus réaliste, l'autre plus portée à chercher l'évasion, ils montrent ensuite que la participation à des organisations politiques corrèle positivement avec la frustration et une écoute tournée vers l'évasion, cependant qu'au contraire l'intérêt pour les émissions politiques est de type réaliste. D'où des questions sur la signification ambiguë que prend ainsi la chose politique.

Dans une première partie, l'auteur a étudié la problématique de l'utilisation de la recherche dans l'industrie et montré les difficultés où conduit l'application à la recherche des critères usuels de contrôle. Analysant ensuite l'insertion du personnel scientifique dans l'entreprise, il met l'accent sur le verrou que constitue une insuffisante mobilité fonctionnelle des chercheurs, insuffisance dont les raisons tiennent à la fois à la faible valorisation de la mobilité professionnelle en France et aux problèmes liés à la spécificité de l'activité de recherche. Passant maintenant à la considération des structures de la recherche, l'auteur défend l'idée selon laquelle le développement de la recherche exige des structures adaptées au changement. Il montre en effet comment une division du travail de direction en domaines cloisonnés devient inopérante et comment la recherche appelle une direction par opérations. C'est dire que les structures propres à la recherche doivent diffuser dans l'entreprise entière.