Contenu du sommaire : Politique urbaine

Comme de nombreux autres pays d'Europe, la France a connu au début du siècle un urbanisme volontaire aussi «moderne » que celui qu'elle croit découvrir aujourd'hui. Dans ce premier article, l'auteur analyse la naissance de ce phénomène avec la construction du métropolitain , et propose un cadre conceptuel pour rendre compte des changements de rapports sociaux que traduit l'apparition de «l'urbanisme ».

A propos d'une recherche sur les villes nouvelles qui se créent autour des métropoles d'équilibre, l'auteur tente d analyser comment les différents acteurs collectifs participent à la constitution d'un projet et à la réalisation de ces villes et comment ces mêmes réalisations transforment les acteurs et leurs rapports entre eux. Dans ce but , il propose les éléments d'un cadre conceptuel pour une étude des décisions urbaines qui se structurent autour de la notion du champ d'action urbaine.

S'appuyant sur les résultats d'une enquête effectuée parmi les fonctionnaires des services extérieurs du ministère de l'Équipement et du Logement , les auteurs mettent en relief l'importance des réactions de corps dans la mise en place de structures administratives chargées de l'aménagement urbain. Ils analysent comment les ressorts organisationnels et sociaux de ces phénomènes corporatifs conditionnent les attitudes et conceptions des fonctionnaires face à leurs nouvelles missions.

Fort d'une excellente connaissance de la littérature existante et d'une grande ambition de rigueur, l'auteur nous offre d'abord la critique dune sociologie de la planification urbaine qui ne retient que les stratégies des différents groupes d'acteurs , oubliant par trop les contenus sociaux et leurs déterminations objectives. Changeant de registre , il s'essaie ensuite à appliquer certaines indications conceptuelles de Louis Althusser pour construire un schéma théorique d'interprétation des processus d'aménagement et d'équipement. La sociologie manque trop souvent de souci théorique pour que cette tentative ne soit pas saluée. Cependant , on se demandera si les essais d'application concrète qui sont censés, non pas certes apporter une démonstration entière, mais du moins des illustrations convaincantes, doivent beaucoup de leur intérêt à cette réflexion exigeante d'abstraction. Faut-il en faire grief à l'auteur ou au théoricien dont il s'est inspiré ?

Les grandes villes américaines sont passées en un quart de siècle d'un mode de gouvernement par des «machines politiques » à un système administratif de type bureaucratique. Prenant l'exemple de Chicago, seule ville à avoir conservé un gouvernement de type ancien , et de New York, une des premières dont le gouvernement se soit au contraire modernisé, c'est-à-dire bureaucratisé, l'auteur s'interroge sur les raisons et les limites de chaque mode de gouvernement.