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La littérature sur les firmes multinationales est d'ores et déjà considérable. Elle suscite des débats et des controverses dont rend compte l'article de M. Callon. Mais ce discours n'est-il pas un écran de fumée destiné à cacher les véritables enjeux ? Le rôle du sociologue est de participer à ces débats pour y découvrir un mouvement social de classes dirigeantes qui contrôle la connaissance scientifique et ses usages sociaux dans le cadre des firmes multinationales. Et de retrouver alors les rapports sociaux qui avaient été gommés.

La place des activités de recherche dans l'entreprise fait l'objet aujourd'hui de nombreuses analyses. F. X. Raillard et J. M. Saussois étudient ici le cas des firmes pétrolières et les transformations de leur politique d'exploration. Ils montrent les liens qui existent entre les orientations globales de la firme et le processus de division du travail. Ils insistent tout particulièrement sur la dépendance croissante des géologues et chercheurs aux administratifs, sur les conflits qui s'y greffent quand l'entreprise s'étant constitué un capital technique d'exploration, diversifie ses activités.

Comment expliquer les comportements d'emploi et la mobilité des travailleurs ? La théorie économique répond à cette question importante, tant pour la connaissance scientifique que pour la politique des pouvoirs publics, en s'appuyant sur le postulat que le travailleur cherche l'avantage économique net sur le marché du travail. C'est à une critique méthodologique et théorique de ce postulat qu'est destiné l'article de M. Arliaud. Mais si les économistes sont conscients des limites de leurs postulats, ils n'y voient clair, pour l'instant, que sous le réverbère de la théorie néo-classique.

L'exemple d'une vallée péruvienne étudiée par A. Fioravanti éclaire les modalités de la contradiction entre structures sociales traditionnelles et structures sociales modernes. Sous le coup de l'économie de marché et de la politique agraire, la communauté rurale andine subit un processus de différenciation sociale interne. L'opposition entre hacendados et paysans s'atténue mais masque encore le nouveau conflit de classes entre propriétaires et prolétaires.