Contenu du sommaire : Conditions de travail. Le taylorisme en question

Sous quelles conditions l'évolution du travail industriel peut-elle conduire à l'amélioration des conditions de travail ? L'analyse documentée de l'auteur, lui-même spécialiste de la physiologie du travail, met en garde contre «l'habillage humaniste» d'un redoublement de l'effort fourni par les travailleurs, grâce à des techniques de motivation à visée productiviste.

L'enrichissement des tâches est à nouveau d'actualité (les premières expériences en ce domaine ont été relatées en France il y a trente ans par Georges Friedmann). L'auteur, s'appuyant sur des études de cas, en France et dans d'autres pays, décrit les méthodes utilisées par le patronat, esquisse un bilan et s'interroge sur la signification de l'actuel courant d'antitaylorisme, à la lumière des théories de la division du travail, celles de Durkheim et des courants de pensée marxistes.

La mode est à l'antitaylorisme. L'auteur ne la partage pas ; du moins met-il en garde contre l'optimisme qui la sous-tend. Il s'interroge sur les raisons de son apparition (plus précisément parmi les managers) et surtout sur le contenu idéologique de ce courant de pensée, dans lequel il croit retrouver les principes du taylorisme, intégrés à une rationalité supérieure, faisant appel aux valeurs de l'humanisme.

Cet article relate une expérience de groupes autonomes en France. Les transformations sont intervenues de manière empirique, dans une situation où l'usine était devenue «ingouvernable». Quelles sont les conséquences de ce changement ? L'attitude des ouvriers à l'égard de leur travail est devenue moins instrumentale. Par contre, la perception de leur exploitation est demeurée la même.

Le détour n'est qu'apparent entre le thème des conditions de travail et celui des structures d'organisation de l'entreprise, si l'on admet avec les auteurs la commune référence de Max Weber et de Taylor à la théorie rationaliste qui sous-tend la recherche du «one best way». N'est-ce pas d'ailleurs cette même théorie qui fonde l'universalité des modèles d'organisation des études dont M. Brossard et M. Maurice montrent les limites, proposant de situer l'entreprise dans la société, pour mieux saisir les effets de chaque société sur son organisation ?