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Se fondant sur une analyse sectorielle couvrant la période 1950-1980, l'article montre que les degrés de cohésion du groupe patronal et d'unité des forces syndicales apparaissent comme des données déterminantes pour expliquer le développement de la négociation collective au plan de l'entreprise et de la branche. Deux sous-systèmes de négociation sont ainsi identifiés : le premier, caractéristique des secteurs d'activités à tendance oligopolistique (sidérurgie , pétrole, verre, ciment ), repose sur le principe d'une articulation entre les niveaux de la branche et de l'entreprise, alors que dans le second, typique de la grande majorité des secteurs (métallurgie , BTP, chimie...), ces niveaux s'avèrent juxtaposés. Cette trame analytique permet d'élaborer une typologie opératoire des accords d'entreprise rendant compte de leur grande variété, de leur portée et de leur sens (accords relais, accords satellites, accords de progrès...).

A partir d'une recherche sur l'économie informelle, l'auteur montre la diversité et la complexité des situations de travail au noir dont l'économie ou le droit ne peut rendre compte. Il adopte un point de vue «socio-anthropologique » qui fait apparaître différentes logiques sociales à l'œuvre dans la pratique du travail au noir et ses fonctions de redistribution de ressources et de socialisation.

Au début des années soixante, le «renardisme » — du nom d'André Renard, grande figure du syndicalisme wallon — a proposé une synthèse originale où se conjuguaient action sociale, ouvrière, action régionaliste, wallonne et action politique, socialiste. Les auteurs montrent comment ce modèle s'est constitué, puis, surtout, comment il s'est déstructuré dans les années soixante dix et quatre-vingt, en même temps que l'industrie wallonne connaissait une crise brutale, et que le mode d'intervention de l'État dans l'économie se transformait.

Le compromis social-démocrate, tel qu'il s'est constitué en Belgique à partir de 1919, peut-il être analysé à la lumière du modèle néo-corporatiste ? Pour répondre à cette question, l'auteur examine ce modèle, et en souligne les limites ; ensuite, elle reconstitue les processus historiques à travers lesquels s'est mis en place, puis développé, le compromis social-démocrate belge. Enfin, elle propose d'améliorer la portée du modèle néo-corporatiste en approfondissant la notion d'intérêt général.

Les relations de parenté occupent d'ordinaire les ethnologues, tandis que les sociologues s'intéressent plutôt à la famille. Jean-Hugues Déehaux, dans cet article, montre tout l'intérêt d'une sociologie de la parenté. C'est ainsi, très concrètement, qu'il examine, données statistiques à l'appui, les modalités et les fonctions de la transmission du patrimoine économique dont il indique qu'elle est de l'ordre du comportement stratégique. De même, il met en évidence le rôle de la parenté face au chômage, dans la garde des enfants (elle-même liée au travail des femmes) ou encore dans divers services rendus dans les deux sens, et généralement sur un mode sexué, entre descendants et ascendants. Il en conclut que la parenté occupe une place décisive dans les processus de la reproduction sociale.