Contenu du sommaire : Penser le politique par les déchets
Revue | Géocarrefour |
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Numéro | volume 95, no 1, 2021 |
Titre du numéro | Penser le politique par les déchets |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Penser le politique par les déchets - Claudia Cirelli, Fabrizio Maccaglia
Articles
- Instruments et territoires de la gouvernance des déchets au Liban - Jihad Farah, Éric Verdeil Cet article étudie la capacité des autorités locales à stabiliser une gouvernance des déchets et les effets politiques de cette transformation de l'action publique locale. Le cadre analytique s'inscrit dans la sociologie des instruments de politique publique et suit les politiques que les pouvoirs municipaux mettent en place sur le terrain pour faire face à un problème urgent. L'étude porte sur le Liban en raison de la crise des déchets en cours, et toujours en suspens, qui a donné lieu à de vastes protestations. Plus précisément elle porte sur trois municipalités en dehors ou aux marges de la région de la capitale, Saïda, Zahlé et Bikfaya, où différents types de solutions innovantes (technologiquement et/ou politiquement) ont été mises en œuvre. Là, nous documentons l'élaboration des politiques de gestion municipale des déchets solides en étudiant les contrats, le financement, la communication, l'aménagement urbain, les périmètres d'opération et l'environnement. Nous étudions les effets politiques de la stabilisation de ces assemblages d'instruments de gouvernance du point de vue de la légitimation du pouvoir local, de la construction d'un territoire de coopération local ou régional et les relations entre le pouvoir local et le pouvoir central. La recherche s'appuie sur une analyse de la presse et sur des enquêtes par entretiens dans les localités et les instances de définition de ces politiques publiques. Les résultats montrent que les choix politiques dépendent très fortement du type de réseaux politiques locaux, et du degré d'urgence des temporalités de décision.This article examines the capacity of local authorities to stabilise the governance of municipal waste and the political effects of this transformation of local public policies. The article adopts an analytical framework inspired by the sociology of public policy instruments and follows the policies municipal powers build on the ground to cope with a pressing issue. We are interested in the case of Lebanon because of the ongoing, and still pending trash crisis that resulted in wide protests. We studied three municipalities outside of the capital region, Saida, Zahle and Bikfaya, where different kind of innovative solutions (technologically and/or politically) have been implemented. There, we document the elaboration of the SWM policies regarding contracting, financing, communication, spatial planning, service districting and environment. We also analyse the political effects of the stabilisation of these assemblages of instruments from the perspective of legitimising of local power actors, the building of a territory of local or regional cooperation and the relationships between the local and the central governments. The research relies on press review and local surveys (interviews). Results show that political choices depend upon the kind of local political networks and the degree of emergency that frames the temporality of decision. In doing so, we carefully read the local and local/national political dynamics that allow, constrain or prevent the policy choices. The findings show that policy choices are very strongly dependent upon the kind of local policy networks. Conversely, they also highlight that the institutional frameworks at the local and national scale leaves them wide margins of manover.
- Réparer, recoudre, restaurer… Des collectivités locales en tâtonnement - Julie Gobert, José-Frédéric Deroubaix Le renouvellement des modalités de gestion des déchets et plus largement des objets désappropriés ou en panne constitue un enjeu majeur des politiques environnementales, afin de limiter la consommation de matières et d'énergie et les impacts environnementaux. De plus en plus d'initiatives locales et de politiques publiques promeuvent la réparation et l'upcycling des objets. Mais cette volonté ne rencontre pas nécessairement le succès espéré. Au travers de deux études de cas, nous avons pu constater que la réparation/réutilisation ne se matérialise pas comme une problématique d'intervention publique au sein de laquelle les collectivités locales définissent clairement leur champ d'intervention. En l'associant avant tout à une pratique alternative de gestion des déchets, les collectivités locales laissent ses pratiques hors de leur espace d'action.The renewal of waste management processes and, more broadly, the management of unsuitable or broken objects is a major challenge for future environmental policies, in order to limit the consumption of resources and energy and environmental impacts. More and more local initiatives and public policies promote the repair and upcycling of objects. However, this will does not necessarily meet with the expected success. Though a double case study, we noticed that Repair/reuse does is not considered as a public intervention issue in which local authorities clearly define their field of intervention. Because they associate repair with an alternative waste management practice, local authorities leave its practices outside their sphere of action.
- Récup', glanage, zéro déchet : une nouvelle conception du politique ? - Isabelle Hajek De nombreuses pratiques de recyclage, de récupération et de réduction des déchets se sont multipliées en moins d'une décennie. Sans céder à l'illusion de la nouveauté, ces initiatives invitent à un réexamen de la dimension politique de l'objet déchet : elles mettent non seulement à l'épreuve l'idée d'action collective, voire de militantisme, mais interrogent la notion même de politique et le travail de politisation associé à l'engagement des acteurs sociaux. En partant des résultats d'une recherche sociologique menée entre 2016 et 2019 dans le cadre du programme « Mobilisation de la notion de gaspillage » de l'Ademe, l'article examine la façon dont ces initiatives sont porteuses d'une nouvelle culture du politique. En retissant un lien aux choses autre que celui de la standardisation du rapport aux objets et en transformant des espaces soustraits de l'espace politique conventionnel, ces initiatives reviennent sur des partages au fondement de la production et de la gestion moderne des déchets, et sur ce qui de leur économie, de celle du domestique au marché, les réachemine vers un commun.Many recycling, recovery and waste reduction practices have been multiplied in less than a decade. Without yielding to the illusion of novelty, these initiatives call for a re-examination of the political dimension of the waste object: they not only test the idea of collective action, or even activism, but also question the very notion of politics and the work of politicisation associated with the commitment of social actors. Based on the results of a sociological research conducted between 2016 and 2019 as part of the Ademe program « Mobilisation de la notion de gaspillage », the article examines how these initiatives bring about a new culture of politics. By re-establishing a link to things other than the standardisation of the relationship to objects and by transforming spaces removed from the conventional political space, these initiatives return to the sharing at the basis of modern waste production and management, and to what in their economy, from the domestic to the market, redirects them towards a common one.
- La triple politisation de la tarification incitative. Rapports de force, réagencements et effets d'un instrument politique - Kevin Caillaud, Renaud Nougarol En France, le Grenelle de l'Environnement (2007-2010) a été l'occasion d'inscrire la Tarification Incitative comme une mesure phare censée « responsabiliser » les usagers et contribuer à réduire le gisement d'ordures ménagères. Or en plaçant l'usager au centre du système, c'est l'équilibre économique, social et professionnel du secteur qui est modifié, ce qui suscite des tensions tant à l'échelle nationale que locale. Précisément, trois mouvements de politisation sont discernables : l'un porte sur la définition de l'instrument incitatif ; un autre a trait à l'institutionnalisation d'une nouvelle figure d'usager « responsable » ; un dernier renvoie à la performance des services et aux conditions de travail des agents. L'analyse met en lumière l'influence des facteurs socio-géographiques dans l'expression des positionnements, ainsi que les jeux de sélection-discrimination des variables permettant de légitimer et de crédibiliser la position via un effet de mise en visibilité.In France, the Grenelle de l'Environnement (2007-2010) has been the opportunity to include incentive pricing as a main measure supposed to empowering users and helping to the reduction of household waste. By placing users as central on the system, economic, social and professional balance of the sector is modified. That creates tensions both at the national and local scales. Specifically, three movements of politicization appear : the first relates to the definition of the incentive instrument ; the second aims to the institutionalization of a new figure of "responsible" user ; the last refers to services performance and the labour conditions of agents. The analysis of these processes highlights the influence of socio-geographical factors in the expression of the positions, as well as the selection-discrimination games of the variables that legitimise and give credibility to the position via a visibility effect.
- De la réglementation aux relations d'affaires, actions et instruments de publicisation de la gestion des gravats - Laëtitia Mongeard Les gravats de démolition, en tant que déchets produits par les activités du Bâtiment et des Travaux publics, font partie des principaux flux des métabolismes territoriaux. Du fait des enjeux environnementaux qu'ils représentent, les gravats sont devenus un objet de politiques publiques depuis le début des années 2000, alors même qu'en tant que déchets d'activité économique ils font l'objet d'une gestion qui a la particularité d'être réalisée par les entreprises de leur propre secteur de production. Cet encadrement juridique est à l'origine d'une forte évolution des pratiques. Le présent article s'intéresse au cadre institutionnel dans lequel les gravats sont amenés à circuler et propose d'analyser les moyens d'intervention des pouvoirs publics dans leur gestion. Il considère d'une part l'ingérence croissante des pouvoirs publics par les fonctions législatives et administratives et d'autre part les rôles joués par les acteurs publics au sein des fonctions opérationnelles, notamment par le biais de relations d'affaires. Constat est fait à partir de l'exemple lyonnais que l'acteur incarnant le plus diversement et de façon opérante cette publicisation de la gestion des gravats est le maître d'ouvrage public, a fortiori à l'échelle locale qui correspond à l'échelle optimale de gestion des déchets considérés ici.Demolition rubble, as a part of the waste produced by Construction and Public Works activities, is part of the main flows of urban metabolism. Because of the environmental issues that they represent, rubble has become an object of public policy since the early 2000s, even though that, as waste from economic activity, their management has the particularity of being carried out by companies from their own production sector. This legal framework is at the origin of a strong evolution of practices. This article focuses on the institutional framework in which rubble is circulated and proposes to analyze the ways of intervention of public authorities in their management. It considers on the one hand the increasing interference of the public by the legislative and administrative functions and on the other hand the roles played by the public actors within operational functions, particularly through business relationships. Thanks to the observation of the example of Lyon (France), we observe that the actor embodying this publicization of rubble management in the most diverse and operative way is the public project owner, even more at the local level which corresponds to the scale of the optimal management for waste considered here.
- Service public ou communs ? Les limites mouvantes de la gestion des déchets dans les pays du Sud - Mathieu Durand, Jérémie Cavé, Irène Salenson Le service public de gestion des déchets ménagers et assimilés semble depuis plusieurs décennies avoir un objectif clair de salubrité publique dans une acception uniforme sur un territoire (Coutard et Rutheford, 2016 ; Berdier et Deleuil, 2010). Or les travaux de recherche empiriques menés depuis plusieurs années dans les pays du Sud (Jaglin et al., 2018 ; Durand et al., 2019) montrent que le périmètre de ce service évolue, au regard d'enjeux environnementaux globaux, de gouvernance et d'implications sociales multiples, ainsi que d'enjeux technico-économiques toujours plus sous tension. Cette évolution ne correspond jamais à un projet politique affirmé ; elle se cache généralement derrière des nécessités nouvelles de recyclage (Le Bris et Coutard, 2008), derrière le manque de moyens des acteurs publics ou derrière la volonté d'acteurs privés (Luthra, 2019), informels (Scheinberg et Anschutz, 2016 ; Cirelli et Florin, 2016) ou citoyens (Salvaire, 2019) d'intervenir dans le domaine. Toutefois, redéfinir implicitement les limites de ce que l'on considère « service public » rebat l'ensemble des cartes du jeu politique des déchets. Que cela soit au nom de la non-exclusion des récupérateurs informels, de la réduction de la pauvreté ou de la préservation des ressources, la conception de ce que doit être le rôle des acteurs publics du déchet tend à évoluer. Si ce phénomène peut être observé dans les villes des pays du Nord, sous d'autres formes, c'est au cas des villes des pays du Sud que cet article s'intéressera tout particulièrement. Les études de cas analysées (Lima, Bogotá, Lomé, Antananarivo, Delhi et Surabaya) offriront une lecture mouvante des limites de ce service public. Le périmètre de celui-ci est parfois restreint par les flancs quand les déchets recyclables et compostables sont soustraits à la collecte municipale. Il peut également être réduit par l'amont lorsqu'un système de précollecte (plus ou moins formelle) est mis en place. Une partie des tâches sont donc dédiées à des acteurs tiers, en dépassant la simple privatisation du service. En effet, il ne s'agit ni de logiques de marché, ni par des logiques institutionnelles. La notion de communs peut alors être mobilisée pour analyser ce modèle de gestion des déchets de plus en plus composite.The municipal waste management service was apparently clearly defined for several decades (Coutard & Rutheford, 2016). It offered an identical service over the various parts of a municipal area, with the main objective of ensuring public health and population and environment protection (Berdier & Deleuil, 2010). However, empirical researches carried out for several years (Jaglin & al., 2018; Durand & al., 2019) show that the scope of these services is changing, with regard to global environmental issues, multiple governance and social implications, as well as techno-economic challenges.This evolution never expresses an asserted public policy; it is often connected to new recovery needs (Le Bris & Coutard, 2008), to the lack of public finances or to the intervention of a private stakeholder (Luthra, 2019) or an informal (Scheinberg & Anschutz, 2016 ; Cirelli & Florin, 2016)) or civic one (Salvaire, 2019). However, the implicit redefinition of “public service” boundaries may have impacts on social and political relationships. The role of public waste sector is largely evolving, whether the goal is to include informal wastepickers (using the notion of “commons”; Zapata & Zapata Campos 2015; Cavé, 2015), or to struggle for poverty reduction or resources preservation. This paper will focus on cities of the Global South. The case studies, based on the results of the ORVA2D research project (2015-2018), will offer a varying picture of the waste management public service. In some cases, the public service is restricted because of the work of the informal sector, that removes recyclables and compostable waste from municipal collection (Lima, Bogotá, Surabaya, Antananarivo). In other cases, the service is reduced upstream, entrusting the precollection to micro-companies or associations (Lomé, Delhi) or even to the inhabitants themselves (Surabaya).
- Quand les déchets bousculent la politique locale d'une ville intermédiaire en crise (Dolisie, Congo) - Adeline Pierrat, Florian Marchadour, Renaud Colombier A partir du cas de Dolisie, cet article interroge comment la question des déchets a redéfinit le politique dans une ville intermédiaire du Congo Brazzaville. La démonstration s'appuie sur une analyse de projets, menés par le Gret, ONG internationale de développement et financés par l'UE entre 2012 et 2018 et sur de longues enquêtes de terrain, pour étudier les rapports de pouvoirs en lien avec la gestion des déchets. Le service créé repose sur un modèle hybride, durable, adaptable à la réalité socio-économique marquée par une crise profonde depuis 2015. Dans ce contexte de grande instabilité, les enjeux semblent d'abord porter sur les choix techniques et l‘équilibre du modèle économique, à l'instar de ce qui a pu être observé dans d'autres villes intermédiaires du continent. Pourtant à Dolisie, bien que ces éléments semblent fondamentaux, les résultats mis en avant à la fin des projets invitent surtout à s'intéresser au processus de construction d'une politique sectorielle et aux modalités renouvelées de gouvernance locale, notamment à l'échelle des quartiers.Using the case of Dolisie, this article examines how the issue of waste has redefined politics in an intermediate city in Congo Brazzaville. The demonstration is based on an analysis of projects, conducted by GRET, an international development NGO and financed by the EU between 2012 and 2018, and on long field surveys, to study the power relationships related to waste management. The service created is based on a hybrid, sustainable model that can be adapted to the socio-economic reality marked by a deep crisis since 2015. In this context of great instability, the stakes seem to be primarily on technical choices and the balance of the economic model, as has been observed in other intermediate cities on the continent. However, in Dolisie, although these elements seem fundamental, the results highlighted at the end of the projects are an invitation to focus on the process of building a sectoral policy and on the renewed modalities of local governance, particularly at the neighbourhood level.
- The politics of waste picking: reflections from the upscaling of a co-management model for recyclable waste in Buenos Aires (Argentina) - Sebastián Carenzo, Santiago Sorroche En Argentine, l'organisation des coopératives de récupérateurs de déchets a été capable d'imposer dans le régime de gestion des déchets en place (modèle de gestion intégrée des déchets solides-GIDS) promu par des agences d'État et les organisations multilatérales, l'intégration de leurs approche, voix et perspectives. A ce titre, l'expérience des coopératives de récupération de déchets de la ville autonome de Buenos Aires retient notre attention pour introduire un modèle de gestion sociale des matières recyclables. Ce que l'on peut appeler le « système de Buenos Aires » a été promu par la fédération argentine des récupérateurs de déchets (Federación Argentina de Cartoneros, Carreros y Recicladores - FACCyR), en vue de son introduction dans les autres municipalités du pays. La ville de Buenos Aires affiche cependant de grandes inégalités sur le plan démographique, budgétaires et des infrastructures par rapport aux autres juridictions. Ces différences soulèvent des questions importantes quant aux possibilités d'adaptation dans d'autres municipalités. Sur la base d'une écologie politique des déchets, nous abordons cette question en analysant le processus de mise en œuvre de ce modèle dans la commune de Lomas de Zamora (Province de Buenos Aires) qui, malgré des frontières partagées avec la ville de Buenos Aires, présente des indicateurs sociodémographiques et budgétaires très contrastés. En suivant la trajectoire de la coopérative Jóvenes en Progreso, nous montrons comment le « système de Buenos Aires » constitue un cadre à la fois symbolique et politique pour ancrer leurs demandes un tant que secteur unifié tout en adaptant le modèle au contexte local. L'analyse de ce cas contribue à rendre compte des processus de politisation et territorialisation de la récupération des déchets, en mettant en évidence une pratique éloignée de l'image misérabiliste la réduisant à une activité de survie.In Argentina, the organization of waste picker cooperatives has enabled these organizations to impose their approach and point of view in the system of waste management derived from the Integrated Solid Waste Management (ISWM) model. In this context, the experience of the cooperatives of the Autonomous City of Buenos Aires (CABA) stands out, as it paved the way for a co-management model that was unprecedented in the country. Since then, the "Buenos Aires System" has been promoted by the Argentine federation of waste pickers (FACCyR), as the model to be implemented throughout the country. The differences between the CABA and other jurisdictions raises significant questions regarding the adaptability of this model. Based on a Political Ecology of Waste, we address this question by analyzing the process of expansion of this model following the Jóvenes en Progreso cooperative in the municipality of Lomas de Zamora (Province of Buenos Aires).
- Faire collectif avec les déchets : essai sur l'ordre public rudologique - Rémi Barbier Cet article relit les grands enjeux de la politique contemporaine des déchets à l'aide du concept de collectif. Il décrit l'instauration d'un « ordre public rudologique » (OPR), aux frontières dynamiques et contestées. Deux séquences interdépendantes sont distinguées : la séquence d'instauration et de stabilisation des frontières de cet OPR d'une part, soit le moment de « prise en compte » des déchets dans le collectif ; celle de hiérarchisation de leurs modes de gestion d'autre part, soit le moment « d'ordonnancement de l'OPR ». On montre en particulier le rôle central joué par la notion de responsabilité dans la séquence de prise en compte, et par celles d'économie morale des déchets et de gouvernement des flux dans la séquence d'ordonnancement.This article addresses the major issues of contemporary waste policy using the concept of collective. It describes the establishment of a "rudological public order" (RPO), with dynamic and contested boundaries. Two interdependent sequences are distinguished: the sequence of defining and stabilising the boundaries of this RPO, on the one hand, in other words the moment when the collective "takes into account" the waste; and on the other hand, the moment when their management routes are hierarchised, or the moment when the RPO is "ordered". In particular, we show the central role played by the notion of responsibility in the sequence in which waste is taken into account, and by the notion of moral economy of waste and government of fluxes in the sequence of hierarchisation.
- La politisation des déchets en Campanie. Conversation à trois voix - Marco Armiero, Giacomo D'Alisa, Salvatore Paolo De Rosa
- Instruments et territoires de la gouvernance des déchets au Liban - Jihad Farah, Éric Verdeil
Compte rendu d'ouvrages
- Lucie Taïeb, Freshkills. Recycler la terre - Nancy Merary Jiménez-Martínez