Contenu du sommaire : Royalismes et royalistes dans la France révolutionnaire

Revue Annales historiques de la Révolution française Mir@bel
Numéro no 403, janvier-mars 2021
Titre du numéro Royalismes et royalistes dans la France révolutionnaire
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Royalismes et royalistes dans la France révolutionnaire - Paul Chopelin p. 3-28 accès libre
  • Articles

    • Un « monarchiste » contre la contre-révolution. Charles-François Dumouriez en 1795 - Marc Belissa p. 29-44 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      On a, depuis longtemps, mis en valeur la résurgence sinon d'un « parti », du moins d'une opinion royaliste dans les débats publics de 1795 en France comme en Europe. Jacques Godechot, ou plus récemment Roger Dupuy et Jean-Clément Martin, ont insisté sur le caractère complexe de la mouvance dite « royaliste » en l'an III. Si une bonne partie des royalistes de « l'extérieur » est clairement contre-révolutionnaire et rejette la totalité du processus commencé en 1789, il en existe néanmoins qui refusent la perspective d'une restauration armée et qui défendent au contraire une stratégie de « consensus » visant à regrouper les « honnêtes gens » pour en finir avec la République et la Révolution. Parmi ceux-ci, Charles-François Dumouriez, alors en exil en territoire danois à Altona près de Hambourg, intervient à plusieurs reprises dans le débat public européen pour critiquer la stratégie de choc des contre-révolutionnaires et pour défendre l'idée d'une monarchie nationale.
      The resurgence, if not of a « party », at least of a royalist opinion has long been highlighted in the public debates of 1795 in France and in Europe. Jacques Godechot, and more recently Roger Dupuy and Jean-Clément Martin, have insisted on the complex character of the so-called « royalist » movement in the year III. If a good number of the royalists from « outside » were clearly counter-revolutionary and rejected the entire Revolutionary process begun in 1789, still there were some who rejected the prospect of an armed restoration and who, on the contrary, defended a strategy of « consensus » aimed at regrouping « honnêtes gens » to put an end to the Republic and the Revolution. Among them, Charles-François Dumouriez, then in exile on Danish territory in Altona near Hamburg, intervened several times in the European public debate to criticize the counter-revolutionaries' strategy of shock and to defend the idea of a national monarchy.
    • La Théorie du pouvoir de Louis de Bonald (1796) ou l'édification d'une métaphysique sociale de la royauté - Flavien Bertran de Balanda p. 45-62 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      1796 : Louis de Bonald fait paraître en émigration sa Théorie du Pouvoir politique et religieux depuis Constance. L'ouvrage possède une valeur matricielle pour toute l'œuvre ultérieure de l'auteur, et son argumentaire, plus largement, fonde théoriquement la Contre-Révolution. Interrogeant l'Histoire afin d'expliquer le phénomène révolutionnaire, il trace en même temps les plans de la restauration qu'il appelle de ses vœux. Le principe monarchique se voit par ailleurs inséré dans une métaphysique globalisante censée ordonner le monde, et désormais le réordonner. Entre envolées utopiques et références à l'actualité immédiate, Bonald mobilise un « passé programmatique » ouvrant un périmètre notionnel inédit en vue d'une régénération sociale durable, scellant une réconciliation de l'humanité avec elle-même. La philosophie politique bonaldienne, trop souvent apparentée sans distinction à celle de Maistre, est ici au contraire appréhendée dans ses spécificités, notamment la réappropriation d'axiomes rousseauistes réinterprétés pour les retourner contre la pensée des Lumières.
      In 1796, Louis de Bonald published his Théorie du Pouvoir politique et religieux during his emigration in the city of Constance. This work was the matrix from which author's later writings originated, and its argument, more broadly, created the theoretical foundation of the Counter-Revolution. By examining history as a means of explaining the phenomenon of revolution, Bonald also outlined the plans for a restoration he hoped for. The monarchical principle became part of a globalizing metaphysics intended to endow the world with order, and then to reorder it, as it were. Between flights of utopian fancy and allusions to contemporary realities, Bonald mobilized a problematic past, opening up an unpublished conceptual dimension aiming at a lasting social regeneration, consolidating a reconciliation of humanity with itself. Bonald's political philosophy, too often likened indiscriminately to that of de Maistre, is here analyzed in its details, notably the reappropriation of Rousseauist axioms reinterpreted as a weapon against the thought of the Enlightenment.
    • Du chant du coq au chant du coquin. Affichage et communication royaliste à Paris en 1791 - Laurent Cuvelier p. 63-78 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À partir de l'analyse d'une affiche, Le Chant du Coq, cet article étudie l'engagement royaliste dans l'espace public parisien au cours des premières années de la Révolution. Dans la période charnière qui s'ouvre en juin 1791 avec la fuite et l'arrestation du roi, Le Chant du Coq est un outil permettant de discréditer les adversaires des royalistes présents à l'Assemblée. Au sein de la campagne médiatique mise en œuvre pour soutenir les intérêts du roi, l'affichage constitue un médium central, abondamment diffusé et associé aux libelles et à la presse. Cible privilégiée de l'activisme jacobin, que ce soit dans les journaux ou à travers les veilles civiques pour arracher l'affiche, Le Chant du Coq fait apparaître les efforts des royalistes pour s'adapter aux nouvelles formes médiatiques permettant de mobiliser l'opinion et d'occuper l'espace public. Il met également en évidence les ambivalences de la communication des monarchistes constitutionnels en 1791, ancrée dans une zone grise mélangeant valeurs royalistes et principes républicains.
      Based on the analysis of a poster, Le Chant du Coq, this article studies the royalist engagement in the Parisian public space during the first years of the Revolution. In the pivotal period beginning in June 1791 with the king's flight and arrest, Le Chant du Coq was a means for discrediting the opponents of the royalists present in the Assembly. Part of the media campaign implemented to support the interests of the king, the poster constituted a central medium, widely distributed and associated with the libels and the press. A privileged target of Jacobin activism, whether in newspapers or through civic vigils to tear down the poster, Le Chant du Coq highlights the efforts of the royalists to adapt to new media forms to mobilize opinion and occupy public space. It also underscores the ambivalence of the communication of constitutional monarchists in 1791, embedded in a grey zone mixing royalist values and republican principles.
    • Les Bourbons en exil juges du royalisme. Doutes, nécessité et mesure de la fidélité dynastique (1795-1802) - Maria Sofia Mormile p. 79-96 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les Bourbons incarnent-ils vraiment le royalisme qu'ils inspirent ? Cet article explore les doutes qui assaillent le comte d'Artois – futur Charles X – et le duc de Bourbon – père du duc d'Enghien, lorsqu'ils assistent, largement impuissants, au développement et à l'échec des mouvements royalistes français de l'intérieur dans les années 1790. L'étude de leur correspondance intrafamiliale dévoile un profond désenchantement à l'égard des capacités militaires des armées vendéennes et bretonnes, qui ne peuvent espérer renverser le régime républicain sans l'appui des puissances coalisées. Depuis leur exil, les princes se montrent soucieux de rester légitimes auprès de leurs hôtes. Ils veulent croire et faire croire au royalisme inébranlable d'un noyau dur de partisans en France, susceptibles, un jour, de faire basculer le pays et tenir ainsi la « promesse » de la Restauration. Très pragmatiquement, Artois et Bourbon se réconcilient à Londres avec le nouveau duc d'Orléans, fils de Philippe-Égalité, chef de la branche cadette des Bourbons et surtout ancien officier de l'armée républicaine. Les modalités de cette réconciliation témoignent des efforts déployés par les deux parties pour renforcer l'unité dynastique et définir un projet commun de restauration monarchique crédible aux yeux de leurs protecteurs européens et aux yeux des Français.
      Did the Bourbons actually embody the royalism they inspired ? This article explores the doubts that beset the Comte d'Artois, the future Charles X, and the Duc de Bourbon, father of the Duc d'Enghien, when they witnessed, largely powerless, the development and failure of French royalist movements within the country in the 1790s. A study of their intra-family correspondence reveals a profound disenchantment with the military capabilities of the armies of the Vendée and Brittany, which could not hope to overthrow the republican regime without the support of the coalition powers. Since their exile, the princes had been eager to remain legitimate in the eyes of their hosts. They wanted to believe, and make people believe, in the unshakeable royalism of a hard core of supporters in France, who could one day turn the tide of the country, and thus keep alive the « promise » of the Restoration. Very pragmatically, Artois and Bourbon were reconciled in London with the new Duc d'Orleans, son of the Philippe-Égalité, head of the younger branch of the Bourbons, and above all, a former officer in the Republican army. The terms of this reconciliation testify to the efforts of both parties to strengthen dynastic unity and to define a common project of monarchical restoration, credible in the eyes of their European protectors and in those of the French.
    • Dieu et le roi en Vendée militaire (1793-1796) - Anne Rolland-Boulestreau p. 97-117 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En mars 1793, l'ouest de la France prend les armes contre la République pour défendre la « cause de Dieu et du Roi ». Les Républicains ont alors le sentiment de combattre, en Vendée militaire, le fanatisme religieux et le royalisme archaïque. Les érudits du xixe siècle reprennent ces poncifs pour les instrumentaliser, en fonction de leurs opinions politiques, pro-vendéennes ou républicaines. Les écrivains puisent aussi leur inspiration dans cette guerre. Dans le roman Quatrevingt-treize, de Victor Hugo publié en 1874, et sans doute le plus connu, l'un de ses héros insurgés ne s'écrie-t-il pas qu'il veut « venger le Roi et la religion » ? En réalité, les documents contemporains montrent un autre visage de la lutte politique et religieuse, moins manichéen, plus contrasté, où chaque chef vendéen joue sa partition dans le concert de la Contre-Révolution, en fonction de ses intérêts, du contexte militaire, de la position des Républicains. Les Vendéens eux-mêmes se divisent parfois violemment, les conduisant à des luttes intestines difficiles à surmonter alors même qu'ils sont engagés dans une terrible guerre civile. Le futur Louis XVIII et le comte d'Artois, appuyés notamment par les Anglais, méjugent la situation française et ajoutent à la confusion, par leurs décisions décalées. « Dieu et le Roi » confisquent la complexité historique de la Vendée dans les temps révolutionnaires.
      In March 1793, Western France took up arms against the Republic to defend the « cause of God and the King ». The Republicans at the time had the sentiment of combating in the military Vendée both religious fanaticism and archaic royalism. Nineteenth century scholars took up these clichés using them according to their own political convictions, whether pro-vendée or republican. Writers, too, draw inspiration from this war. Indeed, in Victor Hugo's novel, Quatrevingt-Treize, published in 1874 - undoubtedly the best known of this genre - one of insurgent heroes exclaims that he wants to « avenge the King and religion ». In reality, contemporary documents reveal another face of this political and religious struggle, less Manichean and more contrasted, where each leader from the Vendée plays his part in the concert of the Counter-Revolution in relation to his interests, the military context, and the position of the Republicans. The Vendéens themselves were often violently divided, leading to internal struggles difficult to overcome while they were also engaged in a terrible civil war. The future Louis XVIII and the Comte d'Artois, supported in particular by the English, misjudged the French situation, adding to the confusion by their unsynchronized decisions. « God and the King » obscured the historical complexity of the Vendée in the revolutionary period.
    • Royalistes de la veille. La défense des derniers gardes de Louis XVI, du 10 août 1792 à la Restauration - Clément Weiss p. 119-134 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans le cadre de la politique de récompense des vieilles fidélités royalistes menée par Louis XVIII, une enquête est lancée dès 1814 pour rétribuer les vétérans de l'éphémère Garde constitutionnelle de Louis XVI, en service de janvier à fin mai 1792. Les ministères de la Maison du roi et de la Guerre constituent des dossiers individuels qui s'avèrent des sources précieuses pour étudier l'engagement armé royaliste durant l'été 1792. En effet, loin de se limiter à de simples états de service, les mémoires et justificatifs transmis par les vétérans insistent sur le rôle que beaucoup auraient joué après leur licenciement, notamment dans la défense du roi le 10 août 1792. Ces sources sont donc l'occasion de construire, de façon tardive et opportune, un protagonisme rétrospectif dans lequel un ancien service armé volontaire – longtemps tenu secret pour éviter la répression révolutionnaire – devient un brevet de royalisme et de fidélité à la cause des Bourbons. À travers ce qu'ils revendiquent – le dévouement à la famille royale et la violence subie – mais aussi ce qu'ils préfèrent taire – la violence infligée – l'analyse des récits des vétérans permet aussi d'approcher la réalité opérationnelle de la participation nobiliaire à la défense des Tuileries.
      As part of Louis XVIII's policy of rewarding old royalist loyalties, an investigation was launched in 1814 to pay veterans of Louis XVI's short-lived Constitutional Guard, those in service from January to the end of May 1792. The War Ministry and the Maison de Roi assembled individual files that constitute a valuable source for studying the engagement of the royalist army during the summer of 1792. Indeed, far from being limited to simple service records, the memoirs and justifications submitted by the veterans insist on the role that many played after their dismissal, particularly in the defense of the king on August 10, 1792. These sources are thus an opportunity to construct, in a belated and timely fashion, a retrospective « protagonisme » in which a former voluntary armed service, long kept secret to avoid revolutionary repression, becomes a certificate of royalism and loyalty to the Bourbon cause. Through what they claim - the devotion to the royal family and the violence they suffered - but also about which they prefer to keep silent - the violence inflicted - the analysis of the veterans' accounts makes it possible to approach the operational reality of the noble participation in the defense of the Tuileries.
    • « Merde pour la République et mort aux patriotes ! » La bande d'Aubagne sous le directoire, un royalisme populaire ? - Cyril Belmonte p. 135-159 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le concept de « royalisme populaire » paraît tout à fait opératoire pour rendre compte des désordres et agitations de 1814-1815. Il l'est peut-être moins durant la décennie révolutionnaire, comme le montre l'exemple de la « compagnie des sabreurs royaux » d'Aubagne qui a multiplié massacres et pillages dans l'arrière-pays marseillais de 1795 à 1798. Le portrait de groupe et la reconstitution des parcours en révolution des soixante-cinq prévenus de la bande d'Aubagne révèlent certes des éléments populaires, mais toujours au service d'élite locales contestées et menacées par la radicalisation révolutionnaire.
      The concept of « popular royalism » appears entirely operational to account for the disorder and unrest of 1814-1815. It was perhaps less so during the revolutionary decade, as illustrated by the example of the « band of royalist killers » of Aubagne, which multiplied massacres and looting in the hinterland of Marseille from 1795 to 1798. The collective study and the reconstruction of the revolutionary trajectories of the sixty-five defendants of the Aubagne band display elements that were certainly popular, yet always in the service of local elites, who were challenged and threatened by revolutionary radicalization.
    • Sont-elles des royalistes ? Genre, engagements et royalismes en Bretagne - Solenn Mabo p. 161-178 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À la différence des citoyennes, devenues des actrices incontournables de l'histoire de la Révolution, celles qui ont rejeté cette qualité, en s'opposant au changement, ont suscité moins d'analyses. Peu étudiées, elles demeurent associées aux figures les plus visibles – des ci-devant nobles attachées à leurs anciennes prérogatives, aux « fanatiques », fers de lance des résistances religieuses. Leur relation à la monarchie n'a guère été sondée, le royalisme des premières semblant relever de l'évidence, tandis que les secondes paraissaient éloignées des enjeux proprement politiques. Pour contourner cette impasse, nous proposons de mettre la focale sur des femmes n'appartenant pas aux anciennes catégories privilégiées et évoluant, en Bretagne, dans un contexte de guerre civile larvée qui leur ouvre des possibilités d'action peu ordinaires. En recherchant comment les Bretonnes non nobles ont pu manifester leur attachement à la royauté, nous voulons questionner par les marges et par les outils du genre les contours et les formes du royalisme dans la Révolution. Face à ce chantier encore en friche, nous entendons poser des jalons pour de futures recherches, guidés avant tout par la question des sources et des méthodes d'analyse.
      Unlike the women who embraced the Revolution to become among the essential personages in the history of this era, those women who repudiated the Revolution, opposing change, have attracted significantly less scholarly interest. Little studied, this second group remains associated with the most prominent figures among former nobles still attached to their earlier privileges, as well as to the « fanatics » in the forefront of religious resistance. Since the royalism of women associated with the former nobles seems in large measure self-explanatory, as does that of those animated by religious sentiment seemingly removed from strictly political issues, the actual relationship of these groups of women to the monarchy has been relatively unexplored. In this article, the author focuses on those women who did not belong to the former privileged category, and who in Brittany, evolved in the circumstances of latent civil war, a condition that opened up exceptional possibilities of action. By researching how non-noble Breton women were able to manifest their attachment to royalty, the author seeks to examine through the perspectives of gender the contours and forms of royalism in the Revolution. With this still neglected subject, the author will lay the groundwork for future research, guided above all by the question of sources and methods of analysis.
    • Cécile Renault et « l'attentat » contre Robespierre du 4 prairial an II, royalisme populaire et peurs du complot dans le Paris révolutionnaire - Lucie Boulard p. 179-195 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Toujours évoquée dans les biographies de l'Incorruptible, la tentative d'assassinat de Robespierre par Cécile Renault, le 4 prairial an II n'a pourtant guère retenu l'attention des historiens. Il faut dire que l'intention homicide n'a jamais été véritablement établie et que les motivations de la jeune femme ont rapidement été noyées dans la thèse du « complot de l'étranger », défendue par les Montagnards à la tribune de la Convention et reprise par le Tribunal révolutionnaire. L'examen attentif des pièces du procès, croisées avec d'autres sources, comme les rapports des agents du ministre de l'Intérieur, dévoile l'existence d'une opinion royaliste à Paris au printemps 1794, opinion incarnée, entre autres, par une Cécile Renault qui dormait avec une bannière fleurdelisée accrochée au-dessus de son lit. Fidélité à Louis XVII, l'enfant roi prisonnier au Temple ? Volonté de braver la surveillance révolutionnaire et de clamer son exaspération à l'égard d'un régime républicain jugé tyrannique ? Les contours de cet attachement aux Bourbons sont difficiles à cerner, mais laissent entrevoir un royalisme latent au sein d'une partie de la population parisienne.
      Invariably evoked in the biographies of the Incorruptible, the attempted assassination of Robespierre by Cécile Renault on 4 prairial year II has, however, scarcely captured the attention of historians. It must be said that homicidal intent was never firmly established, and that the young woman's motives were quickly submerged in the thesis of the « foreign conspiracy », defended by the Montagnards at the Convention and taken over by the Revolutionary Tribunal. A careful examination of the trial documents, cross-referenced with other sources such as the reports of the agents of the Minister of the Interior, reveals the existence of a royalist opinion in Paris in the spring of 1794, an opinion incarnated among others by Cécile Renault, who slept with a banner of the fleur de lys hanging above her bed. Loyalty to Louis XVII, the child king imprisoned in the Temple ? A willingness to brave Revolutionary surveillance and to proclaim her exasperation with a republican regime deemed tyrannical ? The contours of this attachment to the Bourbons are difficult to determine, but they suggest a latent royalism among a part of the Parisian population.
  • Sources

  • Comptes rendus