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Revue Annales de géographie Mir@bel
Numéro no 738, 2021/2
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  • Articles

    • Habiter en temps de crise : utopies et dystopies du confinement - Ludovic Falaix p. 5-21 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le 17 mars 2020, afin d'endiguer la propagation du virus Covid-19, le gouvernement français exhorte les habitants à rester confinés chez eux. Cette redistribution des spatialités circonscrites le temps de la crise sanitaire aux frontières des murs de l'habitation soulève des questions d'ordre épistémologique. Comment les géographes peuvent-ils prendre part aux débats scientifiques pour analyser les incidences sociales, culturelles, politiques, spatiales et territoriales de cette pandémie ? Cet article envisage donc d'interroger les apports d'une géographie de l'intime définie comme une socio-anthropologie compréhensive de l'habiter. Les récits du confinement, dont les réseaux sociaux se font l'écho de manière virale, illustrent la nature des injustices spatiales quant au fait que les individus parviennent, ou pas, à élaborer leurs propres cosmogonies à huis clos. Autrement dit, à l'heure où les individus s'emploient, tant bien que mal, à domestiquer et à apprivoiser « leurs machines à habiter », c'est-à-dire leur logement, confiner la géographie consisterait à élaborer une microgéopolitique dont l'un des objectifs serait d'identifier les facteurs de ces inégalités sociospatiales qui sont parfois mises en scène dans une dialectique obscène, afin, non seulement, de les combattre mais, plus encore, de mettre un terme au mythe de la modernité fondé sur la rupture entre Homme et Milieu.
      France, 17th March 2020, the public authorities urged the people to stay at home in a nationwide lockdown (confinement) in order to contain the spread of the Coronavirus. The redistribution of spatiality, which is restricted to the walls of their home throughout the public health crisis, gives rise to epistemological questions.How can geographers take part in the scientific debates to analyze the social, cultural, spatial and territorial consequences of this pandemic ? This article undertakes an analysis of the input of an “inner geography” that is defined as a socio-anthropology of the concept of inhabiting. The accounts of the lockdown experience, relayed in a viral way by the social network, exemplify the essence of the spatial inequity as regards people's succeeding or not in creating their own cosmogonical tales behind closed doors. In other words, at a time when everyone is somehow working on domesticating their “inhabiting/dwelling apparatuses/machines” that is to say they own accommodation, the fact of confining/shutting geography away would consist in developing some micro-geopolitics whose purpose would be to identify the causes of this spatial inequity. These factors are sometimes staged through improper dialectics in order not only to fight but also to put an end to the myth of modernity based on the estrangement of Man with his Environment.
    • Quelles politiques publiques pour les quartiers irréguliers des villes africaines ? Entre lotissement et laisser-faire. Le cas de Ouagadougou au Burkina Faso - Catherine Baron, Alain Bonnassieux p. 22-49 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Les politiques urbaines visant l'insertion des populations des quartiers irréguliers des villes africaines ont oscillé entre restructuration in situ et lotissement avec déplacements de populations. À Ouagadougou (Burkina Faso), les politiques de lotissement ont été privilégiées sous le régime sankariste (1983-87) afin de réduire les inégalités et permettre l'accès de tous à la ville. Mais ces quartiers lotis sont devenus des espaces de conquête foncière et de spéculation. Depuis les années 1990, la poursuite des lotissements, dans le contexte de la décentralisation et de politiques néolibérales, a accru inégalités et tensions sociales entraînant leur suspension en 2011. S'est ouverte une période d'incertitude, avec une augmentation de la population dans ces quartiers, leur diversification socio-économique et la consolidation d'initiatives locales. En parallèle, les réponses politiques, soutenues par l'aide internationale, se sont traduites par une restructuration in situ (voirie, services urbains) avec des effets mitigés. L'ouverture démocratique de 2014 constitue une rupture avec un éclatement de l'action publique et l'implication d'une diversité d'acteurs aux intérêts divergents (société civile, promoteurs immobiliers) et des tensions sociales. Les autorités peinent à élaborer une politique d'insertion urbaine durable des habitants des non lotis et limitant leur extension.
      A key policy issue in large African cities is the nature and consequences of the urban policies that favour and ensure the integration of the populations of informal settlements. Choices have been made between formal land subdivision and restructuration depending on political and economic regimes. In Ouagadougou, Burkina Faso, massive planned housing policies were the instrument chosen by the authorities under the Sankarist revolutionary regime (1983-1987). The aim was to reduce urban inequalities and provide city access for the greatest number of people. However, these policies have effectively transformed these districts into areas of land conquest and speculation, placing them at the heart of the process of land commodification. Since the 1990s, the pursuit of the planned housing policy, in the context of decentralization and neo-liberal policies, has increased inequalities and caused social tensions leading to its suspension in 2011. With it came a period of uncertainty, marked by growth of the population in unplanned neighbourhoods, socio-economic diversification and the development of local initiatives. Political responses, linked to projects financed by international aid, resulted in the restructuring of these neighbourhoods in situ (road development, basic urban services) with a limited impact. The 2014 democractic turning point constitutes a break with the fragmentation of public action and the involvement of a diversity of actors, such as a more visible civil society, but also private property developers. In view of these changes, the authorities, confronted with the tensions generated by the divergent expectations and interests of the actors involved, are struggling to develop a policy that both contributes to the sustainable urban integration of the inhabitants of informal settlements and that also limits their expansion.
    • La difficile territorialisation des stratégies nationales de gestion des risques côtiers en France - Lucile Mineo-Kleiner, Céline Perherin, Catherine Meur-Férec p. 50-76 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis une quarantaine d'années, l'État a développé un arsenal d'outils et de stratégies sur la gestion des risques côtiers. Néanmoins, leur mise en œuvre sur les territoires reste délicate. Un décalage de positions entre l'État et les collectivités locales s'observe et témoigne d'une territorialisation difficile de cette politique. Nous proposons ici une explication aux difficultés rencontrées à travers une analyse portant sur les échelles d'action géographique et l'héritage de la décentralisation.
      For forty years, the French government has developed a legal arsenal and several strategies concerning coastal risks management. Nevertheless, their enforcement at local level remains an issue. A gap between the positions of the French government and local authorities is observed and is indicative of the difficulty encountered for enforcement of this policy. This paper proposes an explanation for these difficulties, based on our the Authors'analysis of scales of operation and decentralization heritage.
    • Gestion de l'eau d'irrigation dans le Bas-Sahara algérien : le paradoxe hydrique de la palmeraie d'Ouargla - Khaled Amrani p. 77-104 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      En 1998 paraissait un article de Marc Cote, un géographe Français : « les oasis malades de trop d'eau ». Était pointé du doigt l'excédent hydrique dû aux irrigations à outrance qui résultaient de pratiques inappropriées et d'une gestion défaillante. La situation ne s'est guère améliorée depuis plus de 20 ans. Pire, la palmeraie se dégrade à cause de ce qui devait être son facteur de développement : l'eau. Nous passons en revue les logiques qui sous-tendent les modes de gestion actuels en tentant d'expliquer les raisons de tels dysfonctionnements.
      In 1998 there appeared an article by Marc Cote, a French geographer : « les oasis malades de trop d'eau ». It pointed to excess water resulting from excessive irrigation and inappropriate practices which aggravate the situation by poor management. The situation has hardly improved in more than 20 years. Worse still, the palm grove is deteriorating because of what was supposed to be a development factor : water. The paper reviews the logic underlying the current management approaches by seeking to explain the reasons for such malfunctions.
  • Une rencontre avec…

  • Comptes rendus