Contenu du sommaire : Documenter l'université qui lutte

Revue Tracés Mir@bel
Numéro no 39, 2020/2
Titre du numéro Documenter l'université qui lutte
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Documenter l'université qui lutte - Tracés,, Camille Noûs p. 7-22 accès libre
  • Articles et entretiens

    • Lendemain de vote : l'université qui vient - Un ancien titulaire de tenure track d'université nord-américaine, devenu maître de conférences en France, Camille Noûs p. 25-29 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Décrocher un poste précaire dans un département de sciences sociales d'une université nord-américaine c'est découvrir la compétitions de tou-te-s contre tou-te-s, apprendre que la recherche de financement est plus importante que la recherche elle-même, constater la dilution des enjeux scientifiques dans l'évaluation continuelle et la comptabilité bibliométrique. C'est, en somme, découvrir un peu en avance les affres de l'université qui vient.
      To obtain a precarious position in a social science department of a North American university is to discover the competition of everyone against everyone, to learn that the search for funding is more important than the research itself and to observe the dilution of scientific issues in continuous evaluation and bibliometric accounting. In short, it means discovering the horrors of the university to come a little in advance.
    • En dix chiffres, la destruction néolibérale de l'université publique - Hugo Harari-Kermadec, Camille Noûs p. 31-37 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ce texte propose une analyse des transformations récentes du paysage académique français. Chiffres à l'appui, il retrace le démantèlement des structures de l'enseignement supérieur et de la recherche jusqu'à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) en 2020.
      This paper reflects on the recent changes in the French academic world. Drawing on a series of significant figures and statistics, the author traces the ongoing dismantling of French higher education and research, up to the recent law on multi-year research programming (LPPR).
    • « Bienvenue en France ! » - Les malvenu-es de l'université, collectif « Etrangèr-es et division internationale du travail scientifique » de la coordination des Facs et labos en lutte, Tracés,, Camille Noûs p. 39-65 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En juillet 2020, la rédaction de Tracés a rencontré sept membres du collectif « Etrangèr-es et division internationale du travail scientifique » de la coordination des Facs et labos en lutte pour un entretien qui a pris la forme d'une discussion à bâtons rompus au cours de laquelle il a, entre autres, été question de revenir sur la genèse du collectif, sur les différentes formes de précarisations des étrangères et des étrangers au sein de l'ESR, sur la difficulté à faire entendre une voix autonome pour les étrangères et les étrangers dans le cadre des mobilisations contre la LPPR et sur les horizons de luttes qui convergeraient enfin. C'est cette discussion libre, qui n'a pas « la tête d'un entretien », que nous reproduisons dans ces pages.
      In July 2020, Tracés's Editorial Board met seven members of the collective “Foreigners and the international division of scientific work” part of the Coordination of the movement “Facs et Labos en Lutte” (Faculties and Laboratories in Struggle) for an interview. This encounter became a free-flowing conversation during which some of the following topics were discussed at length: how the collective was formed; how various forms of insecurity were imposed on foreigners in French HER and how difficult it was for an autonomous voice representing foreigners to be heard within the context of protests against the law on multi-year research programming (LPPR). We reproduce here this open discussion or “an interview that doesn't look like one”.
    • Conversations sur la formation et la précarité professionnelles au Conservatoire populaire - Tracés,, Camille Noûs p. 67-90 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le Conservatoire populaire est une série de débats publics organisée les 3, 4 et 5 mars 2020 à l'initiative d'un groupe de personnes mobilisées contre les réformes de l'université en cours, comprenant des personnels administratifs et divers agents du Conservatoire national des arts et métiers, ainsi que des enseignants-chercheurs de l'établissement. L'événement, quoique non organisé stricto sensu par les syndicats historiques du Cnam, porte toutefois la marque de leur mobilisation. Certains participants syndiqués, en particulier de la CGT et de Sud-Éducation, étant présents non seulement dans l'organisation, les tables rondes mais aussi dans le public. Mais son caractère relativement inédit révèle surtout que l'organisation est largement portée et plébiscitée par des enseignants-chercheurs, proches du mouvement des Facs et labos en lutte qui s'est mobilisé en 2020 contre la loi de programmation pluriannuelle de la recherche portée par le gouvernement Philippe. Ces journées de discussion, dont le texte ci-dessous publie de longs extraits, s'attaquent aux décalages entre politiques de formation et réalité de la situation des travailleurs (et dans le secteur public au premier titre), thématiques au cœur de l'établissement.
      The People's Conservatory is a series of public debates that was held on March 3rd, 4th and 5th, 2020 at the initiative of a group of people mobilised against the university reforms currently underway, including administrative staff and various personnel of the French National Conservatory of Arts and Crafts, as well as teaching-research staff from the establishment. The event, although not strictly speaking organised by the historic CNAM unions, nevertheless bears the mark of their mobilisation. Certain union participants, in particular from the French General Confederation of Labour (CGT) and Sud-Éducation, were active not only in the organisation and the roundtable discussions but also in public. However, its relatively original character reveals above all that the organisation is widely supported and acclaimed by teaching-research staff who are close to the movement of “Facs et labos en lutte” (Faculties and Laboratories in Struggle), which mobilised in 2020 against the law on multi-year research programming promoted by the Philippe government under President Macron. This series of discussions, of which the following text publishes lengthy extracts, tackle the discrepancies between training policies and the realities of workers' conditions (and primarily in the public sector), themes that are at the heart of the establishment.
    • Facs et labos en lutte : une mobilisation féministe ? Retour d'expérience par celles qui l'ont vécue - Six militantes du comité de mobilisation national des Facs et labos en lutte, Camille Noûs p. 91-102 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette contribution propose un retour sur la lutte contre la LPPR du point de vue de militantes féministes du comité de mobilisation. Par une analyse des pratiques et des expériences d'organisation et de mobilisation, elle vise à saisir comment une dynamique féministe a pu émerger et être perpétuée au sein de ce mouvement. L'ambition de ce texte est de rendre visible un aspect de la mobilisation pas toujours évoqué, afin d'en laisser une trace qui pourrait être utile aux luttes à venir.
      This paper provides feedback on the protest movement against the law of multi-year research programming (LPPR), as seen by six female activists from the National Mobilisation Committee of the French academic labour movement “Facs et Labos en Lutte” (“Faculties and Laboratories in Struggle”). Building on an analysis of practices and experiences in organisation and mobilisation, it aims to portray how a feminist dynamic unfolded and endured within the movement. The text aims to draw attention to an often-overlooked aspect of this social movement, in order to leave a legacy that may be useful for future political struggles.
    • Les draps roses, la misère du monde et nous… Cinq femmes à la Une - Camille Noûs p. 103-131 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ce texte présente une discussion collective menée avec cinq femmes pendant la mobilisation contre la réforme des retraites en janvier 2020. Elles ont été choisies par l'enquêtrice soit parce qu'elles ne sont pas mobilisées contre le projet de réforme, soit parce qu'elles pensent confusément qu'elle est juste ou nécessaire, soit parce qu'elles pensent qu'elles n'ont, de toute façon, pas leur mot à dire. Elles ne sont pas mobilisées contre la réforme, ni même pour d'ailleurs. Pour autant, elles ne s'en désintéressent pas totalement : tout simplement, elles ne comprennent pas vraiment ce qui se joue et elles ont le sentiment que tout est joué d'avance. C'est à la compréhension de cet état d'esprit individuel et collectif, renforcé par la pandémie du Covid-19, que cet entretien souhaite contribuer.
      This text presents a collective discussion conducted with five women during the mobilisation against pension reform in January 2020. They were chosen by the interviewer because they were not mobilised against the planned reform, or because they confusedly thought it was right or necessary, or because they thought they had no say in the matter. They are not mobilised against the reform nor in favour of it. However, they are not totally disinterested: they simply don't really understand what is at stake and they feel that everything has already been decided in advance. This group interview wishes to contribute to understanding this individual and collective state of mind, reinforced by the Covid-19 pandemic.
    • Maternités en lutte. Quelles maternités pour les travailleuses de l'ESR ? - Tracés,, Camille Noûs p. 133-150 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À partir d'un appel à témoignages lancé en 2020, ce bref dossier cherche à aborder la manière dont l'ESR, en tant qu'univers de travail, conditionne le rapport à la maternité selon des expériences diverses et ce dans le climat contraint et agonistique qui est le nôtre. Dans le contexte des luttes de ces derniers mois, dont l'un des objectifs a été, précisément, la publicisation et la problématisation de nos conditions de travail, il s'agit de nourrir les réflexions sur les parcours et les métiers des femmes dans l'ESR. Doctorantes, postdoctorantes mais aussi titulaires, les collègues qui ont répondu à l'appel soulignent le caractère multidimensionnel des rapports de domination qui se jouent autour du désir d'avoir des enfants, de la maternité et des responsabilités parentales. Ces rapports opèrent à tous les niveaux, mais à des degrés et sous des formes différentes selon les statuts, les établissements, les disciplines et les trajectoires (sociales et scolaires). Malgré tout, une convergence se dessine : la production par les institutions de l'ESR de temporalités modelées sur les pratiques et les représentations masculines des métiers académiques, qui affectent la subjectivité des travailleuses et contraignent leur projet de fonder une famille. Cette situation est évidemment aggravée par la précarisation structurelle des métiers de production et de transmission de connaissances, par l'atomisation des collectifs de travail et la compétitivité érigée en valeur-maître. Par ailleurs, les difficultés que nous avons rencontrées dans la constitution du dossier permettent de pointer le fait que la question de la maternité soulève celle de la prise de parole des femmes sur un sujet à la fois politique et intime, rendant compte, en creux, de violences sociales et de genre, d'empêchements mais aussi de stratégies de défense qu'il est plus que jamais urgent de discuter.
      Based on a call for testimonials launched in 2020, this brief report seeks to address the way in which higher education and research (HER), as a working environment, conditions relationships to motherhood according to various experiences in the constrained and competitive climate in which we live. In the context of the struggles of recent months, one of the objectives of which has been precisely to draw public attention to and debate on our working conditions, the aim is to stimulate thinking on the careers and professions of women in HER. From doctoral and post-doctoral students to tenured staff, the colleagues who responded to the call underlined the multidimensional nature of the relations of domination that play out around the desire to have children, to be a mother and to assume parental responsibilities. These relationships operate at all levels, but to different degrees and in different forms depending on status, institutions, disciplines and trajectories (social and academic). Nevertheless, a convergence is emerging: the production by HER institutions of timescales modelled on male practices and representations of academic professions, which affect the subjectivity of women workers and hinder their plans to build a family. This situation is obviously aggravated by the structural insecurity of the professions dedicated to the production and transmission of knowledge, by the fragmentation of labour collectives and the dominant value placed on competitiveness. Furthermore, the difficulties we encountered in putting together the report make it possible to point out that the issue of maternity raises the voice of women on a subject that is both political and intimate, indirectly reflecting social and gender violence and blockages, but also defence strategies that must be discussed more urgently than ever before.
    • Réinventons l'enseignement supérieur après la pandémie : un manifeste slow science - collectif « Slow science » p. 151-174 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La pandémie actuelle et les mesures prises pour l'arrêter affectent profondément nos vies. La vie académique est elle aussi touchée de plein fouet par la crise sanitaire. Même si l'enseignement supérieur semble continuer ses activités, les campus en ressentent l'impact et cette crise va les affecter durablement.
      The coronavirus pandemic, and the measures that are being taken to stop it are having a profound effect on our lives. Academic life has also been heavily affected by the health crisis. Even if higher education seems to be continuing their activities, campuses are feeling the impact and this crisis and it will continue to affect them in the long term.
  • Iconographie