Contenu du sommaire : Les dimensions spatiales du maintien de l'ordre

Revue Carnets de géographes Mir@bel
Numéro no 15, 2021
Titre du numéro Les dimensions spatiales du maintien de l'ordre
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Les dimensions spatiales du maintien de l'ordre. Introduction - Lucie Bony, Muriel Froment-Meurice, Marion Lecoquierre accès libre
  • Carnets de débats

  • Carnets de recherches

    • Maintien de l'ordre et maintien des ordres : les logiques spatiales du régiment des Gardes-françaises à Paris à la veille de la Révolution - Clément Monseigne accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le régiment des Gardes-françaises était à la fin de l'Ancien Régime l'une des principales unités responsables du maintien de l'ordre à Paris. L'étude de la dimension spatiale de l'action du régiment (implantations, trajets des patrouilles et tactiques) renseigne sur la perception de l'espace parisien et de sa population par le pouvoir royal. La proximité du régiment avec ce pouvoir constitue son originalité et le distingue des unités de police active telles que le Guet, placées sous l'autorité du Châtelet. Les Gardes-françaises, qui constituaient donc un œil et un bras armé du pouvoir royal à Paris, n'obéissaient pas seulement à des exigences d'intérêt public, mais ils étaient également soumis à des considérations d'ordre politique qui se traduisaient par une occupation stratégique de l'espace.
      The regiment of the Gardes-françaises was one of the major forces in charge of riot control in Paris at the end of the Ancien Régime. The study of the urban and human spatial logics of the regiment – distribution within the city, patrol routes and tactics - are useful to understand the perception of the Parisian space and its population by the monarchy. The proximity of this regiment with the King constitutes its uniqueness and distinguishes it from other police units as the Guet, placed under the authority of the Châtelet. Thus, the Gardes-françaises, who were both an eye and an armed wing of the royal power in Paris, were not only subjected to the public interest but they were also dependent on political issues that were spatially visible through a strategic occupation of space.
    • Des espaces « exceptionnels » à sécuriser : éléments d'histoire de la cohabitation policière à la frontière franco-belge (XXe- XXIe siècles) - Jonas Campion accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article interroge la construction historique de la conception de la sécurité publique dans les zones frontalières depuis la fin du XIXe siècle. À partir de l'exemple de la frontière franco-belge, nous y analysons les moyens mis en œuvre pour contrôler la frontière dans une logique policière. Il s'agit de montrer de quelle façon les acteurs policiers appréhendent et s'adaptent au cadre frontalier dans l'exercice quotidien de la sécurité. Cela revient d'abord à interroger la construction policière des espaces frontaliers. Cela revient ensuite à identifier la chronologie et la typologie de la coopération policière et enfin à comprendre les lieux et espaces policiers mobilisés dans ce cadre. Nous analysons notamment l'histoire de la Cross Channel Intelligence Conference (1968) et du Centre de coopération policière et douanière de Tournai, instauré en 2001 dans un contexte d'européanisation en matière de sécurité et de justice.
      This article historicizes the evolution of public security in border areas since the end of the 19th century. Examining the example of the French-Belgian border, it analyses how the border is controlled in terms of policing. We show how police actors and institutions apprehend and adapt the daily exercise of public security to the border specificities. Firstly, we examine the police construction of border areas. We then identify the chronology and typology of police cooperation and the specific police spaces mobilized in this framework. We focus on the history of the Cross Channel Intelligence Conference (1968) and of the Police and Customs Cooperation Centre, set up in Tournai in 2001, within the context of the Europeanisation of security and justice.
    • Au-delà des murs. Maintenir l'ordre à la frontière franco-britannique - Camille Guenebeaud accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La ville de Calais, un des principaux espaces de transit vers l'Angleterre, a été le théâtre depuis plus de vingt ans d'une sécurisation croissante de son port et du site d'entrée du tunnel sous la Manche afin de filtrer et de bloquer les traversées des personnes migrantes. Au-delà de ces politiques d'immobilisation, les stratégies de contrôle des pouvoirs publics français passent également par une mise en mouvement contrainte des personnes migrantes. En axant le propos sur les pratiques policières de déplacements forcés, cet article souhaite contribuer à l'analyse des dispositifs spatiaux de maintien de l'ordre en contexte frontalier. Il s'appuie, pour ce faire, sur une enquête de terrain menée à Calais entre 2010 et 2015 auprès des acteurs du contrôle migratoire.
      The city of Calais, one of the main transit areas to England, has for more than twenty years been the scene of reinforced security measures in its port and at the entrance site of the Channel Tunnel to filter and block the crossings of migrants. In addition to these immobilization policies, the strategies of the French public authorities also involve the forced mobility of migrants. By focusing on police practices of forced displacement, this paper aims to contribute to the analysis of spatial policing mechanisms in border contexts. It is based on a field survey conducted in Calais between 2010 and 2015 among actors involved in migration control.
    • Les villes artificielles comme espaces de formation de l'ordre politique : l'entrainement aux scénarios apocalyptiques des polices européennes - Andrea Kretschmann accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans le monde entier, y compris en Europe, l'entrainement au maintien de l'ordre à l'aide de simulations réalisées au sein de villes artificielles s'est récemment développé. Les policiers s'y forment à ce qu'ils considèrent comme étant les futurs défis auxquels les forces de l'ordre seront confrontées. Dans cette perspective, ils élaborent des scénarios qui sont par la suite réalisés à l'aide d'importants moyens matériels et humains. Dans une perspective de sociologie urbaine et de sociologie politique, cet article étudie ces espaces de simulation de l'action policière en Europe. Il s'appuie sur une recherche ethnographique effectuée en Allemagne, en France, en Angleterre et en Irlande du Nord et pose la question de la convergence entre cette simulation et les évènements du « monde réel ». Le texte avance la thèse que ces formations ont pour caractéristique une politique du pire qui représente une tendance contemporaine partagée du maintien de l'ordre dans ces différents pays : ces formations présentant des situations exacerbées de danger et d'escalade de la violence, elles encouragent une représentation des manifestations comme des événements appelant un accompagnement de plus en plus resserré.
      In a recent development, the policing of protest (demonstrations, rallies, etc.) is simulated worldwide, including in Europe, in mock cities. In those artificial settings police forces train what they anticipate as real challenges in protest policing. For this purpose, they develop scenarios that they implement with the extensive use of equipment and personnel. This article investigates these police simulations in Europe from an urban and political sociology perspective. It undertakes an ethnography of police simulations in Germany, France, England and Northern Ireland and raises the question of the convergence between simulation and reality. The text puts forward the argument that the trainings have as a characteristic a policy of the worst that adds to a contemporary trend in policing protest: as the trainings present demonstrations in an exacerbated way as situations of high danger and escalation, they encourage a social construction of demonstrations as events that call for a tough policing.
    • « Avant la manif ». L'aménagement préventif de l'espace manifestant - Aurélien Restelli accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis la séquence de mobilisation sociale contre la loi « El-Khomri » en 2016, un souci croissant de maîtriser l'espace manifestant est perceptible chez les forces de l'ordre. Cette tendance entend répondre aux évolutions qui caractériseraient les mouvements sociaux depuis quelques années : ceux-ci seraient moins institutionnalisés et plus difficiles à encadrer. L'article montre que cette maîtrise de l'espace manifestant passe notamment par l'aménagement de l'espace urbain, par des contrôles physiques aux abords de la manifestation ou par des dispositifs juridiques nouveaux, et que cela contribue à réinterroger le droit de manifester et à séparer assez nettement l'espace manifestant du reste de la ville dans laquelle il s'inscrit.
      Since the protests against the « El-Khomri Act » in 2016, police forces increasingly try to control the spaces where demonstrations take place. It seems to be necessary because of the evolution of social movements during the last few years: protests are indeed considered as becoming less institutionalized and more violent. The article shows that this control is enforced by refurbishing urban space, by enforcing police controls around the demonstration or by innovative legal measures. This induces a re-evaluation of the right to demonstrate and leads to separating quite clearly the places of protests from the rest of the city.
    • La foule et l'ordre : gouvernement spatial des conduites dans les meetings électoraux - Aïcha Bourad, Fanny Parent accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans cet article consacré aux meetings politiques organisés dans le cadre de la campagne pour l'élection présidentielle de 2012, nous proposons de tourner le regard vers la salle plutôt que vers la scène, et vers le dispositif en lui-même plutôt que vers le candidat. Cet article s'empare ainsi de la dimension spatiale comme paramètre central des modes de contrôle du public par les organisateurs du meeting. L'organisation spatiale des meetings matérialise également une vision politique de la société propre à chaque parti politique. L'article montre en effet comment les répartitions du public et les différentes modalités de contrôle des conduites des participants incarnent des conceptions variées de l'espace public idéal. Cette étude s'appuie sur l'observation de huit meetings qui se sont déroulés à Toulouse pendant la campagne présidentielle de 2012 dans le cadre de l'enquête nationale SPEL.
      This article deals with the political meetings organized during the 2012 French presidential election. We intend here to look away from the stage and rather to focus on the rooms and devices. This article tackles the spatial dimension as a central explanatory element in order to understand the modalities of public control deployed by the organizers of the meetings. The spatial organization of the meetings also materializes a political vision of society specific to each political party. The article shows how the distribution of the public and the different ways of controlling the conduct of the participants embody various conceptions of the “ideal public space”. This study is part of the national SPEL survey and is based on the observation of eight meetings that took place in Toulouse during the 2012 presidential campaign.
    • Le développement de dispositifs techniques de surveillance des espaces publics et la participation des habitants au maintien de l'ordre au Japon - Naoko Tokumitsu accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Craignant une baisse de confiance à l'égard des policiers ainsi qu'un affaiblissement des liens sociaux au sein des communautés locales en raison d'une urbanisation croissante du pays, la police japonaise s'est attachée à renforcer localement ses partenariats avec la population, notamment à partir des années 2000. Dans cette perspective, l'État japonais a orienté l'aménagement des espaces publics en s'inspirant de la prévention situationnelle, et a encouragé le développement de différentes technologies de surveillance. Ceci a conduit à la mise en place d'un maillage dense de réseaux de surveillance dans les espaces publics, sous couvert de « lien social » et de « protection » des citoyens, non seulement dans des quartiers commerciaux marqués par une forte fréquentation de clients extérieurs, mais également dans des quartiers résidentiels où les commerces locaux sont souvent fréquentés par des habitants du quartier. Des enquêtes de terrain ainsi que l'étude de documents législatifs produits depuis les années 1970 montrent à cet égard que les actions préventives réalisées par les habitants comportent un aspect d'éducation morale à destination des enfants. Les technologies de surveillance ont ainsi contribué à la légitimation d'une surveillance par les habitants, exerçant une forme de tri social au sein des quartiers.
      Concerned about a decline in confidence in the police and a weakening of social ties as a result of increasing urbanization, the Japanese police has focused on strengthening their local partnership with the general public, particularly from the 2000s onwards. Inspired by situational crime prevention, the Japanese State has oriented the planning of public spaces in this perspective and encouraged the development of surveillance technologies. This led to the development of surveillance networks in public spaces under the cover of "social bonding" and "protection", not only in commercial districts marked by a high number of visitors, but also in residential areas where local shops are often frequented by local residents. Fieldwork research and the study of legislative documents produced since the 1970s show that the preventive actions conducted by inhabitants also include an aspect of moral education directed at children, particularly in peri-urban areas. Surveillance technologies thus led to the legitimization of surveillance by the inhabitants, exercising a form of screening within the neighborhood.
    • Des jardins pour maintenir l'ordre ? Enquête ethnographique dans un quartier populaire strasbourgeois - Romane Joly, Vincent Lebrou accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La littérature abonde sur les jardins partagés qui, depuis une dizaine d'années, verdissent nombre d'espaces urbains à travers le monde. Rejoignant des enjeux alimentaires et de durabilité urbaine, ces initiatives citoyennes sont présentées dans le discours politique et médiatique en vigueur en France comme l'accomplissement d'un « doit à la ville » par des habitants désireux de se réapproprier l'espace urbain. Pour autant, la fonction attribuée aux jardins partagés apparait moins définitive qu'il n'y paraît, dès lors que l'on s'intéresse à la diversité des espaces où ils se déploient ainsi qu'aux personnes impliquées dans leur création et leur fonctionnement. Une enquête ethnographique, menée entre 2016 et 2019 dans un quartier d'habitat social à Strasbourg, met en lumière le caractère disciplinaire conféré aux jardins partagés lorsqu'ils se rattachent à la politique de la ville et s'articulent à un projet de rénovation urbaine. Cet article montre ainsi que ces espaces participent, au sens foucaldien, au gouvernement des conduites des habitants en œuvrant sur trois niveaux principaux. Spatial d'abord, lorsque la végétalisation et l'ordonnancement du quartier sont mis au service de la tranquillité publique. Ensuite, en dédiant certains espaces au jardinage, il s'agit de définir des comportements qui y sont autorisés et de reléguer les populations jugées « déviantes » qui ne s'y conformeraient pas. Enfin, l'exhortation municipale, sous peine de sanction, à formaliser l'action collective des jardiniers, ici en se constituant en association, participe à imposer des comportements dont la dissonance avec les ressources dont disposent certains habitants menace d'exclusion les plus démunis et les moins acquis au projet.
      A growing body of literature examines community gardens which, for a decade, are developing in cities across the world. Valued for embracing sustainable and social concerns, political and media discourses in France tend to associate these initiatives with a “right to the city” claimed by urban dwellers. However, this assessment is nuanced as soon as one investigates the spatial and social discrepancies existing between those gardens, that is, the places in cities where they are located and the people involved in their management. An ethnographical research, conducted between 2016 and 2019 in a working-class neighborhood of Strasbourg, reveals the disciplinary mechanisms at play when community gardens are articulated with top-down social policies and urban renewal projects. Using a foucaldian lens, this article demonstrates the governing of people's behaviors through and by these urban spaces. First, the greening and ordering of the neighborhood is primarily about safeguarding public security and order. Second, allocating space for gardening participates in defining which practices and behaviors are allowed or not, and in relegating those accused of deviance. Finally, encouraging – under constraint – gardeners to formalize a community organization consists of imposing certain behaviors and contributes to excluding the most deprived ones.
  • Carnets de terrain

    • Enquêter dans les lieux d'enfermement. Retour collectif sur une expérience de recherche - Bénédicte Michalon, Tristan Bruslé, Olivier Clochard, Mathilde Darley, Olivier Milhaud, Marie Morelle accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les recherches en sciences sociales sur l'enfermement reposent largement sur la conduite d'enquêtes qualitatives à l'intérieur des institutions de réclusion. Dans cette lignée, le texte livre une analyse collective de la méthodologie employée dans six contextes nationaux (Allemagne, Cameroun, Espagne, France, Qatar, Roumanie), par les membres de l'équipe TerrFerme au sein de lieux marqués par une fonction d'enfermement (prisons, centres de rétention administrative pour étranger.e.s, logements fermés pour main-d'œuvre étrangère). La thématique du degré d'ouverture et de fermeture de ces lieux, centrale dans leur traitement politique comme dans leur appréhension scientifique, s'est rapidement imposée comme le dénominateur commun de ces enquêtes et notamment comme enjeu méthodologique. Quelles ont été les différentes procédures mises en place par les chercheur.e.s pour accéder aux lieux visés ainsi que sur leurs effets sur la conduite des enquête ? Ces cheminements méthodologiques se trouvent constitués en leviers de réflexion. Enquêter entre les murs est aujourd'hui possible grâce au mouvement d'ouverture relative des institutions de réclusion : les négociations menées avec les autorités publiques et avec des acteurs non gouvernementaux ont ouvert à certain.e.s d'entre nous les portes des lieux visés et ont largement conditionné nos positions intramuros. Cependant, les difficultés rencontrées par d'autres ont montré les limites de ce mouvement et nous ont poussé.e.s à enquêter également hors les murs : c'est la structuration de la surveillance en un continuum social et spatial qui a alors guidé nos enquêtes.
      Social science research on confinement relies heavily on the conduct of qualitative surveys within confinement institutions. This text provides a collective methodological analysis based on the investigations carried out in six national contexts (Cameroon, France, Germany, Qatar, Romania, Spain) by the members of the TerrFerme research team. The investigations are carried out in confinement settings (prisons, administrative detention centres for foreigners, closed accommodation for foreign workers). The theme of the openness/closedness of these places, central to their political treatment as well as to their scientific apprehension, quickly emerged as the common denominator of these investigations. Doing fieldwork within the walls of closed settings is now possible thanks to the relative openness of carceral institutions: negotiations with public authorities and with non-governmental actors have opened to some of us the doors of the places we wanted to investigate in, and have conditioned our positions inside. But the difficulties others encountered have shown the limits of this openness and have pushed us to also investigate outside those places: in these cases, the organisation of surveillance in a social and spatial continuum guided our fieldwork.
    • Garde-à-vous à Manesar. Une observation participante parmi les gardiens de sécurité en Inde - Damien Carrière accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'article présente une expérience d'observation participante lors d'une formation dispensée à un groupe de gardiens de sécurité à Manesar, au sud-ouest de Delhi en Inde. L'auteur fait le récit de cette expérience, avec sa part d'imprévu, tout en montrant comment elle s'est insérée dans son questionnement sur le rôle des gardiens de sécurité privé comme travail de production d'un espace contrôlé et filtré.
      The article gives an account of an experience of participant observation in a security guards training in Manesar, a suburb in the south-west of Delhi, India. The author narrates the experience, with its serendipity and its ill luck, while showing how it participated in his questioning on the role of private security guards in the production of a filtered and controlled space.
  • Carnets de lectures

  • Carnets de soutenances

  • Carnets d'enseignements

    • Varia
      • Les espaces publics d'Abu Dhabi, un terrain de jeu pour une expérience pédagogique et scientifique - Clio Chaveneau accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        La recherche et l'enseignement sont les deux piliers de notre métier et pourtant, l'articulation concrète de ces deux missions reste peu mise en avant dans nos discussions et nos publications. J'explore dans cet article la manière dont nos recherches peuvent, d'un part, nourrir nos enseignements méthodologiques, et d'autre part, bénéficier de l'implication des étudiants et de leurs compétences propres. Je m'appuierai sur le travail mené en tant que chercheure et enseignante de sociologie dans le cadre d'un programme de recherche interdisciplinaire (géographie, architecture et sociologie) sur les espaces publics à Abu Dhabi (Emirats arabes unis, 2018-2020). Dans un contexte où l'enquête de terrain est délicate à mener, les espaces publics se sont révélés des lieux d'enquête et de formation privilégiés et où les étudiants nous offraient une entrée supplémentaire pour la compréhension des rapports sociaux à la ville.
        Abstract: Research and teaching are the two pillars of our profession, however, the interconnection of both activities remains overlooked in our discussions and publications. I explore in this article the way our researches could, firstly, enrich our methodological courses and teaching methods, and, secondly, benefit from students' participation and their very own competences. Based on my experience as sociology professor and researcher in an interdisciplinary research program (geography, architecture and sociology) on public spaces in Abu Dhabi (United Arab Emirates, 2018-2020) where students were involved in the data collection. In a context where fieldwork research can be tricky, public spaces appeared to be ideal locations for survey and training and a place where students gave us an additional entry into the understanding of social interactions and various uses of the city.