Contenu du sommaire : Embarqués

Revue Socio-anthropologie Mir@bel
Numéro no 27, 2013
Titre du numéro Embarqués
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Ligne éditoriale - Gérard Dubey, Caroline Moricot p. 5-6 accès libre
  • Dossier : Embarqués

    • Introduction - Gérard Dubey p. 9-20 accès libre
    • Embarquements - Mathilde Bourrier p. 21-34 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La question de l'embarquement des sciences sociales et de leurs rapports sans cesse à retricoter avec leurs terrains n'est pas nouvelle. Pourtant, un certain nombre de controverses récentes, tant sur les besoins de distinction d'une « public sociology » que sur les codes d'éthique de la profession des anthropologues, des sociologues et des ethnologues, et plus récemment sur les conditions d'une « embedded sociology » dont ce numéro se fait l'écho, amène à réactualiser la question. Est-on face à un énième développement d'un questionnement réflexif traditionnel et consubstantiel à la discipline, ou est-on face à une rupture dans la manière de penser l'engagement des socio-anthropologues sur leurs terrains ? Cet article se donne comme objectif de tenter de répondre à cette question, en catégorisant brièvement les types d'embarquement existant.
      The issue of embeddedness of the social sciences and their on-going, evolving relationships with their fields is nothing new. However, it is time to update the issue, in light of recent controversies on the need to differentiate “public sociology” from other areas, on codes of ethics for the professions of anthropologist, sociologist and ethnologist, and more recently, on the conditions for “embedded sociology” (addressed in this issue). Is this the umpteenth trend in traditional self-questioning, intrinsic to the discipline, or is it a break with the old approach to socio-anthropologists' involvement in their fields? The aim of this article is to try to answer this question, through a brief classification of existing forms of embeddedness.
    • Embarquement du chercheur : de l'hybridation des savoirs scientifiques - Ève Gardien p. 35-47 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Un des processus impulsé par l'embarquement des SHS sur et par les terrains d'enquête est l'hybridation du savoir produit. À partir de l'exemple d'une enquête ayant nécessité non seulement un réel engagement du chercheur, mais aussi son embarquement, cet article propose une analyse fouillée des liens unissant et entremêlant savoirs profanes et savoirs scientifiques. Cette importance des savoirs du terrain dans le procès de production de la connaissance en SHS sera abordée à propos des conditions de faisabilité de l'enquête et de sa mise en œuvre, de l'élaboration de l'objet scientifique, ainsi que de l'usage analytique qui est faite des matériaux recueillis. Les liens entre embarquement du chercheur et fiabilité et qualité du matériau collecté seront questionnés. De là, quelques pistes de réflexion en termes d'éthique de l'enquête et de politique épistémologique seront proposées.
      A process driven by SHS on boarding survey is the hybridization of the knowledge produced. From the example of a survey that required not only a real commitment of the researcher, but also his on boarding, this article presents a detailed analysis of the links between secular and scientific knowledge. The importance of secular knowledge of the field survey in the process of knowledge production in the social sciences will be discussed regarding the feasibility of the survey and its implementation, the development of the scientific object, and the analytical posture of datas collected. The relationship between the researcher on boarding and the quality of the collected datas will be questioned. There some ideas in terms of ethics and politics epistemological investigation are proposed.
    • Histoire d'un embarquement pluriel ou comment essayer de trouver un dehors, dedans - Baptiste Monsaingeon p. 49-57 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Récit singulier d'un « embarquement pluriel » effectué à bord d'une expédition transocéanique militante, cet article tente de décrire certaines limites liées à la multiplication des engagements institutionnels et affectifs dans le travail d'enquête et d'écriture. Entre recherche de financement, accès au terrain et intégration au monde académique, le jeune chercheur doit souvent « jouer » avec les formes diverses et parfois contradictoires de l'embarquement. C'est pourtant en considérant qu'il demeure toujours un espace laissé vacant, au cœur de cette juxtaposition des engagements, qu'il devient possible de réaliser un nécessaire « pas de côté », lieu d'un recul, qui ne saurait pour autant être celui d'un quelconque « surplomb ».
      A story of a “plural embedment”: or how to find an outside, inside. This article is the singular narrative of a “plural embedment” that has taken place aboard a transoceanic expedition. It depicts some practical limits that can appear through the multiplication of institutional engagements or other affective involvements, in the learning of the work of research. Seeking funds, finding solutions to carry out a field survey or trying to integrate into the academic world, the “squeezed” young researcher has often to “play” with these multiple and contradictory forms of being embedded. It's though in juxtaposing these involvements that the embedded researcher can find a way to make some free space, to take a necessary “step to the side”, a kind of detachment, that is not necessarily a position of “control from above”.
    • Le regard critique en situation d'immersion - Nicolas Horvat p. 59-69 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La démarche ethnographique soulève en général un certain nombre d'enjeux ayant trait à la relation qu'entretient le chercheur avec son terrain. Suivant le type de regard porté sur l'objet étudié et la spécificité du milieu investi, l'enquête peut s'avérer particulièrement difficile à appréhender. Sur la base d'une observation menée au sein d'une salle d'exploitation d'un système de vidéosurveillance, cet article se propose de contribuer à une réflexion sur ces expériences « embarquées » qui interrogent profondément le positionnement du chercheur. À la suite d'un examen des raisons qui m'ont conduit à adopter l'approche ethnographique, des contraintes stratégiques liées aux caractéristiques du milieu et des ambiguïtés relatives à l'immersion dans l'univers étudié, il s'agira d'envisager les conditions de possibilité d'une analyse à la fois résolument critique et complètement ancrée dans la réalité du terrain.
      The ethnographic approach generally raises a number of issues concerning the relationship of the researcher with his field. Concerning the views and judgments the researcher has on the object under examination and the specificity of the area of research, this approach can prove to be a difficult experience. Based on an observation conducted in a CCTV control room, this article objective is to contribute to a reflection on such “embedded” experiences which deeply questioned the positioning of the researcher. Following an examination about the reasons that encouraged the adoption of ethnographic approach, strategic constraints related to environmental characteristics and uncertainty regarding the immersion into the universe under investigation the objectives will be to consider the possible conditions for analysis which are resolutely critical and as near as possible to the reality of the field.
    • L'espace du dedans (quand il n'y a rien à voir !) - Jérémy Damian p. 71-83 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'article interroge les rapports que les ethnographes entretiennent aujourd'hui avec une sorte d'invisibles jusqu'alors peu documentée. S'il semble désormais acquis que nous avons appris à traiter avec les « invisibles du dehors » – esprits, dieux… –, il reste encore à dégager quels seraient les principes d'une ethnographie concernant les « invisibles du dedans ». Soit ces invisibles qui se situent à l'intérieur de notre enveloppe corporelle, qui ne se voient pas, mais gagnent en existence à mesure que l'on apprend à les reconnaître et à les pratiquer. Il s'agira, dans ce but, d'apprendre auprès des danseurs de Contact Improvisation qui font de leur intériorité un lieu de pratique et d'apprentissage, presque un lieu d'intervention publique, afin qu'elle devienne une ressource pour la danse, et plus largement une ressource qui les engage autrement dans leurs manières de sentir, de se relier et de connaître. Traiter avec cette forme d'invisible engage l'ethnographe à documenter toute une « culture des sens intérieurs ».
      The article examines the way ethnographers deal with a certain kind of “invisible entity” so far poorly documented. It assumes that ethnographers have learned to deal with the “invisible from the outside”, such as spirits, gods… But one task remains: to identify what may be the principles of an ethnography aiming at the “invisible from the inside.” That is all invisible entity situated within the body. Unseeable, they nonetheless gain existence as we learn to recognize and practice them. In this purpose, the article study how do Contact Improvisation dancers learn to deploy an “interiority” as a place of practice and apprenticeship, almost a place of public intervention, so that it becomes a resource for dance and more broadly a resource that engaged in their way of feeling, connect and learn. Dealing with this kind of invisible committed ethnographer to document an “inner sense cultivation”.
    • Du silence des corps aux méandres des mots : une incursion ethnographique en chambre mortuaire - Judith Wolf p. 85-98 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Souvent situées au fond des hôpitaux, en marge des services soignants, les chambres mortuaires sont un monde à part. C'est un univers qui ne se laisse guère appréhender de l'extérieur et dont on ne franchit pas le seuil aisément. Mais que se passe-t-il lorsque l'on passe de l'autre côté, dans les « coulisses » du monde hospitalier ? Comment prend place un dispositif de connaissance face à un objet – la mort – qui par nature échappe ? Découvrir la chambre mortuaire, c'est d'abord accepter de se trouver physiquement confronté à une réalité que l'on cherche d'ordinaire à éviter, à tenir à distance : celle du face à face avec les corps morts. Cet article s'attache à montrer comment, dans ces conditions dans lesquelles le corps est fortement mobilisé, la relation de recherche se construit, progressivement, par imprégnation plutôt que par accumulation de données, créant une forme d'attention particulière à ce qui se joue entre les mots et les choses.
      Often located at a remote section of a hospital, not connected with care departments, the morgue is a world in itself. It is a place that is quite difficult to grasp from the outside, a place you don't easily get familiar with. But what happens when you decide to push the door and step inside, behind the scenes of the hospital world? How can a knowledge enterprise be carried out towards an object such as death, always eluding us? Exploring the morgue is primarily accepting to face, physically, a reality we usually keep at a distance: the presence of dead bodies. This article aims to show, in such conditions of fieldwork in which we are physically engaged, how the research process develops. It proceeds rather by progressive permeation than by data collection and forces the researcher to pay particular attention on what lies between things and words.
    • La part de l'émotion - Arlette Farge p. 99-101 accès libre
    • La traversée des apparences - Sophie Poirot-Delpech p. 103-111 accès libre
  • Entretien

  • Texte classique

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