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Revue | Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT |
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Numéro | Tome 104, no 2, avril-juin 2020 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Alphonse de Madrigal, Thomas More et Suárez : La question des limites du possible en politique - Jean-Paul Coujou p. 233-260 La philosophie de Suárez dans sa confrontation implicite à l'héritage de Thomas More (1478−1535) et de Madrigal (1410 ?−1455), permet de dégager une double orientation au cœur de la constitution de la théorie politique : celle de la recherche du meilleur régime, du gouvernement idéal, de la meilleure des républiques qui l'emporterait dans l'ordre du bien vivre et que rien ne surpasserait en son genre, espace privilégié où s'exercerait sans contraintes l'imagination sociale ; et celle qui viserait à établir, non la meilleure forme de gouvernement mais qui, en accord avec ce que les hommes sont, créerait les conditions de leur perfectionnement. Il ne s'agirait pas tant de théoriser le meilleur système de gouvernement que de se donner les moyens de poser les fondements du gouvernement le plus adéquat eu égard à la nature humaine. C'est à partir de cette alternative que Suárez se propose de penser la question des limites propres à tout exercice du politique.The philosophy of Suarez, in its implicit comparison with the legacies of Thomas More (1478−1535) and Madrigal (1410 ? − 1455), enables the identification of a double orientation at the heart of the constitution of political theory : the search for the best polity, for ideal government, for the best republic, which would take precedence in the order of well-being and that would be unsurpassed in nature, as a special space where social imagination would be practiced unfettered ; and the endeavor aiming at establishing, not the best form of government but − relying on what people are − the condition of their improvement. It wouldn't be so much a matter of theorizing about the best system of government than a matter of giving oneself the means of laying down the foundations of the most appropriate form of government, considering human nature. From this alternative, Suarez proposes to ponder over the question of the specific limits of all forms of political practice.
- Augustin et Wittgenstein : qu'en est-il vraiment de l'augustinisme linguistique ? - Anne de Saxcé p. 261-289 Cet article revient sur ce qu'on a coutume d'appeler l'augustinisme linguistique, qui consiste en la critique, livrée par Wittgenstein dans les Investigations philosophiques, d'un texte extrait du livre I des Confessions dans lequel Augustin décrit l'apprentissage du langage par le petit enfant. Nous donnons d'abord une explication de ce en quoi consiste véritablement la critique wittgensteinienne, qui est en fait principalement une critique de la théorie de l'illumination intérieure de l'esprit par la vérité. Puis, afin de comprendre pourquoi Augustin est loin de mépriser l'importance de l'usage de la langue, nous proposons une relecture de l'idée du maître intérieur, en réfléchissant notamment à ce que signifie le retour à l'intériorité et au rôle de la confession.This article returns to what is commonly called linguistic Augustinism, which consists in the criticism, delivered by Wittgenstein in Philosophical Investigations, of a text taken from Book I of the Confessions in which Augustine describes the young child's learning of language. We first offer an explanation of what the Wittgensteinian critique really consists in, which is in fact primarily a critique of the theory of the inner illumination of the mind by truth. Then, in order to understand why it is far from Augustine's purpose to diminish the importance of the use of language, we offer a rereading of the idea of the interior master, by reflecting in particular on the meaning of the return to interiority and on the role of confession.
- Alphonse de Madrigal, Thomas More et Suárez : La question des limites du possible en politique - Jean-Paul Coujou p. 233-260
Bulletin
- Bulletin de patrologie - Matthieu Cassin p. 291-410
Recensions et notices
- Recensions et notices - p. 411-415