Contenu du sommaire : L'enfance en exil
Revue | Hommes et migrations |
---|---|
Numéro | no 1333, avril-juin 2021 |
Titre du numéro | L'enfance en exil |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Histoire(s) d'enfants en migration - Marie Poinsot p. 1
Le point sur
- Jeunes en exil - Évangeline Masson-Diez, Marjorie Gerbier-Aublanc p. 9-11
- La figure du mineur migrant sans représentant légal au regard de la terminologie - Chloé Créoff p. 13-18 Désignation de référence, l'appellation « mineur non accompagné » recouvre une multiplicité de trajectoires migratoires et de réalités socioculturelles. L'étude de la création lexicale de catégories officielles révèle les choix et les non-dits des autorités dans l'accompagnement social de cette population de jeunes étrangers vulnérables. Assujettis par des représentations parcellaires de leurs parcours et de leurs besoins, ces jeunes sont conduits à raconter leur passé et à penser leur avenir dans le langage de l'institution.
- Légitimité et enjeux méthodologiques lors du travail de recherche auprès des mineurs et jeunes migrants non accompagnés - Daniel Senovilla-Hernández p. 21-29 La recherche auprès des jeunes migrants fait face à un double défi méthodologique et éthique : créer un dispositif de recherche fondé sur la parole d'un public marqué par les affres de la migration et, à ce titre, particulièrement sensible. Le recueil de leur parole sur une expérience migratoire parfois proche de l'indicible exige ainsi d'imaginer, au-delà des entretiens individuels, d'autres outils participatifs. De l'information juridique à des activités plus ludiques, le chercheur vise l'émergence des récits dans le respect de l'intimité des enquêtés.
- Les mineurs non accompagnés : tantôt acteurs, tantôt agents - Amélie Thomas p. 31-37 Au cours de leurs trajectoires, les mineurs non accompagnés oscillent entre les positions d'acteurs et d'agents, entre la liberté de décision et la soumission aux contraintes extérieures, entre l'individu et le collectif. C'est l'un des éléments mis en évidence par une étude sociologique sous l'angle des rôles sociaux menée en 2019 auprès de 33 mineurs non accompagnés et jeunes majeurs de 10 nationalités différentes, âgés de 14 à 26 ans, rencontrés aux différentes étapes du parcours au sein de l'Aide sociale à l'enfance (ASE).
- Les processus discriminatoires au cœur des pratiques d'évaluation de la minorité et de l'isolement des mineurs non accompagnés - Noémie Paté p. 39-46 Les pratiques d'évaluation de la minorité des mineurs non accompagnés (MNA) sont déterminantes pour assurer la sélection de ceux qui bénéficieront de la protection de l'État. Une enquête participante menée dans un lieu d'évaluation révèle des pratiques de traitement différencié chez les travailleurs sociaux qui conduisent les entretiens avec les jeunes. Inscrits dans un cadre d'évaluation reposant sur une image stéréotypée des bénéficiaires de l'aide, les évaluateurs deviennent les relais involontaires des préjugés de l'institution.
- Bernanos nous - p. 49
- Grandir en exil : expériences juvéniles au cœur des trajectoires migratoires des mineurs non accompagnés venus d'Algérie et du Mali - Julien Long p. 51-57 Les trajectoires migratoires des jeunes algériens et des jeunes maliens depuis le début des années 2000 reposent sur un projet d'émigration conçu comme une stratégie face aux difficultés économiques et familiales. Fondée sur les dossiers individuels de mineurs isolés pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) de Seine-Saint-Denis (93) entre 2005 et 2017, l'étude des sources institutionnelles du pays d'immigration révèle en creux leur expérience de l'émigration. Elle s'articule autour de solidarités multiples qui à la fois aident et obligent ces jeunes errants, et de leur propre capacité d'action dans la construction d'un avenir meilleur.
- Pays d'Afrique & chant griotique - Falmarès Bangou p. 59-61
- Expériences d'ancrage dans les lieux de passage : Le séjour de jeunes migrants dans le centre de transit Pausa de Bayonne - Lydie Déaux p. 63-69 Le centre de transit Pausa vient en aide aux migrants de passage à Bayonne en leur offrant un hébergement pour un séjour de courte durée. Conçu comme un lieu de pause, notamment pour les jeunes en migration, ce centre constitue dans le même temps un lieu d'ancrage temporaire où se développent quantité d'interactions sociales et de liens d'attache. Cette tension entre ancrage et passage apparaît au cœur des manières d'habiter que déploient les accueillis au sein du centre. Si leur expérience est limitée dans le temps, leurs témoignages relèvent l'importance de ce type de lieux de sociabilisation dans leurs parcours en France.
- Regards croisés d'éducateurs spécialisés - Évangeline Masson-Diez, Marjorie Gerbier-Aublanc p. 71-75 Kevin est éducateur spécialisé depuis 2018, Camille depuis 2012. Ensemble, ils ont travaillé comme éducateur.rice.s de rue, dans une association de banlieue parisienne, auprès des jeunes étrangers non pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance. Ils ont donc tous les deux été amenés à intervenir auprès de mineurs et à les accompagner parfois dans le passage à la majorité jusqu'à leurs 21 ans. Les accompagnements qu'ils proposaient dans ce cadre reposaient sur la libre adhésion des jeunes. Après cette première expérience fondatrice, Kevin a rejoint une association de prévention spécialisée intervenant auprès de jeunes dans une ville de province et Camille la protection judiciaire de la jeunesse.
- L'exil et les adolescents - Armando Cote p. 77-83 Le Centre Primo Levi est la plus importante structure en France spécifiquement dédiée au soin des victimes de la torture et de la violence politique et qui sont réfugiées sur notre territoire. Reconnue d'intérêt général, cette association accueille chaque année plus de 350 personnes originaires de plus de 40 pays différents et leur offre une prise en charge psychologique, médicale et kinésithérapeutique, mais aussi une aide sociale et juridique. Face aux traumatismes liés à leurs expériences passées et présentes, les mineurs non accompagnés trouvent dans ce centre un espace où soigner leurs souffrances psychiques.
- Exils adolescents : Un documentaire d'Antoine Dubos (Les films du balibari, 2017, 70 minutes). - Antoine Dubos p. 85-86
Au musée
- La place des enfants dans l'immigration polonaise entre les deux guerres : Au prisme des collections et des archives du Centre historique minier - Emmanuelle Hibernie p. 144-150
- Les enfants de l'eau de Laura Henno - Isabelle Renard p. 151-159
- Le projet d'acquisition de la Barre Robespierre : Quand les enfants créent un objet de patrimoine - Catherine Abonnel, Élisabeth Jolys-Shimells, Mikaël Petitjean p. 160-166 La collection ethnographique du Musée national de l'histoire de l'immigration (MNHI) est née de la Galerie des dons, espace emblématique où, entre 2008 et 2019, furent exposés des parcours de vie de migrants, incarnés par des objets et des témoignages offerts au patrimoine national. La refonte du parcours permanent du musée sur la base d'une trame chronologique mêlant œuvres d'art, objets historiques et parcours de vie, couplée à l'évolution globale des collections ethnographiques des musées français, a réorienté depuis quelques années cette collection.
- Quand l'enfant s'expose au Musée : Retour sur l'exposition temporaire « Frontières » au Musée national de l'histoire de l'immigration - Hédia Chaouch-Yelles p. 167-173 En novembre 2015 s'ouvrait au Musée national de l'histoire de l'immigration une nouvelle exposition temporaire intitulée « Frontières ». Plus de deux ans furent nécessaires pour préparer ce projet, en étroite collaboration avec un commissariat scientifique constitué de deux spécialistes : la politologue Catherine Wihtol de Wenden et l'historien Yvan Gastaut. Cette exposition a également bénéficié de la contribution de nombreux chercheurs, institutions, acteurs du champ social et des corps intermédiaires, artistes et anonymes. Une pluralité de regards et de points de vue fut ainsi portée sur cette vaste thématique, ayant pour principal objectif de renouveler les regards, parfois simplificateurs, portés sur cet objet passionnel. La frontière cristallise en effet à elle seule toutes les ambivalences et les clivages qui existent au sein des sociétés contemporaines autour de la question migratoire.
- La sélection du Prix littéraire de la Porte Dorée 2021 - Stéphanie Bartolo p. 174-180
- Le public jeune, une priorité ? : Quelques actions emblématiques au sein du réseau international Migration Museums Network - Agnès Arquez Roth p. 181-192
- Les ateliers Djemel Barek : Cinéma autrement, cinéma itinérant - Lucile Humbert-Wozniak p. 193-195 Ancien parrain de la résidence « Frontières » au Musée national de l'histoire de l'immigration, l'acteur Slimane Dazi crée des ateliers itinérants dédiés aux métiers du cinéma. Basés au Musée et prévue pour début 2022, les ateliers Djemel Barek iront à la rencontre des jeunes pour leur transmettre la passion du 7e art.
Champs libres
- Résister aux côtés des jeunes exilés : Migrant'scène 2019, la Cimade, groupe local de Vannes - p. 198-199
- « À l'horizon » des jeunes : Entretien avec Maxime Apostolo, fondateur et directeur de l'association Pulsart - Marie Poinsot p. 199-202
- « Nous nous sommes créés pour dénoncer un manque de prise en charge des jeunes » : Entretien avec Nathalie Senikies, Association de solidarité avec les mineurs isolés (Asmie) - Marie Poinsot p. 203-206
- Chambre à part ou conjugale ? - Mustapha Harzoune p. 207-210
- Le Maroc transcende ses traditions - François Bensignor p. 210-216 Le 10 mars 2021 à Lyon, l'Académie Charles Cros décernait ses Coups de cœur Musiques du Monde au Musée des Confluences. La section Mémoire vivante de ce prix mettait notamment à l'honneur l'anthologie Ṛṛways. Voyage dans l'univers des poètes chanteurs itinérants amazighes, coffret de dix CD réalisé par Brahim El Mazned et publié par Atlas Azawan & Anya`renvoi id="re0no0" idref="no0" typeref="note"b1`/renvoib.
- Le Père de Nafi : Film de Mamadou Dia (Sénégal, 2019) - Mouloud Mimoun p. 217-218
- Ibrahim : Film de Samir Guesmi (France, 2020) - Mouloud Mimoun p. 218
- Cigare au miel : Film de Kamir Aïnouz (France, Belgique, Algérie, 2020) - Mouloud Mimoun
- Sœurs : Film de Yamina Benguigui (France, 2020) - Mouloud Mimoun p. 219-220
- S'il vous plaît Madame, répondez-moi ! : Film documentaire de Marie-Laure Désidéri et Christian Argentino (France, 2021) - Louis-Pascal Jacquemond p. 220-221
- Barbara Petit, "Le voyage d'Albina" : Lille, La Voix du Nord éditions, 2021, 76 p., 8,90 €. - Marie Poinsot p. 222
- Ulrich Cabrel, Étienne Longueville, "Boza !" : Paris, Philippe Rey, 2020, 384 p., 19,50 €. - Mustapha Harzoune
- Christine de Mazières, "La Route des Balkans" : Paris, Sabine Wespieser, 2020, 184 p., 18 €. - Mustapha Harzoune p. 223-224
- Amin Maalouf, "Nos frères inattendus" : Paris, Grasset, 2020, 336 p., 22 €. - Mustapha Harzoune p. 224-225
- Mohamed Saïl, "L'étrange étranger. Écrits d'un anarchiste kabyle": Textes réunis et présentés par Francis Dupuis-Déri, Montréal, Lux, 176 p., 10 €. - Mustapha Harzoune p. 225-226
- Moustafa Mohammad-Deeb, "Une enfance syrienne d'Idlib à Oléron" : Illustrations Agathe Zimmer, Dolus-d'Oléron, éd. ComCiPMO (Comité citoyen pour l'accueil des réfugiés en Pays Marennes Oléron), 2020, 5 €. - Mustapha Harzoune p. 226