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Carte blanche à la directrice de l'Opéra Orchestre national Montpellier-Occitanie, qui tente une réponse courageuse à une question délicate : comment faire vivre la démocratie culturelle et les droits culturels dans une institution fière de porter deux labels nationaux ?

Dans une analyse 3.0 aussi décapante qu'enthousiasmante, Divina Frau-Meigs décrit les usages numériques privatifs et distanciels (selfies, séries, stories et streams, via les réseaux sociaux et les apps) omme un fait culturel total.

Apparaissant de plus en plus inadaptées au contexte actuel, que pèsent les politiques culturelles à l'heure de Netflix et de YouTube ? Elles résistent pourtant et, selon Nicolas Cardou, des réponses existent, aussi bien à l'échelle locale que nationale et européenne.

À travers une analyse fi ne et sensible, Joëlle Zask vient nous rappeler utilement les limites des échanges en « distanciel » et des progrès techniques de communication, tant la conversation, par son « langage corporel » et son pouvoir de socialisation, reste indispensable à l'activité humaine.

L'ère numérique et les réseaux sociaux accélèrent la propagation des fake news. Mais elles sont loin d'être un phénomène nouveau, tempère Marie-Noëlle Doutreix, et ne sont pas réservées aux seuls internautes.

Le confinement, en nous privant de sorties culturelles partagées, a confirmé de manière implacable que la culture est d'abord le lieu du rassemblement où se fabrique la ville et où se construisent les récits communs. Elle doit se vivre ensemble, nous rappelle Emmanuelle Lallement.

Construit par Jean Nouvel, il est l'exemple le plus illustre de l'exportation de la culture française dans les pays du Golfe. Jusqu'où faut-il placer le curseur de la coopération culturelle internationale dans des pays connus pour leurs atteintes aux droits de l'homme ? Un opérateur culturel, Ferdinand Richard, et un ancien attaché culturel, Nicolas Peyre, alimentent la controverse.

Dans un récit documenté, Laurent Martin raconte la mondialisation du patrimoine. Mis en péril (destructions, tourisme de masse, marchandisation…), celui-ci est protégé par des organisations internationales et notamment l'Unesco, qui a par exemple menacé de désinscrire Venise de sa liste en 2019.

Formidable photographie de la société humaine du début du XXIe siècle, les milliards de données collectées par Facebook doivent devenir un bien commun et être protégées par leur inscription à l'Unesco. Audacieuse et semée d'embûches, cette démarche est loin d'être utopique. Marc Villarubias, son initiateur, a choisi NECTART pour la révéler et exposer sa faisabilité.

De simple distributeur, Netflix est devenue une usine à produire des contenus originaux dans une logique d'exclusivité et de « glocalisation ». Louis Wiart analyse cette stratégie payante qui lui vaut de dominer le marché mondial de la vidéo à la demande.

Le groupe américain continue de faire rêver certains élus locaux qui ne voient pas plus loin que la promesse d'une création d'emplois. Mathilde Rimaud revient sur la stratégie hégémonique de cette entreprise dont nous constatons chaque jour les effets destructeurs, tant au niveau social et économique qu'environnemental.

Longtemps à la traîne sur le respect de l'environnement, le monde culturel a-t-il lui aussi basculé vers des pratiques « éco-responsables » ? François Delotte souligne les avancées mais aussi la nécessaire réflexion à mener sur l'évolution de pratiques moins énergivores.

Les géants du numérique et de la tech ont de plus en plus recours aux artistes, qui parfois s'engouffrent dans la brèche. Peut-on dès lors parler d'une réappropriation culturelle par les leaders mondiaux du numérique ? Adrien Cornelissen a mené l'enquête et réussi à démêler l'écheveau.