Contenu du sommaire : Transferts non marchands en Asie du Sud-Est et au-delà

Revue Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est Mir@bel
Numéro no 37, 2021
Titre du numéro Transferts non marchands en Asie du Sud-Est et au-delà
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • In memoriam

  • Préface

  • Introduction

    • Balises conceptuelles, terminologiques et méthodologiques pour aborder les transferts non marchands - Emmanuel Pannier p. 27-52 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'anthropologie a mis au jour depuis longtemps l'existence de régimes de circulation de biens et de services qui ne relèvent pas de la sphère marchande. Les auteurs préoccupés par ces phénomènes rencontrent néanmoins des difficultés persistantes pour les conceptualiser et les catégoriser. Si pendant longtemps le concept de Don a dominé la littérature, il est aujourd'hui largement critiqué. Mais alors, comment désigner et définir précisément les transferts de ce type et le champ qui les rassemble ? Existe-t-il un ensemble conceptuel capable de réunir la grande diversité de prestations qui s'effectuent en dehors des logiques marchandes ? Si oui, quelles sont ses propriétés ? Cette introduction montre que si dans la réalité empirique les transferts sont difficilement classables dans une catégorie fixe et exclusive, il reste utile et nécessaire de se doter de concepts communs pour décrire et distinguer les transferts observés dans des réalités différentes. En appui sur les avancées conceptuelles et méthodologiques dans ce domaine de recherche et en les prolongeant, cet article s'attache à caractériser et délimiter le champ de la circulation non marchande et à identifier certaines formes de transfert spécifiques au sein de cet ensemble. Il en ressort que la propriété commune de ces transferts est la présence nécessaire d'une autre relation sociale entre les protagonistes que celle qui s'établit lors de l'interaction transactionnelle. Lorsque ce rapport social extra-économique qui dépasse, encadre et conditionne le déroulement des transferts relève de la sphère des relations interpersonnelles, un sous-ensemble apparaît : la circulation interpersonnelle. Sur cette base, l'auteur propose une grammaire commune pour nommer, distinguer et appréhender les différentes formes de transferts et modes de circulation.
      Anthropology has long identified the existence of non-commercial flow of goods and services. However, because of their heterogeneity, these social practices are difficult to conceptualize and categorize. While for a long time the concept of Gift dominated the literature on these forms of transfers, it is now widely criticized. But then, how can we precisely designate and define these specific forms of transfers and the field they belong to? Is there a conceptual frame able to bring together the great diversity of non-commecial transfers? If yes, what are its properties? This introduction shows that it remains useful and necessary to have common concepts to describe and distinguish transfers observed in different realities, although in empirical reality transfers are difficult to classify in a fixed and exclusive category. Building on and extending the conceptual and methodological advances in this field of research, this article seeks to characterize and delimit the field of non-commercial circulation and to identify certain specific forms of transfer within this field. It argues that the common feature of these non-commercial transfers is the necessary presence of another social relationship between the protagonists than the one established during the transactional interaction. When this social extra-economic relationship that shapes and conditions the course of the transfers falls within the sphere of interpersonal relations, a sub-field appears: the sphere of interpersonal transfers. On this basis, the author proposes a common grammar to name, distinguish and analyze the different forms of transfers and modes of circulation.
  • Articles

    • Les transferts et leurs enjeux : ethnographie d'un moment de malaise lors d'un rituel d'initiation bouddhique au Myanmar - Stéphen Huard p. 53-77 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article analyse comment un transfert de nourriture peut devenir un acte politique à partir de la description d'une scène de malaise lors du banquet d'une cérémonie d'initiation bouddhique. Le shinbyu est un rituel de prise de robe marquant l'entrée dans le noviciat pour un jeune garçon, une donation religieuse au sens plein (ahlu), cruciale dans la vie des Birmans bouddhistes. Si le shinbyu a été analysé sous l'angle symbolique et rituel par différents anthropologues, cet article étudie un shinbyu à partir des scènes sociales où différents types de transferts (invitation, réception, dons de nourriture, d'argent, entre-aide, etc.) s'imbriquent avec la donation religieuse. Il s'agit notamment de mettre l'accent sur « la scène de l'assiette », un moment de malaise où l'incertitude quant au bien-fondé de la mise en scène lors du banquet met au jour une ambivalence relative à l'interprétation du transfert : quand le couple de donateur sert directement à manger aux convives et qu'une dame âgée refuse de se faire prendre au jeu. In fine, cet article montre comment l'approche typologique des formes de transferts peut contribuer à l'analyse des processus politiques mettant en débat leur sens.
      This article analyses how a transfer of food can become a political act based on the description of a scene of embarrassment during the feast of a Buddhist initiation ceremony called shinbyu. A shinbyu is a religious donation in the full sense of the term (ahlu), crucial in the lives of the Buddhist Burmese. While the shinbyu has been studied for its symbolic and ritual aspects by various anthropologists, this article proposes to analyse it through the social scenes in which different types of transfers (invitation, reception, donations of food, money, mutual help, etc.) intertwine with the religious donation. It focuses especially on “The Plate Scene”, an ambiguous moment where uncertainty about the meaning of the staging – donors posing for a video while feeding the guests – reveals the political work at play in interpreting transfers – when an elderly lady refuses to be caught in the game. Ultimately, this article shows how a typological approach to the forms of transfers can be combined with a more political approach to the stakes underlying them.
    • De la richesse des sanctuaires musulmans en Asie du Sud : la circulation des étoffes des saints - Delphine Ortis p. 79-103 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les étoffes offertes aux saints musulmans d'Asie du Sud dans différents contextes rituels sont une ressource essentielle pour le fonctionnement de leur sanctuaire (institution construite autour de leur tombeau), en tant que pourvoyeuses de richesses symbolique et monétaire. Au départ, ces étoffes sont porteuses d'une valeur estimable, celle du marché où s'effectuent les transactions commerciales. Mais, dès lors qu'elles sont offertes au saint, elles entrent, a priori, dans un régime de circulation non marchande où leur valeur devient inestimable, puisqu'elles permettent d'échanger une « petite chose » (un morceau de tissu) contre une « grande chose » (le miracle d'un saint) et qu'elles se « chargent » lors cette transaction de la puissance du saint. Or, la vie de ces étoffes ne s'arrête pas à ce double échange (marchand puis non marchand). Elles circulent ensuite entre différents acteurs en continuant ainsi de (re)produire des rapports sociaux dans la sphère des transactions non marchandes, ou de nouvelles richesses monétaires dans celle des transactions marchandes. La description ethnographique des trajectoires des étoffes ouvrira sur trois analyses : les types de transferts en s'appuyant sur le cadre conceptuel d'Alain Testart et de Christophe Darmangeat, une réflexion sur la « biographie des choses » (Igor Kopytoff) et une analyse sur la nature des biens dans la lignée des « objets-substituts des hommes et des dieux » de Maurice Godelier.
      The fabrics offered to Muslim saints in South Asia in different ritual contexts are an essential resource for the functioning of their shrine (institution built around their tomb), as providers of symbolic and monetary wealth. Initially, these fabrics carry an estimable value, that of the market where the commercial transactions take place. But, as soon as they are offered to the saint, they enter, a priori, in a regime of non-market circulation where their value becomes invaluable, since they allow to exchange a “little thing” (a piece of cloth) for a “great thing” (the miracle of a saint) and that they “imbue” themselves during this transaction of the potency of the saint. However, the life of these fabrics does not stop at this double exchange (merchant then non-merchant). They then circulate between different actors, thus continuing to (re)produce social relationships in the sphere of non-market transactions, or new monetary wealth in that of market transactions. The ethnographic description of the trajectories of the fabrics will open on three analyses: the types of transfers based on the conceptual framework of Alain Testart and Christophe Darmangeat, a reflection on the “biography of things” (Igor Kopytoff) and an analysis of the nature of goods in line with Maurice Godelier's “surrogate-objects of men and gods”.
    • « Payer les mots, acheter la moisson ». Réflexion sur des formes d'échange en Indonésie orientale (Lamaholot, Flores) - Dana Rappoport p. 105-138 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À la pointe orientale de l'île de Flores en Indonésie, le rituel tutu marin (« dire prononcer ») constitue un mode d'échange majeur entre les humains et les invisibles. Il consiste dans la déclamation d'une suite de poèmes, associés à des offrandes sanglantes. Cet acte oratoire et poétique peut être tantôt considéré comme un « achat », tantôt comme un « paiement », tantôt comme un don de nourriture. Deux cas ethnographiques sont présentés : dans le premier, les humains « achètent » la moisson ; dans le second, ils « paient les mots ». Que font ces vers, ordonnés sous une forme soignée et prononcés à toute allure ? En quoi peuvent-ils payer quelque chose et à qui ? La synthèse des deux cas révèle un mode de relation entre les humains et les esprits qui implique un échange « coûteux » sans qu'aucune monnaie ne circule.
      On the eastern tip of the island of Flores in Indonesia, the ritual tutu marin (“to speak to say”), is a major mode of exchange between humans and the invisible. The performing of ritual poetry is combined with bloody offerings. This oratory act can sometimes be considered as a “purchase”, sometimes as a “payment”, sometimes as a gift of food. Two ethnographic cases are presented: in the first one, humans “buy” the harvest; in the second, they “pay for the words”. What do these verses do, ordered in a neat form and pronounced in a fast flow? How can they pay for something and to whom? The synthesis of the two cases reveals a mode of relationship between humans and spirits that involves an “expensive” exchange without any money circulating.
    • Les ambivalences du don dans les projets humanitaires transnationaux. De la générosité des associations de Lao de France, et de sa réception par la population du Laos - Isabelle Wilhelm p. 139-163 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis le milieu des années 1990, des Lao de France (exilés à la suite des événements de 1975) mettent en œuvre des projets qu'ils qualifient d'« humanitaires » dans leur pays d'origine. Le plus souvent organisés en associations, ils y construisent, entre autres, des bâtiments scolaires, et y distribuent vêtements, matériel médical et ordinateurs. Ces projets peuvent être envisagés comme une forme de transfert. En s'appuyant sur la littérature sur le don, cet article propose alors d'analyser les caractéristiques de ces transferts et ce qu'elles disent des relations entre Lao de France et Lao du Laos au sein des projets humanitaires mis en œuvre dans les villages laotiens.
      Since the mid-1990s, some French Lao (exiled following the events of 1975), have been implementing projects that they describe as “humanitarian” in their country of origin. Most often organized in associations, they build schools and distribute clothing, medical equipment and computers, among other things. These projects can be seen as a form of transfer. Drawing on the literature on the gift, this article then proposes to analyze the characteristics of these transfers and what they say about the relationship between Lao from France and Lao from Laos within humanitarian projects implemented in Laotian villages.
    • La République socialiste du Vietnam et le don diasporique - Christophe Vigne p. 165-191 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les transferts qui relèvent de l'entraide sont très développés au sein de la société vietnamienne. Ils s'effectuent non seulement à l'intérieur des frontières nationales mais également au-delà. Les Vietnamiens de la diaspora sont tournés vers la terre de leurs ancêtres où ils ont des attaches familiales, sentimentales et culturelles. Que ce soit par obligation morale, intérêt personnel, geste de reconnaissance, patriotisme ou expression de sentiments, la plupart envoient des cadeaux et des devises (remises monétaires et investissements) à leur pays natal. Au cours de la décennie d'après-guerre (1975-1985), le don diasporique s'exprimait essentiellement par l'envoi de colis destinés à améliorer les conditions de vie de ses récipiendaires alors en proie à l'extrême pauvreté. Les années suivantes, l'ouverture du Vietnam à la mondialisation donnait lieu à une diversification des formes de dons transitant désormais par une multitude de flux financiers et exprimant une diversité de transferts non marchands. D'abord entravée par des principes idéologiques, la République socialiste du Vietnam (RSV) pris des mesures pragmatiques visant à associer le don diasporique à ses desseins économiques et à sa construction nationale. Elle s'immisce ainsi dans les réseaux interpersonnels et les logiques sociales complexes constituant le don en lui octroyant une dimension politique. En analysant la polyvalence du don diasporique et ses évolutions, cet article montre comment ces transferts dépassent la seule sphère économique pour façonner les imaginaires, redéfinir les rapports entre donateurs et récipiendaires, et témoigner de l'ambiguïté des relations entre le l'État-parti et la diaspora.
      Aid transfers are highly developed in Vietnamese society. They take place not only within national borders but also abroad. The Vietnamese in the diaspora look towards their homeland where they have family and cultural ties. Whether out of moral obligation, self-interest, recognition or patriotism, most send gifts and currency (remittances and investments) homewards. In the post-war decade (1975-1985), diasporic generosity mainly worked by sending packets to improve the recipients' standard of living, who were back then plagued by extreme poverty. In the following years, Vietnam's opening up to globalization led to diversified generosity channels, mostly financial transfers. Initially obstructed by ideological principles, the Socialist Republic of Vietnam (SRV) engaged with the diaspora to channel their generosity towards its economic goals and nation-building. It thus interfered with personal networks and the complex social logic that structures the gifting culture in order to give it a political dimension. By analysing the diversity and complexity of the gifting culture and its evolutions, this article shows how these transfers go beyond the sole economic sphere but actually shape the imagination, redefine the relationship between the gifting and the gifted, and sheds light onto the ambiguity of party-state and diaspora relations.
    • Les dynamiques de production « non marchande » et les transactions marchandes : histoire d'un processus d'adaptation sociale observé au Nord Laos à la fin du XXe siècle - Pierre Alary p. 193-219 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les régimes de circulation, non marchands et marchands, sont définis par rapport au transfert en tant que tel. Les définitions intègrent assez peu des dimensions propres aux dynamiques de production et aux modalités d'articulation entre la production et les transferts. Or ces dernières sont importantes, les transferts n'existeraient pas sans la production et les régimes de circulation et les dynamiques de production s'auto-valident. L'exemple d'une société en pleine mutation, le nord Laos à la fin du XXe siècle, est à ce titre éclairant. Il permet d'identifier, dans une perspective historique, les articulations entre les dynamiques de production « non marchandes » et le développement des échanges marchands dans une société où ils sont devenus un lien social déterminant. Nous démontrons que les dynamiques de « production non marchandes » ont constitué le substrat au développement des échanges marchands. Ils n'auraient pas émergé sans les dynamiques en question.
      Both non-market and market circulation regimes are defined in relation to transfer. The definitions do not adequately integrate the specific dimensions of the dynamics of production and the ways in which production and transfers link together. However, those linkages are important because without production there would be no transfers and circulation regimes and production dynamics are self-validating. The example of a rapidly changing society—northern Laos at the end of the 20th century—is illuminating in this respect. It serves to identify, from a historical perspective, the linkages between “non-market” production dynamics and market exchanges in a society in which the latter have become a dominant social bond. We demonstrate that the dynamics of “non-market production” formed the substrate for the development of market exchanges that otherwise would not have emerged.
  • Ouverture

    • L'obligation de rendre et la question de la dette : l'échange cérémoniel tee des Enga (hautes terres de Nouvelle-Guinée) - Valérie Lécrivain p. 221-240 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À la suite de Malinowski et de Mauss, les échanges cérémoniels ont souvent été analysés en termes « d'échange de don », ce qui a conduit généralement à caractériser l'économie des sociétés mélanésiennes de façon trop unitaire et à écarter ainsi la variabilité des modalités de circulation des biens qui existent dans toute vie sociale. Nous verrons dans cet article que l'économie des sociétés mélanésiennes n'est pas faite uniquement de dons mais qu'elle consiste également dans un système complexe de dettes dont le recouvrement peut être exigé par divers moyens, tel que l'exercice de la violence. C'est à travers l'échange cérémoniel tee des Enga (hautes terres de Nouvelle-Guinée), plus précisément, que nous étudierons comment les principaux transferts effectués au cours de ces festivités sont de l'ordre de la dette. À ce propos nous examinerons deux modalités de circulation des biens : d'une part, une forme d'échange qui n'est pas marchande et ne relève pas du don, d'autre part, un type de transfert lié à des obligations spécifiques, qui se distingue de l'échange sans être pour autant de l'ordre du don.
      Following Malinowski and Mauss, ceremonials exchanges often have been analysed in terms of « exchange of gift ». This has led generally to consider the economy of the Melanesians societies in a unique sense and to rule out the variability of the exchange modalities which characterize any kind of social life. We shall consider in this paper to what extent this economy of the Melanesians societies does not consist only of gift but that it also encompasses a complex system of debts, the recovery of which can be obtained by several means including physical violence. In this perspective, we will consider more precisely two different kinds of debts which are not relevant neither to a trade nor to a gift through the example of the ceremonial exchange tee of the Enga society (Highlands of New Guinea).
    • Postface - Catherine Baroin p. 241-247 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La postface propose un regard transversal et critique sur le numéro. Elle souligne tout d'abord la force heuristique des questionnements abordés, auxquels les réponses apportées éclairent d'un jour nouveau nombre d'ethnographies. Elle indique ensuite l'intérêt de confronter au terrain une grille d'analyse commune inspirée des travaux d'Alain Testart, pour voir dans quelle mesure ces cadres conceptuels et méthodologiques permettent d'éclairer les observations et de dégager des analyses nouvelles sur les réalités sociales étudiées. Elle relève aussi une idée qui se retrouve dans plusieurs articles, selon laquelle un même fait concret peut être interprété différemment par les protagonistes et donner lieu à d'éventuels malentendus. Elle montre comment cette dimension complexifie davantage la problématique de la nature des transferts et apporte une vision plus subtile sur la réalité des choses. Enfin à titre comparatif, elle met en perspective les études de cas sud-est asiatiques de ce numéro avec des observations et des analyses issues de sociétés pastorales africaines.
      The postface casts a transversal view on the various papers published in this issue. It first underscores how their common scientific project raises questions which bring new developments in anthropological descriptions and analyzes. It highlights furthermore how Alain Testart's theoretical contribution on the concepts of gift and outside market exchanges can be put in practice by enlightening and bringing new analyzes on local social facts and observations. As observed in several articles, it shows that the same fact may lead to different if not opposite interpretations by local actors, thus possibly giving rise to misunderstandings between them. This possibility makes it all the more difficult to analyze the very nature of economical transfers, and suggests a more subtle outlook on what actually takes place. A comparison is made at last between these south-east asian case studies and descriptions and analyzes pertaining to African pastoral societies.
  • Comptes rendus