Contenu du sommaire : (In)dépendances
Revue | Afrique Contemporaine |
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Numéro | no 271-272, 2020/1-2 |
Titre du numéro | (In)dépendances |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Édito - Nicolas Donner p. 5-7
Dossier
- (In)dépendances : Introduction - Francis Akindès, Sonia Le Gouriellec, Bonaventure Mvé Ondo p. 11-17
- Dépendance, indépendance, interdépendance : Repenser l'indépendance - Bonaventure Mvé Ondo p. 19-31 Concept difficile à penser, l'indépendance se présente notamment comme étant constitutive de l'idée d'État-nation et de la volonté d'auto-gouvernance qui lui est associée. En Afrique, l'indépendance politique a été formellement acquise par la plupart des États à la suite des colonisations et décolonisations, mais la nature même de celle-ci, avec ses liens avec les anciennes puissances coloniales et les difficultés internes à la construction des États nouvellement indépendants, dans un contexte mondial en constante évolution, imposent de revoir l'entendement de ce concept et de dégager quelques pistes qui invitent à le repenser en lien avec celui d'interdépendance.Independence is a difficult concept to think about, one that is constitutive of the idea of the nation-state and the related desire for self-governance. In Africa, political independence was formally won by most states following colonization and decolonization. However, the very nature of independence, with its links to the former colonial powers, and the internal difficulties involved in building newly independent states in a constantly changing global context, make it necessary to review the understanding of this concept and to identify a number of avenues to reconsider it in relation to the concept of interdependence.
- Géographies de la pensée : la philosophie à l'épreuve - Nadia Yala Kisukidi, Anca Mihalache p. 33-39 Depuis quelques décennies, la dénonciation des prétentions hégémoniques du savoir occidental et les exigences de décolonisations épistémiques ont ouvert la voie à de nouvelles orientations et perspectives critiques, imposant une remise en question des récits que se donne la philosophie en tant que discipline, de l'autoréférentialité européocentrée de son corpus canonique ou du paradigme de la différence avec ses partages entre sujets, textes ou espaces considérés comme légitimes ou non à produire de la philosophie. Cet entretien aborde ces questions en partant du constat que les dispositifs qui agencent les canons de la philosophie abritent une tension irrésolue entre l'universel et les « autres » de la philosophie.In recent decades, the denunciation of the hegemonic claims of Western knowledge and the demands imposed by epistemic decolonizations have opened the way to new orientations and critical perspectives, thus interrogating the narratives that philosophy presents itself with as a discipline, the Eurocentric self-referentiality of its canonical corpus, and the paradigm of difference, with its divisions among subjects, texts, and spaces that are regarded as legitimate or otherwise when it comes to producing philosophy. This interview addresses these questions, starting from the observation that the mechanisms according to which the canons of philosophy are arranged harbor an unresolved tension between the universal and the “others” of philosophy.
- Pourquoi faut-il, encore, plaider la cause de la décolonisation du droit au Sahel (et ailleurs) ? - Étienne Le Roy, Mathieu Boche p. 41-63 Étienne Le Roy nous a quittés le 28 février 2020, dans sa 80e année. En décembre 2019, au détour de l'un de nos échanges réguliers, je lui avais proposé de participer à la préparation de ce numéro sur les (in)dépendances africaines, dont il avait apprécié « l'insolence de l'intitulé ». Il m'a fait l'amitié d'accepter cette proposition, et nous avions convenu de l'intérêt de centrer ce texte sur le besoin de décolonisation juridique des États africains francophones. Fidèle à sa volonté de transmission et de partage, Étienne a poursuivi ses travaux d'écriture dans les derniers mois de sa vie avec plusieurs ouvrages complémentaires. Il a notamment confié en héritage au comité technique « Foncier et développement » un texte sur son cheminement intellectuel sur les questions foncières (Le Roy, 2019b). À la suite de ce témoignage sur six décennies de recherche et d'engagement, il a souhaité ici livrer une autre contribution, sous forme de discours de la méthode, appelant à la production d'un droit authentiquement nouveau, fondé sur la reconnaissance des pluralismes juridiques et institutionnels.Comme le disait Étienne, « derrière le prétendu droit coutumier, il y a un univers juridique qui émerge avec “le faire, les actes posés et les comportements ritualisés”, une juridicité relevant d'une logique à l'état pratique totalement ignorée des juristes ». C'est sur la base de l'observation de ces pratiques qu'il propose une démarche de médiation pour accompagner de nouvelles formes de production normative. Ce texte constitue l'un des derniers témoignages académiques d'Étienne Le Roy. Il raisonne comme une invitation à l'introspection et au questionnement pour amorcer une démarche de décolonisation juridique fondée sur les pratiques normatives endogènes. Telle une boussole, ces principes pourront aider celles et ceux qui souhaitent se lancer dans ce voyage fondateur. Merci à Étienne et à sa famille de nous avoir fait l'honneur et l'amitié de nous confier cette part d'héritage et d'avoir accepté la publication de ce texte dans ce numéro d'Afrique contemporaine.Étienne Le Roy passed away on February 28, 2020, at the age of 79. In December 2019, in the course of one of our regular exchanges, I had suggested that he take part in preparing this issue on African (in)dependencies, the “insolence of whose title” he had appreciated. He was kind enough to accept, and we agreed on the value of having this text focus on the need for the decolonization of the law in French-speaking African states. True to his desire to transmit and share, Étienne continued writing in the last months of his life, producing a number of further pieces. One of his legacies to the Land Tenure and Development Technical Committee was a text on his intellectual journey on land issues (Le Roy 2019b). Following this account of six decades of research and commitment, he was keen to make another contribution here, in the form of a discourse on method, calling for the production of a genuinely new law, based on the recognition of legal and institutional pluralisms.As Etienne put it, “Behind the so-called customary law, there is a legal universe that emerges with ‘doing, acts that are performed, and ritualized behaviors,' a juridicality that comes from a logic of everyday practice that is totally unknown to jurists.” Based on his observation of these practices, he suggests a mediating approach that can accompany new forms of normative production. This text is Étienne Le Roy's last academic testament. It is an invitation to engage in introspection and close examination in order to initiate a process of legal decolonization based on endogenous normative practices. Like a compass, these principles can serve as a guide for those who wish to embark on this founding journey. We express our sincere thanks to Etienne and his family for the kind honor of entrusting us with this part of his legacy and for having authorized the publication of this text, in this issue of Afrique contemporaine.
- Observer l'Afrique (du Sud) pour penser le droit (de l'environnement) : La relation homme-nature entre démocratisation et décolonialité - Nadia Belaidi p. 65-82 Cet article, en opérant un « rebond » à l'égard des travaux d'Étienne Le Roy, récemment disparu, s'appuie sur une modalité de travail des anthropologues du droit peu mise en relief. En soulignant une pratique encore marginale en droit, à partir de ma propre trajectoire de juriste, le propos rend compte de « ce que le terrain fait au droit », ainsi que de l'acuité de l'anthropologie du droit pour mettre en relief les ruptures et continuités dans le rapport à la nature, d'abord instrumentalisée au profit du projet ségrégationniste, puis devenus outils de la réconciliation nationale et régionale, en Afrique du Sud et australe.This article takes its cue from the work of Étienne Le Roy, who recently passed away. It relies on a modality of work among legal anthropologists that is often overlooked. By highlighting a practice that is still marginal in law, based on my own career as a jurist, the paper takes into account “what the field does to the law,” as well as the acuity of the anthropology of law in highlighting the ruptures and continuities in the relationship with nature, which was first instrumentalized for the benefit of the segregationist project, before becoming a tool for national and regional reconciliation in South and southern Africa.
- L'État, dans quel(s) état(s) ? - Pierre Englebert, Leonardo Villalón, Sonia Le Gouriellec p. 83-92 (In)dépendance, construction de l'État, démocratisation… Leonardo Villalón et Pierre Englebert reviennent ici sur la nature de l'État postcolonial et de ses dynamiques, notamment depuis la « troisième vague » de démocratisation des années 1990, et les régimes qui ont émergé depuis trente ans. Ils évoquent aussi leurs expériences professionnelles, leurs parcours de pensée, et leurs travaux à venir.(In)dependence, state-building, democratization: Leonardo Villalón and Pierre Englebert review the nature of the postcolonial state and its dynamics, particularly since the “third wave” of democratization in the 1990s, and the regimes that have emerged over the past thirty years. They also talk about their professional experiences, their thought processes, and their future work.
- Entre le marché et la charité : Une brève histoire de la dette de l'Afrique depuis les indépendances - Marc Raffinot p. 93-113 Si retracer l'histoire de la dette des pays d'Afrique subsaharienne est une gageure compte tenu de l'hétérogénéité des pays et des informations disponibles, cet article en propose une approche articulée autour de quatre principales séquences historiques. Un mode de financement public particulier d'abord, reposant sur des dons et des prêts à faible taux, fut mis en place après les indépendances. Mais le « recyclage des pétrodollars » par les banques privées conduisit à un endettement rapide. Après 1980, le financement concessionnel pris le relais sans se montrer capable d'enrayer la spirale du surendettement et, après avoir beaucoup tergiversé, les créanciers accordèrent entre 1989 et 2005 des réductions de dette de plus en plus larges. Enfin, la diversification des financements conduit à une nouvelle vague d'endettement, qui ressemble à celle des années 1980… Au point de voir l'histoire se répéter ?Although tracing the history of debt in sub-Saharan African countries is a challenge, given the heterogeneity of the countries and the information available, this article proposes an approach based on four main historical sequences. A particular form of public financing, based on grants and low-interest loans, was set up after independence. But the “recycling of petrodollars” by private banks led to rapid indebtedness. After 1980, concessional financing took over without proving capable of stopping the spiral of overindebtedness and, after considerable procrastination, creditors granted increasingly large debt reductions between 1989 and 2005. Finally, the diversification of financing is leading to a new wave of debt, similar to that in the 1980s. This leads to the question: will history repeat itself?
- De l'(in)dépendance des forces armées africaines - Bruno Clément-Bollée, Arthur Banga p. 115-131 Étroitement liées à la souveraineté, les forces armées sont perçues comme une composante fondamentale de l'indépendance d'un pays. Mais comment caractériser le niveau d'(in)dépendance d'un outil de défense, et une réelle indépendance en la matière est-elle seulement possible ? Le général de corps d'armée Bruno Clément-Bollée, qui a consacré une bonne partie de sa carrière aux questions de défense sur le continent, partage ici son regard sur les évolutions des armées africaines depuis les indépendances.Closely linked to sovereignty, the armed forces are seen as a fundamental component of a country's independence. But how can we characterize the level of (in)dependence of a defense tool, and is real independence in this area even possible? Lieutenant General Bruno Clément-Bollée, who has devoted a large part of his career to the continent's defense issues, shares his views on the evolution of African armies since independence.
- `ibAfrique contemporaine`/ib, permanences et mutations (1961-2021) - François Gaulme p. 133-144 Rédacteur en chef d'Afrique contemporaine de 1999 à 2006, et artisan de son passage de la Documentation française à l'Agence française de développement, François Gaulme livre ici son regard personnel sur les grandes permanences et mutations qui ont, depuis soixante ans, rythmé la vie de la revue. Dans ce qu'il nomme lui-même « une sorte d'essai de tradition orale » – sans prétendre à une enquête exhaustive qui reste à entreprendre –, il revient sur les fondements et les évolutions éditoriales du titre, en lien avec celles des structures politico-administratives françaises et plus largement des relations franco-africaines.Editor-in-chief of Afrique contemporaine from 1999 to 2006, and the architect of its transition from Documentation française to l'Agence française de développement (French Development Agency), François Gaulme gives us his personal view of the major changes that have marked the life of the journal over the past sixty years. In what he himself calls “a sort of essay on oral tradition”, without claiming that it is an exhaustive survey that has yet to be undertaken, he looks back at the foundations of, and editorial developments in, the journal, in relation to developments in French political and administrative structures and, more broadly, in Franco-African relations.
Actualités
- L'archive au cœur. Retour d'expérience au sein de la commission Duclert sur le rôle de la France au Rwanda - Sylvie Humbert, Sonia Le Gouriellec, Mathieu Boche p. 147-167
- Les dilemmes des armées françaises au Sahel : Une mise en perspective des débats sur la transformation de l'opération Barkhane - Léonard Colomba-Petteng p. 169-186 En juin 2021, le président Emmanuel Macron annonçait la transformation du dispositif engagé au Sahel. Alors que la situation sécuritaire peine à s'améliorer au Mali, au Burkina Faso et au Niger, la question de la soutenabilité de la présence militaire française est posée de plus en plus frontalement au sein des administrations et dans le champ académique. En revenant sur la manière dont ce débat a été investi par les acteurs institutionnels français (officiers, diplomates, administrateurs civils, représentants politiques), l'étude met en lumière la persistance de trois dilemmes qui structurent plus largement l'ensemble des réflexions sur la politique militaire française depuis les premières heures des indépendances.In June 2021, President Emmanuel Macron announced the transformation of the French military operation in the Sahel. As the security situation in Mali, Burkina Faso, and Niger struggles to improve, the question of the sustainability of French military presence is being raised more and more insistently within national governments—and in academia. By examining the ways in which this debate was handled by French institutional actors (officers, diplomats, civil administrators, and political representatives), the study highlights the persistence of three dilemmas that more broadly structure all considerations regarding French military policy since the early days of independence. The study is based on a series of interviews with senior officers in Paris, supplemented by a six-month stay in the French embassy in Niger and by work on French diplomatic and military archives.
Focus
- Nostalgie de l'avenir ? : Mémoire prospective des célébrations de la fête nationale en Côte d'Ivoire - Konstanze N'Guessan p. 189-208 Cet article tente de retracer la généalogie de la mémoire prospective et des avenirs nostalgiques au sein du nationalisme ivoirien. L'unité d'analyse choisie pour en périodiser les différentes phases est la célébration de la fête nationale, qui suscite souvent de vifs débats sur ce qui devrait être commémoré ou oublié, et sur la manière dont le passé est lié au présent et à l'avenir de la nation. L'article examine la présentation de la future nation ivoirienne et l'imaginaire de la nation en tant que modèle à partir des années 1960, discute des passés et des avenirs alternatifs sous l'impulsion de la Refondation à la veille du multipartisme, et aborde les concepts de renouveau et l'ambiguïté de commémorer Houphouët-Boigny lors des cinquantenaire et soixantenaire de l'indépendance. Bien que la célébration de la fête nationale soit largement orchestrée par le gouvernement, elle reste néanmoins porteuse d'un potentiel de rupture et de critique, par exemple via la réinterprétation des pratiques commémoratives et des représentations performatives de la nostalgie.This article attempts to trace the genealogy of prospective memory and nostalgic futures within Ivorian nationalism. The unit of analysis chosen to periodize the different phases is the celebration of Côte d'Ivoire's national holiday, which often gives rise to heated debates about what should be commemorated and what should be forgotten, as well as how the past relates to the nation's present and future. The article examines the presentation of the future Ivorian nation and the imaginary of the nation as a model from the 1960s onwards; discusses alternative pasts and futures, prompted by the Refounding on the eve of the multiparty system; and addresses the concepts of renewal and the ambiguity of commemorating Houphouët-Boigny on the fiftieth and sixtieth anniversaries of independence. Although national holiday celebrations are largely orchestrated by the government, they nevertheless carry a potential for rupture and critique, for example through the reinterpretation of commemorative practices and performative representations of nostalgia.
- Chronique du temps qui tangue : De l'influence indécise des chefs religieux dans l'espace public ivoirien - Marie Miran-Guyon p. 209-246 Cette chronique dresse un état des lieux des relations politico-religieuses en Côte d'Ivoire avant et après les élections présidentielles d'octobre 2020, en forme de bilan, après une décennie de régime Ouattara. Elle documente en premier lieu la relative perte d'influence des chefs religieux dans l'espace public, dominé plus manifestement que par le passé par les chefs politiques. Elle questionne en particulier le lien entre un mimétisme grandissant des autorités religieuses vis-à-vis du modus operandi des autorités politiques et l'érosion de leur crédibilité. L'article chronique ensuite la reprise d'initiative œcuménique de nombreux guides religieux qui ont formé, dans la dernière ligne droite des semaines précédant le scrutin, une « Alliance des religions en faveur de la paix » pour contribuer à l'apaisement d'un climat sociopolitique devenu houleux et violent. La conclusion interroge la critique latente du public des fidèles envers ses élites et son cheminement vers des initiatives possiblement émancipatrices mais très incertaines.This column offers a stock-taking appraisal of political-religious relations in Côte d'Ivoire before and after the October 2020 presidential elections, after a decade of the Ouattara regime. It begins by documenting the relative loss of influence of religious leaders in the public sphere, which is now more conspicuously dominated by political leaders than it was in the past. In particular, it examines the link between ways in which religious authorities are mimicking the modus operandi of the political authorities, as well as the erosion of the former's credibility. The article goes on to chronicle the ecumenical initiative launched by a large number of religious leaders who, in the final weeks before the election, formed an “Alliance of Religions for Peace” to help calm a socio-political climate that had become stormy and violent. The conclusion looks in particular at the latent character of the faithful's criticism of their leadership, and at the path they are taking towards initiatives that are possibly emancipatory but still rather uncertain.
- Relations sino-ivoiriennes : le ressenti et l'observé - Thierry Pairault p. 247-257 Cet article aborde deux travaux relatifs à la Côte d'Ivoire publiés par Afrobarometer en 2019 et 2020. Il se propose de vérifier si ce que les Ivoiriens enquêtés « ressentent » se rapproche (ou non) de ce que les données statistiques disponibles révèlent quant à la présence chinoise d'abord, mais aussi française et états-unienne, dans la mesure où ces deux dernières servaient de contrepoint à la première.This article discusses two pieces of work on Côte d'Ivoire published by Afrobarometer in 2019 and 2020. It aims to verify whether what those Ivorians who were surveyed “feel” is similar to, or different from, what the available statistical data reveal, primarily about the Chinese presence, but also about that of the French and the Americans, insofar as the latter two served as a counterpoint to the first.
- Nostalgie de l'avenir ? : Mémoire prospective des célébrations de la fête nationale en Côte d'Ivoire - Konstanze N'Guessan p. 189-208
Colloque
- Après les « états généraux de l'eco » : Vade-mecum pour un agenda ouest-africain d'émancipation monétaire - Massimo Amato, Kako Nubukpo p. 261-277 Les « États généraux de l'eco : quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l'Ouest ? », organisés à Lomé du 26 au 28 mai 2021, se sont achevés par une déclaration qui élabore les traits fondamentaux de l'Eco-CEDEAO, et par l'élaboration d'une feuille de route dédiée à sa mise en place. Cet article propose de mettre en perspective la déclaration de Lomé en précisant les fondements théoriques et la temporalité de mise en œuvre d'une monnaie unique pour la CEDEAO, actant la fin du franc CFA en Afrique de l'Ouest.The “Etats généraux de l'eco: quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l'Ouest” (“General Assembly on the Eco: Which Currency for What Development”), held in Lomé from May 26 to 28, 2021, ended with a declaration that spelled out the fundamental features of the ECOWAS Eco, and with the creation of a roadmap dedicated to its implementation. This article proposes to put the Lomé Declaration into perspective by specifying the theoretical foundations and the timeframe for the implementation of a single currency for ECOWAS, which would put an end to the CFA franc in West Africa.
- Après les « états généraux de l'eco » : Vade-mecum pour un agenda ouest-africain d'émancipation monétaire - Massimo Amato, Kako Nubukpo p. 261-277
Choses vues
- Soixante ans de politique urbaine à Douala : La revanche de l'informel face à la rationalité planificatrice - Pierre Jacquemot, Jean Yango p. 281-300 Les dynamiques urbaines de Douala, la métropole estuaire du Cameroun, interrogent depuis l'indépendance du pays la capacité des politiques urbaines à aménager les occupations foncières, à anticiper les risques, à répondre à la demande en services de base. L'informel réplique en fabriquant des solutions (habitat, transport, marchés) et en construisant de nouvelles centralités. De nouvelles approches de la planification urbaine, plus flexibles et décentralisées, rompant avec les logiques de la planification coloniale et postcoloniale, sont désormais envisagées pour intégrer ces dynamiques et en faire des atouts.Ever since the country's independence, the urban dynamics of Douala, Cameroon's estuarine metropolis, have been calling into question the ability of urban policies to manage land use, anticipate risks, and meet the demand for basic services. The informal sector is responding by creating solutions (housing, transport, markets) and by building new neighborhoods. New approaches to urban planning that are more flexible and decentralized, and that break with the logic of colonial and postcolonial planning, are now being envisaged as a way of integrating these dynamics and turning them into assets.
- Soixante ans de politique urbaine à Douala : La revanche de l'informel face à la rationalité planificatrice - Pierre Jacquemot, Jean Yango p. 281-300
Notes de lecture
- Aurélie Champagne. "Zébu boy" - Hasina Haro p. 303-305
- Nathaniel K. Powell. "France's Wars in Chad. Military Intervention and Decolonization in Africa" - François Gaulme p. 306-309
- Stefano Recchia, Thierry Tardy (dir.). "French Interventions in Africa. Reluctant Multilateralism" - Sonia Le Gouriellec p. 310-312
- Fabrice Jaumont. "Partenaires inégaux. Fondations américaines et universités en Afrique" - Charles Sellen p. 313-317
- Eddie Tambwe Kitenge. "Ali – Foreman – Mobutu – King. Combat de la « jungle » et de la « com »" - Roland Pourtier p. 318-319
- Manoël Pénicaud. "Louis Massignon, le « catholique musulman »" - Khalid Lyamlahy p. 320-323
- Roland Colin. "La Toison d'or de la liberté. En quête de la démocratie en terres d'Afrique et d'ailleurs. Récits, paroles et journal de route" - Pierre Jacquemot p. 324-326
- Sonia Le Gouriellec. "Djibouti. La diplomatie de géant d'un petit État" - Jean-Pierre Listre p. 327-331
- Veronica Gomez-Temesio. "L'État sourcier. Eau et politique au Sénégal" - Alain Bonnassieux p. 332-335