Contenu du sommaire : Les enjeux de sécurité en Méditerranée orientale

Revue Revue Défense Nationale Mir@bel
Numéro Hors-série no 3, 2021
Titre du numéro Les enjeux de sécurité en Méditerranée orientale
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Les enjeux de sécurité en Méditerranée orientale - Pascal Ausseur p. 7-10 accès libre
  • La Méditerranée orientale, des civilisations levantines aux crises régionales - François Gaüzère-Mazauric p. 11-15 accès libre
  • Le contexte politique, social et économique de la Méditerranée orientale

    • Crise de la Covid-19 et nature des régimes politiques en Méditerranée orientale - Maëlle Panza p. 19-24 accès libre avec résumé
      Loin de se résumer à une division entre « démocraties au Nord » et « autoritarismes au Sud », le paysage politique, très varié, a fait de la Méditerranée orientale un laboratoire des réponses politiques à la Covid-19. Démocraties, régimes hybrides ou régimes autoritaires : tous ont fait usage d'outils d'administration contraignant fortement les libertés individuelles. L'usage de ces outils a renforcé des tendances préexistantes : enracinement de l'autoritarisme en Libye, en Égypte et en Syrie, accélération du tournant populiste en Turquie, délitement démocratique en Israël, au Liban et à Chypre. Seule la Grèce semble faire figure d'exception.
    • Les migrations à l'épreuve d'une pandémie - Claire Mabille p. 25-30 accès libre avec résumé
      Restriction des déplacements, fermeture des frontières, rapatriements… La propagation du virus de la Covid-19 a fortement affecté la mobilité. L'étude des migrations fait notamment apparaître quatre aspects des conséquences de la pandémie sur les migrants : les difficultés économiques des expatriés se répercutent sur leur pays d'origine ; la précarité des migrants s'accroît ; les pays d'accueil instrumentalisent la pandémie pour durcir leur politique migratoire ; les routes migratoires depuis le Sud de la Méditerranée vers l'Europe se transforment, avec une baisse du passage par la route orientale au profit de la route centrale.
    • Le conflit israélo-palestinien : une instabilité endémique aux portes de la Méditerranée orientale - Rhéa Fanneau de La Horie, Gaspard Béquet p. 31-38 accès libre avec résumé
      Plus de 70 ans après la création d'un État hébreu en Palestine et l'exode de milliers de ses habitants arabes vers la Cisjordanie, la bande de Gaza et les États voisins, le conflit israélo-palestinien demeure un foyer de tensions majeur aux portes de la Méditerranée orientale. Toutefois, le déséquilibre militaire total entre belligérants, l'émergence de questions socio-économiques au premier plan de la vie politique israélienne et les récentes normalisations arabes semblent remettre en cause le caractère structurant du conflit dans les équilibres moyen-orientaux. Tour d'horizon des raisons qui poussent les auteurs à parler de « marginalisation » de ce conflit.
    • Le régime d'Assad a échoué à restaurer sa pleine souveraineté sur la Syrie - Fabrice Balanche p. 39-43 accès libre avec résumé
      Depuis son étiage du printemps 2013, le régime de Bachar el-Assad est parvenu à reprendre le contrôle des deux tiers du territoire syrien avec l'aide de ses alliés russe et iranien. Cependant, l'essentiel de ses frontières internationales lui échappe au profit de ses alliés et de ses ennemis. Cette perte d'un symbole régalien par excellence témoigne de la réalité du pouvoir à Damas, où la Russie et l'Iran imposent leurs agendas, tandis que la Turquie étend son influence sur le Nord du pays.
    • Libye : vers une réunification bien fragile - Cyril Blanchard, Adrien Sémon p. 45-52 accès libre avec résumé
      Le 23 octobre 2020, un cessez-le-feu ouvre la voie pour une réconciliation des deux Libye : celle de l'Ouest et celle de l'Est. De fait, un gouvernement de transition reconnu par les deux camps est entré en fonction en mars 2021 et a pour tâche de mettre en place des élections présidentielles et législatives pour le 24 décembre. Néanmoins, la décennie de guerre civile passée a fait de la Libye un territoire parsemé de milices locales où ne demeurent que des institutions politiques et économiques fragilisées voire paralysées. En cas d'échec, lors des prochaines élections, la situation risque d'aboutir au renforcement des influences turque et russe sur le pays.
  • La militarisation croissante de la Méditerranée orientale

    • Les problématiques de l'Otan en Méditerranée orientale : préoccupations, priorités, ligne d'action - Alice Vorral, Louise Faimosa p. 55-61 accès libre avec résumé
      Si la Méditerranée orientale est d'une importance stratégique pour la sécurité européenne, enjeu au cœur des prérogatives de l'Otan, l'efficacité de la présence transatlantique semble discutée depuis 2011 malgré les nombreux établissements de coopérations. Celles-ci masquent la difficulté pour l'Alliance à maintenir une cohérence politique et stratégique entre ses membres, après l'effacement de la bipolarité Est-Ouest, en témoigne notamment la prise d'autonomie de la Turquie dans son action militaire régionale.
    • L'autonomie stratégique européenne, nouvel instrument de puissance à l'épreuve des crises en Méditerranée orientale - Margaux Sciandra p. 62-69 accès libre avec résumé
      Prenant conscience de la dégradation de son environnement sécuritaire à ses marges, l'Union européenne travaille à mettre en cohérence une stratégie globale de Politique étrangère et de défense commune visant à garantir son autonomie stratégique. Cette initiative part du constat que l'UE a été dans l'incapacité d'agir de manière commune face aux tensions en Méditerranée orientale. Cependant, elle apparaît insuffisante pour conférer un nouvel élan politique européen. Ce cas d'étude offre à l'analyste un concentré des défis diplomatiques et sécuritaires qui ne manqueront pas de se poser aux États européens au cours du XXIe siècle.
    • La militarisation de la diplomatie turque depuis 2016 - Adrien Sémon p. 70-75 accès libre avec résumé
      Frappée et fragilisée par de grandes purges au lendemain du coup d'État manqué du 15 juillet 2016, l'armée turque n'en fut pas moins érigée dès après en instrument majeur de la diplomatie de son pays. Ankara a ainsi acté le renouvellement de sa doctrine politique et stratégique vis-à-vis de son environnement proche dans un climat régional instable, s'il ne lui est même hostile. Multipliant les interventions militaires et soutenue par une industrie militaire en plein essor, la Turquie entend s'affirmer comme une puissance militaire régionale de premier plan.
    • Le retour de la Russie en Méditerranée orientale - Théo Bruyère-Isnard p. 76-82 accès libre avec résumé
      La Méditerranée est un point clé de la stratégie maritime russe. Elle constitue en effet un lieu de passage et de projection depuis la mer Noire vers différentes zones d'intérêt pour la Russie. Si l'instabilité de la région offre des opportunités à Moscou pour étendre son influence, elle lui impose également une approche prudente pour se prémunir de ses conséquences. Dès lors, la présence russe en Méditerranée sera probablement amenée à s'intensifier dans les années à venir.
    • Stratégie indirecte et contournements en Méditerranée orientale - Cyril Blanchard p. 83-88 accès libre avec résumé
      Par les opportunités économiques et stratégiques qu'elle offre, la Méditerranée orientale suscite bien des convoitises. Cette compétition entre acteurs, qu'ils soient étatiques ou non, inclut toujours un risque non négligeable de confrontation armée directe. C'est pourquoi, afin d'atteindre leurs buts rapidement sans encourir une telle éventualité, certains pays adoptent une stratégie de contournement leur permettant de recourir tout de même à la force militaire, sans s'exposer à une guerre directe.
  • Le prisme de la souveraineté maritime

    • Les relations gréco-turques en eaux troubles - Cyrille Bricout, Marie Laville p. 91-95 accès libre avec résumé
      L'été 2020 a été le théâtre de l'incursion, dans des eaux revendiquées par la Grèce, d'un navire de recherche d'hydrocarbures turc accompagné d'une importante escorte. Cette crise est la manifestation d'une rivalité au long cours entre les deux pays, qui a donné lieu à de multiples confrontations analogues au cours des dernières décennies. Les ambiguïtés et les silences du droit international de la délimitation maritime, rapportés aux enjeux énergétiques et géopolitiques, sont un facteur permettant d'expliquer la perpétuation des tensions gréco-turques en mer Égée.
    • La négociation de la frontière maritime israélo-libanaise : droit international et intérêts géopolitiques - Sébastien Rovri p. 96-101 accès libre avec résumé
      La négociation conflictuelle de la frontière maritime entre le Liban et Israël est révélatrice des tensions entre l'État hébreu et le Hezbollah, et de la déliquescence de la classe politique libanaise. Celle-ci, incapable de se structurer, fait montre d'incohérence vis-à-vis de leurs pragmatiques homologues israéliens. L'incapacité à trouver un accord malgré une médiation américaine et onusienne met en lumière les limites du droit international et le besoin de critères de délimitation uniformisés en Méditerranée orientale. Bien qu'un conflit armé pour le gaz n'est pas d'actualité, la crise économique du Liban et sa précarité énergétique constituent une véritable bombe à retardement.
    • `ibEastMed`/ib et le marché du gaz en Europe et en Méditerranée - Adrien Sémon, Eleni Mavrommatis p. 102-106 accès libre avec résumé
      Israël, Chypre et la Grèce ont signé le 2 janvier 2020 un accord pour la réalisation du gazoduc EastMed qui doit acheminer du gaz de Méditerranée orientale vers l'Europe en contournant la Turquie. Loin cependant de résoudre les problèmes d'approvisionnement énergétique du Vieux Continent, le gazoduc s'inscrit dans une dynamique de recomposition des frontières politiques et économiques en Méditerranée et en Europe.
  • Conclusion