Contenu du sommaire : Back to Front: The Role of Seminars, Conferences and Workshops in the History of Economics
Revue | Revue d'économie politique |
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Numéro | vol. 131, no 5, septembre-octobre 2021 |
Titre du numéro | Back to Front: The Role of Seminars, Conferences and Workshops in the History of Economics |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Back to Front: The Role of Seminars, Conferences and Workshops in the History of Economics. Preface to the Second Issue - Béatrice Cherrier, Aurélien Saïdi p. 723-727
- They Never Walked Alone. Workshop, Seminars, Conferences and the Making of Virginia Political Economy - Peter J. Boettke, Alain Marciano, Solomon Stein p. 729-751 L'objet de cet article est d'étudier la manière dont la recherche s'est organisée au sein des deux centres qui ont joué un rôle fondamental à la création, l'émergence et le développement de l'école d'économie politique de Virginie (VPE) : Le Thomas Jefferson Center for Studies in Political Economy and Social Philosophy (Université de Virginie) et le Center for the Study of Public Choice (Institut Polytechnique de Virginie et Université George Mason). Nous analysons le rôle joué par les ateliers, séminaires et conférences. Nous nous basons sur des éléments d'archives qui n'avaient pas été utilisés dans les précédents histoires racontées sur VPE. Nous insistons aussi sur le rôle joué par James Buchanan, dont les idées sont indissociables de VPE. Une histoire de VPE peut, en effet, difficilement être racontée sans faire une grande place à Buchanan.The purpose of this paper is to study the organization of inquiry at two centers that played a crucial role in the creation, emergence and development of the Virginia School of Political Economy (VPE): the Thomas Jefferson Center for Studies in Political Economy and Social Philosophy (University of Virginia) and the Center for the Study of Public Choice (Virginia Polytechnic Institute and then George Mason University). We analyze the role played by workhops, seminars and conferences. We provide new historical evidence compared to the previous stories that have been told in regards to workshops and seminars, that have been less studied, and include conferences that were overlooked. We also insist on the role of James Buchanan, the ideas of whom cannot be dissociated from VPE. A story about VPE can hardly be a story without Buchanan.
- An Army of Fighters for Freedom. The social environment of the first Mont-Pèlerin Society conference - Ola Innset p. 753-776 Lors de la conférence qu'il donne à l'université de Stanford en 1944, Friedrich Hayek confesse vouloir lever « une armée de combattants pour la liberté ». Cette armée, il parvient à la mobiliser, quelque trois années plus tard, lors d'une conférence de dix jours dans les Alpes suisses, marquant la fondation de la Société du Mont-Pèlerin. A travers une exploration méthodique des usages adoptés par les participants et des prises de position exprimées lors des débats, cet article se propose de passer les troupes en revue, sous un angle à la fois historique, psychologique et social : un groupe transnational de penseurs néolibéraux, souvent issus de l'aristocratie ou de la bourgeoisie, et principalement orientés à droite de l'échiquier politique. Cette analyse ne saurait toutefois conclure à un portrait parfaitement uniforme des débats. La présence de participants aux origines sociales plus modestes, généralement américains, a su apporter une réelle diversité dans les échanges et contribuer à casser le discours ambiant. Les discussions menées sur la redistribution et la pauvreté en sont l'exemple le plus saillant : sous le feu de tirs nourris, Milton Friedman y présente notamment sa célèbre proposition d'impôt négatif sur le revenu.In 1944, Friedrich Hayek gave a lecture at Stanford University where he referred to the organization he was planning to set up as “an army of fighters for freedom”. This article investigates the social environment of “Hayek's army” by looking specifically at the founding conference of the Mont-Pèlerin Society, some three years later. An exploration of this famous 10-day conference in the Swiss Alps shows that the transnational group of neoliberal thinkers was characterized by social privilege, something that contributes to contextualising their rightleaning political views. Several of the American conference attendees hailed from more modest backgrounds than their European counter parts, however, and the views on display during the conference were far from uniform. This was especially the case when discussions centred on redistribution and poverty, where, to widespread criticism, Milton Friedman presented his famous proposal for a negative income tax.
- The Cowles Summer Research Conferences on Economics and Statistics 1935-1940: Building a Community for Mathematical Economics and Econometrics - Robert W. Dimand p. 777-801 La Cowles Commission for Research in Economics a organisé six conférences estivales à Colorado Springs, de 1935 à 1940. Ces conférences, étroitement associées aux réunions de l'Econometric Society, ont su créer un forum dédié aux économistes, théoriciens ou statisticiens, qui affichaient une appétence particulière pour la formalisation. Elles leur ont permis d'interagir, de présenter leurs travaux, et d'obtenir les retours et critiques constructives d'un auditoire empathique, dans un contexte professionnel assez réfractaire à ce type de recherches. Contrairement aux réunions de l'Econometric Society et des principales associations scientifiques, n'offrant généralement qu'un unique week-end de sessions parallèles, les Cowles conferences s'étendaient sur une période d'un mois entier, réservant une demijournée à chaque article, en sus de conférences publiques. Les résumés détaillés des articles étaient publiés dans le volume annuel de la conférence, certains soumis dans leur version intégrale à Econometrica (revue bénéficiant alors du soutien financier d'Alfred Cowles). Ces conférences ont attiré d'éminents économistes, venus d'Europe ou des États-Unis. A une époque où les financements publics restaient limités (à l'exception notable du domaine agricole), Alfred Cowles, troisième du nom, a joué un rôle crucial en parrainant le tournant mathématique et statistique en économie, à l'image du rôle joué, aux États-Unis durant les années 1930, par Alfred Loomis dans le champ de la physique. Les Annual Research Conferences on Economics and Statistics patronnées par Cowles ont ainsi permis de rassembler les principaux protagonistes de ce tournant, favorisant des échanges intellectuels approfondis et prolongés. Les années Colorado de la Commission Cowles, par le biais de ses conférences d'été notamment, ont contribué à la création d'une communauté de chercheurs dévoués à « l'avancement de la théorie économique en relation avec les mathématiques et les statistiques », aboutissant à une reconnaissance institutionnelle lors de son déménagement à l'Université de Chicago en 1939, puis à Yale à partir de 1955, sous le nom de Cowles Foundation.The Cowles Commission for Research in Economics held six month-long summer research conferences in Colorado Springs from 1935 to 1940 that, together with the closely-related meetings of the Econometric Society, created a forum for mathematically-inclined economic theorists and economic statisticians to interact and present their research for constructive criticism by a sympathetic audience, at a time when only a small minority of the economics discipline was receptive to such research. Unlike the Econometric Society meetings, which like other conferences of other associations lasted only a weekend with parallel multi-paper sessions, the Cowles conferences lasted a month with half a day per paper, plus public lectures. Extensive summaries of the papers, averaging three single-spaced pages per paper, were published in the annual conference volume, with many of the full papers submitted to Econometrica (a journal founded with Alfred Cowles's personal guarantee to pay the journal's annual deficit). The conferences attracted leading mathematical economists, economist theorists and statisticians from Europe as well as from the United States. At a time of very limited US Government funding of research (except in agriculture), Alfred Cowles 3rd played a crucial role in sponsoring the mathematical turn in economics and economic statistics, comparable to the role of Alfred Loomis in American physics in the 1930s. Cowles's Annual Research Conferences on Economics and Statistics brought together the leading participants in that mathematical turn for intensive and protracted intellectual exchanges (far beyond what was possible in short parallel sessions at the brief Econometric Society meetings). The Colorado years of the Cowles Commission and especially its summer conferences helped build a community of scholars devoted to “the advancement of economic theory in relation to mathematics and statistics” that extended beyond the creation of an influential institution, the Cowles Commission at the University of Chicago (1939-55) and its successor, the Cowles Foundation at Yale.
- From Multidisciplinarity to Interdisciplinarity: on The Role of the Seminar as an Interface for Exchange, The case of the `ibSeminar on Trust and Social change`/ib (1985-1986) - Nicolas Camilotto p. 803-824 Les séminaires, longtemps ignorés en histoire de la pensée économique, sont désormais considérés comme de véritables objets historiques. Le présent article s'inscrit dans cette littérature grandissante, en prenant pour sujet une série de séminaires intitulée « Seminar on Trust and Social Change » qui se déroule au King's College Cambridge de 1985 à 1986. Organisé par le sociologue Diego Gambetta, ce séminaire agira comme une interface d'échanges scientifiques qui permettra à deux programmes de recherche parallèles de s'échanger objet et méthode pour former un programme interdisciplinaire autour de la notion de confiance. Classification JEL: A12, A14, B2, B4Seminars, long under-studied in the history of economic thought, are now considered as worthy historical objects. This article contributes to this growing trend by studying a series of seminars entitled “Seminar on Trust and Social Change” held at King's College Cambridge from 1985 to 1986. Organised by sociologist Diego Gambetta, this seminar acted as a genuine interface for scientific exchanges and allowed two parallel research programs to exchange methods and objects so as to form a interdisciplinary program on the notion of trust.