Contenu du sommaire : Le financement de la santé

Revue Revue d'économie financière Mir@bel
Numéro no 143, 3eme trimestre 2021
Titre du numéro Le financement de la santé
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Le financement de la santé

    • Introduction - Jean de Kervasdoué p. 9-13 accès libre
    • Les réformes de santé dans le monde - Kieke G. H. Okma, Tim Tenbensel p. 15-46 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cette contribution présente les principaux résultats d'un projet de recherche inhabituel sur les réformes de santé de douze petites et moyennes nations (généralement exclues des études comparatives internationales), qui a débuté au début du XXIe siècle. Les dix-neuf co-auteurs ont tous vécu et travaillé dans un ou plusieurs de ces pays.Situés sur différents continents, les pays varient en termes de taille, de population, de géographie, de niveau de revenus ainsi que de contextes culturels et politiques. Néanmoins ils partagent des objectifs politiques visant à garantir l'accès de leur population aux soins de santé, à améliorer la santé de la population et à protéger les revenus des familles contre les coûts élevés des soins médicaux – des politiques adoptées depuis longtemps par la plupart des nations industrialisées. Ils ont tous cherché à modifier certains des éléments fondamentaux de leurs systèmes de santé : la combinaison des sources de financement, la propriété, l'administration ou les modes de paiement des services de santé.Chaque nation a mis en œuvre des réformes dans les limites de sa culture nationale, des héritages institutionnels et des positions des parties prenantes. Il en est résulté des résultats divergents, et non une convergence vers une direction ou un modèle unique. Ce qui fonctionne dans une nation peut ne pas fonctionner ailleurs.Notre étude a montré, en effet, une variété remarquable d'activités de réforme, allant des efforts partiellement réussis pour développer une couverture universelle au Ghana et en Tanzanie, aux régimes d'assurance plus fragmentés du Chili et de l'Équateur, à la nouvelle procédure d'évaluation des droits de l'assurance sociale d'Israël, aux changements rapides de la Nouvelle-Zélande dans la gouvernance régionale des soins de santé combinés à un financement stable remarquable basé sur l'impôt, à l'assurance santé de la population de Taïwan, aux mandats d'assurance quasi privée de la Suisse et des Pays-Bas et à un mélange complexe de régimes d'assurance et de subventions publiques étendues à Singapour.
      This contribution presents the main findings of an unusual research project of the health reforms of twelve small and mid-sized nations (usually excluded from international comparative studies), that started early 21st century. The 19 co-authors have all lived and worked in one or more of these countries.Located in different continents, the countries vary in size, population, geography, income level as well as cultural and political backgrounds. Still, they share policy goals to safeguard access to healthcare to their population, improve the population health and protect family income against high costs of medical care – policies long embraced by most industrial nations. They all sought to change some of the core elements of their healthcare systems: the mix of financing sources, the ownership, administration, or payment modes for healthcare services.Each nation implemented reforms within the restraints of national culture, institutional legacies, and stakeholder positions. That resulted in diverging outcomes, not convergence into one direction or model. What works in one nation, may not work somewhere else.Our study showed, indeed, a remarkable variety in reform activity, ranging from the partially successful efforts to develop universal coverage in Ghana and Tanzania, the more fragmented insurance schemes of Chile and Ecuador, the new procedure for assessing entitlements of Israel's social insurance, New Zealand's rapid changes in regional healthcare governance combined with a remarkable stable tax-based financing, Taiwan's population-wide health insurance, the quasi-private insurance mandates of Switzerland and The Netherlands and a complex mix of insurance schemes and extensive public subsidy in Singapore.
    • Assurance sociale et assurance maladie aux États-Unis : principes et paradoxes - Theodore R. Marmor p. 47-59 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      L'assurance sociale, à l'instar de l'assurance commerciale, a pour objectif de fournir une protection contre les risques financiers. Aux États-Unis, le système Medicare et les programmes de la Social Security Administration (Administration de la Sécurité sociale) dédiés aux pensions de retraite, aux prestations d'invalidité, à l'assurance des accidents du travail et à l'assurance vie des travailleurs sont devenus des éléments essentiels de la politique publique nationale, représentant plus de 41 % du budget fédéral. Pourtant, leur centralité fiscale ne repose en rien sur une compréhension de ce qui rend « sociale » l'assurance sociale – ou des raisons qui expliquent pourquoi celle-ci est si importante pour la vie politique étatsunienne. Cet article cherche à clarifier les différences fondamentales qui existent entre assurance sociale et assurance commerciale et s'attarde sur les justifications conceptuelles et les caractéristiques opérationnelles distinctives des programmes d'assurance sociale des États-Unis.
      Social insurance, like commercial insurance, is about protection against financial risk. In the United States, Medicare and the Social Security Administration's programs for retirement, disability, worker's compensation, and worker's life insurance have become dominant features of American public policy, amounting to more than 41 % of the federal budget. Yet their fiscal centrality does not rest on anything like an understanding of what makes social insurance social – or why that is so important to American political life. This essay seeks to clarify the crucial differences between social and commercial insurance and elaborates on the conceptual justifications and distinctive operational features of America's social insurance programs.
    • Assurance maladie : l'impossible colmatage du tonneau des Danaïdes - Jean de Kervasdoué p. 61-79 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La France a dû se prendre à trois reprises (1925, 1945, 1999) pour créer un système d'assurance maladie universelle. Exclusivement financé par des cotisations salariales, son assiette s'est entendue à d'autres revenus grâce à la CSG. Cette assiette est toutefois totalement déconnectée de la demande de soins : la démographie, le progrès médical, les épidémies, demande d'ailleurs quasi infinie du fait de la gratuité des soins. Comme pour des raisons éthiques et économiques, les mécanismes de marché sont inopérants ; il a fallu recourir à des mécanismes de rationnement pour tendre vers un équilibre financier, d'ailleurs jamais atteint. Inégalitaires, inéquitables, ces mécanismes dont la sophistication dépassent rarement la règle de trois volent en éclat à période régulière, c'est le cas aujourd'hui. Il est pourtant possible de mieux arbitrer entre offre et demande de soins et de cesser de jouer à un psychodrame répétitif et lassant, celui que jouent depuis un demi-siècle les gouvernements quand ils tentent, sans succès, d'équilibrer les dépenses de soins médicaux.
      It took 75 years (1925-1999) to France to create a universal health insurance system. In the beginning, it was exclusively financed thru social taxes based on salary, it was then partially extended to every source of income. These tax bases methods of financing are totally unrelated to the factors which influence medical care demand: demography, medical innovations, epidemies, demand which is almost infinite since medical expenses are free. Given that, for ethical and economic reasons, the market is not working, it was necessary to use rationing methods to reach a financial equilibrium, never reached. Inequitable, inegalitarian, these unsophisticated methods, seldom more complex that the rule of three, blow up from time to time, it is the case to-day. It is however possible to better adjust between supply and demand of medical care while stop playing a repetitive and boring psychodrama plaid by governments for half a century when they try, without success, to limit medical expenditures.
    • Pour une budgétisation du financement de l'assurance maladie - Rémi Pellet p. 81-93 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Les pouvoirs publics devraient inscrire au sein de la loi de finances de l'État les recettes et les dépenses de l'assurance maladie car cela permettrait d'opérer plusieurs réformes indispensables : la simplification des circuits financiers de la Sécurité sociale ; l'extension de son assiette fiscale ; la suppression d'une dette sociale distincte du reste de la dette publique. Ces mesures ne conduiraient pas à supprimer les lois de financement de la Sécurité sociale et elles devraient s'accompagner d'une responsabilisation de l'agence de l'assurance maladie (UNCAM) chargée de financer le coût de tous les soins (hospitaliers et libéraux).
      In this article, we recommend that the French public authorities include revenues and expenditures from the statutory health insurance system in the State Finance Act (instead of separately in the Social Welfare Scheme (Sécurité sociale) Financing Acts as is the case today), as this would provide the possibility for a number of essential reforms: simplifying the financial circuits of the Social Welfare Scheme; extending the latter's tax base; abolishing the current distinction between social welfare debt and other public debt. These measures would not entail a dismantling of the Social Welfare Scheme Financing Acts. They should furthermore be coupled with giving greater powers and discretion to the French National Union of Health Insurance Funds (UNCAM) tasked with financing the cost of all care (both for public hospitals and private health practitioners).
    • Entre État et marché : quel rôle futur pour l'assurance de santé en France ? - Didier Bazzocchi p. 95-108 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le système français de santé est financé à titre principal par la Sécurité sociale, élément structurant de l'État-providence, et par des assureurs de santé, à titre complémentaire. Cela offre aux Français la meilleure couverture des dépenses de soins au sein des pays de l'OCDE. Pourtant, cet excellent système de protection laisse une part significative de la population sur le bord de la route, en termes d'accès aux soins. Cela conduit à réfléchir aux rôles respectifs qui devraient être confiés aux deux principaux systèmes de financement, pour favoriser l'adaptation du système de santé aux enjeux démographiques, médicaux, technologiques, économiques et sociaux du futur. Nous proposons deux voies envisageables, qui nous semblent répondre aux aspirations de ceux de nos concitoyens qui veulent vivre comme des acteurs libres et responsables d'une société moderne et solidaire.
      The French health system is funded primarily by Social Security, a structuring element of the welfare state, and by health insurers, on a complementary basis. This provides to the French people the best coverage for healthcare expenses through OECD countries. However, this excellent protection system leaves a significant part of the population on the side of the road, in terms of access to healthcare. This leads us to reflect on the respective roles that should be entrusted to the two main funding systems, to promote the adaptation of the health system to the demographic, medical, technological, economic and social challenges for the future. We offer two possible ways, which seem to meet the aspirations of those of our fellow citizens who want to live as free and responsible people involved in a modern and united society.
    • L'étouffement progressif et coûteux des OCAM - Étienne Caniard p. 109-122 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Les organismes complémentaires d'assurance maladie (OCAM) voient leur rôle contesté alors qu'ils se développent. Ils ont peu à peu pris une place essentielle car le taux de renoncement aux soins double pour les personnes, heureusement peu nombreuses, qui en sont encore dépourvues. Considérés davantage comme des variables d'ajustement aux désengagements de l'assurance maladie sur les soins courants que comme des partenaires des régimes obligatoires, ils se voient nier tout rôle dans la régulation des dépenses de soins médicaux.Après un retour sur les conditions de leur développement, les conséquences des incohérences de leur modèle économique seront illustrées. En effet, la préférence donnée aux contrats collectifs et à une forme de concurrence pousse à la sélection des risques, donc à l'exclusion.Enfin les différentes solutions préconisées par le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie et par la Cour des comptes feront l'objet d'un examen critique tant elles semblent mal répondre aux enjeux de la politique de santé.
      The role of complementary health insurance organizations (OCAM) is being questioned as they develop. They have gradually taken on an essential role, as the rate of refusal of care doubles for the fortunately few people who still do not have any. Considered more as adjustment variables for the disengagement of the health insurance system from routine care than as partners of the compulsory schemes, they are denied any role in the regulation of medical care expenditure.After a review of the conditions of their development, the consequences of the inconsistencies of their economic model will be illustrated. Indeed, the preference given to group contracts and to a form of competition leads to risk selection and therefore to exclusion.Finally, the various solutions recommended by the High Council for the Future of Health Insurance and by the Court of Auditors will be critically examined, as they do not seem to meet the challenges of health policy.
    • Comment restaurer la compétitivité de la recherche française en biologie-santé ? - Maryaline Catillon p. 123-142 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Entre 2000 et 2020, la production française de recherche biomédicale est passée de la 5e à la 9e place mondiale. Au cours des dix dernières années, les ressources consacrées à la recherche biomédicale en France et la production scientifique française ont reculé sur la scène internationale. L'augmentation des financements et les réformes prévues ne suffiront pas à restaurer la compétitivité de la France. Dans le contexte international, cet article décrit les grandes évolutions des dix dernières années, considère les réformes envisagées et propose d'autres mesures : mettre en place un programme scientifique d'évaluation quantitative et qualitative de la recherche biomédicale, fixer des obligations de résultat en termes de délais et de coordination aux multiples agences et organismes investis dans le financement et l'organisation de la recherche, développer la formation des chercheurs et des médecins à la qualité et à la reproductibilité de la recherche, conditionner l'attribution des crédits pour les essais cliniques à des critères méthodologiques et décloisonner les disciplines dans l'enseignement supérieur.
      In 2000, France was fifth worldwide in biomedical research production. In 2020, France ranked ninth. Over the past ten years, both resources devoted to biomedical research in France and French scientific production declined compared to other leading countries. The currently planned increase in funding and reforms won't be enough to restore France competitiveness in biomedical research. In the international context, this article documents key developments over the past ten years, describes currently planned reforms, and suggests other evidence-based restorative measures: creating a quantitative and qualitative evaluation program for biomedical research to deepen understanding of the situation; imposing rules about coordination and maximum delays for decisions to the multiple agencies and organizations funding and managing biomedical research; developing training programs in research quality and reproducibility for doctors and scientists; subjecting clinical trial funding to methodological criteria; and fostering interdisciplinarity in higher education.
    • Santé : évaluer la prévention - Laurence Hartmann, Jean de Kervasdoué p. 143-157 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis une vingtaine d'années et le constat d'un « paradoxe français », la prévention est affichée comme une priorité absolue des réformes du système de santé. Pourtant la dynamique de réforme est lente et les inégalités sociales de santé toujours aussi criantes. La prévention relevant du secteur de la santé ne se décrète pas. Elle nécessite une articulation entre l'échelon local et national, et des incitations fortes auprès des usagers comme des professionnels de santé. En outre, elle s'appuie peu, voire pas, sur des évaluations économiques qui démontreraient l'intérêt potentiel des programmes. En outre, la normalisation des procédures institutionnelles et scientifiques d'évaluation a eu tendance à prôner les démarches ex post et à verrouiller l'option ex ante, ignorant les outils de l'analyse coûts-bénéfices. Cet article propose de réhabiliter cette méthode pour choisir les méthodes les plus efficaces et contribuer à leur diffusion.Classification
      For the past two decades, prevention has been considered an absolute priority in the French health system reforms. However, the process has been slow. Striking social inequalities in health is still a characteristic of the “French paradox”: good medical care and high social inequalities.. Prevention in the health sector cannot be simply decreed. It requires articulation between the local and the national levels, strong incentives for both users and health professionals and must be based on evaluations. However, the standardization of institutional and scientific evaluation procedures has encouraged the use of “ex post” approaches and has prevented the “ex ante” option. This article suggests a wider use of that method in order to choose efficient methods able to reduce health inequalities.
    • Une overdose de technologie informatique de la santé : notes depuis la dystopie américaine - Joseph White p. 159-177 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Les réformes numériques ont partout dans le monde des caractéristiques communes et recensent les mêmes échecs. L'ivresse de la technologie et d'une solution toute faite est partout la même et entraîne les mêmes désillusions. Un plaidoyer vigoureux est ici dressé pour une approche plus rationnelle, une continuité des efforts et les recours systématiques à une analyse coûts/bénéfices médicaux.
      Digital reforms all over the world have common characteristics and the same failures. The intoxication of technology and a ready-made solution is the same everywhere and leads to the same disillusionment. A strong plea is made here for a more rational approach, continuity of effort and the systematic use of medical cost/benefit analysis.
    • Précarité et rémunération des hôpitaux : pour une modulation des tarifs tenant compte de la position socioéconomique des patients - Karine Chevreul, Morgane Michel p. 179-195 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Les surcoûts associés à la précarité de la patientèle des hôpitaux sont actuellement financés par une enveloppe dont le montant est réparti entre établissements dépassant un certain seuil de patients précaires. Dans ce modèle, la précarité est approchée via la situation administrative du patient vis-à-vis de sa couverture sociale, et seules les situations les plus extrêmes sont considérées. Or une littérature grandissante montre que la précarité est associée à une augmentation de la durée de séjour et des surcoûts pour les établissements tout le long du gradient social, et non uniquement chez les plus défavorisés. Il est donc nécessaire de repenser la prise en compte de la précarité dans la rémunération des établissements en termes d'indicateurs utilisés et de mode de financement. Dans ce cadre, une modulation des tarifs des séjours selon la position socioéconomique des patients, évaluée par un indicateur écologique, permettrait d'améliorer l'efficience allocative du système de santé.
      Patients' deprivation is associated with increased hospital costs, which are currently funded through an envelope whose lump sum is distributed among eligible hospitals, i.e. those over a certain threshold of deprived patients. In this model, deprivation is measured through social benefits, meaning that only the most deprived are identified as such. However, a growing body of the literature is reporting an association between deprivation and increased length of stay and hospital costs all along the social gradient, and not just at its extremity. It is therefore time to rethink how deprivation is accounted for in hospital payment methods, both in terms of indicators used to identify deprived patients and mode of payment. In this context, a modulation of hospital tariffs based on patients' deprivation level, measured by an ecological indicator, would improve the allocative efficiency of the healthcare system.
    • Quelques suggestions pour améliorer la pratique de la comptabilité hospitalière des établissements publics de santé - Alain Sommer, Jean de Kervasdoué p. 197-211 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Les outils de gestion doivent accompagner les modifications de l'environnement des établissements de santé. Les auteurs proposent quelques pistes d'amélioration : éviter les inconvénients des conglomérats en individualisant les comptes de résultat, les comptes de bilan et les comptes de financement ;adapter la séparation ordonnateur et comptable aux nouveaux processus issus de la révolution informatique (intelligence artificielle, robot process automation, plateformes, e-admission, etc.) ;fondre les unités d'œuvre des services médicotechniques, notamment les indices de coût relatifs (ICR) ;rendre les groupes homogènes de malades plus homogènes en termes de traitement ;adapter le mode de financement à l'activité pour prendre en compte le financement des investissements ;bmieux comprendre la réalité des centres de coûts médicotechniques ;établir des comptes intermédiaires de gestion réguliers.
      Management tools must keep pace with quick changes in the environment of health care institutions. The authors propose some avenues for improvement:`avoid the disadvantages of conglomerates by separating income statements, balance sheet accounts and financing accounts;`adapt the separation of authorizing and accounting officers to the new processes resulting from the IT revolution (artificial intelligence, robot process automation, platforms, e-admission, etc.);design the work units of medical and technical services, in particular the relative cost indexes (RCI);make “omogeneous patient groups” (GHM) more homogeneous in terms of treatment;adapt the activity-based financing method to ensure the funding of capital investments;`better understand the reality of medical and technical cost centers;`define regular interim management accounts.
    • Logique médicale, économique, industrielle et politique dans la définition du « prix » du médicament - Gérard de Pouvourville p. 213-229 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La pandémie du coronavirus a une fois de plus soulevé des controverses mettant en cause la pratique des prix des industriels du médicaments, sujet qui revient régulièrement au gré des innovations thérapeutiques. Les biotechnologies pour le traitement des cancers et des maladies auto-immunes, les traitements innovants de l'hépatite C et maintenant les thérapies géniques et cellulaires ont à la fois ouvert de réels espoirs dans le traitement de ces pathologies et attisé les critiques sur une industrie accusée de réaliser de confortables profits sur la santé. Le but de cet article est pédagogique : il explique le rationnel industriel des modes de fixation du prix des nouveaux médicaments, orienté par la réalisation de profits permettant à la fois de rémunérer des actionnaires et de réinvestir dans le développement de produits nouveaux ; en miroir, de présenter deux idéaux types de « payeurs » européens, la France et le Royaume Uni, dont l'objectif est d'offrir un accès aux traitements innovants à leur population tout en maîtrisant les dépenses de médicaments remboursés et en tentant de trouver un bon équilibre entre la soutenabilité de leurs systèmes de financement et l'encouragement à l'innovation.
      The coronavirus pandemic has once again raised controversies calling into question the pricing practices of drug manufacturers, a subject that regularly emerges with therapeutic innovations. Biotechnologies for the treatment of cancers and autoimmune diseases, innovative treatments for hepatitis C and now gene and cell therapies have both opened real hopes in the treatment of these pathologies and stoked criticism on an industry. accused of making comfortable profits on health. The purpose of this article is educational: it explains the industrial rationale behind the pricing methods for new drugs, oriented by the achievement of profits allowing both to remunerate shareholders and to reinvest in the development of new products. Mirroring this rationale, to present two models of European “payers”, France and the United Kingdom, whose objective is to offer access to innovative treatments to their population while controlling expenditure on reimbursed drugs and trying to find a good balance between the sustainability of their financing systems and the encouragement of innovation.
  • Chronique d'histoire financière

  • Articles divers

    • Une banque centrale pour le changement climatique ? - Christian Pfister, Natacha Valla p. 241-267 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Face à des signes de plus en plus clairs de réchauffement climatique, un processus irréversible, fixer un prix social du carbone au niveau mondial et mettre au point des instruments de mesure appropriés au niveau microéconomique constituent les priorités actuelles. Les banques centrales, comme les autres preneurs de décision en matière de politique économique, ont un rôle à jouer et doivent donc prendre en compte les risques climatiques lorsqu'elles définissent leur stratégie, mènent leurs politiques et mettent leurs décisions en œuvre. Dans cette démarche, elles peuvent s'appuyer sur les forces de marché. À ce stade, cela semble nécessiter des ajustements limités à leur cadre de politique monétaire, plutôt que des changements d'envergure. Cependant, les risques liés au changement climatique prendront forcément une importance croissante dans la conduite des politiques de stabilité financière au cours des prochaines années.
      In the face of mounting evidence of global warming, which is an irreversible process, setting a social price of carbon at the global level and devising appropriate metrics to assess climate risks at a microeconomic level are the current priorities. Central banks, as other policymakers, have to play their part and thus consider climate risks when devising their strategies, conducting their policies and implementing their decisions. In doing so, they can rely on market forces. At this stage, this seems to require some limited adaptations of their monetary policy frameworks rather than profound changes. However, climate change risks are bound to take an increasingly important role in the conduct of financial stability policies in the coming years.
    • Environnement de taux d'intérêt bas et FinTech : quels impacts sur l'intermédiation financière dans la zone euro ? - Esther Jeffers, Sarah Goldman p. 269-285 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'attache à évaluer l'impact des politiques monétaires et des nouvelles technologies sur l'intermédiation financière dans la zone euro. La dissociation des effets des taux faibles ou négatifs de ceux des activités FinTech demeure délicate. En effet, ces situations sont apparues à peu près simultanément. Pour mener la réflexion, nous décrivons en premier lieu, de manière statistique, les évolutions des principales variables macroéconomiques supposées représenter les tendances des secteurs économiques en lien avec l'intermédiation financière. Trois secteurs sont mis à l'honneur : les banques, les assurances et les money market funds (MMF). Une simple analyse statistique permet de montrer que la FinTech associée à un environnement de faiblesse, voire de négativité, des taux a contribué, en apparence, à renforcer la rentabilité des actifs issus des marchés financiers au détriment de ceux des banques. Par ailleurs, les intermédiaires financiers traditionnels ont subi une érosion continue de leurs profits axés sur les taux d'intérêt. Ainsi, les banques et les assurances se sont davantage orientées vers des activités de marchés certainement plus rentables, mais plus volatiles. Quelques-unes n'ont pas hésité à solliciter des entités financières non bancaires moins régulées. Ce passage de la finance régulée à celle moins régulée a été facilité et accéléré par la technologie utilisée dans les secteurs financiers.
      This article assesses the impact of monetary policies and new technologies on financial intermediation in the euro area. Disentangling the effects of low or negative interest rates from those of FinTech activities can be tricky. These developments did arise more or less at the same time. For our study, we begin by statistically describing the main macroeconomic variables that are thought to represent the trends of the economic sectors related to financial intermediation. Three sectors are studied: banks, insurance companies and money market funds (MMFs). A simple statistical analysis shows that FinTech, combined with an environment of low, or even negative, interest rates apparently helped increase the returns of financial market assets to the detriment of bank assets. Moreover, traditional financial intermediaries have suffered from the ongoing erosion of their interest rate-driven profits. As a result, banks and insurance companies have shifted more towards market activities that are certainly more profitable but more volatile. Some have not hesitated to seek out less regulated non-bank financial entities. This shift from regulated to less regulated finance has been facilitated and accelerated by the technology used in financial sectors.