Contenu du sommaire : Dans les pas de SAISON BRUNE

Revue EcoRev' : revue critique d'écologie politique Mir@bel
Numéro no 40, 2013
Titre du numéro Dans les pas de SAISON BRUNE
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Edito - p. 2-3 accès libre
  • La conclusion de Saison brune - Philippe Squarzoni p. 5-6 accès libre
  • La part maudite - Georges Bataille p. 7-12 accès libre avec résumé
    Après 18 ans de travail, Georges Bataille écrit la Part Maudite en 1949. Cet ouvrage peu connu est pourtant majeur, tant est rare une telle lucidité chez un auteur. Anticipant à la fois la crise de l'énergie tout en donnant une explication écologique aux deux guerres mondiales, il fait appel à de nombreuses disciplines (biologie, physique, sociologie) pour nous désigner la part maudite de la richesse matérielle produite. Pour autant, il ne sombre pas dans le pessimisme en soulignant la singularité de la nature humaine par rapport aux autres espèces vivantes.
  • Retour sur Saison brune

    • Le pire est-il inéluctable ? - Philippe Squarzoni, Emmanuel Dessendier, Anita Rozenholc p. 13-20 accès libre avec résumé
      Dans cet entretien, Philippe Squarzoni soulève la question délicate de la transition écologique ; transition risquée qui demeure inséparable d'une transition politique. A ses yeux, la gestion de la crise climatique ne peut être prise en charge dans le cadre du système politique actuel. Lobbies en tout genre, cynisme des citoyens, résistance des gouvernements de tous bords : les obstacles sont nombreux. Restent les experts du GIEC et quelques intellectuels dotés d'une conscience politique et critique. P. Squarzoni veut y croire... mais sans excès.
    • Face au chaos climatique, l'histoire n'est pas finie - Geneviève Azam p. 21-26 accès libre avec résumé
      La lecture de « Saison Brune » est l'occasion pour Geneviève Azam de s'interroger sur l'aveuglement des sociétés face aux conséquences prévisibles de la crise environnementale. La myopie du marché, la logique de l'argent pour l'argent, la croyance infinie en la science et au progrès technique appellent un sursaut salutaire, un élan d'utopie pour davantage de démocratie réelle, de justice et de respect de la Nature. Les expériences alternatives, les mouvements sociaux sont, pour elle, un antidote aux angoisses qui pourraient nous envahir.
    • Transition énergétique et réformes institutionnelles - Bernard Laponche, Emmanuel Dessendier, Anita Rozenholc p. 27-35 accès libre avec résumé
      Bernard Laponche, ingénieur au CEA et militant à la CFDT dans les années 60 et 70, se consacre aux politiques de maîtrise de l'énergie depuis les années 1980. Conseiller technique de Dominique Voynet en 1998 et 1999 pour l'énergie et la sûreté nucléaire, il est membre fondateur de l'association Global Chance. Pour lui, le développement du nucléaire en France constitue une exception, voire une anomalie, qu'il explique par la conjonction de deux facteurs : d'une part la volonté politique, depuis De Gaulle, de donner à la France le statut de puissance mondiale indépendante par la possession de l'arme atomique, d'autre part le pouvoir détenu par une technostructure oligarchique, établie au sein d'un État centralisateur, par les grands opérateurs de la filière. Le discours dominant favorable au nucléaire a donc pénétré les mentalités au point de rendre inaudibles les propositions alternatives. Tout débat public sur le sujet est mal vécu par la classe dirigeante et les préconisations qui peuvent en résulter restent habituellement sans suites. C'est donc avec un certain scepticisme que l'on attend le prochain débat national sur la transition énergétique, qui doit déboucher sur un projet de loi de programmation en juin 2013. Car la sortie du nucléaire en France, et plus généralement la transition énergétique, ne se feront que difficilement sans une réforme profonde des structures politiques et administratives du pays.
    • Le savant et la politique : la transition énergétique, c'est maintenant (?) - Jean Jouzel, Emmanuel Dessendier, Élise Löwy p. 36-44 accès libre avec résumé
      Jean Jouzel, climatologue mondialement reconnu qui vient de recevoir, avec sa collègue chimiste américaine Susan Solomon, le prix Vetlesen – l'équivalent du Nobel pour les sciences de la Terre et de l'univers –, est aussi profondément engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique : que ce soit au sein du GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) depuis plus de vingt ans ; ou plus récemment au sein du comité de pilotage du débat national sur la transition énergétique. L'organisation et la mise en place d'une véritable transition énergétique vers des énergies renouvelables et la sobriété énergétique constituent selon lui des nécessités pour limiter les effets du réchauffement climatique, dans des proportions auxquelles nos sociétés sauront s'adapter. Le temps presse et la porte est étroite, mais il n'est pas encore trop tard.
    • Encart : L'impossible débat sur l'énergie - Fabrice Nicolino p. 45-47 accès libre
    • Amorcer la sortie de crise par la réduction drastique des inégalités de revenus - Jean-Marie Harribey p. 48-59 accès libre avec résumé
      Économiste, Jean-Marie Harribey fait ici le point sur les impasses des politiques néolibérales et les problèmes soulevés par la crise financière dont ces politiques sont directement responsables. Prenant au mot la Constitution de la Vème République française, il place la question de la répartition de revenus comme une urgence absolue : pour corriger la montée des inégalités devenues criantes, pour soutenir la demande et plus fondamentalement, pour faire justice au monde du travail. Pour ce faire, il propose de constitutionnaliser un certain nombre de principes et règles garantissant une juste répartition de la richesse.
    • « Saison Brune » : les données du jeu économique - René Passet p. 60-68 accès libre avec résumé
      René Passet, dans son dernier ouvrage imposant de 927 pages, Les Grandes Représentations du monde et de l'économie, à travers l'histoire (Les Liens qui Libèrent, 2010 ; Thésaurus/Actes Sud 2012), réalise un tour d'horizon des premiers temps de l'histoire humaine à aujourd'hui. Il lève l'illusion qu'a l'économie de se détacher de toutes les contraintes, en faisant appel aux grandes synthèses scientifiques. Dans les extraits suivant, tirés du chapitre I et III de la IV˚ partie, il pose la problématique à laquelle sont confrontées nos sociétés. L'économie est toujours enchâssée dans la biosphère ; elle ne peut s'affranchir des lois de la physique ou de la biologie. L'économie ne peut être que bioéconomie.
    • L'urgence d'une nouvelle démocratie - Hervé Kempf, Emmanuel Dessendier, Élise Löwy p. 69-81 accès libre avec résumé
      Hervé Kempf, essayiste et journaliste pour le site Reporterre, se montre résolument optimiste quant à la question du changement climatique. Selon lui, l'analyse du changement climatique et sa perception par un vaste public a évolué dans le bon sens depuis dix ans et la lutte contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes témoigne du rôle fondamental des mouvements sociaux en ce sens. Face à l'oligarchie, il s'agit d'œuvrer conjointement à une réappropriation démocratique par les citoyen-ne-s – tant au plan des modes d'organisation que des médias – ainsi qu'à une sortie du capitalisme.
  • Du côté d'EcoRev'

    • Jamais période ne fut aussi révolutionnaire... - Jean Zin p. 82-89 accès libre avec résumé
      Pour répondre au questionnement final de Philippe Squarzoni, Jean Zin choisit de démontrer par de nombreux exemples, que la période actuelle est, contre toute attente, porteuse de solutions.À l'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain, les outils numériques rebattent les cartes et il devient possible de répondre aux enjeux écologiques, sans toutefois avoir à « changer le monde » dans sa totalité. Mais pour réaliser toutes les potentialités de cette période, nous sommes face à une problématique qui est d'abord cognitive.
    • Une autre économie est possible : Émergence de pratiques économiques alternatives dans le contexte de la crise économique européenne - Emmanuel Dessendier, Anita Rozenholc p. 90-97 accès libre avec résumé
      Voici un peu plus de 40 ans, à la suite notamment des travaux de Daniel Bell et Alain Touraine sur la société postindustrielle, que nous pouvons percevoir que la société industrielle est en train de se transformer, de muter, et qu'il est devenu plus que jamais nécessaire de repenser, de renommer et de définir de nouvelles problématiques adaptées à cette transformation. C'est justement cette démarche intellectuelle que les travaux de Manuel Castells éclairent en donnant sens notamment au concept d'ère de l'information `renvoi id="re2no51" idref="no51" typeref="note"b2`/renvoib. Ainsi, il a été le premier à définir la société en réseaux comme une forme d'organisation rendant compte de rapports sociaux spécifiques. Or depuis le début des années 1970, une vision financière néolibérale s'est installée au cœur de nos sociétés et n'a cessé de s'y infiltrer jusqu'à déboucher sur une nouvelle étape qu'il est encore difficile de qualifier, et tandis que les institutions sont en crise, que nos repères s'effondrent, Manuel Castells observe que de nouvelles subjectivités émergent au sein de nouveaux mouvements sociaux à travers le monde, et créent de nouvelles formes de rapports sociaux.
    • Répartition des revenus et transition écologique : Contrepoint au texte de Jean-Marie Harribey - Patrick Dieuaide p. 98-106 accès libre avec résumé
      Membre du Comité de Rédaction d'EcoRev', Patrick Dieuaide reprend la thématique de la répartition des revenus discutée par Jean-Marie Harribey dans son texte et s'interroge sur la pertinence de cet angle de vue dans une perspective écologiste de plus long terme. Trois points de désaccord ressortent de ce changement de référentiel : la place de la rente, oubliée dans l'approche de la répartition développée par Jean-Marie Harribey ; la sous-estimation des transformations des bases de l'accumulation et du mode de valorisation des capitaux productifs ; la priorité donnée à un « compromis distributif » au détriment d'un New Deal Politique autour de la question de la qualité et de la liberté dans le travail.
  • Variations

    • BD & Ecologie, les grandes étapes - Yves Frémion p. 107-109 accès libre avec résumé
      Yves Frémion, écrivain, passionné de BD et auteur d'une « Histoire de la révolution écologiste » éditée chez Hoëbeke en 2007, fait, dans un premier temps, un panorama des liens entre le 9ème Art et l'écologie. Si la BD écolo n'est pas un genre en tant que tel, de nombreuses thématiques de l'écologie politique se retrouvent dans bien des ouvrages. A tel point que, depuis 1997, le prix Tournesol, qui récompense la meilleure BD écolo de l'année, est décerné dans le cadre du festival d'Angoulême. Secrétaire de ce prix, Yves Frémion nous explique ensuite comment celui-ci est décerné chaque année.
    • Encart : Le Tournesol de la BD - Yves Frémion p. 110-112 accès libre
    • De quoi « Saison brune » est-elle le nom ? - André Gattolin p. 113-126 accès libre avec résumé
      André Gattolin, sénateur écologiste des Hauts de Seine depuis 2011,est aussi Docteur en information et communication, il enseigne à Paris III. Après avoir esquissé un parallèle historique entre BD et écologie politique, il analyse la structure narrative de « Saison brune » : si cet OVNI graphique, qui tient du documentaire et de l'essai, est construit comme un film, l'ouvrage de Philippe Squarzoni possède également une portée philosophique indéniable, notamment dans sa manière de traiter de notre rapport à la temporalité et au climat.
  • Utopie(s) 2050

    • Utopie(s) 2050 : L'utopie de Michel Sourrouille - Michel Sourrouille p. 127-133 accès libre avec résumé
      Michel Sourrouille est l'animateur du réseau de documentation des écologistes activistes et du site Biosphère (http://biosphere.ouvaton.org). Au début de l'année dernière, il nous proposait de publier son texte « Une utopie pour 2050 ». Son format imposant ne nous permettant pas de répondre à cette demande, l'idée nous est alors venue de créer cette nouvelle rubrique  [1], dans laquelle, à chaque numéro, un écologiste présentera son utopie pour 2050. Pour ouvrir le bal, Michel Sourouille nous a donc fait la gentillesse d'écrire une version condensée de son texte initial
  • Lectures - p. 134-140 accès libre