Contenu du sommaire : Produire autrement...

Revue EcoRev' : revue critique d'écologie politique Mir@bel
Numéro no 41, 2013
Titre du numéro Produire autrement...
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Édito - p. 2-3 accès libre
  • Notes de voyage en écosocialisme : 12 Août - 15 Octobre, 8A.C. - Joël de Rosnay p. 5-13 accès libre avec résumé
    On comprend difficilement les écosystèmes sans comprendre la théorie des systèmes qui est absolument essentielle à l'écologie, il n'est pas sûr que les écologistes en soient assez persuadés. En tout cas Le Macroscope, dont le texte suivant est issu du dernier chapitre intitulé « Scénarios pour un Monde », constitue la meilleure introduction à la pensée systémique (dont Gorz était plus proche qu'on ne croit). On peut déplorer que les propositions qui suivent sur un écosocialisme comme société régulée, très différent d'un socialisme étatique, n'aient pas eu plus d'échos depuis 1975 alors que, dans la pratique, ce sont bien ces orientations qui s'imposent, moins utopiques que d'autres et à l'opposé d'un supposé totalitarisme cybernétique. Il ne s'agit que de prendre au sérieux la nécessité d'une pensée globale prenant en compte les effets macroéconomiques, écologiques ou sociaux des comportements individuels ou d'entreprises, mais aussi de tirer partie de notre entrée dans l'ère de l'information, comme nous aurions pu le faire dès cette époque, avant même la généralisation de la micro-informatique.
  • Sources et ressources de l'écosocialisme - Michael Löwy p. 14-16 accès libre
  • Dossier

    • Un premier pas vers un changement radical du mode de production - Emmanuel Dessendier, Anita Rozenholc p. 17-27 accès libre avec résumé
      Selon E. Dessendier et A. Rozenbloc, le « jardin ouvrier » et le « logiciel libre » sont deux figures paradigmatiques d'une nouvelle manière sociale de produire et de consommer. Ici et là, sur un morceau de terre plus ou moins fertile ou dans une « zone populaire de création et d'innovation municipale », font irruption des formes de vie sociale et collective capables d'auto-organisation sociale et politique. Occuper l'espace, « prendre place », face au capitalisme globalisé, c'est commencer à se soustraire des normes mutilantes du productivisme et de la rentabilité. Mais la conquête de l'espace ou d'un territoire aux moyens des TIC, de la coopération et des réseaux est-elle suffisante ? Sans doute pas, si ces expérimentations sociales ne sont pas toute entière tournées vers une démocratie du commun.
    • L'école des compétences : en sortir ? - Angélique del Rey p. 28-31 accès libre
    • Quelles stratégies politiques de transition pour la généralisation de l'économie contributive - Michel Bauwens p. 32-39 accès libre avec résumé
      L'économie contributive, basée sur la production entre pairs, est aujourd'hui un modèle hybride du fait de son imbrication avec le capitalisme, dont dépend la reproduction sociale des contributeurs. Pour s'affranchir de cette dépendance et aller vers une autonomie de l'économie contributive, M. Bauwens propose plusieurs pistes qui portent sur le mode de production et une convergence avec le monde de la coopération, mais aussi sur l'organisation politique et économique au niveau local, national et international.
    • Politique de la coopération - Patrick Dieuaide p. 40-44 accès libre avec résumé
      Charles Gide, né en 1847, mort en 1932, est un auteur trop longtemps resté à l'écart des débats au sein du mouvement écologiste. Professeur au Collège de France, dirigeant historique du mouvement coopératif, père de l'économie sociale, il n'était guère en phase avec l'esprit de son époque et ne cherchait nullement à briller sur la place publique. Il a laissé une œuvre riche et considérable `renvoi id="re1no30" idref="no30" typeref="note"b1`/renvoib que les écologistes gagneraient à relire ou à lire...
    • Une autre vie est possible : à propos du possible et de l'impossible - Joana Conill p. 45-55 accès libre avec résumé
      Dans notre numéro 40, nous revenions sur les derniers travaux de Manuel Castells qui rejoignent de manière étonnante, et très concrètement, la position d'André Gorz dans son ultime article, publié dans nos colonnes en 2007. Joanna Conill, chercheuse et réalisatrice de documentaires, a participé à plusieurs de ces travaux. Elle revient ici sur l'un d'eux en particulier, mené en Catalogne entre 2009 et 2012. Une enquête qui selon l'auteure permet d'identifier les utopies concrètes capables de faire système et de constituer une alternative civilisée au capitalisme.
    • Civiliser la croissance : sortir de la crise par le haut - Dominique Méda p. 56-63 accès libre avec résumé
      « C'est trop tard ! » semble dire Dominique Méda, « la crise écologique est sur les rails. Faute d'un sursaut technologique qui se fait attendre, plus rien ne peut l'arrêter ». Serions nous condamnés à vivre dans la restriction et le sacrifice ? Peut-être pas, répond la sociologue. Instituer de nouveaux indicateurs de richesse pour mieux aiguiller les décisions, partager le travail, développer le temps libre, réhabiliter l'Etat et la planification... D. Méda ne ménage pas sa peine pour ouvrir le champ des possibles. Un absent cependant de cet inventaire : la politique. Comment organiser la transition écologique sans la politique ? Le débat est loin d'être clos.
    • Pour une transition industrielle aux mains des salariés - Evelyne Perrin p. 64-72 accès libre avec résumé
      Pour Evelyne PERRIN, Conseil Scientifique d'ATTAC, ex-directrice de recherches au PUCA-Ministère de l'Equipement, se cachent derrière les restructurations industrielles et son cortège de plans sociaux une dynamique socio-industrielle largement passée sous silence. Propositions de reprises d'activité sous forme de Scop, plans de reconversion à l'initiative des salariés... les succès, certes, sont peu nombreux, mais ils existent et font espérer. Il serait bien que le gouvernement et la gauche, toute la gauche, méditent sur ces expériences.... mais pas trop longtemps.
    • Une politique industrielle de rupture au temps de l'Anthropocène - Jérôme Gleizes p. 73-82 accès libre avec résumé
      Pour E. Dessendier et J. Gleizes, la transition écologique amène à repenser la régulation du système économique capitaliste. Mais une régulation qui ne saurait être un décalque de celle propre à un capitalisme vert. Pour les auteurs, il appartient en effet à la politique industrielle de rompre avec une logique centralisée d'organisation et de gestion de la production, coûteuse en énergie, et de promouvoir en revanche une économie de la fonctionnalité, décentralisée et circulaire. Sans doute, en étant au cœur d'un mode de production écologique alternatif, les logiciels libres et les Fablabs participent à cet objectif. La question se pose néanmoins de savoir si la politique industrielle peut prendre appui sur ces expériences, encore éparses, pour impulser un changement de paradigme à l'échelle de tout un territoire ou d'une économie.
    • De l'échec soviétique à la conversion écologique - Pierre Delorme p. 83-98 accès libre avec résumé
      Étrange démarche que se référer à l'histoire soviétique pour traiter de conversion écologique. Derrière ce raccourci c'est la place du capitalisme dans l'histoire de l'humanité qui est questionnée. La révolution soviétique ambitionnait de mettre fin au capitalisme pour instaurer une société communiste débarrassée de l'exploitation de l'homme par l'homme. L'échec de l'URSS et des autres communismes qui s'étaient créés dans son sillage a au contraire permis une globalisation capitaliste à l'échelle planétaire. Pour l'écologie politique, le capitalisme, par son productivisme exacerbé, est responsable de l'épuisement accéléré des ressources naturelles et des dégâts environnementaux qui vont avec, notamment le réchauffement climatique. Donner sa chance à un avenir écologique de la planète impliquerait une sortie du capitalisme. P. Delorme explore plusieurs portes de sortie tenant compte des leçons du passé soviétique et de la globalisation présente du capitalisme.
    • Réconcilier emploi et environnement, sortir des débats d'un autre temps - Corinne Morel Darleux p. 99-102 accès libre avec résumé
      L'industrie serait-elle l'ennemi juré de l'écologie politique ? Certainement pas pour C. Morel Darleux, Secrétaire nationale à l'écosocialisme du Parti de Gauche et Conseillère régionale Rhône Alpes. L'industrie, et l'emploi qui va avec, peuvent être au cœur du projet écologiste, à condition que les politiques publiques qui les accompagnent soient suffisamment audacieuses et volontaristes pour leur (re)donner une utilité sociale. Pour C. Morel Darleux, le projet écosocialiste répond à cette exigence. Celui-ci symbolise à ses yeux une rupture avec le productivisme autour d'un ensemble de préconisations dans un très grand nombre de domaines : économique, politique, social, environnemental, etc. Subsiste alors une interrogation pour nous : si militer pour l'écologie politique aujourd'hui nécessite de défendre les emplois de demain, peut-on alors parler de rupture ?
    • Quel mode de production écosocialiste ? - Mathieu Agostini p. 103-111 accès libre avec résumé
      Pour Mathieu Agostini, membre du comité des Assises pour l'Écosocialisme et du Parti de Gauche, les problèmes écologiques actuels sont l'occasion de poser à nouveau frais la question de la capacité du mode de production capitaliste, non seulement à résoudre ces questions mais plus encore, à se survivre à lui-même. Tournant le dos au réformisme, l'auteur prône un programme politique de rupture avec le libéralisme, fondé sur la notion de mode de production écosocialiste. Restaurer la propriété collective des communs, et la planification écologique, mettre en place un service public de l'énergie, (re)centraliser la recherche et le développement, abolir l'obsolescence programmée et développer des filières de dépollution et de recyclage... Le programme est riche et plein d'espoirs mais ne laisse-t-il pas une impression de déjà vu ?
    • Plaidoyer pour l'altermonde - Jean Zin p. 112-122 accès libre avec résumé
      Pour Jean Zin, « produire et consommer autrement » demande à repenser la politique de fond en comble. Car il ne suffit pas d'être idéaliste et convaincu pour inventer un autre monde. Il faut également être un expert en science du climat, être stratège pour peser dans les négociations internationales, mais aussi s'intégrer dans le local, ne pas s'enfermer dans le réformisme et l'utopie, reconnaître l'existence d'une pluralité de mondes... La liste est loin d'être exhaustive. En somme, la politique ne sera jamais plus tout à fait comme avant. Mais d'un autre côté, l'échec de la politique à trouver une alternative crédible aux problèmes économiques et écologiques de notre temps serait-il la cause de ce que « jamais période ne fut aussi révolutionnaire » ? Ce serait là un paradoxe, et non des moindres.
  • Kit militant

    • Une alternative au consumérisme numérique - Jean-François Rolez, Sarah Trichet-Allaire p. 123-127 accès libre avec résumé
      Consommer autrement ? Oui c'est possible si l'on veut bien admettre (et surtout se convaincre) que consommer, c'est militer. La consommation fait partie des nouveaux terrains de luttes que les militants écologistes ont depuis longtemps investi mais dont ils n'ont peut-être pas toujours mesuré la portée, en particulier dans le secteur du numérique. L'expérience de l'association SNALIS décrite par les nantais Jean-François Rolez et Sarah Trichet-Allaire souligne combien les alternatives sont possibles, à condition toutefois que les pouvoirs publics jouent le jeu de la solidarité.
  • Utopie(s) 2050

    • L'utopie d'hier est devenue la réalité d'aujourd'hui ! : L'utopie du collectif « un projet de Décroissance » - Thomas Avenel, Anisabel Veillot, Christophe Ondet, Cynthia Petei Sapiri, Stéphane Madelaine, Vincent Liegey p. 128-136 accès libre avec résumé
      La dotation inconditionnelle d'autonomie (DIA), une bouffée d'air frais, un souffle de poésie instituant le bonheur et la joie de vivre à jamais ? Sans aucun doute, mais il faut espérer que ce n'est pas là la fin de l'histoire, laissant croire à la pleine et entière réalisation de nos potentialités. La DIA est bien davantage un point de départ qu'un point d'arrivée. Autrement dit, c'est un outil de lutte qui doit nous permettre de viser le bonheur pour tous, c'est-à-dire imposer la constitution d'une vie sociale pacifiée et la mise en œuvre d'un gouvernement juste et démocratique.
  • Lectures - p. 137-140 accès libre