Contenu du sommaire : Mutations de l'écologie politique

Le point le plus important ici est qu'il nous faut adopter une perspective différente de celle que l'on a habituellement. Une totale compréhension des phénomènes d'influence exige que nous considérions la minorité, l'individu ou le sous-groupe en fonction de l'impact qu'ils peuvent avoir sur l'opinion du groupe. Jusqu'ici on ne les a considérés que comme des récepteurs d'influence ou des déviants : on doit maintenant les regarder aussi en tant qu'émetteurs d'influence et créateurs de normes en puissance. La nature de la vie sociale est telle que « l'hérésie d'une génération devient le lieu commun de la suivante ».

Que dit une panne ? Lorsque, il y a plusieurs mois, la rédaction d'Ecorev' lui a demandé un bilan de la participation gouvernementale d'EELV, Stéphane Lavignotte affirme avoir ressenti « un grand vide troublant face à la commande ». Adhérent des Verts de 1989 à 2002 et y ayant assumé des responsabilités, il a combattu la première participation gouvernementale en 1997. C'est aujourd'hui localement, dans le cadre d'une démarche citoyenne d'écologie populaire à l'Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qu'il poursuit son action en faveur de l'écologie politique au sein d' « Ensemble ». Dans ce texte, il s'interroge sur ce que signifie ce désintérêt, et s'il a du sens du point de vue de l'écologie politique. Que signifie l'indifférence d'un militant ancien de l'écologie politique face au bilan gouvernemental de cette formation politique qui a longtemps représentée seule l'écologie politique dans le champ partidaire ?

Ecorev' interroge deux auteurs engagés sur leurs conceptions de cinq thématiques propres à deux courants de pensée se revendiquant écologistes. Jérôme Gleizes enseigne l'économie à l'Université Paris XIII et est élu au Conseil de Paris dans le groupe écologiste. Michael Löwy enseigne à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il est co-auteur du « manifeste écosocialiste international ».

André Gattolin est sénateur des Hauts-de-Seine depuis septembre 2011. Daniel Cohn-Bendit est quant à lui un jeune retraité franco-allemand du Parlement européen. Tous deux s'interrogent sur les raisons faisant qu'Europe Écologie-Les Verts (EELV) ne parvient pas à compter autant qu'espéré au sein de l'espace politique français.

Vanessa JÉROME, post-doctorante au LabEx TEPSIS/EHESS/CESSP, membre du Conseil scientifique de la Fondation de l'Écologie Politique, a soutenu une thèse de science politique intitulée « Militants de l'autrement. Sociologie politique de l'engagement et des carrières militantes chez Les Verts et Europe écologie – Les Verts ». Elle nous présente ici un résumé de ce travail de recherche.

Corinne Morel-Darleux`renvoi id="re1no1" idref="no1" typeref="note"b1`/renvoib est militante écologiste, conseillère régionale de Rhônes Alpes et coordinatrice du Manifeste des 18 thèses pour l'écosocialisme. Elle se rend à Fukushima trois ans après la catastrophe nucléaire qui a sinistré durablement la zone et ébranlé la confiance envers l'atome à travers le monde. Quels enseignements a-t-elle tiré de cette aventure, quelles mobilisations se sont engagées sur place, quels en sont les adversaires et quels liens se sont tissés entre militants d'un modèle post-nucléaire à l'échelle mondiale ? Compte-rendu d'un atypique déplacement militant.

Benjamin Joyeux, écologiste européen et militant en France du mouvement Ekta Parishad, analyse en quel sens l'Inde peut constituer un laboratoire de l'écologie populaire et montre le rôle prégnant du mouvement Ekta Parishad dans la défense de paysans indiens expulsés de leurs terres et comme vecteur de diffusion des valeurs écologistes.

Ouvrage écrit à mille mains par des auteurs qui ont décidé de se dénommer Camille, « Le petit livre noir des grands projets inutiles », décrypte les nouvelles formes d'actions contre un système à bout de souffle qui voudrait s'affranchir de la donne écologique. Mus par l'illusion d'une croissance infinie, les élus s'engouffrent dans de fausses bonnes idées : des grands projets inutiles, coûteux et destructeurs. Les populations locales, regroupés en ZAD, s'organisent contre ces lubies du pouvoir, contestant non pas ces seuls projets mais le système dans son ensemble. Lassés par le militantisme pyramidal, ils reprennent leur destin en main et apprennent à lutter et à s'engager. Extraits.

Frédéric Bosqué, coordinateur de Tera, un Ecovillage expérimental pour le XXIè siècle et cofondateur de Téra.