Contenu du sommaire : Luttes écologistes, une perspective mondiale

Revue EcoRev' : revue critique d'écologie politique Mir@bel
Numéro no 48, 2020
Titre du numéro Luttes écologistes, une perspective mondiale
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  • Édito - p. 4-5 accès libre
  • Introduction

    • L'écologie n'a pas de frontière ! - Michael Löwy p. 6-9 accès libre avec résumé
      Il est évident que l'écologie n'a pas de frontière ! Cela s'applique tout d'abord à la crise écologique : les nuages radioactifs, la pollution, le réchauffement climatique ne connaissent pas de « souveraineté nationale », c'est toute la planète qui est impliquée. Et, bien entendu, cela vaut aussi pour les mouvements écologistes qui éclosent, sous des formes différentes mais avec un commun souci de sauver la planète et nos vies, un peu partout dans le monde.
  • Classique(s)

  • Brésil

    • La destruction de l'Amazonie, un projet du gouvernement Bolsonaro - João Alfredo Telles Melo, Deodato do Nascimento Aquino p. 29-45 accès réservé avec résumé
      Avocat, professeur d'université et ancien député qui verse dans les études environnementales pour l'un, ingénieur agronome spécialiste de la gestion des bassins hydrographiques en zone semi-aride pour l'autre, ces deux auteurs brésiliens nous donnent un aperçu de la richesse naturelle et humaine du macroécosystème amazonien, dont dépend l'équilibre écologique de la planète entière. Ils détaillent ensuite le plan de mise en coupes réglées de l'Amazonie brésilienne du gouvernement de Jair Bolsonaro qui brandit l'objectif de mise en valeur économique de terres sur lesquelles vivent des populations indigènes et marrons qu'il perçoit comme des obstacles à réduire.
  • Afrique du Sud

    • La justice climatique sud-africaine face à l'économie fossile - Patrick Bond p. 46-60 accès réservé avec résumé
      Critique du rôle subimpérial que l'Afrique du Sud joue dans la partie australe du continent, l'auteur montre l'effroyable politique énergétique et extractiviste que l'État et les grandes entreprises internationales mènent dans la région. Parallèle à celle du Brésil, la courbe ascendante d'émission de CO2 de l'Afrique du Sud à croisé en 2003 celle de la France et la même courbe par habitant vient de dépasser celle de l'Allemagne.Dans des conditions rendues difficiles par le nombre d'emplois en jeu, le mouvement pour la justice climatique peine à se développer. Outre aux syndicats, inquiets d'un possible passage socialement non maîtrisé d'une économie sale à une économie propre, les activistes sont confrontés à des mouvements de résistance environnementaux qui ne font pas toujours le lien entre les pollutions et les conséquences sur le dérèglement climatique qui entraîne en retour d'autres conséquences cataclysmiques. Les récents cyclones et inondations dans la région ont toutefois accru dans la population la conscience de l'urgence climatique. Les protestations de communautés vivant aux abords des sites d'extraction ou des implantations industrielles se multiplient aussi, tout comme les mouvements éco-féministes et les mouvements de jeunes agissant pour le climat.
  • Allemagne

    • Désobéir en masse pour la justice climatique : Retours sur "Ende Gelände" - Fanny Lajarthe p. 61-74 accès réservé avec résumé
      Intéressée par les processus de transnationalisation au sein du mouvement de justice climatique européen sur lesquels elle prépare une thèse, Fanny Lajarthe revient sur Ende Gelände, une alliance de citoyen·ne·s et de groupes locaux organisant des blocages de mines de charbon en Allemagne depuis 2015. La première partie de son article porte sur l'émergence d'un mouvement de justice climatique en Allemagne à la suite du sommet de Copenhague en 2009, qui a conduit à la formation de cette alliance quelques années plus tard. La deuxième partie tente d'éclairer les raisons pour lesquelles le mouvement de justice climatique allemand s'est concentré ces dernières années sur la question du lignite, une variété de charbon particulièrement contestée en raison de ses multiples effets négatifs. Quant à la dernière partie, elle vise à explorer la dimension visuelle, rituelle, préfigurative et transformatrice des actions organisées par Ende Gelände, qui constitue sans doute l'un des facteurs clés de son succès.
  • Royaume-Uni

    • Luttes écologistes et anticapitalistes au Royaume-Uni - Derek Wall, Romain Bijeard p. 75-85 accès réservé avec résumé
      Après avoir retracé l'histoire des luttes anticapitalistes et écologistes au Royaume-Uni, Derek Wall, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, s'attache à décrire la récente vague de protestations contre le changement climatique en examinant dans quelle mesure le mouvement Extinction Rebellion et d'autres mobilisations autour du climat peuvent être rapprochés de l'anticapitalisme propre à des organisations écosocialistes de la gauche radicale.
  • Italie

    • Écologie politique et justice climatique : Une perspective italienne - Maura Benegiamo, Alice Dal Gobbo, Emanuele Leonardi, Salvo Torre p. 87-100 accès réservé avec résumé
      L'écologie politique italienne est aujourd'hui un espace de mobilisation et de réflexion politique qui offre la possibilité de faire un retour sur l'histoire des mouvements sociaux depuis la seconde moitié du 20e siècle. Les auteurs inscrivent les récentes mobilisations contre des grands ouvrages et pour la justice climatique dans la continuité – plutôt que dans la rupture – avec la longue histoire du mouvement ouvrier italien et de ses luttes contre la nocivité sur les lieux de travail. Cet héritage a été visible dans les mobilisations contre le nucléaire et dans celle altermondialiste qui s'est dressée contre le G8 à Gênes en 2001, centrées sur la critique du progrès et de la modernisation. À travers cette reconstruction, il apparaît que la critique féministe et post-coloniale ont été un apport majeur pour l'élaboration théorique de ces mouvements. Elles s'articulent avec de nouvelles revendications et de nouvelles formes de critique du système qui prolongent le débat marxiste et opéraïste tout en mettant au centre la question de la reproduction et du conflit entre le capitalisme et le vivant.
  • France

    • Le « mouvement des Gilets jaunes » au prisme gorzien - Emmanuel Dessendier p. 101-120 accès réservé avec résumé
      Alors que, plus d'un an après l'apparition des Gilets jaunes, les analyses ne manquent pas, ces dernières restent globalement lacunaires. Pour y pallier, la réflexion d'André Gorz donne des clefs de lecture éclairantes de ce phénomène en explicitant le contexte dans lequel il surgit. En lien avec les méfaits mondialisés du capitalisme et l'impérative nécessité de mettre en œuvre une écologie politique à cette même échelle, ce mouvement est un nouveau signe, parmi de multiples autres à travers le monde, de l'urgence qu'il y a à relocaliser le politique. Un politique structuré par, pour et au plus près des besoins, des aspirations et des singularités de « tout un chacune » d'où que viennent les personnes et quelle que soit leur culture, comme nous le décrivions déjà dans un numéro de 2012 intitulé Le Commun ou la relocalisation du politique. Mais pour cela, il s'agit de tenir compte du réel, fait de possibilités et de contraintes.
  • Chine

    • Une écologie non occidentale ? : Réflexions sur la place de l'environnement dans les pensées postcoloniales - Thomas Brisson-Nishimura p. 121-134 accès réservé avec résumé
      Si l'on accepte l'idée que l'émergence de l'Anthropocène et des modifications écologiques profondes qu'elle a induites sont liées aux transformations qui prirent place, historiquement, en Occident, peut-on alors imaginer que les pensées qui cherchent aujourd'hui à décentrer ce même Occident pourraient apporter au moins un début de réponse à la crise environnementale que nous connaissons? En partant de cette prémisse, l'article cherche moins à répondre négativement ou positivement à la question qu'à examiner comment des penseurs non occidentaux se sont emparés de la thématique environnementale au sein d'une mise en critique plus générale de l'Occident. Il montre à la fois le contrepoint heuristique que des pensées postcoloniales peuvent permettre d'adopter sur l'appareil politique et technologique de l'Occident, et les limites de la solution effective qu'elles pourraient à elles seules apporter. Il invite ainsi à se défier des oppositions faciles et, en suivant le détail des argumentaires développés par ces penseurs, à chercher, à la place, les chemins partagés d'une réflexion émancipatrice sur la nature.
  • Intermondes

    • Se réunir, contester, manifester : Contre-sommets et forums internationaux - Bernard Dréano p. 135-143 accès réservé avec résumé
      Depuis la fin du siècle dernier, des « Forums » et autres « contre-sommets » internationaux se tiennent régulièrement, soit en contestation de rencontres internationales institutionnelles, soit en totale indépendance. À la fois convergence de mouvements issus des société civiles, lieu de débats et d'expression des altermondialistes, occasions de manifestations, moyen d'influencer les politiques, ces rencontres ont-elles une efficacité ? La voix des ONG, en particulier en marge des conférences onusiennes, a rendu visible des problèmes fondamentaux et proposer des solutions, mais elle est de plus en plus étouffée, voire diffamée. Loin d'être stériles, les Forums ont pourtant permis de mettre en place des campagnes et réseaux internationaux. Mais ils doivent se reconfigurer pour inclure les acteurs des nouvelles formes de mobilisation qui se développent depuis un dizaine d'années dans le monde.
    • Les mouvements sociaux à l'ère du numérique À partir de "Twitter & gaz lacrymogènes" de Zeynep Tufekci - Gustave Massiah p. 144-161 accès réservé avec résumé
      Cet article propose quelques réflexions et analyses sur les mouvements sociaux à l'ère du numérique. En partant du livre remarquable de Zeynep Tufekci, il est possible de comprendre les capacités et les cultures de ces mouvements, l'interaction avec les technologies numériques, ainsi que les contre-attaques des autorités face à ces mobilisations sur le terrain même de l'information numérique. L'hypothèse est que ces mouvements, en dénonçant les inégalités, les injustices et la corruption, s'inscrivent contre l'hégémonie culturelle actuelle, celle qui met en cause l'égalité. Si les inégalités et les injustices sont devenues insupportables et inacceptables, c'est aussi parce qu'un monde sans inégalités et sans injustices apparaît possible et pas seulement souhaitable.
    • Du souci de soi au souci du monde : L'urgence écologique planétaire - Jean Zin p. 162-173 accès réservé avec résumé
      À rebours d'une utopique écologiste, qu'il a lui-même longtemps défendu, Jean Zin appelle à adopter au plus vite un réalisme écologique intransigeant. Si le Green New Deal lui semble indispensable à court terme pour limiter les dégâts environnementaux, l'auteur n'y réduit pas l'écologie. Il continue de défendre la régulation de l'économie capitaliste et son dépassement via la mise en réseau d'alternatives locales.
  • Kit militant

    • Les déclarations d'urgence climatique : Un outil purement politique ou un instrument juridique efficace et nécessaire ? - Célia Jouayed, Juliette Guittard p. 175-183 accès réservé avec résumé
      Les déclarations d'urgence climatique se multiplient à l'initiative des autorités publiques à tous les échelons de pouvoir et dans de nombreux pays du Nord et du Sud, mais aussi à l'initiative de citoyens. Des ONG réclament auprès de leur gouvernement – notamment celui français – des prises de position semblables. Quelles sont donc les implications juridiques et politiques de telles déclarations ? Sont-elles comparables avec le régime juridique de l'état d'urgence ? Quels avantages et limites présentent-elles ?
  • Gorzienne

    • L'immatériel, la richesse et le revenu d'existence : Pages inédites de "L'immatériel" - André Gorz p. 184-201 accès réservé avec résumé
      Dans cette deuxième livraison de la rubrique « Gorzienne », nous poursuivons la publication de textes inédits d'André Gorz avec cette fois-ci une contribution particulièrement importante. Il s'agit d'une suite donnée à L'immatériel, son dernier ouvrage théorique publié de son vivant, en 2003. Gorz approfondit sa pensée pendant l'année qui suit sa sortie. L'édition en allemand de 2004, qu'il dit avoir réécrite pour « un bon tiers », en porte les marques. Conçue comme une préparation à une éventuelle seconde édition en français, la libre retranscription par Gorz lui-même des pages inédites ou remaniées de l'édition en allemand – manuscrit dont nous extrayons des développements essentiels – offre un aperçu limpide de l'effort que l'auteur entreprend pour asseoir les concepts qui explicitent le fond clair-obscur de l'économie de la connaissance contemporaine. Et c'est à nouveaux frais que Gorz revient sur le principe du revenu d'existence, dont il s'emploie cette fois-ci à tracer les limites.
  • Lectures/Chronique(s)