Contenu du sommaire : Luttes écologistes, une perspective mondiale - II

Revue EcoRev' : revue critique d'écologie politique Mir@bel
Numéro no 49, 2020
Titre du numéro Luttes écologistes, une perspective mondiale - II
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Édito - p. 4-5 accès libre
  • Classique(s)

    • « Comment osez-vous ? » : Discours aux Nations unies, le 23 septembre 2019 - Greta Thunberg p. 6-11 accès réservé avec résumé
      À l'initiative des grèves pour le climat qui ont mobilisé lycéens et collégiens à travers le monde dès l'été 2018, Greta Thunberg est apparue comme un fer de lance de la révolte de la jeunesse contre l'inaction des puissants auxquels elle a pu s'adresser du haut de leurs tribunes. Son discours à l'ONU restera comme un étendard de la lutte en cours pour la justice climatique.
  • Amérique du Sud

    • Les luttes écosociales des indigènes en Amérique latine - Michael Löwy p. 12-24 accès réservé avec résumé
      En s'opposant à l'agro-négoce et aux multinationales extractivistes, les communautés indigènes sont à la pointe du combat en défense de la forêt naturelle, des rivières et de l'environnement en général. La culture, le mode de vie, le langage des peuples indigènes d'Amérique latine ont passablement marqué le discours et les revendications des mouvements sociaux et écologistes, des Forums sociaux et des réseaux altermondialistes. Si, dans les pays à forte population indigène, les gouvernements se proclamant de gauche ont assumé, dans une certaine mesure, la vision cosmoécologique indigène, force est de constater qu'ils ont continué de suivre un modèle de développement extractiviste.
    • Luttes socio-écologistes au Brésil - Arlindo Rodrigues, Willy Gianinazzi p. 25-32 accès réservé avec résumé
      La prise de conscience des enjeux écologiques, que le modèle de développement agroindustriel du Brésil rendait urgente, a commencé à poindre dans les années 1970 et a connu, grâce notamment à l'engagement écosocial de Chico Mendes, une connexion avec la protection des populations de la forêt et de leurs terres. Mais les mobilisations se sont aujourd'hui élargies et concernent aussi bien les grands travaux d'équipement que les extractions minières ou encore le foncier urbain qui compresse les ceintures vertes périurbaines par l'expulsion des démunis.
    • Laisser le pétrole sous terre : L'Initiative Yasuní-ITT, une politique novatrice à contre-courant - Matthieu Le Quang p. 33-45 accès réservé avec résumé
      Laisser le pétrole sous terre. Cette revendication de nombreuses organisations écologistes dans le monde pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre a été reprise par le gouvernement équatorien en mai 2007 pour en faire une des politiques publiques les plus innovantes contre le réchauffement climatique. Cette politique était complexe à mettre en œuvre, d'autant plus dans un pays dont l'économie dépend de l'exploitation et de l'exportation du pétrole, mais aussi à cause du mode de financement qui la livrait à la bonne volonté des autres États, principalement du Nord.
  • Amérique du Nord

    • Luttes autochtones au Canada : Chronique d'une occasion manquée de combiner droits autochtones et justice climatique - Marc Bonhomme p. 46-56 accès réservé avec résumé
      Une flambée de barrages a éclaté au Canada au début de 2020 pour contrer la construction d'un gazoduc traversant des terres autochtones en Colombie britannique. Elle a ravivé des luttes de vieille date de communautés qui auraient pu être rejointes, dans leur combat, par tous ceux et celles qui se mobilisèrent massivement quelques mois plus tôt pour la défense du climat. Mais cette quasi-coïncidence des mobilisations ne s'est guère traduite par leur conjonction, alors que d'évidence l'objet de récrimination récurrent des premières nations, l'exploitation de combustibles fossiles, fait figure de principal responsable du réchauffement climatique.
  • France

    • Lettre aux Gilets jaunes : Du spinozisme à l'écologie politique - Anita Rozenholc, Emmanuel Dessendier p. 57-72 accès réservé avec résumé
      Repartant de l'analyse faite dans notre précédent numéro du mouvement des Gilets jaunes, Anita Rozenholc y ajoute une clé de lecture « spinoziste ». L'autrice fait le pari que celle-ci, en ancrant la réflexion dans le vécu des Gilets jaunes, est de nature à emmener le plus grand nombre sur les voies de l'écologie politique, celles que dessinent Murray Bookchin, André Gorz, Félix Guattari ou encore Ivan Illich.
  • Afrique

    • Les populations africaines victimes de l'extractivisme - Nnimmo Bassey, La rédaction p. 73-86 accès réservé avec résumé
      Écologiste nigérian engagé et déjà président des Friends of the Earth International (Les Amis de la Terre International), Nnimmo Bassey passe en revue les dégradations de l'environnement et les atteintes à la santé des populations que cause en Afrique subsaharienne l'exploitation sans vergogne des hydrocarbures et des minerais de la part de multinationales ou d'États étrangers qui n'ont aucun mal à s'assurer la bienveillance des gouvernements locaux.
  • Intermondes

    • Devenir planétaire de l'Afrique, devenir africain de la planète - Achille Mbembe p. 87-96 accès réservé avec résumé
      Dans son tout récent livre, Achille Mbembe, chercheur à l'université Witwatersrand de Johannesburg, place la période que nous traversons sous le signe du « brutalisme ». Pénétrant toutes les sphères de l'existence, le capital entend faire du brutalisme l'âge de la combustion du monde. Nous invitant à faire face à ce projet, à nous émanciper des récits eschatologiques et du discours de la collapsologie, l'auteur plaide en faveur d'une refondation de la communauté des humains en solidarité avec l'ensemble du vivant. Un projet de réparation de la Terre qui vise à mettre fin à l'antagonisme qui existe entre économie et écologie, à lutter dans un même geste contre le racisme et pour la justice climatique, et qui n'adviendra qu'à condition de nous forger un sol commun : en défrontiérisant le monde, en renouvelant les formes de vie et en laissant fleurir une pensée planétaire capable de se confronter à son devenir africain.
    • Communs et réseaux informatiques : Vers une nouvelle construction identitaire ? - Michel Bauwens, Emmanuel Dessendier p. 97-109 accès réservé avec résumé
      Fondateur de la P2P Foundation, un observatoire de la réémergence des communs au travers des réseaux de pair à pair et de leurs dynamiques transformatrices, Michel Bauwens aborde ici la question de ce que ces dynamiques provoquent quant à la construction identitaire. Dans un contexte politique de montée en puissance de conflits et mouvements « identitaires », il nous appelle à faire face aux risques de ce « collectivisme identitaire » et prône l'alternative d'un « individualisme coopératif », propre à la logique des communs et des réseaux de pair à pair, qui permettrait à chaque personne de trouver, dans toute sa différence, sa place et collective et individuelle.
    • Vers une confédération internationale de communes - Floréal Romero, Vincent Gerber p. 110-125 accès réservé avec résumé
      Face à une société capitaliste qui court à sa perte en sapant le monde du vivant, l'éclosion d'une pensée économique et politique autre s'avère plus que jamais nécessaire. À travers le communalisme, l'écologiste et anarchiste Murray Bookchin augure d'une société organisée en démocratie directe par des assemblées populaires communales. Mais derrière le localisme affiché, c'est bien une réactualisation du modèle politique confédéral à grande échelle dont il est question.
    • Les forces de reproduction : L'écoféminisme socialiste et la crise écologique mondiale - Stefania Barca, La rédaction p. 126-138 accès réservé avec résumé
      En fondant historiquement la critique du capitalisme industriel sur la division sexuelle et coloniale du travail à l'échelle mondiale et en en montrant ainsi le caractère foncièrement patriarcal, racialiste et spéciste, l'écoféminisme socialiste se veut une réflexion théorique et pratique centrée sur les « forces de reproduction » de la vie qu'incarnent principalement les femmes majoritairement vouées à des tâches domestiques dites non productives et pourtant essentielles à la production de la vie. En considérant la position périphérique des femmes dans le système capitaliste tout comme les formes de « reproduction environnementale » non rémunérées, il prône l'« éco-suffisance ». Nourrissant un rejet de la logique catastrophique de la croissance, il manifeste aussi un souci prononcé pour la protection du milieu.
    • Le capital déteste tout le monde : Quelques réflexions sur le livre de Maurizio Lazzarato - Patrick Dieuaide, Emmanuel Dessendier p. 139-146 accès réservé avec résumé
      Que peuvent espérer aujourd'hui les écologistes face au néolibéralisme ? Si l'ouvrage de Maurizio Lazzaratto ne répond pas ouvertement à la question, après sa lecture, on imagine mal que le capitalisme se laisse convaincre de la légitimité des combats écologistes qui sont menés de front en défense de la Terre et de nos vies, et fasse une exception à son arrogance. Pour l'auteur, le capitalisme n'est pas le moins mauvais des systèmes économiques et politiques, qui laisserait ouvert le champ des possibles. Il est une « machine de guerre » fascisante qui soumet et dépolitise les populations. À l'ère de l'Anthropocène, voilà qui devrait interroger les écologistes du monde entier sur l'urgence d'une stratégie et d'une alternative politique qui puisse faire face au réel. Le temps des ruptures serait-il venu pour l'écologie politique ?
  • Gorzienne

    • Partir des besoins à partir d'André Gorz : (À propos des "Besoins artificiels" de Razmig Keucheyan) - Willy Gianinazzi p. 147-156 accès réservé avec résumé
      Le livre de Razmig Keucheyan sur les « besoins artificiels » et sur la façon de s'en passer mérite plus qu'une recension : il invite à la discussion et a toute sa place dans cette rubrique dédiée aux études « gorziennes ». En partant des travaux d'André Gorz et d'Ágnes Heller qui ont pour socle les prémisses théoriques de Karl Marx, il fournit un cadre détaillé des formes d'aliénation, mais aussi des nouveaux besoins et revendications que suscite la croissance, c'est-à-dire la mainmise du capitalisme sur la consommation.
  • Lectures