Contenu du sommaire

Revue Bulletin de l'Institut Français d'Etudes Andines Mir@bel
Numéro volume 50, no 2, 2020
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Costa, sierra y selva: franjas geográficas, zonas culturales y episodios nacionales - Alexandre Surrallés p. 237-253 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet essai décrit le discours, en particulier anthropologique, sur la division tripartite du Pérou entre côte, Andes et forêt, pour montrer comment il évolue au rythme de la perception générale de la société péruvienne sur la composition de son identité, où l'Amazonie occupe une place inattendue jusqu'à il y a quelques années. En raison, entre autres, des migrations et de la conscientisation écologique, cette irruption de l'Amazonie dans le Pérou actuel a signifié ce que l'on pourrait très bien appeler une révolution culturelle amazonienne, de nature similaire, mais avec des éléments différents, à la révolution culturelle andine du siècle dernier. Cela amène à aborder la question des relations Andes-Amazonie, si importantes dans l'anthropologie actuelle, et le rôle de la côte parmi elles, une question fondamentale mais peu prise en compte.
    Es este ensayo se describe el discurso, en particular antropológico, sobre la división tripartita del Perú entre costa, sierra y selva, para mostrar cómo evoluciona al ritmo de la percepción general de la sociedad peruana sobre la composición de su identidad, donde la Amazonía ocupa ahora un espacio inesperado hasta hace pocos años. Debida entre otras causas a la migración y la concientización ecológica, esta irrupción de la selva en el Perú actual ha supuesto algo que muy bien podríamos llamar una revolución cultural amazónica, de naturaleza parecida, pero con distintos ingredientes, a la revolución cultural andina durante el siglo pasado. Esto llevará a abordar el asunto de las relaciones Andes-selva tan importantes en la antropología actual, y del rol de la costa entre ellas, tema fundamental, pero apenas considerado.
  • pXRF Sourcing of Obsidian from Pallaucha, Vilcashuaman: Insights into Exchange Patterns in South-Central Peru during the Early Horizon - Edison Mendoza Martínez, Jason Nesbitt, Yuichi Matsumoto, Yuri Cavero Palomino, Michael D. Glascock p. 255-276 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Des recherches archéologiques récentes montrent que les hautes terres de la région sud-centrale ont connu d'importants développements socioculturels au cours de l'Horizon Ancien (vers 800-200 av. J.-C.). L'une des raisons de l'importance de cette région était la disponibilité locale de l'obsidienne, un matériau lithique fréquemment échangé. Dans cet article, nous présentons et discutons des résultats d'une étude de détection des sources de provenance de l'obsidienne par spectrométrie de fluorescence X portable (pXRF) sur un échantillon de 26 artefacts provenant du site de Pallaucha, un centre cérémoniel civique de l'Horizon Ancien situé près de Vilcashuaman dans le département d'Ayacucho, au Pérou. L'analyse pXRF démontre que l'obsidienne de Quispisisa était la plus couramment exploitée, malgré l'existence d'autres sources dans les environs de Pallaucha. Nos résultats complètent ceux d'une étude portant sur un large échantillon de l'obsidienne provenant du centre civique et cérémoniel de Campanayuq Rumi, situé à proximité et partiellement contemporain.
    Recent archaeological research demonstrates that the south-central highlands was a region of important sociocultural developments during the Early Horizon (ca. 800-200 BC). One reason for the prominence of this region was the local availability of obsidian, a widely exchanged lithic material. In this paper, we discuss the results of a portable X-ray fluorescence (pXRF) sourcing study of a sample of 26 obsidian artifacts from the site of Pallaucha, an Early Horizon civic ceremonial center located near Vilcashuaman in the Department of Ayacucho, Peru. PXRF analysis demonstrates that the Quispisisa source was the most commonly exploited locality to acquire obsidian at Pallaucha even though other sources were in closer proximity. Our results complement the results of a study of a large sample of obsidian from the nearby, and partially contemporary, civic-ceremonial center of Campanayuq Rumi.
  • José Ballivián y la Comisión Topográfica: la institucionalización de la cartografía oficial en Bolivia (1842-1847) - Víctor Hugo Machaca Mamani p. 277-295 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans cette recherche, nous présentons la Commission topographique de Bolivie (1843-1847) comme une entité créée par le gouvernement de José Ballivián (1841-1847), qui a permis de fonder l'idéologie nationale et son territoire à partir de l'élaboration des cartes géographiques. À la suite du travail scientifique de ses membres, ont été élaborées les deux premières cartes officielles de ce pays (1843 et 1859). La première fut préparée par l'ingénieur français Philippe Bertrés et la seconde par les membres de la Commission topographique dirigée par les officiers boliviens Juan Ondarza et Juan Mariano Mujía. Les actions politiques de Ballivián furent déterminantes lors de l'établissement de la cartographie étatique en Bolivie.
    In this research we present the Topographic Commission of Bolivia (1843-1847) as an entity created during the government of José Ballivián (1841-1847), whose impact was to support the national and territorial ideology through the preparation of geographic maps. As a result of the scientific work of its members, the first two official maps of this country were produced in 1843 and 1859. The first one was created by the French engineer Felipe Bertrés, and the second one by the members of Topographic Commision, under the command of the Bolivian officers Juan Ondarza and Juan Mariano Mujía. The political actions of Ballivián were decisive in establishing the state cartography in Bolivia.
  • Pierres-gardiennes au Norte Potosí, des archives lithiquesUne histoire migratoire et foncière des familles - Laurence Charlier p. 297-320 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans la région du Norte Potosí bolivien, les habitants de l'ayllu Aymaya peuvent bénéficier de l'action tutélaire des montagnes gardiennes mais aussi de celle d'une catégorie de pierres spécifiques : les pierres-gardiennes. La protection de ces dernières se situe à l'échelle d'une famille et non de l'ayllu. Cet article est consacré à l'étude du rôle mémoriel de ces pierres-gardiennes dans l'histoire migratoire et foncière de cette région. Il permet ainsi d'enrichir les recherches sur les ancrages de la mémoire sociale dans les Andes. Mais ce texte entend aussi étoffer l'ethnographie du cosmos minéral dans les Andes que la littérature andine n'a pas fini d'épuiser.
    In the region of Bolivian Norte Potosí, the inhabitants of ayllu Aymaya can benefit from the tutelary action of the guardian mountains but also from the action of a category of specific stones: guardian stones. This protection is effective at a family level but not for the entire ayllu. This article is devoted to the study of the role of these guardian stones in the migratory and land history of this region. It thus makes it possible to enrich the research on the roots of social memory in the Andes. Moreover, this text expands the ethnography of mineral cosmos in the Andes, a subject that the Andean literature has not finished exhausting.
  • Resistiendo la acumulación por desposesión en los manglares ecuatorianos: los Pueblos Ancestrales del Ecosistema Manglar y su política de producción de comunes - Sara Latorre p. 321-340 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article analyse le processus de confinement de l'écosystème de mangrove sur la côte équatorienne par l'industrie de la crevette et les actions collectives mises en œuvre par le mouvement de défense de l'écosystème de mangrove. Afin de garantir essentiellement les formes de vie de la population des récolteurs, ledit mouvement social a mis en œuvre une nouvelle stratégie politique ethnique qui les positionne comme « les peuples ancestraux de l'écosystème de la mangrove-PAEM » et revendique leur droit collectif sur le territoire des mangroves. Au travers de cette stratégie ethnique, ce mouvement social a cherché, bien que sans succès, la possibilité de produire des « biens communs » en opposition aux espaces privatisés des élevages de crevettes, c'est-à-dire des espaces de vie alternatifs où recréer « une nouvelle communauté d'appartenance émancipatrice ».
    This article analyzes the enclosure process of mangrove ecosystem in the Ecuadorian coast by the shrimp farming industry, and the interrelated collective actions of resistance implemented by the social movement for the defense of mangroves. With the aim of increasing the power over the means mangrove gatherers' use to secure their livelihoods, this social movement implemented a novel ethnic political strategy by which it self-positioned as Ancestral Peoples of the Mangrove Ecosystems-PAEM and claimed the right to territory-mangroves. Through this ethnic politics strategy, it is argued, that this social movement sought, but without success, to produce “commons” in direct opposition to the privatized spaces of the shrimp farms.
  • Comptes rendus d'ouvrages