Contenu du sommaire : Étrangers au ban de la fac
Revue | Plein droit |
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Numéro | no 130, novembre 2021 |
Titre du numéro | Étrangers au ban de la fac |
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Édito
- Muraille d'Europe - p. 1-2
Dossier. Étrangers au ban de la fac
- Mobilités étudiantes internationales : l'attractivité de la France - Lama Kabbanji, Antonina Levatino, Sorana Toma p. 3-6
- « Bienvenue en France » : attirer… ou trier ? - Marion Tissier-Raffin p. 7-10 Faire payer plus cher pour attirer davantage : telle est la nouvelle stratégie, aussi paradoxale qu'inégalitaire, d'accès à l'enseignement supérieur appliquée aux personnes étrangères souhaitant étudier en France. D'un revers de la main, les juridictions ont balayé l'action contentieuse menée par les associations étudiantes et les résistances des universités qui y voient une violation des principes de gratuité et d'égal accès à l'instruction. Les étudiants internationaux les moins solvables comme les universités en font déjà les frais.
- L'accueil des étudiants étrangers : des dissensus historiques - Antonin Durand, Guillaume Tronchet p. 11-14 De l'Europe médiévale à nos jours, c'est dans une tension permanente entre nationalisme et internationalisme que la structuration des universités européennes a influé sur la place octroyée en leur sein aux étrangers. Face à la compétition accrue entre les établissements, la massification de la migration internationale étudiante a fait émerger de nouvelles rationalités politiques dont celle d'un traitement différencié selon les nationalités. Retour sur la dimension structurelle des logiques sélectives et utilitaristes qui sous-tendent les politiques universitaires à l'égard des étrangers.
- Ultra-sélection à l'université - Lama Kabbanji p. 15-18 Si elle s'inscrit dans la lignée des politiques de « maîtrise des flux migratoires », la réforme adoptée en 2019 ouvre la voie à la marchandisation de l'enseignement supérieur et, dans son sillage, à l'instauration d'un régime d'inégal accès à l'enseignement supérieur fondé sur une sélection tant géographique que financière des demandes d'admission au séjour pour études. La promotion d'une délocalisation des formations payantes à l'étranger, et en particulier dans les pays d'Afrique francophone, laisse présager une reconfiguration sans précédent de l'espace universitaire français.
- Statut étudiant : regards croisés d'immigrés - Hicham Jamid, Malak Makki, Rony Mercon p. 19-21 Séduits par la notoriété des universités françaises et la possibilité d'y acquérir une première expérience professionnelle, Bader, Soufiane, Yassine, Ali et Steeve ont été admis en France au terme d'une procédure d'admission préalable sélective et discrétionnaire. Ils font l'expérience de la vie d'étudiant et de travailleur étranger, caractérisée par des conditions de vie souvent précaires et un droit au séjour incertain - une situation rendue plus complexe avec la pandémie et la dématérialisation des procédures. Regards croisés sur un statut administratif sous contrôle, vécu comme un piège.
- Face aux migrations étudiantes, un pacte européen sur la défensive - Catherine Gauthier p. 22-25 Si le nouveau projet de pacte européen sur les migrations propose de renforcer les voies d'accès légales pour les étudiants étrangers, la vision utilitariste et la logique du soupçon restent les pivots de cette énième réforme.
Hors-thème
- «Left-to-die boat » : dix ans d'obstruction judiciaire - Patrick Henriot p. 26-29 Mars-avril 2011 : une embarquation surchargée d'exilé·es fuyant la Libye en proie à la guerre civile dérive sur la Méditerranée. Malgré la présence de nombreux navires d'une coalition internationale coordonnée par l'Otan, aucun ne leur portera secours, abandonnant à la mort 63 des occupant·es de l'embarcation. À la lente dérive de leur bateau a succédé la lente dérive d'un dossier d'instruction dans lequel aucune investigation sérieuse ne sera entreprise pendant dix ans. Autopsie d'un fiasco judiciaire… toujours en cours.
- «Left-to-die boat » : dix ans d'obstruction judiciaire - Patrick Henriot p. 26-29
Mémoire des luttes
- Les Polonais au cœur d'une lutte politique dans la France des années 1930 - Aurélie Philippe p. 30-34 Arrivés en France après la Première Guerre mondiale pour relancer la production de charbon, les Polonais sont accusés d'occuper l'emploi des Français quand la crise économique touche la France au début des années 1930. Ils pensent trouver un soutien politique auprès des dirigeants des compagnies minières. Mais, malgré eux, les Polonais sont instrumentalisés et servent de caution patronale dans une lutte aux enjeux plus complexes.
- Les Polonais au cœur d'une lutte politique dans la France des années 1930 - Aurélie Philippe p. 30-34
Le focus juridique
- L'exclusion des doctorantes et doctorants étrangers du bénéfice des allocations chômage - Solène Ducci p. 35-37