Contenu du sommaire : Étrangers, des traumas mal/traités par l'État
Revue | Plein droit |
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Numéro | no 131, décembre 2021 |
Titre du numéro | Étrangers, des traumas mal/traités par l'État |
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Édito
- Des passeurs bien commodes - p. 1-2
Dossier Étrangers, des traumas mal/traités par l'État
- Droit au séjour et santé mentale : évolution et enjeux - Francis Remark, Arnaud Veisse p. 3-6
- La parole en souffrance et son discrédit - Laure Wolmark, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky p. 7-10 Le psychotraumatisme constitue une catégorie nosographique dont la reconnaissance a évolué tant sur le plan social que dans la communauté scientifique. Cependant, les exilés souffrant de ces troubles ne profitent pas de cette évolution favorable, particulièrement en matière de droit au séjour pour raison médicale. À l'origine de cette exclusion se trouve le discrédit porté sur la parole des exilé·es, un discrédit qui concerne non seulement la procédure d'asile mais aussi les pratiques d'évaluation des troubles psychiques dans l'instruction des dossiers.
- Les troubles mentaux des étrangers en quête d'asile : l'état des savoirs - Thierry Baubet p. 11-14 Le trouble psychique est le premier trouble diagnostiqué chez les personnes exilées en France. Cette réalité, observée au plus près à l'Hôpital Avicenne de Bobigny, est demeurée jusqu'à très récemment la grande oubliée des politiques publiques. Cet article dresse un bilan des connaissances et des pratiques liées au soin mental. Autant de lacunes qu'il convient de combler afin d'améliorer la prise en charge des patients étrangers.
- Le suivi psychiatrique des exilés : une enquête auprès des soignants - Mathilde Conan, Chiara De Pascalis, François Journet p. 15-18 Les soignants impliqués dans le suivi psychiatrique des personnes exilées témoignent d'efforts d'adaptation spécifiques. Les démarches administratives, l'attente et la violence des refus de droit au séjour occupent une place majeure dans le soin. Retour sur une enquête réalisée auprès des professionnels de santé.
- Un modèle d'expertise ? - Jacques Marblé p. 19-22 Quand des consultations en psychotraumatologie s'ouvrent dans tous les grands centres, quand le mot « psychotrauma » est devenu un terme générique quasiment passé dans le langage courant, il y a quelque chose de paradoxal à se retrouver dans une situation similaire à celle connue dans l'armée il y a une quarantaine d'années : devoir prouver la réalité de la blessure psychique. Alors pourquoi ne pas envisager de transposer le modèle d'expertise pratiqué dans les armées aux étrangers souffrant de troubles psychotraumatiques ?
- À propos des positions publiques de l'Ofii sur les soins dans les pays d'origine - Claire Mestre p. 23-26 Depuis 2017, les médecins de l'Ofii instruisent les demandes de séjour pour soins : les cliniciens et tous ceux qui accompagnent les étrangers malades ont alors vu le taux d'acceptation chuter. Ces rejets concernent particulièrement les maladies mentales ; des cliniciens s'en sont inquiétés. En effet, les avis rendus entrent en contradiction avec l'état clinique des patients soignés et les conditions envisageables pour leur amélioration. Quels sont les arguments brandis par les médecins de l'Ofii et en quoi appellent-ils à une nécessaire discussion ?
Hors-thème
- Résistance à l'expulsion : l'enfermement pour horizon - Marie Laigle p. 27-30 Malgré la pandémie de Covid, les centres de rétention n'ont jamais été fermés et l'exigence d'un test PCR pour franchir les frontières a été perçue comme un obstacle supplémentaire à l'organisation des expulsions par l'administration, a fortiori si la personne s'y oppose. Nouvelle étape de la pénalisation des résistances à l'expulsion, les autorités ont fait du refus de se soumettre au test de dépistage un motif légal d'emprisonnement. En comparution immédiate, la justice banalise le continuum de l'enfermement.
- Résistance à l'expulsion : l'enfermement pour horizon - Marie Laigle p. 27-30
Mémoire des luttes
- 17 octobre 1961 : faire resurgir une mémoire collective - Mogniss H. Abdallah p. 32-35 Le silence entourant la répression inédite des manifestants du 17 octobre 1961 a longtemps fait figure d'énigme ; il convient de la nuancer. Comment s'est forgée et transmise une mémoire collective intergénérationnelle autour de ce crime que l'État se refuse toujours à reconnaître ?
- 17 octobre 1961 : faire resurgir une mémoire collective - Mogniss H. Abdallah p. 32-35
Le focus juridique
- La neutralisation du droit au séjour des personnes atteintes de troubles psychiatriques - Vanina Rochiccioli, Nicolas Klausser p. 36-40