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C'est à la suite des travaux de Keynes que c'est développée la théorie du circuit dans lequel la monnaie circule entre les banques, les entreprises et les ménages. Dans ce circuit le chômage, involontaire, est expliqué par une thésaurisation excessive et/ou un endettement trop important des firmes. Les cinq critiques logiques pouvant être adressées à cette construction théorique invitent toutefois à se tourner vers une autre théorie du circuit, la théorie des circuits instantanés proposés par Bernard Schmitt. Dans celle-ci le chômage involontaire résulte d'une insuffisance du revenu des ménages relativement aux biens (profits) qui leurs sont proposés, indépendamment du comportement des agents économiques.Classification JEL : B22, B59, E24

Dans son ouvrage Des sciences physiques aux sciences morales (1922), Rueff préconise la méthode « scientifique » (empruntée à la science physique) et qui, appliquée à l'économie politique, permettrait de renforcer son caractère rationnel tout en accordant une place particulière à l'observation. Il faut attendre sa théorie du chômage pour en avoir l'illustration la plus significative où, à partir de séries statistiques, Rueff souligne l'existence, depuis 1921, d'un chômage permanent en Angleterre. De ce fait, il met en évidence l'existence d'une relation entre le taux de chômage et le taux de salaire réel, qu'il cherche alors à expliquer afin d'établir les causes et construire la théorie du phénomène.Classification JEL : B22, B23, B41

Schumpeter théorise le capitalisme grâce à un modèle dynamique qui dépasse le modèle statique par l'introduction d'une nouvelle fonction, l'entrepreneur. Ce dernier est le porteur de l'innovation, mais il a besoin d'un fonds de pouvoir d'achat pour réaliser son innovation. Tous trois absents du modèle statique, banquiers, capitalistes et entrepreneurs sont impliqués dans le processus capitaliste. Ainsi, les capitalistes avec le capital et les banquiers avec le crédit remplissent la fonction économique de prêter des moyens de paiements. Cependant, Schumpeter souligne le rôle crucial du banquier dans l'émergence des innovations aux dépens de l'autre agent central du capitalisme, le capitaliste lui-même. En effet, le rôle et la fonction du capitaliste sont minimisés au profit du banquier, à tel point que ce dernier peut remplacer le premier. Schumpeter semble développer le paradoxe d'une théorie du capitalisme sans capitaliste. La relation entre l'entrepreneur et le banquier semble suffire à stimuler l'évolution économique. Le but de cet article est de questionner le triptyque entrepreneur-capitaliste-banquier à travers leurs relations et fonctions respectives dans le modèle schumpétérien. La distinction entre ces différents acteurs et le paradoxe apparent d'un capitalisme sans capitaliste permet de mettre en évidence la définition schumpétérienne du capitalisme, qui place la monnaie en son centre. Ainsi, l'évolution capitaliste est poussée par un ensemble de moyens dont le cœur réside dans le phénomène de la monnaie empruntée et de la création de crédit.Classification JEL : B15, B25, B31, B52

En droit comme en économie, la propriété intellectuelle a toujours été un sujet hautement controversé. En effet, les discussions passées et présentes ne portent pas tant sur le fonctionnement de cette propriété que sur son existence même. Récemment, certaines contributions ont sollicité le cadre théorique des deux principes de justice de John Rawls pour justifier et concevoir les droits de propriété intellectuelle. Cependant, ces contributions arrivent à des conclusions contraires. Notre travail vise à clarifier ce débat de deux façons : d'abord, en introduisant une distinction conceptuelle entre le volet patrimonial et le volet extrapatrimonial de cette propriété, ensuite, en incluant dans l'analyse les résultats récents fournis par la littérature en économie de l'innovation.Classification JEL : A13; K11; O34; O38

Kurz et Salvadori (2001) mentionnent plus de dix économistes ou mathématiciens qui ont aidé Sraffa pendant la longue période de gestation de sa Production of Commodities by Means of Commodities. Beaucoup d'informations sont disponibles sur chacun d'eux, sauf dans le cas d'un certain Carlo Brunner. Mon article veut combler cette lacune. Je décris les antécédents de Brunner, sa connexion à Trieste, ses études à la London School of Economics, le déménagement à Cambridge, l'internement de nombreux Italiens (dont Brunner et Sraffa) en 1940 sur l'île de Man, les nombreuses rencontres entre Brunner et Sraffa à partir de 1941, les lettres de Brunner dans le Financial Times, et ses contacts privilégiés avec Sraffa sur Production of Commodities by Means of Commodities.Classification JEL : B24, B31