Contenu du sommaire : Perspectives démographiques

Revue Futuribles Mir@bel
Numéro no 450, septembre-octobre 2022
Titre du numéro Perspectives démographiques
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  • Des choix collectifs majeurs - Hugues de Jouvenel p. 3-4 accès réservé
  • Les perspectives démographiques de la France : Une révision à la baisse - Alain Parant p. 5-19 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Alors que la campagne électorale de la présidentielle et des législatives, en France, a notamment porté sur l'évolution du système des retraites, avec des controverses concernant l'âge de départ à la retraite, Futuribles lance, dans ce numéro de rentrée, une série consacrée au vieillissement de la population sous ses angles à la fois sociaux, économiques et physiologiques. En ouverture de cette série, Alain Parant fait le point sur les nouvelles perspectives démographiques issues de la révision des projections publiées par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) fin 2021.Courant de janvier 2021 à janvier 2070, ces projections résultent de jeux d'hypothèses sur les trois composantes principales qui conditionnent l'évolution de la population — la fécondité, la mortalité et les migrations — que rappelle ici Alain Parant. Mais, intégrant les tendances les plus récentes (déclin continu de la fécondité, tassement des gains de durée de vie moyenne), ces hypothèses s'avèrent beaucoup moins optimistes que lors des exercices de projection précédents. Ainsi, pour la fécondité, la plage de variation nouvellement anticipée se révèle très proche de celle imaginée en 1995 lorsque l'indicateur conjoncturel de fécondité enregistrait un de ses plus bas niveaux depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. En conséquence, la croissance démographique à venir pourrait ralentir substantiellement en France et le vieillissement s'en trouver renforcé ; et dans un tel contexte, les équilibres socio-économiques pourraient grandement dépendre de la politique adoptée en matière migratoire. S.D.
    While the electoral campaign for the French presidency and parliament focused particularly on changes to the pensions system, with controversies around the retirement age, in this September-October number Futuribles is launching a series on the ageing of the population from the social, economic and physiological angles. As an opener, Alain Parant provides an update on the new demographic prospects that emerge from the revision of the projections published by the national statistical institute INSEE in late 2021.Running from January 2021 to January 2070, these projections are based on sets of hypotheses regarding the three main components that shape the evolution of the population—fertility, mortality and migration—and Alain Parant reminds us of these here. However, incorporating the most recent trends (continuing decline in fertility, a downturn in advances in average life-expectancy), those hypotheses turn out to be much less optimistic than in previous projection exercises. With regard to fertility, for example, the newly anticipated range of variation turns out to be very close to 1995 assumptions, when the fertility rate was at one of its lowest levels since the end of the Second World War. As a consequence, future demographic growth may slow substantially in France and the population may grow more aged. In such a context, socio-economic equilibria could depend greatly on what migration policies are adopted.
  • L'évolution de l'espérance de vie dans les pays occidentaux - Magali Barbieri p. 21-35 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le cadre de la nouvelle série lancée dans ce numéro de septembre-octobre, consacrée au vieillissement de la population sous ses angles à la fois sociaux, économiques et physiologiques, Magali Barbieri fait ici le point sur l'évolution de l'espérance de vie sur longue période, en France et, plus largement, dans les pays occidentaux. Elle montre ainsi comment cette espérance de vie a évolué depuis le XIXe siècle et quels ont été les principaux moteurs de ces évolutions : lutte contre les maladies infectieuses, développement puis recul des maladies cardio-vasculaires, cancers, facteurs comportementaux (tabagisme, accidents, suicides…), etc. Magali Barbieri rappelle aussi l'importante transformation de la structure par âge de la mortalité (avec le recul à un niveau quasi plancher de la mortalité infantile) et propose un coup de projecteur sur certains cas particuliers (États-Unis, Covid-19). Enfin, elle donne quelques perspectives d'évolution future de l'espérance de vie, qui reste liée aux comportements humains (addictions, obésité…) et qui pourrait plafonner aux grands âges en raison du développement des maladies neurodégénératives, mais aussi du changement climatique (canicules plus fréquentes précipitant les décès chez les personnes âgées). S.D.
    As part of the new series on population ageing in its social, economic and physiological aspects launched in this September-October issue, Magali Barbieri takes stock of how life expectancy figures have changed over a long period in France and, more broadly, in Western countries. She shows, for example, how life expectancy has evolved since the 19th century and what have been the principal drivers of change: the combatting of infectious diseases, a growth—followed by a fall—in cardio-vascular disease, cancers, behavioural factors (tobacco, accidents, suicide etc.). Barbieri reminds us also of the significant transformation in the mortality age structure (with infant mortality having virtually bottomed out) and shines a light on a number of special cases (USA, Covid-19). Lastly, she offers some perspectives on the future development of life expectancy, which remains linked to human behaviour (addiction, obesity etc.) and might run up against an upper age ceiling on account of the development of neuro-degenerative diseases and, also, climate change (with frequent heatwaves precipitating deaths among the elderly).
  • Peut-on soigner le vieillissement ? - Jean-Pierre Henry p. 37-56 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Ce numéro de septembre-octobre marque le lancement d'une nouvelle série consacrée au vieillissement de la population, sous ses angles à la fois sociaux, économiques et physiologiques. Dans cet article, c'est à l'aspect physiologique du vieillissement que s'intéresse Jean-Pierre Henry, posant la question qui préoccupe les hommes depuis la nuit des temps : peut-on soigner le vieillissement ? Car si les humains vivent de plus en plus vieux au fil du temps, on semble avoir atteint un plateau et, qui plus est, cet allongement de l'espérance de vie n'est pas toujours synonyme de vie en bonne santé : l'avancée en âge s'accompagne souvent de pathologies plus ou moins lourdes, en grande partie liées au vieillissement cellulaire.Or, comme le montre Jean-Pierre Henry dans cet article, les scientifiques ont beaucoup avancé dans leur connaissance et leur compréhension des processus de vieillissement, et sans prétendre conduire les hommes et les femmes vers l'immortalité, ils ont ouvert la voie à de possibles mécanismes de rajeunissement cellulaire, lui-même en mesure de réduire les risques de pathologies liées à la vieillesse. Cet article propose un état des lieux des avancées de la recherche sur le vieillissement cellulaire, en particulier l'épigénétique, et montre les perspectives qui en découlent (mais aussi les limites qui subsistent) pour freiner voire soigner le vieillissement. S.D.
    This September-October issue sees the launch of a new series of articles on population ageing in its social, economic and physiological aspects. In this piece, Jean-Pierre Henry looks at the physiological dimension, asking the question that has preoccupied humanity since the dawn of time: is there a cure for ageing? Though humans have over time lived to an ever greater age, the fact is that we seem to have reached a plateau and, moreover, this increased life expectancy doesn't always equate to a life lived in good health. Advancing age is often accompanied by pathologies of various levels of seriousness, largely linked to cell ageing.Yet, as Jean-Pierre Henry shows here, scientists have made great advances in their knowledge and understanding of ageing processes and, without claiming to be ushering men and women towards immortality, they have opened up a path to possible mechanisms for cell rejuvenation, which is itself capable of reducing the risks of age-related pathologies. This article proposes an update on the advances in the research on cell ageing, particularly epigenetics, and indicates the ensuing prospects for (but also the remaining limits on) slowing or even curing the ageing process.
  • Le désir d'écologie, impensé de la transition - Jean Haëntjens p. 57-71 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Les questions écologiques font régulièrement la une de l'actualité, les rapports se multiplient pour alerter sur le franchissement de limites planétaires, les catastrophes climatiques en tous genres s'accumulent partout dans le monde : tous les éléments sont réunis pour une prise de conscience des enjeux et de l'urgence à agir. Pourtant, même si l'Europe est leader dans les ambitions affichées en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre, l'écologie politique n'est pas parvenue à s'imposer, en France, comme réelle alternative aux autres courants politiques.Les dernières élections l'ont confirmé : le sujet écologique est jugé prioritaire par les citoyens, mais il est délaissé dans les urnes et ne fait toujours pas figure de projet alternatif. Jean Haëntjens s'interroge sur les spécificités de ce « désir d'écologie » : ce qui les explique, ce qui pourrait aider à inverser la tendance pour qu'enfin l'écologie soit prise en main par les politiques au sens large — les partis, les décideurs, les institutions… Il rappelle le décalage entre les préoccupations des citoyens en matière d'environnement, d'aspiration au vivre mieux, et leur incarnation très lacunaire dans les horizons politiques. Étonnamment, l'écologie ne s'incarne pas comme projet politique national, alors qu'elle peut y parvenir à l'échelle locale. Comme le souligne Jean Haëntjens, c'est bien souvent à ce niveau local que le désir d'écologie peut s'enraciner : par une mobilisation progressive, pas à pas, fondée sur les préoccupations les plus concrètes des citoyens (exemple de Copenhague). Le désir d'écologie est bien présent en France, mais pour l'heure, il reste orphelin ; le défi des années à venir est de donner à voir comment il peut investir le quotidien, de manière concrète, innovante et motivante, de sorte qu'il puisse être effectivement partagé par le plus grand nombre. S.D.
    Ecological questions regularly make headlines. An ever-growing number of reports have alerted us to planetary limits being exceeded. Climate catastrophes of all kinds are accumulating throughout the world. All the elements are present for us to be aware of these issues and the urgent need to act. Yet, though Europe leads the way in its declared ambitions to reduce greenhouse gas emissions, political ecology has not succeeded in breaking through in France as a real alternative to the other political tendencies.As the last elections confirmed, ecology is regarded as a priority subject by citizens, but is neglected at the polls and does not always figure as an alternative project. Jean Haëntjens examines the specificities of this ‘desire for ecology': he ponders what explains them and what could help to reverse the trend, so that ecology is, at last, taken up by politicians in the broad sense (parties, decision-makers, institutions etc.). He reminds us of the gap between citizens' concern with the environment, with their aspirations to lead a better life, and the very incomplete embodiment of these elements in the political landscape. Astonishingly, ecology finds no incarnation as a national political project in France, though it may exist as a local one. As Jean Haëntjens highlights, it is very often at this local level that the desire for ecology can take root: by a gradual, step-by-step mobilization, based on citizens' most concrete concerns (Copenhagen is an example). The desire for ecology is definitely present in France, but for the moment it remains cast adrift: the challenge of the coming years is to show how it can move into daily life in a concrete, innovative and motivating way, so that it can actually be shared by the many.
  • Les mouvements de résistance à la surveillance numérique - Marie Ségur p. 73-85 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Deux ans après le début de la crise sanitaire et le déploiement de mesures particulièrement strictes à l'égard des libertés, Futuribles a lancé une série autour de la problématique des libertés versus demande de protection, de surveillance de la population. Ouverte dans la revue précédente (449), cette série se poursuit dans ce numéro de rentrée, avec cet article de Marie Ségur consacré aux mouvements de résistance à la surveillance numérique. Car les évolutions très rapides des technologies de l'information ces dernières décennies, porteuses de nouvelles fonctionnalités et de nombreuses opportunités pour les utilisateurs, ont aussi pour corollaire la diffusion de quantités de données et informations, peu ou pas sécurisées, susceptibles d'être captées et exploitées par toute sorte d'acteurs, privés comme publics. Consciemment ou non, les utilisateurs de ces technologies diffusent un grand nombre de données personnelles permettant à des tiers de mieux les connaître, de les démarcher, de les surveiller…Dans ce contexte, dès le début de l'informatisation et de l'Internet, des mouvements se sont élevés contre les risques que cela pouvait induire à l'égard de la vie privée et contre les pratiques de contrôle que ces technologies portaient en germe. Marie Ségur montre comment ont émergé ces mouvements de résistance à la surveillance numérique ; elle présente les principaux collectifs qui les composent, leurs principes et méthodes d'action. Elle précise aussi les évolutions récentes, les limites et les perspectives qui pourraient se dessiner, notamment par le biais de la réglementation ou d'actions judiciaires. S.D.
    Two years after the beginning of the pandemic and the implementation of particularly severe measures restricting liberty, Futuribles launched a series around the issue of freedom versus the call for the protection and surveillance of the population. Begun in the previous issue (no. 449), this series continues in this September-October number, with this article by Marie Ségur on movements of resistance to digital surveillance. The fact is that very rapid developments in IT over recent decades, which have given us new functionalities and provided users with many opportunities, have also brought with them a dissemination of large quantities of data and information that are poorly secured or not secured at all and may be captured and exploited by all kinds of—private and public—actors. Whether consciously or not, the users of these technologies give out a large quantity of personal data that enables third parties to know more about them, canvass them, spy on them etc.In response, since the earliest days of computers and the Internet, movements have arisen to protest against the risks this could produce in terms of privacy and the potential forms of control inherent in these technologies. Marie Ségur shows how these resistance movements have emerged; she presents the main collectives involved in them, their principles and modes of action. She also describes recent developments and the restrictions and perspectives that might be coming down the line, particularly in terms of regulation or legal action.
  • Soutenabilités : futur des politiques, politiques du futur - Johanna Barasz, Hélène Garner p. 87-99 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    La planification retrouverait-elle quelques lettres de noblesse en France, comme semble l'indiquer l'annonce, en mai 2022, de la création d'un secrétariat général à la Planification écologique placé auprès de la Première ministre — plus prometteuse, espérons-le, que le Haut-Commissariat au Plan mis en place en septembre 2020. Si pour l'heure, rien de très concret n'est sorti de ces nouvelles instances institutionnelles, le seul fait que le long terme soit officiellement de retour au cœur des institutions françaises constitue une bonne nouvelle. Reste à savoir comment sera envisagé et déployé cet effort de planification. Et sur ce sujet, les travaux lancés par France Stratégie depuis deux ans, ayant abouti à la parution du rapport intitulé Soutenabilités ! Orchestrer et planifier l'action publique, constituent une base solide.Johanna Barasz et Hélène Garner, qui ont coordonné ce rapport, en présentent ici les principaux enseignements, avec en ligne de mire ce fameux long terme et la nécessité, compte tenu notamment du contexte climatique, environnemental et social, d'instaurer un nouveau référentiel pour inscrire le futur dans les décisions et l'action publiques. Prendre en compte l'avenir, faire en sorte de respecter les différentes « soutenabilités » qu'imposent les transitions écologique, démographique, technologique…, tout en s'inscrivant dans des démarches démocratiques, délibératives : tel est le défi à relever. Cet article examine les enjeux que cela soulève et propose différentes recommandations pour que l'action publique puisse y répondre durablement. S.D.
    Might economic planning be coming back into favour in France, as the announcement in May 2022 of the creation of a General Secretariat for Ecological Planning within the office of the Prime Minister seems to indicate—a development more promising, we may hope, than the creation of the High Commission for the Plan in September 2020? If nothing very concrete has as yet come of these new institutional bodies, the mere fact that long-term thinking has officially regained a central place in French institutions is good news. It remains to be seen how this effort at planning will be conceived and implemented. On this question, the studies undertaken by France Stratégie over the last two years, which culminated in the report entitled “Sustainabilities! Orchestrating and Planning Public Action”, provide a solid base.Johanna Barasz and Hélène Garner, who coordinated that report, outline the main lessons from it here, keeping the much-vaunted ‘long-term perspective' front and centre, alongside (with a particular concern for the climate, environmental and social context) the need to introduce a new frame of reference, in which the future has pride of place in public decision-making and action. Taking the future into account and respecting the various ‘sustainabilities' that the ecological, demographic, technological transitions etc. require, while remaining within a framework of democratic, deliberative procedure—such is the challenge to be faced. This article examines the issues raised, and proposes various recommendations whereby public action can find a sustainable response to them.
  • Repères

    • La stratégie énergétique de l'Union européenne - Antoine Le Bec p. 100-106 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      L'Union européenne affiche, depuis plusieurs années, de grandes ambitions sur le plan environnemental (Pacte vert en 2019, « paquet climat » en 2021), notamment celle d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, avec un objectif intermédiaire de baisse de ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % d'ici 2030. Mais la guerre lancée par la Russie en Ukraine et ses conséquences sur le plan énergétique ont modifié la donne. Ce « Repères » propose un point sur la stratégie énergétique de l'Union européenne (REPowerEU), telle qu'elle se dessine dans ce nouveau contexte. S.D.
      For several years now, the EU has made ambitious noises on the environmental front (with its ‘Green Deal' in 2019 and ‘Climate Package' in 2021), particularly the goal of reaching carbon neutrality by 2050, with an intermediate objective of a 55% reduction of its greenhouse gas emissions by 2030. However, Russia's war in Ukraine and its impact in the field of energy have changed the terms of debate. This ‘Signposts' article offers an update on the EU's energy strategy (REPowerEU), as it is emerging in this new context.
  • Chronique européenne

    • Faut-il croire à la résurrection de l'OTAN ? - Jean-François Drevet p. 107-115 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Les 29 et 30 juin dernier, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) a réuni, à Madrid, les chefs d'État et de gouvernement des pays membres et de ses principaux partenaires. Au cœur des discussions figurait l'examen des défis de sécurité actuels et à venir, particulièrement importants dans le contexte de la guerre Russie-Ukraine, mais aussi l'adhésion de deux pays européens jusqu'ici neutres, la Finlande et la Suède. Alors que l'OTAN passait pour moribonde depuis quelques années, en particulier lors de la présidence Trump aux États-Unis, les évolutions géopolitiques et stratégiques en cours seraient-elles en train de changer la donne et de redynamiser l'Alliance atlantique ?C'est en partie le cas, comme le montre cette chronique européenne, mais ce regain d'intérêt et de dynamisme de l'OTAN ne doit pas masquer un certain nombre de questions pour l'heure non résolues. Quelle est la réelle capacité de dissuasion de cette alliance ? Élargie à de plus en plus de pays qui ne sont pas tous également pourvus sur le plan militaire, est-elle vraiment en mesure et prête à défendre tous ses membres au moindre incident ? Un tel élargissement ne risque-t-il pas d'aggraver les tensions avec la Russie ? La Turquie (et son régime autoritaire) demeure-t-elle légitime dans une alliance qui prône la défense de la démocratie ? Face à ces multiples questionnements, l'Union européenne n'aurait-elle pas intérêt à renforcer substantiellement sa propre politique de défense et de sécurité ? S.D.
      On 29-30 June 2022, the North Atlantic Treaty Organization (NATO) brought together the heads of state and government of its member nations and key partners in Madrid. At the heart of the discussions was the examination of current and future security challenges, which are particularly sizeable in the context of the Russia-Ukraine war, and also the accession of two European countries that have previously remained neutral, Finland and Sweden. NATO has widely been seen as moribund in recent years, particularly during the Trump presidency in the USA, but might present geopolitical and strategic developments be changing all that and lending the Atlantic alliance renewed dynamism?This is partly the case, as this European Chronicle shows, but this renewed interest in—and dynamism of—NATO should not be allowed to obscure a number of questions that are as yet unresolved. What is the alliance's real deterrent capacity? Enlarged to more and more countries, not all of them equally well equipped militarily, is it really able—and prepared—to defend all its members over the slightest incident? Doesn't an enlargement of this kind run the risk of exacerbating tensions with Russia? Does Turkey (with its authoritarian regime) remain a legitimate player in an alliance that advocates the defence of democracy? With all these questions surrounding it, wouldn't the European Union be better off substantially strengthening its own defence and security policy?
  • Actualités prospectives

  • Lu, vu, entendu