Contenu du sommaire : La crise des alliances
Revue | Revue Défense Nationale |
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Numéro | Hors-série no 2, 2022 |
Titre du numéro | La crise des alliances |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La crise des alliances - Olivier Forcade p. 5-6
- Les alliances à l'épreuve de la multipolarité - Boris Delagenière, Boris Delagenière p. 7-13
L'avenir des systèmes d'alliances face au triangle États-Unis – Chine – Russie
- L'avenir du système d'alliances américain face au retour de la compétition stratégique - Adrien Mauger p. 17-25 Les États-Unis se sont longtemps passés d'alliés. La menace du communisme a effacé cette tradition et a lié l'Amérique à une toile sans précédent de partenariats. La guerre froide achevée, les réseaux et organisations nés de cette période se sont retrouvés dépourvus de sens. Le retour de la puissance russe et le défi chinois ont cependant mobilisé l'Amérique, en quête de nouveaux partenaires, dans le Pacifique en particulier. Une difficulté : préserver la confiance de ses alliés. Une inconnue : la capacité du système politique américain à mener une stratégie partenariale de long terme.
- « S'imposer sans combattre » : origines, ambitions et limites de la stratégie partenariale chinoise - Maëlle Bongrand, Simon Roche p. 26-32 À l'heure où la rivalité et les tensions sino-américaines connaissent une intensité nouvelle, la Chine peut compter sur une stratégie partenariale originale et pragmatique. Caractérisés par leur grande malléabilité, les partenariats chinois forment un système réticulaire qui permet à la puissance chinoise de se dérober à un affrontement direct avec les États-Unis tout en servant ses ambitions internationales.
- La politique d'alliance russe à l'épreuve des limites du « multivectorisme » - Karan Vassil p. 33-40 Reflétant le renouvellement des sociabilités interétatiques de la période de l'après-guerre froide et revendiqué par la Russie comme un outil privilégié de sa politique étrangère, le « multivectorisme » renvoie à une variété de formes de coopérations qui se déploie selon une géographie spécifique et des objectifs stratégiques et sécuritaires précis. Les partenariats stratégiques, développés avec les pays d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient sont un instrument privilégié du retour en force de la Russie sur la scène internationale.
- L'avenir du système d'alliances américain face au retour de la compétition stratégique - Adrien Mauger p. 17-25
Quelles stratégies partenariales et d'alliances pour les puissances émergentes ?
- La politique d'alliance de la Turquie : de l'alignement sur l'Occident à la recherche de l'autonomie stratégique - Adrien Sémon p. 43-50 Ayant intégré l'Otan en 1952, la Turquie déploie au sortir de la guerre froide une politique extérieure très alignée sur celle des États-Unis. La modification du paysage stratégique favorise néanmoins l'émergence de clivages politiques poussant la Turquie à adopter un positionnement plus distant vis-à-vis des capitales occidentales, privilégiant ses intérêts nationaux. Son engagement au sein de l'Alliance revêt alors l'aspect d'un marchandage, voire semble remis en question par l'activisme politique tous azimuts déployé par le Président turc ces dernières années et bien souvent à l'encontre des intérêts occidentaux.
- Les relations entre Israël et l'Iran : un partenariat officieux dans un contexte d'hostilité affichée - Quentin Lenormand p. 51-59 L'Iran et Israël n'ont jamais entretenu de relations officielles, mais ont développé de nombreux partenariats officieux dans des domaines aussi variés que ceux du renseignement, de l'énergie et de la recherche civile et militaire, et ce malgré des discours officiels hostiles, voire ouvertement belliqueux. Ces relations illustrent la place primordiale qu'occupent les intérêts objectifs des États dans la formation de partenariats internationaux, bien devant les considérations morales ou les déclarations publiques.
- L'Inde et les systèmes de sécurité collective dans la zone indo-pacifique - Kamyar Assari p. 60-68 L'Inde privilégie le fait de rejoindre des coalitions informelles et souples, qui lui permettent d'approfondir son partenariat avec les puissances occidentales, sans l'empêcher d'approfondir sa vocation eurasienne. Pour autant, les enseignements tirés des crises internationales récentes, comme celle issue du retrait américain d'Afghanistan, ont montré que l'Inde et ses partenaires ne partagent pas encore de vision stratégique commune qui permettrait la constitution d'une alliance dans l'espace indo-pacifique.
- La politique d'alliance de la Turquie : de l'alignement sur l'Occident à la recherche de l'autonomie stratégique - Adrien Sémon p. 43-50
La France : quelles alliances et stratégies pour une puissance d'équilibre ?
- Quelle est la portée de l'alliance militaire européenne ? - François Gaüzère-Mazauric, Margaux Sciandra p. 71-79 L'approche fonctionnaliste des alliances entre États européens fait de l'Europe de la défense un porte-étendard pour faciliter l'intégration européenne. Cette approche ne saurait fonder une véritable puissance européenne. L'autre approche, réaliste, prend acte de la profondeur de l'alliance entre les pays européens, sans tenter de rapprocher leurs appareils de défense dans des organes de type fédéral. Ne pouvant réaliser l'Europe de la défense par les institutions, ses tenants ont tenté de la bâtir par l'industrie, devenue le champ par excellence de la défense européenne. L'industrie européenne de défense pâtit toutefois de nombreuses divergences stratégiques.
- À la recherche de l'autonomie perdue : l'Europe et les réalités de la relation transatlantique - Baptistine Airiau, Boris Delagenière p. 80-87 Le recentrage des États-Unis sur la compétition stratégique avec la Chine et la Russie ne paraît pas offrir à ce jour de réelles opportunités en faveur d'un rééquilibrage de la relation transatlantique. La surdétermination de la vision stratégique et des intérêts de puissance des États-Unis en Europe rend en effet largement illusoire l'autonomisation de la politique de défense et de sécurité européenne. Dans ces conditions, la « tutelle bienveillante » exercée par Washington cantonne l'Europe dans un rôle d'allié secondaire, sinon docile, en la maintenant exclue de la définition du nouvel ordre multipolaire qui vient.
- S'allier pour durer : nouvel axiome de la stratégie française au Sahel - Ilan Garcia p. 88-95 Au Sahel, Paris maintient une présence qui s'inscrit dans l'épaisseur historique de la zone, qui se base sur une nouvelle approche mêlant diplomatie, défense et développement. Ces trois outils ne suffisent cependant pas à faire oublier les stigmates de la Françafrique, aujourd'hui instrumentalisés par des régimes à la légitimité fragile et des puissances étrangères dans un contexte de lutte informationnelle. Tout en cherchant à renouveler son offre stratégique, la logique partenariale constitue désormais le paradigme dominant de la présence française au Sahel.
- Quelle est la portée de l'alliance militaire européenne ? - François Gaüzère-Mazauric, Margaux Sciandra p. 71-79
Conclusion
- Des guerres irrégulières aux « partenariats irréguliers » - François Gaüzère-Mazauric p. 99-104