Contenu du sommaire : Pouvoir local et classes populaires en milieu rural

Revue Politix Mir@bel
Numéro vol. 35, no 137, 2022
Titre du numéro Pouvoir local et classes populaires en milieu rural
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  • Éditorial - p. 3-5 accès réservé
  • Dossier : Pouvoir local et classes populaires en milieu rural

    • Penser la production des distances au politique. Une entrée par l'analyse des relations entre le pouvoir local et les classes populaires en milieu rural - Ivan Bruneau, Maeva Durand, Julian Mischi p. 9-25 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Si les espaces périphériques au sein du champ politique sont investis par des acteurs plus faiblement dotés et dont la spécialisation est moindre, il n'en reste pas moins que les logiques d'exclusion politique œuvrent aussi au sein des espaces ruraux. Elles y prennent cependant des formes singulières que les contributions dans ce dossier cherchent à explorer en analysant les relations entre le pouvoir local et les classes populaires dans des contextes où, à la différence des grandes villes, élus et habitants sont plus fréquemment pris dans des logiques d'interconnaissance et où les rapports de domination prennent régulièrement des formes personnalisées. Aborder la question de la domination politique qui s'exerce sur les classes populaires dans les villages et petites villes implique de se demander si cette marginalisation constitue un enjeu sur la scène locale et conduit à expliquer ce qui la rend possible. Au-delà de la seule observation de la relégation politique des classes populaires, la perspective adoptée vise à objectiver ses mécanismes tant du côté des groupes dominés que des dépositaires d'une autorité locale. Cette introduction revient plus largement sur l'intérêt de penser la production localisée des distances au politique en fonction des caractéristiques des configurations où elle prend forme.
      Although the peripheral spaces of the political field are often invested in by actors with lower social positions and lesser political professionalization, there are nonetheless logics of political exclusion at work in rural areas. They take distinctive forms, however, and the contributions to this special issue explore them by analyzing relations between local power and the working classes in settings where, unlike major cities, elected officials and residents are usually caught up in logics of mutual acquaintanceship, and where relations of domination regularly take personalized forms. Exploring the political domination exercised over the working classes in villages and towns involves wondering if this marginalization is an issue on the local scene, and seeking to explain what makes it possible. Beyond simply observing the political relegation of the working classes, our approach aims to objectivize its mechanisms, on the side of the dominated groups as well as on the side of those vested with local authority. This introduction provides a broader discussion of the utility of thinking about the localized production of political distance according to the characteristics of the configurations where it takes shape.
    • « Les patrons pensent pour nous ». Les notabilités rurales et l'exclusion politique des ouvriers - Julian Mischi p. 27-54 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La marginalisation des ouvriers dans le jeu politique local n'opère pas seulement dans les grandes villes mais aussi dans les territoires ruraux, elle y prend cependant des formes singulières liées à une moindre distance spatiale et sociale entre les classes. Cet article analyse les mécanismes d'exclusion des ouvriers du pouvoir municipal d'un bourg industriel à travers une étude systématique des scrutins municipaux de 1945 à 2020 permettant d'objectiver et de contextualiser les logiques sociales du recrutement du personnel politique local. Les stratégies de reproduction et de distinction de la bourgeoisie locale passent par la scène municipale, lieu de transposition d'un capital entrepreneurial en capital politique. L'analyse porte d'abord sur les candidats ouvriers et leurs difficultés à investir l'espace politique communal, puis sur les logiques de concentration du pouvoir municipal entre les mains d'une élite sociale et, enfin, sur la manière dont les entrepreneurs économiques assurent leur autorité politique. L'exclusion politique des classes populaires n'est pas simplement le produit de mécanismes internes, elle provient aussi de l'action des élites sociales, et notamment du déploiement de rapports de dépendance personnalisés de la part d'industriels et d'élus.
      The laborers' marginalization in local politics occurs in the country as well as in major cities, but it takes singular forms in rural areas due to greater social and spatial proximity between classes. This article analyzes the mechanisms excluding workers from municipal power in an industrial town using a systematic study of municipal elections from 1945 to 2020, which makes it possible to objectify and contextualize the social logics governing the recruitment of local political figures. The local bourgeoisie's strategies of reproduction and distinction operate through the municipal scene, where entrepreneurial capital is transposed into political capital. Analysis starts with the candidates who are laborers and their difficulties in breaking in to the town political space, then explores the logics behind the concentration of municipal power in the hands of a social elite, and concludes with how economic entrepreneurs secure their political authority. The political exclusion of the working classes is not simply the outcome of internal processes; it also comes from the actions of social elites, notably the display of personalized relationships of dependency by major business owners and elected officials.
    • Une fête à soi. Migrations résidentielles, luttes de pouvoir et recomposition des sociabilités politiques dans un bourg périurbain - Quentin Schnapper p. 55-78 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      À partir de l'ethnographie d'un conflit autour d'une ancienne foire agricole d'un bourg de l'Ouest de la France, cet article met en évidence un processus d'appropriation des territoires périurbains par des professions intermédiaires et des cadres supérieurs proches du secteur public qui repose sur l'encadrement de leurs sociabilités festives, en relation avec la conquête du pouvoir municipal. En restituant les trajectoires résidentielles et militantes des responsables du comité ayant contesté les positions de pouvoir des agriculteurs, il interroge le grand récit de l'éviction des « ruraux autochtones » par les « nouvelles couches moyennes urbaines » dans le périurbain. Ces luttes de pouvoir opposent d'abord des fronts d'alliances entre groupes sociaux et des réseaux politiques différenciés composés de personnes aux appartenances locales plurielles (sédentarité, migrations de retour, primo-installation). Cette configuration résulte de la recomposition des sociabilités politiques dans le bourg en cours depuis le début des années 1970.
      Drawing on an ethnographic analysis of a conflict over an agricultural fair in a French town, this article presents a process of appropriation of suburban areas by mid- and upper-level employees in or close to the public sector. This appropriation is rooted in the organization of local festive sociability, closely tied to their gaining control of the town council. Reconstructing the residential and political trajectories of fair committee leaders who challenged the power of the farmers who historically dominated the event calls into question the ordinary interpretation of “rural locals” being driven out of urban outskirts by “new middle-class urbanites”. These power struggles are a confrontation of alliances between social groups and distinct political networks composed of people with diverse local ties (locals who have never left, return migration, new arrivals). This configuration is the product of the ongoing transformation of political sociability in the town that began in the early 1970s.
    • « Tout le monde parlait des familles qui dirigent ». Pouvoir politique local et systèmes de domination dans les régions rurales des États-Unis : Entretien avec Cynthia M. Duncan - Ivan Bruneau, Juliette Rogers p. 79-95 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Dans cet entretien, Cynthia M. Duncan revient sur son ouvrage Worlds Apart, un ouvrage majeur qui est le produit d'une longue enquête qualitative menée dans trois comtés ruraux situés dans différentes régions des États-Unis, les montagnes des Appalaches, le Delta du Mississippi et le nord de la Nouvelle-Angleterre. Si cette recherche était initialement motivée par la nécessité d'attirer l'attention sur la pauvreté rurale, l'analyse donne surtout à voir les ressorts des systèmes de domination qui produisent ces inégalités sociales. Or, loin d'être uniquement exogènes, les mécanismes à l'œuvre sont indissociables des caractéristiques des espaces sociaux locaux, et notamment du degré d'imbrication, plus ou moins fort, entre domination économique et domination politique. Au-delà, cet entretien est l'occasion d'évoquer la diversité des situations observables au sein des mondes ruraux états-uniens et de mettre l'accent sur quelques processus sociaux et politiques contribuant à cette hétérogénéité.
      In this interview, Cynthia M. Duncan discusses her book Worlds Apart, a major work resulting from lengthy qualitative research in three rural counties in three different regions of the United States: the Appalachian mountains, the Mississippi Delta, and northern New England. While this research was initially motivated by a need to draw attention to rural poverty, her analysis reveals the foundations of systems of domination producing such social inequalities. Far from being only exogenous, these systems are indissociable from the characteristics of local social spaces, especially the greater or lesser degree to which economic and political domination are intertwined in each place. The interview also provided an opportunity to review the diversity of situations observed in rural parts of the United States, and highlight some of the social and political processes that contribute to this heterogeneity.
    • Le Town meeting et la « double absence » des classes populaires. Investissements du gouvernement municipal et hiérarchisations des engagements dans une petite ville du Vermont - Ivan Bruneau p. 97-124 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'appuie sur une enquête ethnographique menée à Miltonville, une petite ville du Vermont (aux États-Unis), dont le gouvernement local repose en partie sur l'existence d'un Town meeting, comme dans de nombreux villages de Nouvelle-Angleterre. Cependant, à Miltonville, l'assemblée est composée de 135 membres élus et ce Town meeting dit « représentatif » est en fait marqué par l'absence des classes populaires. De façon plus surprenante pour une ville de gauche comme Miltonville, leur invisibilisation n'est que très rarement mentionnée dans les discussions relatives au système de gouvernement municipal. C'est à cette énigme qu'est consacré l'article : comment expliquer cette « double absence » des classes populaires ? Après avoir mis au jour les principales caractéristiques sociales des membres de l'assemblée, l'analyse s'attache à restituer les processus de légitimation et les modes d'investissement de l'institution Town meeting, qui tendent de fait à reléguer l'objectif de représentation des différentes classes sociales. Cependant, comprendre la non-constitution de cette exclusion des classes populaires en problème public implique aussi de déplacer le regard vers d'autres composantes de l'espace politique local, afin d'inscrire la scène municipale dans une analyse relationnelle des engagements progressistes.
      This article is based on ethnographic research in Miltonville, a mid-sized town in Vermont (USA) where local government is partly rooted in the existence of a Town Meeting, like many other New England towns. In Miltonville, however, this assembly is composed of 135 elected members and called a “Representative Town Meeting,” despite a marked absence of members from the working classes. Even more surprising for a leftist town like Miltonville, their absence is only rarely mentioned in discussions of the municipal government system. This article focuses on this enigma: how to explain this double absence of the working classes? After presenting the main social traits of Town Meeting representatives, the article reconstructs the processes of legitimation and modes of investment in the institution of the Town Meeting, which tend to relegate representation of different social classes to the background. To understand how this exclusion of working-class people has not been made into a public problem, the article argues that the municipal scene must be integrated into other aspects of the local political space in order to make a full relational analysis of progressive engagement.
    • L'espace de la distance au politique. La fabrique territoriale des rapports à l'État en milieu rural - Clara Deville p. 125-155 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Les liens entre la fracture territoriale et les attitudes de distance aux pratiques politiques légitimes sont régulièrement faits sur les scènes politiques et médiatiques. Cet article propose de revisiter ces analyses afin d'expliquer ce qui, dans les inégalités territoriales, nourrit la distance au politique au sein des fractions les plus basses des classes populaires. Les matériaux exploités reposent sur une ethnographie des parcours d'accès au Revenu de solidarité active (RSA) en milieu rural. Ces parcours constituent des temps de socialisation au fonctionnement du pouvoir bureaucratique et de formation des positions politiques. Vecteurs d'indices sur la façon dont « ils nous gouvernent », les difficultés rencontrées pour faire valoir son droit participent à l'identification des coupables du malheur des pauvres. Ces difficultés sont liées aux capacités, socialement différenciées, d'entrer en relation avec les institutions de l'État social, qui, suite à des réformes de rationalisation, se situent de plus en plus loin des espaces quotidiens. Cet éloignement génère non seulement des distances spatiales, mais également des distances sociales et symboliques, qui font « grossir » la ville et rétrécir les espaces vécus. Ces mécanismes mettent en évidence le rôle des variables territoriales dans la constitution des distances au politique, qui prennent des formes différenciées sur les scènes locales et nationales.
      In the media and on the political scene, connections are regularly made between territorial divisions and distant attitudes toward legitimate political practices. This article revisits these analyses in order to explain how territorial inequalities fuel the disconnection of the lowest fractions of the working classes from politics. It is based on findings from an ethnographic study of pathways to obtaining the Revenu de Solidarité Active (a form of welfare) in rural areas. These pathways are a period of socialization in how bureaucratic power works and a time when political positions are formed. A body of indicators concerning how “they govern us” and the difficulties they face in getting their rights recognized contribute to the identification of who is to blame for the misery of the poor. These difficulties are related to socially differentiated abilities to enter into relations with institutions of the welfare state, which are located increasingly far from everyday places since a wave of rationalizing reforms. This move away not only creates spatial distance, but also social and symbolic distances that inflate the city and shrink the spaces where people live their daily lives. These mechanisms demonstrate the role of territorial variables in the constitution of a distance from politics that is expressed differently on the national and local scales.
    • Les relais secondaires de la « diversité ». Aspirations et assignations d'une élue descendante d'immigrés portugais - Alexandre Barbet p. 157-182 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      En analysant l'élection, en 2020, et la nomination comme adjointe au maire d'une femme profane en politique d'origine populaire et descendante d'immigrés portugais, cet article propose de réinscrire l'ouverture et le renouvellement du jeu politique d'une petite ville rurale dans l'histoire migratoire locale. Les manières qu'ont ces « petits élu·es » d'occuper « les lisières » de la politique locale doivent en effet être rapportées à celles d'autres acteurs secondaires également appelés à mobiliser un électorat « divers ». Les ressorts sociaux de la valorisation des « origines » sont par ailleurs politiquement différenciés, ajustés tout autant à l'orientation politique d'une liste qu'à sa composition sociale. L'article présente une voie d'accès à l'éligibilité sur une liste de droite au travers d'une ascension par le petit commerce. Mais les contradictions qu'induit ce rôle délicat d'intermédiaire ainsi qu'une sortie prématurée de la scène politique rappellent toute la fragilité d'une promotion sans notabilisation et la précarité des seules ressources du genre et de la « diversité ».
      This article contextualizes the opening and renewal of the political scene of a small rural city within the history of local migration, through analysis of the election of a working-class political novice of Portuguese descent to municipal government in 2020. Indeed, the ways in which such “minor” officials are engaged in the margins of local politics must be associated with the engagements of other secondary actors who are also called upon to mobilize “diverse” voters. Furthermore, political differences determine how a foreign background is put to use, adjusted to the political orientation of the list as well as its social composition. This article presents a path to eligibility as a candidate on a right-leaning list due to ascension via small business. The contradictions induced by this delicate role of intermediary and her premature departure from the political scene are nonetheless reminders of just how fragile promotion without notability is, and how insecure gender and “diversity” are as resources.
    • « Appel à toutes les bonnes volontés pour organiser l'accueil ». Relocalisation de la question migratoire et nouvelles mobilisations en milieu rural - Morane Chavanon p. 183-207 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'appuie sur une recherche postdoctorale sur l'accueil des exilé·es dans les territoires ruraux, dans un contexte de réforme des politiques d'asile, principalement axée sur la répartition spatiale des flux migratoires. L'enquête consiste en une démarche ethnographique menée auprès des collectifs et associations intervenant auprès des personnes déboutées de leur demande d'asile dans le bassin de la petite ville d'Orlay. Étudiant l'émergence locale de la préoccupation migratoire, cet article met en lumière les jeux d'échelles favorisant le développement de nouvelles causes et de nouvelles mobilisations dans les territoires ruraux. Il analyse les réactions variées du pouvoir politique local face à l'arrivée de ces nouvelles figures de pauvreté, permettant de saisir des logiques croisées de politisation et de dépolitisation. L'article insiste sur la façon dont le soutien aux exilé·es sans papiers participe à reconfigurer le champ de l'assistance en milieu rural. Si l'hébergement apparaît comme une priorité, l'accueil de personnes précarisées par l'épreuve de la migration et leur irrégularisation sur le territoire se décline sur le temps long et redéfinit les rapports entre les réseaux de solidarité et le pouvoir politique local.
      This article is based on a post-doctoral study of refugee settlement in rural areas, in the context of refugee policy reforms particularly focused on the spatial redistribution of migratory flows. The study consisted of ethnographic research among non-profit organizations and less formal groups in and around the town of Orlay that help people whose applications for refugee status were refused. Studying the local emergence of concern with migration, this article presents the interplay of scales that favors the development of new causes and new mobilizations in rural areas. It analyzes varied reactions of local political powers faced with the arrival of these new figures of poverty, making it possible to grasp the crossed logics of politicization and depoliticization. The article highlights how support for undocumented refugees contributes to the reconfiguration of the field of assistance in rural settings. Although housing seems to be a priority, settling people weakened by the ordeal of migration and being undocumented is a long-term process that re-defines relationships between solidarity networks and local political power.
  • Varia

    • Face au retrait de l'État. La valeur territoriale des ressources politiques dans les mobilisations pour les services publics - Joseph Hivert, Alexis Spire p. 211-233 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      À partir d'une enquête qualitative centrée sur deux mobilisations pour la défense des services publics hospitaliers dans le Grand Est, l'article explore les dynamiques de résistances que déploient les gouverné.es face au retrait de l'État. La spécificité de ces mouvements pour le maintien des services publics de proximité réside dans leur ambivalence à l'égard du politique : ils se construisent autour d'une revendication de « neutralité » qui les tient à distance des organisations politiques (syndicats, partis) mais se situent en même temps dans un registre politique de protestation contre le retrait de l'État social et des services publics. La « neutralité » politique dont ils se réclament, les place en situation de double bind : si elle constitue un argument pour favoriser la participation du plus grand nombre, elle les empêche de peser au-delà d'un territoire très circonscrit. Leurs chances d'obtenir gain de cause dépendent alors fortement des ressources sociales et politiques qu'ils peuvent mobiliser face aux pouvoirs publics et de leur capacité à les adapter à chaque configuration territoriale.
      Based on a qualitative investigation focused on two mobilizations in defense of public hospital services in the East of France, this article explores the dynamics of resistance that governed people deploy when confronted with the withdrawal of the State. The specificity of these movements for local public services lies in their ambivalence towards politics: They are built around a claim of “neutrality” which keeps them at a distance from political organizations (unions, parties) but at the same time they are situated in a political register of protest against the withdrawal of the social state and public services. The political “neutrality” that they claim places them in a double bind: while it is an indispensable argument for encouraging the participation of as many people as possible, it prevents them from having any influence beyond a very limited territory. Their chances of success then depend heavily on social and political resources they can mobilize against public authorities and on their ability to adapt them to each territorial configuration.
  • Note de lecture