Contenu du sommaire : L'eau de là-haut, commun d'ici-bas

Le mode de vie de l'homme moderne, les besoins engendrés par l'industrie et l'agriculture et à présent le dérèglement climatique sont venus bouleverser le cycle de l'eau, dégradant fortement sa qualité et allant même jusqu'à remettre en cause son caractère renouvelable. Les solutions sont connues pour prendre une nouvelle orientation, mais les mettre en pratique suppose de changer de vision : l'eau n'est pas un bien dont nous pouvons user à l'infini pour répondre à nos besoins.

Fortement contestées ces dernières années pour leur gabegie écologique et le fait qu'elles ne profitent qu'à certains agriculteurs, les méga-bassines apparaissent symptomatiques d'une politique de l'irrigation imposée par le lobby de l'agriculture productiviste. Ce texte retrace les étapes du processus politique et législatif qui met au jour le renoncement du gouvernement. Et propose des solutions alternatives en matière d'irrigation.

Loin d'être une simple conséquence du dérèglement climatique, la crise de l'eau témoigne de l'impasse que constitue l'agriculture productiviste. Pour en finir avec ce modèle éculé du xxe siècle, il est urgent d'appliquer les principes de l'agro-écologie. Des alternatives à l'irrigation existent : restaurer la fertilité des sols ou encore utiliser des semences rustiques et locales.

Pour mieux appréhender les bouleversements du cycle de l'eau, nous avons davantage besoin d'une attention à l'eau que d'un apport de connaissances – cette eau dont nous nous servons au quotidien mais dont nous savons si peu de l'origine ou des processus hydrologiques et sociaux. Il s'agit d'adopter une éthique de la réciprocité qui consiste à reconnaître le don qui nous a été fait.

Lyon, 2052. On étouffe. On manque d'eau. Seuls les Bains offrent un havre de fraîcheur. Le narrateur, enseignant aux États-Unis, est revenu à Lyon pour découvrir en compagnie de Lou, son ancienne étudiante, les nouveaux usages de l'eau, des bains publics au Tribunal de l'eau, établi pour prévenir les conflits. Dans ce nouveau récit fictionnel écrit pour DARD/DARD, Hervé Chaygneaud-Dupuy imagine la façon dont nous allons devoir nous adapter à une situation pas si lointaine, celle de la rareté de l'eau. Et inventer une nouvelle ligne de conduite : le partage des eaux !

Utilisée par Emmanuel Macron pour faire illusion auprès des plus faibles, la métaphore du ruissellement s'avère inexacte en matière d'hydraulique et, au final, contre-productive. Mais à forte portée idéologique.

Pourquoi la science, du rapport Meadows à ceux du Giec, prêche-t-elle dans le désert depuis de si longues décennies ? Quel récit pourrait réenchanter la connaissance et convaincre les décideurs de prendre la mesure de l'urgence d'un changement de modèle de société, durable et solidaire ? Lucile Schmid, essayiste, ancienne élue et fondatrice du prix du Roman d'écologie, et Marc-André Selosse, botaniste de renom et vulgarisateur scientifique, ont le profil idoine pour répondre à ces deux interrogations. L'entretien croisé qu'ils nous ont accordé le confirme : ils explorent les différentes voies qui nous permettront de construire de nouveaux récits vers la bifurcation.