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Revue Annales de géographie Mir@bel
Numéro no 748, novembre-décembre 2022
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  • Articles

    • Après la régénération. Retour sur une figure urbaine : les festival marketplaces - Sandra Guinand p. 5-28 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Les projets de régénération ont fait l'objet de nombreuses études. Cependant, peu de travaux se sont jusqu'à présent attachés à analyser ce que les projets de régénération sont devenus plus de quarante ans après leur conception, à porter un regard rétrospectif, à observer sur un temps long leur évolution et l'importance de ces derniers dans le champ du développement urbain. Dans cet article, je m'attelle à cet exercice, à partir de l'exemple du festival marketplace de Baltimore. Je soumets l'hypothèse du festival marketplace comme étant précurseur des programmes de régénération urbaine. L'étude de cet objet sur un temps long est intéressante pour les études urbaines, particulièrement l'urbanisme et la géographie urbaine. En effet, elle permet d'apporter des éléments de compréhension quant à la genèse de ces projets et d'expliquer comment certains d'entre eux sont devenus des figures du développement urbain. Elle montre également comment leur développement a donné lieu à des outils et orientations urbaines encore en place aujourd'hui.
      Regeneration projects have been the subject of numerous studies. However, few works have so far attempted to analyse what regeneration projects have become more than forty years after their conception, to take a retrospective look, to observe their evolution over a long period of time and their importance in the field of urban development. In this article, I attempt this exercise, using the example of the Baltimore festival marketplace. I argue that festival marketplaces are precursors of urban regeneration programmes. The study of this object over a long period of time is interesting for urban studies, particularly urban planning and urban geography. Indeed, it allows us to understand the genesis of these projects and how some of them have become figures of urban development. It also shows how their development gave rise to urban tools and orientations that are still in place today.
    • L'essor des tiny homes villages pour sans-abri à Portland : institutionnalisation ou informalisation des politiques publiques ? - Antonin Margier p. 29-51 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Dans un contexte d'austérité et de crise économique, les pouvoirs publics sont contraints d'adapter leurs propres pratiques, de « bricoler » des dispositifs d'intervention et parfois de s'inspirer de pratiques informelles, déployées en marge des politiques publiques. À travers l'analyse de l'institutionnalisation du modèle des tiny homes villages à Portland pour loger des sans-abri, cet article vise à saisir dans quelle mesure ces pratiques informelles se diffusent dans l'action publique et reconfigurent les politiques de gestion du sans-abrisme. Cet article met notamment en lumière le fait que si la dimension politique des villages a été fondamentale dans leur régularisation, les modalités de leur institutionnalisation et de leur déploiement officiel peuvent dépolitiser leur mode de fonctionnement et reproduire certaines limites déjà associées à l'hébergement d'urgence traditionnel.
      In a context of austerity and economic crisis, public authorities are forced to adapt their own practices, to create low-cost social policies and sometimes to draw inspiration from informal practices. Through the analysis of the institutionalization of the tiny home village model in Portland as a means to house the homeless, this article aims at understanding the extent to which these informal practices spread into public policies and reconfigure the governance of homelessness. The paper points out that, although the political dimension of the villages was fundamental in their regularization, the modalities of their institutionalization and their official deployment can depoliticize their functioning and reproduce certain limitations already associated with congregate shelters.
    • Ancrage, encastrement, empreinte : triptyque métaphorique à propos des rapports sociétés-territoires. Réflexions à partir des relations entre art, culture et territoires - Basile Michel p. 52-81 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article vise à contribuer conceptuellement à la compréhension des rapports aux lieux et aux territoires des individus et des collectifs à travers une proposition théorique articulée autour d'un triptyque métaphorique ancrage (le bateau et son ancre), encastrement (l'imbrication de deux ensembles), empreinte (les influences et les traces laissées). Afin de donner corps à ce triptyque, chacune des métaphores va être définie puis appliquée empiriquement au champ de l'art et de la culture dans une perspective territoriale. L'analyse s'appuie sur des enquêtes de terrain menées sur les liens entre l'art, la culture et les territoires dans divers contextes (Île-de-France, Nantes, Shanghai, etc.) et à l'aide de différents outils (entretiens, observation, analyse de réseaux, etc.). Elle permet de mettre en évidence trois principaux résultats : d'abord, l'agglomération spatiale des lieux culturels dans certains quartiers urbains singuliers et l'articulation des ressources locales et des circulations internationales qui s'y joue (l'ancrage), ensuite la diversité des formes et des degrés d'insertion dans le territoire des lieux culturels (l'encastrement), et enfin l'ambivalence des traces et des effets des acteurs et projets culturels sur les territoires et leurs trajectoires (l'empreinte), effets qui peuvent contribuer à la vitalité culturelle locale, mais aussi à la production de phénomènes de désancrage/désencastrement de la création artistique. Au-delà du champ artistique et culturel, ce triptyque ouvre des perspectives de recherches sur les rapports sociétés-territoires en proposant une grille conceptuelle transversale et dynamique pour analyser la dimension spatiale des réalités sociales.
      This article aims to contribute conceptually to the understanding of the relationships of individuals and collective groups to places through a theoretical proposal structured on a metaphorical triptych anchoring (the boat and its anchor), embeddedness (the interlinking of two entities), footprint (the influences and traces left). In order to embody this triptych, each of the metaphors will be defined and then empirically applied to the field of art and culture in a spatial perspective. The analysis is based on field investigations conducted on the relationship between art, culture, and places in various contexts (Île-de-France, Nantes, Shanghai, etc.) and using different tools (interviews, observation, network analysis, etc.). It highlights three main results : first, the spatial agglomeration of cultural places in some specific urban areas and the interplay of local resources and international circulations that occurs there (anchoring), then the diversity of forms and degrees of insertion of cultural places in the local environment (embeddedness), and finally the ambivalence of the traces and effects of cultural actors and projects on local environments and their evolutions (footprint), effects that can contribute to the local cultural vitality, but also to the production of phenomena of disanchoring/disembeddedness of artistic creation. Beyond the artistic and cultural field, this triptych opens research perspectives on the relationship between societies and places by proposing a transversal and dynamic conceptual grid to analyze the spatial dimension of social realities.
    • « Parce que l'environnement ne peut pas faire la différence entre le forage commercial et le forage scientifique » : l'exemple du Kongsfjorden au Svalbard pour poser la question du surpâturage du terrain de recherche - Mayline Strouk p. 82-110 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La recherche sur les changements environnementaux participe-t-elle, elle-même, à ce qu'elle dénonce ? À travers la notion de surpâturage, cet article cherche à questionner les impacts de la science sur le terrain de recherche, en particulier sur les territoires qui attirent une forte concentration de chercheurs. Les sciences sociales se sont déjà emparées de la problématique de la surétude de certains terrains de recherche, mais celle-ci reste encore marginale dans les sciences environnementales. En s'inscrivant dans le champ de la géographie des sciences, qui étudie la recherche scientifique comme un fait social spatialisé, cet article explore la notion de surpâturage en l'appliquant au cas du Kongsfjorden dans l'archipel arctique du Svalbard. L'exemple du Kongsfjorden permet de comprendre comment se construit l'attractivité d'un territoire pour la recherche scientifique et invite à questionner le rapport au terrain des chercheurs.
      Does research on environmental change itself contribute to what it denounces ? Through the notion of overgrazing, this article seeks to question the impact of science on the research field sites, particularly on territories that attract a high concentration of researchers. The social sciences have already taken up the issue of over-research, but it remains marginal among the environmental sciences. Within the field of the geography of science, which studies scientific research as a spatialized social fact; this paper explores the notion of overgrazing by applying it to the case of Kongsfjorden in the Arctic archipelago of Svalbard. The example of Kongsfjorden allows understanding how the attractiveness of a territory for scientific research is constructed and questions the relationship of researchers to their fieldwork sites.
  • Comptes rendus