Contenu du sommaire : La radio

La question du financement de la radio, l'accès de la publicité aux ondes publiques, le partage de la redevance, le risque de contagion sur les contenus informatifs... ces débats sont posés depuis les années vingt et la plupart durent encore. Plusieurs politiques seront menées successivement en la matière jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, période envisagée par l'auteur, où le service public se construira une déontologie hostile à la publicité tandis que les postes privés se maintiennent grâce à elle.

L'opératiton « Vive la radio ! » a contribué à porter sur le devant de la scène médiatique, plus souvent occupée par les avatars du PAF, ce « vieux média » qu'est la radio. Dans un paysage dominé par les chaînes généralistes et les réseaux thématiques nationaux engagés dans la course à la rentabilité, France Musique constitue une entité distincte et originale, jusqu'alors - mais peut-être pas durablement - à l'abri de la concurrence, et qui mérite d'être soigneusement séparée du reste de la planète FM. La pérennité de cette chaîne, unique en son genre et cependant l'une des plus discrètes de Radio France, repose sur une articulation originale avec le service public de radiodiffusion, sur l'intrication de fonctions diversifiées et complémentaires, et sur un créneau jusqu'ici peu convoité où son savoir-faire la situe en position de force : la musique vivante.

A la distinction désormais traditionnelle entre radios généralistes et radios thématiques peut être ajoutée une autre, celle qui sépare radios de programmes et radios de flux. En transposant les problématiques de l'analyse socio-économique de la télévision italienne, deux modèles émergent dont l'histoire, les referents culturels et le public valident l'altérité. En Italie, où coexistent près de 4 000 émetteurs, ces deux modèles traversent les secteurs public et privé. Cependant, les lois du marché, comme l'évolution de la législation, promettent de diversifier cette typologie.

Deux stations ont attaqué de front dans les années 60 le monopole radiophonique de la BBC. Drainant bonne part de l'auditorat et du sponsoring, les deux émetteurs ont mené cependant des politiques différentes. Lancée en 1964, neuf mois avant « Radio London », « Caroline » restera comme le prototype de l'antenne « pirate » contre-culturelle, alors que « London » jouait davantage sur une position pionnière, légaliste et sur un financement multinational qui la firent tomber finalement dans l'escarcelle de la BBC. Deux attitudes, deux sons, deux publics, deux histoires dont la tension aura modifié en moins de quatre années l'ensemble du monde radiophonique britannique, puis européen.

Avec une histoire de navire en difficulté tentant de se relier à la terre ferme par la voie des ondes, ce premier essai de théâtre radiophonique a été rédigé en 1924. Nous présentons ici le document original comportant les éléments de mise en onde « distanciés » par les auteurs à la fin de l'émission lorsque la fiction se pose comme telle aux auditeurs de Radio Paris et leur demande leurs réactions.

Le monde des chercheurs en sciences humaines s'est emparé de l'objet «journalistes » sous différentes approches passées successivement en revue. La crise des modèles dominants de la profession, le poids des références anglo-saxonnes laissent présager l'adoption d'un style américain dont Charon limite la force d'entraînement en constatant l'éclatement des pratiques et l'équilibre qui s'instaure entre le maintien des traditions nationales et l'uniformisation du journalisme dans les démocraties occidentales.

A partir de l'étude de sociétés primitives qu'elle connaît « de première main », la célèbre ethnologi américaine distingue trois types de mécanisme fondamentaux reliant l'organisation sociale de la tribu et l'opinion publique, avec chacun leur modèle. Ainsi, les Arapesh de Nouvelle-Guinée sont-ils consensuels, les Iatmoul, proches géographiquement, ont-ils des réactions mitigées, liées à leur statut social et les Balinais se montrent-ils relativement indifférents à l'opinion collective. Des diverses manières de solliciter ou d'ignorer l'opinion publique repérables par ailleurs dans le monde moderne, l'ethnologie permet donc d'inférer une relation différenciée entre la formation du citoyen et le système politique en vigueur.