Contenu du sommaire : Les métiers de la communication

Revue Réseaux (communication - technologie - société) Mir@bel
Numéro vol. 12, no. 64, 1994
Titre du numéro Les métiers de la communication
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Présentation - Paul Beaud p. 5-6 accès libre
  • Dossier : Les métiers de la communication

    • La société de communication et ses interprètes - Erik Neveu p. 9-27 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La référence à la société de communication tend à devenir un élément central d'une vulgate qui décrit les traits des sociétés occidentales. L'analyse se centre ici sur divers types d'agents sociaux qu'il est possible de définir, en empruntant la notion à B. Latour, comme des « montreurs » de communication. Ceux-ci contribuent à diffuser et à légitimer une grille de perception du monde qui en fait un univers d'échanges d'information et de messages, place un savoir-faire communicationnel au centre de multiples compétences professionnelles, ramène les tensions sociales à des déficits de communication. S'il peut refléter les représentations vécues par certains professionnels, aider parfois à l'expression de malaises sociaux, ce discours de la communication est fondamentalement discours de dépolitisation des problèmes sociaux. Il peut paradoxalement susciter un rétrécissement des possibilités d'expression des tensions sociales.
      Reference to the communication society is becoming one of the main elements in a vul- gate describing Western societies. The analysis here is focused on various types of social agents that can be defined as communication « leaders » (« montreurs »), to borrow the notion from B. Latour. These contribute to diffusing and legitimising a framework of perception of the world, which makes it a universe of information exchange, places communication know-how at the heart of professional skills, and relates social tension to a lack of communication. Even though it may reflect the representations of certain professionals and sometimes aid the expression of social malaise, this discourse on communication takes social problems outside the sphere of politics. Paradoxically, it can limit the possibilities of expressing social tension.
    • et crise managériale - Christian Le Moënne p. 29-52 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'auteur entend ici prendre la mesure des mutations qui affectent les entreprises, et ce à partir d'une hypothèse : le phénomène de la communication institutionnelle est en fait le symptôme d'une profonde crise de la rationalisation manageriale. Le champ professionnel de la communication d'entreprise tel qu'il apparaît en toile de fond déborde largement le simple domaine des relations publiques et de la communication institutionnelle. Il est diffus, à tous les stades de la production.
      The author's intention here is to evaluate the mutations affecting firms, based on the assumption that the phenomenon of institutional communication is in fact the symptom of a profound crisis in managerial rationalisation. Corporate communication as a backdrop to professional life extends much further than the field of public relations and institutional communication. It is diffuse, at all stages of production.
    • Dircoms et journalistes : une convergence du flou - Liliane Messika p. 53-74 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les Directeurs de la Communication sont aujourd'hui plus qu'un sous-groupe mais moins qu'une classe professionnelle. Le Centre d'Etudes et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ) donne pour ce poste un répertoire si flou de définitions, qu'on peut se demander s'il existe réellement une profession de directeur de la communication. On privilégiera ici deux pistes de réflexion : on tentera d'abord, en présentant les données statistiques sur les réalités de la fonction communication dans l'entreprise, et sur ceux qui l'occupent, de saisir les mécanismes par lesquels le dircom obtient une réelle légitimité au sein de l'entreprise. On essaiera ensuite d'élargir la perspective et de savoir s'il existe une « profession dircom », si leur groupe en tant que tel constitue une entité qui dépasse l'addition des individus qui la composent, si au sein de ce goupe, peut se définir une typologie et sur quels critères elle se fonde. On étudiera également les moyens qu'ils se donnent pour passer du stade de la pratique empirique d'un métier très individualisé à celui de profession reconnue par ses membres et par le monde du travail.
      Communications Directors today are more than a sub-group but less than a professional class. The French research institute on qualifications (CEREQ) gives the post such vague job descriptions that the existence of a profession as such seems somewhat uncertain. Two main lines of thought are followed here. First, by presenting statistics on the communications function and on the people who occupy the post, we try to grasp the mechanisms by which Communications directors obtain true legitimacy in firms. We then try to broaden the perspective and to find out whether the « profession* does exist, whether the group as such is more than just the addition of the individuals that compose it, and whether within this group a typology can be defined and on what criteria it would be based. We also study how Communications directors progress from the stage of empirical practice of a highly individualistic profession to that of one recognized by its members and by the professional world.
    • La professionnalisation de la communication locale : un paradoxe ? - Monique Fourdin p. 75-89 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La professionnalisation de la communication locale a résulté d'une mobilisation interne aux collectivités locales et d'une consécration externe dans des lieux de sociabilité et de visibilité. L'instrumentalisation de la communication a d'abord permis aux communicateurs d'affirmer leur existence. Les critères de professionnalisme ont ensuite évolué vers une définition fonctionnaliste du métier : la revitalisation de la citoyenneté justifie aujourd'hui l'existence des services de communication. Ce qui pose problème, ce sont moins les modes de régulation des accès à la profession que la légitimation et l'autonomisation de cette activité par rapport aux élus. Finalement, l'identité du milieu demeure incertaine. La superposition des registres de communication et la dilution de la communication locale dans la communication publique empêche d'avoir une vision claire de ce secteur. En outre, la professionnalisation remet en cause la définition du métier politique en brouillant les frontières entre les compétences en communication et les ressources politiques. Les professionnels de la communication, futurs professionnels de la politique ? Ce ne serait pas le moindre des paradoxes...
      The professionalisation of local communication has resulted from internal mobilisation in local communities and external consecration in places of sociability and visibility. The ins- trumentalisation of communication first allowed communicators to assert their existence ; criteria of professionalism then evolved towards a functionalist definition of the profession ; today, the revival of citizenship warrants the existence of communication services. The main problem lies less in the modes of controling access to the profession, than in the legitimation and autonomisation of this activity with respect to elected representatives. In fact the identity of the milieu remains uncertain; the superposition of forms of communication and the dilution of local communication in public communication preclude a clear vision of this sector. Furthermore, professionalisation challenges the definition of the political profession by scrambling the borders between communication skills and political resources. Are communication professionals future political professionals ? This would not be the slightest of paradoxes.
  • Points de vue

    • A propos de la participation du téléspectateur - Tamar Liebes, Edith Zeitlin, Dominique Pasquier p. 93-105 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'auteur propose une remise en question des oppositions proposées par différentes traditions de recherche pour expliquer les modalités de participation des téléspectateurs aux textes télévisuels. A partir de l'exemple des soaps, elle montre comment les dichotomies simples éclatent en un certain nombre de formes de participation, complexes et mouvantes, avec des lectures du texte qui conduisent le même téléspectateur à adopter des positions différentes. La participation négative apparait être une forme majeure de la relation au texte, à la fois quantitativement et qualitativement, et l'existence d'un conflit psychologique, fondé sur l'ambivalence ou l'ambiguïté des personnages, un facteur décisif dans l'intérêt du téléspectateur pour les séries.
      The author calls into question the different research traditions' propositions for explaining TV viewers' involvement in television texts. Using the example of soaps, she shows how simple dichotomies break up into a number of complex and fluid forms of involvement, with interpretations of the text which lead the same TV viewer to adopt different positions. Negative involvement appears to be a major form of relation to the text, both quantitatively and qualitatively, while the existence of a psychological conflict, based on the ambivalence or ambiguity of characters, appears to be a decisive factor in the viewer's taste for series.
    • Le cadre interactionnel de l'échange visiophonique - Michel de Fornel p. 107-132 accès libre avec résumé
      Le présent article examine les divers modes d'engagement mutuel qu'utilisent les participants en situation d'interaction visiophonique. Il décrit les différentes stratégies mises en œuvre par les interactants pour faire face et adapter leur communication au dispositif tech- niquqe afin de créer un cadre interactionnel « adéquat » à toutes fins utiles. L'analyse détaillée du déroulement de communications visiophoniques permet de mettre au jour leurs organisatios intrinsèques, localement produites. L'activité pratique qui consiste à s'ajuster à l'objet technique et sur l'interaction : elle transforme à la fois l'apparence de l'objet technique en faisant de celui-ci un artefact interactionnel et celle de l'interaction focalisée qui devient une interaction-médiatisée-par-un-objet-technique.
  • Classique

    • Introduction - Jean-Paul Simon p. 135 accès libre
    • Faut-il vendre les fréquences ? - Ronald H. Coase, Thierry Sommer p. 137-161 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      R. H. Coase envisage les avantages à retirer de l'utilisation du mécanisme du marché pour l'attribution des fréquences hertziennes aux Etats-Unis. Il explique les raisons historiques qui ont conduit à réglementer le secteur de la radiodiffusion et conteste la validité des arguments couramment avancés par les partisans de cette réglementation spécifique. Il critique, de la même façon, la distinction du statut réglementaire de la radiodiffusion et de l'édition.
      R. H. Coase considers the advantages to be derived from using market mechanisms to allocate waveband frequencies. He explains the historical reasons for regulating this sector of broadcasting and contests the validity of the arguments currently deployed by those who support this special regulation. Similarly, he challenges the regulatory distinction drawn between broadcasting and publishing.
  • Le point sur

  • Notes de lecture

  • En bref - Jean-Pierre Bacot p. 190 accès libre
  • Livres pratiques - Librairie Tekhné, Marie-Laure Raynaud p. 191-196 accès libre
  • Colloques, manifestations - p. 197-202 accès libre
  • Résumés/abstracts (n°* 63 et 64) - Liz Libbrecht, Pauline Ridel p. 203-213 accès libre