Contenu du sommaire : Dossier : Défense européenne et unité politique : Les leçons de l'échec de la Communauté européenne de défense (1954)
Revue | L'Europe en formation |
---|---|
Numéro | no 395, automne 2023 |
Titre du numéro | Dossier : Défense européenne et unité politique : Les leçons de l'échec de la Communauté européenne de défense (1954) |
Texte intégral en ligne | Accès réservé |
- Présentation : La Communauté européenne de défense, retour sur un échec 70 ans après - Robert Belot, Daniela Preda p. 5-17
- L'échec de la Communauté européenne de défense ou la fin de l'utopie fédéraliste ? - Robert Belot p. 19-41 En 1954, l'Union européenne des fédéralistes (UEF) est la plus importante et influente organisation non gouvernementale fédérant les groupes fédéralistes en Europe. Même si elle ne considérait pas que la défense était la meilleure manière de faire progresser l'unité politique de l'Europe, elle s'est impliquée intensément dans la promotion de la CED qu'elle voyait comme la promesse d'une Europe fédérale. La non-ratification par le parlement français fut un choc. Comment l'UEF allait-elle réagir ? Grâce à des archives inédites, il est proposé de s'introduire au cœur des débats qui ont agité le comité central et divisé pour longtemps l'UEF qui voyait s'éloigner pour longtemps l'espérance fédéraliste.In 1954, the European Union of Federalists (UEF) was the largest and most influential non-governmental organisation of federalist groups in Europe. Although it did not see defence as the best way to advance European political unity, it was intensely involved in promoting the EDC, which it saw as the promise of a federal Europe. The non-ratification by the French parliament was a shock. How was the UEF to react? Thanks to unpublished archives, we are offered an insight into the debates that shook the Central Committee and divided the UEF for a long time, which saw its federalist hopes fade away for a long time.
- Document : Lettre de Henri Frenay, président de l'UEF, au général de Gaulle au sujet de la CED - Robert Belot, Henri Frenay p. 43-61
- Communauté européenne de défense et Communauté politique européenne : Les propositions d'Alcide De Gasperi - Daniela Preda p. 63-75 Au début des années 1950, Alcide De Gasperi s'est engagé de manière décisive pour l'unification politique de l'Europe. La paix est au centre de ses préoccupations et il voit dans la fédération européenne un « mythe de paix ». En partageant les idées des fédéralistes européens, il est allé bien au-delà d'une adhésion générique au projet de Communauté de défense (CED) proposé par les Français. Il s'est battu avec ténacité pour lier l'armée européenne à la création d'une Communauté politique, et donc à la naissance d'une « patrie européenne », et pour transformer l'approche fonctionnaliste en approche fédéraliste.In the early fifties, Alcide De Gasperi made a decisive commitment for the political unification of Europe. Peace was at the centre of his concerns, and he saw the European federation as a “myth of peace.” Sharing the ideas of the federalists, he went beyond the project of a European Defence Community proposed by the French. He fought tenaciously to link the European Army to the creation of a European political Community, and therefore to the birth of a “European homeland,” and to transform the functional approach into a federalist approach.
- ‘A Body Without a Head': Ernesto Rossi's criticism of the EDC project - Antonella Braga p. 77-88 Au début des années 1950, avec Altiero Spinelli, l'économiste florentin Ernesto Rossi (1897-1967) a encouragé les dirigeants politiques italiens, en particulier Alcide De Gasperi, à soutenir l'introduction de l'article 38 dans le projet de traité de la CED qui aurait dû conduire à la création d'une communauté politique européenne. Toutefois, cette initiative n'a pas entièrement convaincu Rossi, compte tenu de l'imprécision de mandat préconstituant de cet article 38. Au cours de la campagne pour la ratification de la CED, Rossi manifeste des symptômes d'intolérance à l'égard d'une action politique qui semble désormais improductive, surtout après le changement de la situation internationale suite à la mort de Staline (5 mars 1953). Le 30 août 1954, le refus de l'Assemblée nationale française de ratifier le traité de la CED marque une nouvelle défaite pour les fédéralistes et un recul dans le processus d'intégration, brisant les espoirs de Rossi d'une réalisation à court terme de la fédération européenne.In the early 1950s, together with Altiero Spinelli, the Florentine economist Ernesto Rossi (1897-1967) promoted the activity of convincing Italian political leaders, in particular Alcide De Gasperi, to include a constitutive mechanism in the EDC Treaty (art. 38), which should have led to the establishment of a European Political Community (EPC). However, this initiative did not entirely convince Rossi, because the Article 38 mandate was extremely vague. During the campaign for the ratification of the EDC, Rossi displayed symptoms of intolerance towards a political action that now seemed unproductive, especially after the change in the international situation following the death of Stalin (5 March 1953). On 30 August 1954, the refusal of the French National Assembly to ratify the treaty establishing the EDC marked a new defeat for the federalists and a setback in the integration process, shattering Rossi's hopes of a short-term realisation of the European federation.
- La Communauté européenne de défense au parlement italien - Alfredo Canavero p. 89-103 La Communauté européenne de défense (CED) est restée au centre de la discussion politique italienne pendant quelques années, sans qu'un débat lui soit spécifiquement consacré au parlement italien. Il faut la rechercher dans les débats qui suivent la présentation de nouveaux gouvernements ou lors de la discussion sur le budget de certains ministères comme les Affaires étrangères ou la Défense. Ces débats se caractérisent par des positions préconçues, répétitives, similaires à celles rapportées dans les journaux concernés et qui ne dépassent que rarement la simple propagande. Communistes et socialistes répétèrent les thèses habituelles dictées par l'URSS contre toute tentative d'intégration européenne. Les monarchistes et les anciens fascistes du Mouvement social défendirent la souveraineté italienne, mais en même temps tentèrent de s'imposer comme une force proche du gouvernement. Les partis au pouvoir (démocrates-chrétiens, sociaux-démocrates, républicains et libéraux) soutinrent l'approbation de la CED, mais, à l'exception de De Gasperi, sans apporter de contribution significative au débat.The European Defence Community (EDC) remained at the centre of Italian political discussions for some years, without a debate specifically devoted to it in the Italian Parliament. One needs to look for it in the debates that follow the presentation of new governments or during the discussion of the budget of certain ministries such as foreign affairs or defence. These debates were characterised by preconceived, repetitive positions, similar to those reported in the relevant newspapers, and rarely go beyond mere propaganda. Communists and socialists repeated the usual theses dictated by the USSR against any attempt at European integration. The monarchists and former fascists of the Social Movement defended Italian sovereignty, but at the same time tried to establish themselves as a force close to the government. The governing parties (Christian Democrats, Social Democrats, Republicans and Liberals) supported the approval of the EDC, but, with the exception of De Gasperi, did not make any significant contribution to the debate.
- Les socialistes français sont-ils responsables de l'échec de la CED ? - Denis Lefebvre p. 105-115 Cette étude s'intéresse à l'affaire de la CED au prisme du parti socialiste SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière). Confrontée à ce projet, la SFIO a été profondément divisée en interne, autour de la question du réarmement allemand dans un cadre européen. Avec Guy Mollet, secrétaire général du parti, les partisans de la CED étaient d'avis que ce réarmement était la moins mauvaise solution, car encadré dans un cadre international. Les opposants, pacifistes inconditionnels car marqués par la seconde guerre mondiale, étaient contre tout réarmement par principe. Les divisions ont été très vives dans des congrès socialistes, mais aussi dans des votes à l'assemblée nationale, à tel point que le rejet du 30 août 1954 est dû au vote des députés socialistes.This study looks at the EDC affair through the lens of the Socialist Party SFIO (French Section of the Workers' International). When confronted with this project, the SFIO was deeply divided internally on the question of German rearmament in a European framework. With Guy Mollet, the secretary general of the party, the supporters of the EDC were of the opinion that this rearmament was the least bad solution as it was framed in an international context. The opponents, unconditional pacifists marked by the Second World War, were against any rearmament on principle. The dissension was very sharp in socialist congresses, but also during the votes in the National Assembly, so much so that the rejection of 30 August 1954 was due to the vote of socialist MPs.
- La CED : point de cristallisation de la politique de Konrad Adenauer - Gilbert Casasus p. 117-129 Cet article s'inscrit dans une perspective historique et politique pour désacraliser la représentation, souvent caricaturale, des manifestations d'amitié entre Français et Allemands. À l'exemple des divergences qui les ont opposés lors du « Plan Pleven », ce discours ne résiste plus à l'épreuve des faits. Alors que le projet de la Communauté européenne de défense représentait aux yeux du chancelier Konrad Adenauer une chance unique pour mettre la République fédérale d'Allemagne sur un pied d'égalité avec ses partenaires ouest-européens, Pierre Mendès France ne l'aimait pas. À son avis, la CED était en adéquation parfaite avec la vision européenne et étatsunienne de l'Allemagne de l'Ouest. Perçu à Bonn comme le « fossoyeur de la CED », Mendès France n'avait guère apprécié les pressions que son homologue avait exercées pour faire adopter ce texte par l'assemblée nationale. Toutefois, c'est bel et bien l'Allemagne qui se retrouva dès 1957 en position de force face à la France.This article is written from a historical and political perspective in order to demistify the often caricatural representation of the demonstrations of friendship between the French and Germans. Following the example of the divergences that opposed them during the “Pleven Plan,” this discourse no longer stands the test of time. While Chancellor Konrad Adenauer saw the European Defence Community project as a unique opportunity to put the Federal Republic of Germany on an equal footing with its Western European partners, Pierre Mendès France did not like it. In his opinion, the EDC was perfectly in line with West Germany's European and American vision. Perceived in Bonn as the “gravedigger of the EDC,” Mendès France did not appreciate the pressure that his counterpart had exerted to have this text adopted by the French National Assembly. However, it was indeed Germany that found itself in a position of strength against France in 1957.
- La CED, péché originel de la défense européenne ? - Jenny Raflik p. 131-142 Depuis l'échec du projet de Communauté européenne de défense, en août 1954, les pays européens ont exploré de multiples pistes pour tenter de construire une « Europe de la défense », mais avec des succès très mitigés. L'échec de la CED a-t-il pesé sur les tentatives suivantes ? C'est l'hypothèse de cette communication, qui tentera de mettre en avant quelques écueils nés de la querelle de la CED sur lesquels ont buté les projets d'Europe de la défense depuis 1954, et notamment trois problématiques récurrentes : celle du lien entre Europe de la défense et OTAN ; celle des frontières géographiques de l'Europe à construire ; et enfin les contradictions de la politique française.Since the failure of the European Defence Community project in August 1954, European countries have explored many paths in an attempt to build a “Europe of Defence,” but with very mixed success. Did the failure of the EDC influence subsequent attempts? This is the hypothesis of this paper, which will attempt to highlight some of the stumbling blocks that arose from the EDC row and that have been encountered in European defence projects since 1954, in particular three recurring problems: the link between European defence and NATO; the geographical boundaries of Europe to be built; and finally, the contradictions in French politics.
- Histoire de la dimension européenne de la doctrine de dissuasion nucléaire française - Dominique Mongin p. 143-157 Le rejet par le parlement français en août 1954 du projet de Communauté européenne de défense (CED) a été motivé – en partie – par le fait que, si ce projet avait été appliqué, il aurait interdit à la France de pouvoir lancer et développer librement son programme nucléaire de défense. Il n'en reste pas moins que ce programme fut lancé effectivement – et ce de manière indépendante – à la fin de cette même année 1954. Et, de manière emblématique, un débat similaire se posa peu après avec la première version du projet de Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). On le voit, le cadre européen a pesé dès le début du lancement du programme nucléaire de défense français dans un sens qui ne lui était pas favorable… alors même que des initiatives furent prises très tôt par des responsables politiques et militaires français en faveur d'un « pool atomique européen » dans le domaine de la défense ; c'est tout le paradoxe de cette histoire ! Toutefois, devenue une puissance nucléaire indépendante sous la Ve République, la France a mis en avant, d'une manière ou d'une autre, la dimension européenne de sa dissuasion nucléaire.The French parliament's rejection in August 1954 of the European Defence Community (EDC) project was motivated – in part – by the fact that, if implemented, it would have prevented France from being able to launch and develop its nuclear defence programme freely. Nevertheless, this programme was indeed launched – independently – at the end of that same year, 1954. And, emblematically, a similar debate arose shortly afterwards with the first version of the European Atomic Energy Community (Euratom) project. As we can see, the European framework had a negative impact on the launch of the French nuclear defence programme from the very beginning… even though initiatives were taken very early on by French political and military leaders in favour of a “European atomic pool” in the field of defence; this is the paradox of this story! However, having become an independent nuclear power under the Fifth Republic, France has, in one way or another, put forward the European dimension of its nuclear deterrence.
- Les débats sur la défense commune européenne depuis la crise des euromissiles jusqu'à la présidence française du Conseil de l'Union européenne - Sara Testaferri p. 159-173 Au tournant des années 1980, les pays de l'Europe occidentale ont relancé la coopération dans le domaine de la défense pour remédier aux faiblesses révélées par la crise des euromissiles. Le débat a soulevé des enjeux stratégiques et politiques auxquels les gouvernements de l'époque n'ont pas pu répondre. Malgré le changement du système international intervenu avec la fin de la guerre froide et les progrès au niveau de la défense européenne, ces questions n'ont pas été complètement réglées. Dans cette perspective, la présidence française du Conseil de l'Union européenne et la guerre en Ukraine ont fourni l'occasion de reprendre la réflexion sur l'autonomie stratégique.At the turn of the 1980s, Western European countries revived defence cooperation to address the weaknesses revealed by the Euromissile crisis. The debate raised strategic and political issues that the governments of the time were unable to address. Despite the change in the international system with the end of the Cold War and progress in European defence, these issues have not been fully resolved. With this in mind, the French Presidency of the Council of the European Union and the war in Ukraine provided an opportunity to rethink strategic autonomy.
- Fédéralistes européens, mondiaux et atlantistes face à la Communauté européenne de défense et à la Communauté politique européenne - Jean-Francis Billion p. 175-189 Les mouvements fédéralistes fondés à l'époque de la seconde guerre mondiale – Union européenne des fédéralistes (Paris, 1946), World Movement for World Federal Government (Montreux, 1947), et Atlantic Union Committee (1949) né de la Federal Union Inc. (1940) aux États-Unis – vont polémiquer ou s'opposer de la fin des années 1940 aux années de la guerre froide. L'article vise à explorer leurs prises de position face à l'intégration européenne et plus spécifiquement aux projets de Communauté européenne de défense (1950-1954) et de Communauté politique européenne, dont l'échec va provoquer une scission de l'Union européenne des fédéralistes en 1956. Ayant des bases culturelles communes (les écrits d'Immanuel Kant, d'Alexander Hamilton ou de Pierre-Joseph Proudhon) et un même objectif final, la Fédération mondiale, ils pourront se rapprocher progressivement, en Europe puis au plan mondial, des années 1970 à celles suivant la chute de l'URSS.The federalist movements founded at the time of the Second World War – the European Union of Federalists (Paris 1946), the World Movement for World Federal Government (Montreux 1947) and the Atlantic Union Committee (1949), which was born out of the Federal Union Inc. (1940) in the United States – were to wrangle or oppose each other from the end of the 1940s to the Cold War years. The article aims to explore their positions on European integration and more specifically on the projects of the European Defence Community (1950-1954) and the European Political Community, the failure of which led to a split in the European Union of Federalists in 1956. Having common cultural bases (the writings of Immanuel Kant, Alexander Hamilton or Pierre-Joseph Proudhon) and the same final objective, the World Federation, they were able to gradually come closer together in Europe and then on the global level from the 1970s to the years following the fall of the USSR.
- Les représentations de l'unité chez Jean Monnet - Gérard Bossuat p. 191-205 Quels furent les projets d'unité de Jean Monnet ? Les recherches sur Monnet ont d'abord investi le champ du plan Schuman, oubliant que Monnet avait formulé des projets d'unité européenne atlantique et mondiale dès la période de la Société des Nations. Dès 1919, il voulait organiser le monde pour la paix grâce à la SDN. En 1943, le thème de l'unité européenne est lié à la politique étrangère du général de Gaulle qui, à la différence de Monnet, adopte une politique de force contre l'Allemagne. Il faut attendre le 9 mai 1950 pour voir cette politique cesser officiellement. L'obsession européenne n'est plus centrale dans les projets encore vagues d'Union des hommes ou d'Union universelle. Jean Monnet a toujours recherché la paix, mais a réussi l'Union européenne.What were Jean Monnet's plans for unity? Academic research on Monnet initially focused on the Schuman Plan, forgetting that Monnet had formulated projects for European, Atlantic and global unity as early as the period of the League of Nations. From 1919, he wanted to organise the world for peace through the League of Nations. In 1943, the theme of European unity was linked to the foreign policy of the General de Gaulle who, unlike Monnet, adopted a policy of force against Germany. It was not until 9 May 1950 that this policy officially ceased. The European obsession was no longer central to the still vague projects of the Union of Men or the Universal Union. Jean Monnet always sought peace, but he succeeded in creating the European Union.
- L'offensive culturelle communautaire après l'échec de la CED : le Centre international de formation européenne (1954-1993) - Catherine Previti p. 207-239 L'histoire du Centre international de formation européenne (CIFE), depuis sa création en France (1954) sous l'impulsion du philosophe fédéraliste Alexandre Marc (1904-2000) jusqu'au début des années 1990, constitue l'axe de la présente recherche. Or il apparaît que cette histoire, placée sur un plan français mais plus encore européen, voire transatlantique, relève du domaine culturel, tout autant que politique. L'explication, comme l'illustre le texte, réside d'une part, dans les motivations sociétales de son promoteur et de ses disciples ; d'autre part, dans la politique d'influence poursuivie en temps de guerre froide – d'autant plus activement suite à l'échec de la Communauté européenne de défense – par l'Hexagone, les institutions communautaires et les États-Unis. L'article ici présenté permet en l'occurrence de redécouvrir le courant fédéraliste européen d'empreinte personnaliste et proudhonienne, émergé avant-guerre et durablement consolidé en France, sous l'appellation de fédéralisme intégral. Il consent également d'appréhender la structuration du CIFE dans son originalité, mais aussi dans un contexte d'identité européenne en devenir. Il fait office de pierre de touche pour en évaluer notamment la dynamique pédagogique.The history of the Centre international de formation européenne (CIFE), from its creation in France (1954) under the impetus of the federalist philosopher Alexandre Marc (1904–2000) until the early 1990s, is the focus of this research. It appears that this history, on a French level but even more so on a European or even transatlantic level, is as much a cultural as a political matter. The explanation, as the text illustrates, lies on the one hand, in the societal motivations of its promoter and his followers; on the other hand, in the politics of influence pursued during the Cold War – all the more actively following the failure of the European Defence Community – by France, the European Community institutions and the United States. The article presented here allows us to rediscover the European federalist current with a personalist and Proudhonian imprint, which emerged before the war and was consolidated on a long-term basis in France under the name of Integral Federalism. It also allows us to understand the original structure of CIFE, but also in the context of a European identity in the making. It serves as a touchstone for evaluating the pedagogical dynamics
- Resources on the history of European defence at the Historical Archives of the European Union - Dieter Schlenker p. 241-252 Au lendemain de la seconde guerre mondiale, se manifeste la vision d'une Europe unie pour apporter une paix durable au continent. Mais, très vite, l'Europe est à nouveau confrontée à la guerre et à la nécessité de se défendre dans le contexte de la guerre froide. Pour répondre au besoin de l'Europe occidentale à faire face à la question imminente de la défense, l'idée d'une communauté européenne de défense est inventée. Les Archives historiques de l'Union européenne (AHUE) conservent et mettent à la disposition du public les documents historiques au sujet des efforts déployés pour développer une politique de défense européenne commune. Les Archives conservent les sources institutionnelles de l'UE ainsi que les archives des organisations européennes qui ont travaillé sur les questions de défense et de sécurité en Europe, notamment l'Union de l'Europe occidentale, créée en 1954. Cet article donne un aperçu des principales ressources disponibles aux AHUE et fournit des indications sur la structure et le contenu de ces fonds afin de faciliter la consultation et la recherche.In the aftermath of World War II, the vision of a united Europe emerged to bring lasting peace to the continent. But, soon Europe was once again confronted with warfare and the necessity to defend itself in the context of the Cold War. Addressing the need in Western Europe to confront the imminent defence issue, the idea of a European Defence Community was conceived. The Historical Archives of the European Union (HAEU) preserves and makes available to the public the historical documents on the efforts in developing a common European defence policy. The Archives preserves EU-institutional sources as well as the archives of European organisations that worked on defence and security issues in Europe, notably the Western European Union established in 1954. This article gives an overview on the main resources available at the HAEU and gives guidance on the structure and contents of these holdings to facilitate consultation and research.