Contenu du sommaire : La Californie : avant-garde de l'amérique
Revue | Politique Américaine |
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Numéro | No 9, Hiver 2007-2008 |
Titre du numéro | La Californie : avant-garde de l'amérique |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Le paradoxe multiculturel de la Californie - Frédérick DOUZET et Bruce CAIN p. 13 La Californie est un véritable paradoxe multiculturel qui attire et fascine les Américains autant que les Européens, tout en les laissant perplexes. C'est sans doute l'État américain le plus médiatisé, le plus étudié mais le moins bien compris. D'un côté, on trouve ceux qui considèrent la Californie comme une exception. Selon la théorie du chemin de dépendance, la Californie aurait été lancée sur la voie de l'extraordinaire dynamisme et de l'innovation permanente par la migration sélective d'aventuriers venus pour la ruée vers l'or, Hollywood ou plus récemment la Silicon Valley. D'autres considèrent qu'elle n'est pas différente des autres mais à l'avant-garde. En raison de sa forte décentralisation, de la démocratie directe, de l'autonomie locale et du dynamisme démographique, la Californie voit souvent les changements arriver plus tôt, plus vite et plus fort que n'importe quel autre État américain. Bien des États finissent par lui emboîter le pas. Ce qui est exceptionnel devient commun lorsque d'autres États ou pays l'adoptent. Ceux qui se montrent indifférents aux évolutions de la Californie, jugée trop singulière, ignorent sans doute ce que demain leur réserve.
- Arnold Schwarzenegger, à l'avant-garde du parti républicain ? - A. G. BLOCK et Gary DYMSKI p. 33 Il y a un quart de siècle, un ancien acteur et ex gouverneur de Californie lançait une révolution politique qui allait transformer le Parti républicain et la vie politique américaine. Depuis quatre ans avec Arnold Schwarzenegger, la Californie a de nouveau pour gouverneur une star de cinéma, qui tente lui aussi de transformer le Parti républicain. Cet article analyse la situation du gouverneur Schwarzenegger et du Parti républicain californien, et les implications qu'elle peut avoir pour la vie politique nationale.
- L'ascension, la chute et la résurrection du gouverneur Arnold Schwarzeneger - William CHANDLER et Thad KOUSSER p. 47 Le caractère particulier de la démocratie directe en Californie a ouvert la voie au renvoi du gouverneur Gray Davis et à l'ascension d'Arnold Schwarzenegger. Puisant son soutien dans les cantons républicains de l'État, mais aussi dans les secteurs suburbains de San Francisco et Los Angeles, Schwarzenegger l'outsider poursuivit une stratégie de parfait insider. Après avoir tenté de contourner la législature en recourant au référendum d'initiative populaire, politique qui l'éloigna du centre et se solda par un cinglant échec en 2006, le gouverneur s'est de nouveau réinventé. Travaillant de concert avec la législature, son recentrage a assuré sa reconduction jusqu'en 2010.
- Du "People's Rule" en Californie - Kenneth MILLER et Nicolas HEIDORN p. 65 La Californie est en tête en Amérique par son enthousiasme pour la démocratie directe. Au cours du siècle dernier, les Californiens ont adopté 105 projets soumis au référendum d'initiative populaire. Mais tandis que le processus législatif classique est lent, ouvert et consensuel, le référendum d'initiative populaire est l'aboutissement d'une rédaction à huis-clos, par de petits groupes peu équipés pour la tâche. Il n'est pas non plus certain qu'il exprime l'opinion d'une majorité de Californiens, particulièrement avec les Latinos qui sont sous-représentés dans l'électorat, ni que la démocratie directe ait réussi à contenir l'influence des intérêts catégoriels. Souvent contourné par les institutions représentatives de Sacramento auquel il cherche à imposer le « people's rule », au total le référendum d'initiative populaire offre des résultats contrastés.
- Hispanic is panic ? La Californie et les Latinos - Emmanuelle LE TEXIER p. 81 Les Latinos représentent aujourd'hui près de 15 % de la population américaine. En Californie, ils représentent 32,4 % de la population, soit plus de treize millions d'habitants, alors qu'en 1990 ils en constituaient seulement 25,8 %. Pour certains mouvements conservateurs, la « latinisation » des États-Unis contredit l'idée même de la nation américaine construite autour du mythe WASP. Depuis les années 1990, en particulier en Californie, un sentiment anti-immigré s'est développé qui stigmatise les Hispaniques. À l'inverse, la mobilisation sans précédent de plus d'un million de manifestants le 1er mai 2006 – en majorité des Latinos – pour une réforme de la politique d'immigration est, pour d'autres, une expression de la force démographique, sociale et politique de ce groupe. Les Latinos constituent désormais un enjeu incontournable en Californie : une population en pleine mutation, un électorat clé et un acteur majeur de la future politique d'immigration.
- Le fait latino dans les Grands Lacs, entre mondialisation et "racialisation" - Jorge CHAPA p. 103 La politique américaine d'immigration, dans le contexte d'une mondialisation qui favorise l'emploi d'illégaux par des employeurs en quête de main d'œuvre, souffre de sérieux défauts. La situation des immigrés Latinos dans la région des Grands Lacs se caractérise par une infériorité de statut par rapport à d'autres groupes, effet d'un phénomène de “racialisation” ou catégorisation raciale, qui passe notamment par leur association collective avec la communauté mexicaine, emblématique de l'immigration illégale.
- La Californie est-elle "post-ethnique" ? - David HOLLINGER p. 113 Dans cet entretien, David Hollinger, historien et auteur de Postethnic America, fait part de son analyse sur l'évolution des questions ethniques en Californie et, plus largement, aux États-Unis. Il dénonce tout particulièrement le processus « d'essentialisation » des catégories raciales et ses effets pervers.
- Livres signalés - Ruth LAMBERTZ p. 125