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Revue Revue d'économie politique Mir@bel
Numéro vol. 133, no 3, mai-juin 2023
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  • Bilan de la revue

  • Débats / opinions

    • Diamond et Dybvig et la fragilité bancaire - Hubert Kempf p. 341-365 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le « comité pour le prix en économie en mémoire d'Alfred Nobel », financé par la Banque Royale de Suède, a décerné son prix 2022 (communément appelé « Prix Nobel d'économie ») à Ben Bernanke, Douglas Diamond et Philip Dybvig pour leurs contributions à l'économie bancaire. Le présent article se concentre sur l'article de Diamond et Dybvig de 1983 consacré à la fragilité bancaire dont l'importance s'avère avec le recul du temps considérable, tant sur le plan de la réflexion scientifique que sur le plan des politiques publiques en matière de réglementations bancaire et financière. L'originalité de la modélisation qui y est développée et des propositions qui en découlent a conduit à des contributions ultérieures nombreuses et soulevé des problèmes importants dont le présent article rend compte. La fécondité de la contribution de 1983 montre le bien-fondé du choix des lauréats du prix 20221.
      The “committee for the prize in economics in memory of Alfred Nobel”, financed by the Royal Bank of Sweden, has awarded the 2022 prize (commonly known as the “Nobel Prize in economics”) to Ben Bernanke, Douglas Diamond and Philip Dybvig for their contributions to the economics of banking. This article focuses on the 1983 contribution of Diamond et Dybvig which deals with banking fragility and bank runs. The importance of the matter is growing with time, for both academics and policymakers. The originality of the modelling and of the solutions to the problem offered in this contribution lead to many ulterior contributions and raised important issues which are covered in this article. The fecondity of the 1983 contribution proves that the choice of the laureates for the 2022 Nobel prize in economics is justified.
  • Articles

    • Economic Layoffs and Mental Health: Evidence from French Register-Survey Data - Christine Le Clainche, Pascale Lengagne p. 367-407 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article examine le lien entre les licenciements économiques et la santé mentale des employés. Nous évaluons l'effet d'un plan de licenciement économique sur la santé mentale des salariés en emploi permanent non licenciés restant dans l'entreprise, dans un marché du travail dual. Nous nous appuyons sur une enquête française couplée aux données de l'assurance maladie pour suivre la consommation individuelle avant et après l'événement. Nous appliquons une méthode de différence de différences avec un appariement exact. Les estimations indiquent une augmentation significative, après un plan de licenciements économiques, de la consommation de médicaments psychotropes des employés survivants, par rapport à ceux non concernés par un plan de licenciement. Les résultats suggèrent également un effet négatif des licenciements économiques sur la santé mentale subjective des employés, mesurée par le Mental Health Index (MHI). Des résultats complémentaires suggèrent que l'ampleur de ces effets est importante mais apparaît plus modérée que celle des effets d'autres événements, tels qu'avoir été confronté à des difficultés financières ou à un confinement dans le passé, vécus par les salariés. JEL Codes: J6, I10
      This study examines the link between economic layoffs and employee mental health. We assess the effect of a recent economic layoff plan on the mental health of remaining permanent employees in a dual labor market. We rely on French survey data linked with register health insurance data to follow individual consumption of prescribed psychotropic drug before and after the event. We apply a difference-in-differences approach combined with coarsened exact matching. We find a significant increase in psychotropic drug consumption of employees after economic layoffs, compared to employees at a plants not implementing economic layoffs. Additional results show a negative association between economic layoffs and remaining employees' subjective mental health, using the Mental health index as an outcome. Furthermore, findings show that the size of the effects of economic layoffs on mental health are sizeable but suggest that these effects are of lesser importance compared to effects of other adverse life events (financial hardships and persistent lockdown experienced in the past) reported by workers.
    • International Sanctions and Economic Complexity in developing Countries - Ghislain Moteng, Henri Njangang, Youssouf Nvuh-Njoya, Luc Ndeffo Nembot p. 409-452 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis la fin de la guerre froide, les sanctions internationales sont devenues un outil populaire utilisé par les pays développés et certaines organisations internationales pour exprimer leur mécontentement à l'égard du comportement de certains pays. La question de l'efficacité des sanctions est de plus en plus débattue depuis l'annexion de la Crimée en 2014 et la récente invasion de l'Ukraine par la Russie. Alors que plusieurs études empiriques ont remis en question l'efficacité des sanctions internationales, notamment en ce qui concerne leurs effets négatifs sur le bien-être des populations, on sait étonnamment peu de choses sur l'effet transnational des sanctions sur la complexité économique. Cette étude examine donc, pour la première fois, les effets des sanctions internationales sur la complexité économique dans 76 pays en développement au cours de la période 1998-2019. Notre modèle de base inclut les sanctions de l'Union Européenne, des États-Unis et de l'ONU, et les résultats empiriques montrent que les sanctions internationales réduisent la complexité économique, les sanctions de l'UE étant plus préjudiciables pour les pays cibles. Ces résultats sont robustes lorsque l'on considère d'autres mesures des sanctions internationales (y compris les sanctions unilatérales, plurilatérales, économiques, non économiques, financières, commerciales, militaires, les sanctions liées au voyage et aux armes, ainsi que l'intensité de ces sanctions), d'autres mesures de la complexité économique et l'instrumentation avec la part des votes importants à l'Assemblée générale de l'ONU. En outre, nous testons également les canaux potentiels et montrons que le capital humain, l'investissement étranger, la qualité institutionnelle et le terrorisme sont des mécanismes par lesquels les sanctions internationales pourraient affecter la complexité économique. Classification Jel : F51 ; O11 ; O33
      Since the end of the Cold War, international sanctions have become a popular tool for developed countries and some international organisations to express their dissatisfaction with the behaviour of certain countries. The issue of the effectiveness of sanctions is increasingly being debated with the annexation of Crimea in 2014 and the recent Russian invasion of Ukraine. While several empirical studies have questioned the effectiveness of international sanctions, especially with regard to their adverse effects on the well-being of populations, surprisingly little is known about the cross-country effect of sanctions on economic complexity. This study therefore investigates, as a first attempt, the effects of international sanctions on economic complexity in 76 target developing countries over the period 1998–2019. Our baseline model includes UE, US, and UN sanctions, and the empirical results show that international sanctions reduce economic complexity, with UE sanctions being more detrimental for target countries. These results are robust when considering alternative measures of international sanctions (including unilateral, plurilateral, economic, non-economic, financial, travel, trade, military, arms, and intensity of sanctions), alternative measures of economic complexity, and the instrumentation with the share of important votes in the UN General Assembly. Furthermore, we also test for potential channels and show that human capital, foreign investment, institutional quality, and terrorism are mechanisms through which international sanctions could affect economic complexity.
    • Shadow Economy in France: What Factors Matter? - Sanvi Avouyi-Dovi, Lorraine Chouteau, Lucas Devigne, Emmanuelle Politronacci p. 453-494 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Nous utilisons une approche dynamique structurelle pour évaluer l'importance relative de l'économie souterraine en France sur la période 1990-2019. Notre stratégie est fondée sur une analyse systématique des sources potentielles, légales et illégales, de l'économie souterraine. Nous montrons que l'écart entre les taux de croissance de consommation d'électricité et du PIB réel, sont les principaux moteurs de l'économie souterraine. Cependant, les infractions liées à la drogue ou les envois nets de billets à l'étranger ont aussi des effets significatifs sur les activités souterraines, même si leurs effets sont de moindre ampleur. L'économie souterraine reste importante en France, mais, rapporté au PIB, son poids a considérablement baissé dans les années 2000. Enfin, on observe de fortes relations entre l'indicateur d'économie souterraine et dénominations des billets. Ainsi, les tests de concordance montrent une synchronisation forte entre les indicateurs de l'économie souterraine (globale et légale) et les émissions nettes de billets (notamment les émissions nettes totales et les émissions nettes des coupures de 50 et 200 euros). En outre, les indicateurs de l'économie souterraine et de l'activité réelle (PIB réel, travailleurs indépendants) sont synchronisés. Nous observons également des corrélations positives entre les composantes cycliques des émissions nettes totales de billets de banque et des indicateurs estimés de l'économie souterraine. Par ailleurs, il existe des relations de causalité bidirectionnelles entre tous les indices de l'économie souterraine et la demande globale d'espèces. Toutefois, il n'existe qu'une causalité unidirectionnelle entre ces indices et la demande de petites dénominations (5, 10 et 20 euros). Classification JEL: C32, C51, O17
      We build a model based on a structural dynamic approach to assess the Non-Observed Economy (NOE) over the period 1990-2019 in France. Our strategy is focused on a systematic scan of the potential causes of shadow economy. We show that the discrepancy between electricity consumption and real GDP growth rates is the main drivers of the NOE. However, factors, such as drug offences and net shipments of banknotes also have significant effects on hidden activities even though their effects do not seem to be as strong. The NOE remains non-negligible in France, but its ratio, relative to the GDP, has decreased considerably in the 2000s. Finally, we observe strong links between the NOE index and the cash demand indicators. Thus, concordance tests show a noticeable synchronization between the NOE indexes (global and legal components) and the net issuance of banknotes, especially the total net issuance and the net issuance of the €50 and €200 denominations. Furthermore, the NOE indexes and GDP as well as self-employment are synchronized. We also observe positive correlations between the cyclical components of the total net issuance of banknotes and the estimated shadow economy indexes. Finally, there are some bi-directional causal relationships between the NOE indexes and the aggregate banknote demand. However, there is only a unidirectional causality between these indexes and the demand for Small denominations (€5, €10, €20).