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Toutes les expériences d'expansion territoriale des grandes régions du monde donnent lieu à la domination d'un peuple par des conquérants d'une autre culture. Mais la colonisation européenne a ses singularités historiques : la recherche de la richesse et de la puissance, la hiérarchisation raciale, la fragilité de ses possessions et, enfin, son héritage épineux, du fait de l'émigration d'ex-sujets coloniaux vers les anciennes métropoles.

Des premières « intentions coloniales », au milieu du XVIIe siècle, marquées par le commerce des esclaves à l'embouchure du fleuve Sénégal, à la veille des indépendances : le présent article donne un aperçu général des empreintes de la colonisation française de l'Afrique dans les domaines économique, politique et culturel.

Épisodes majeurs dans les quatre siècles d'histoire coloniale française, les cent trente-deux ans de la colonisation de l'Algérie et tout particulièrement la guerre d'Algérie continuent à peser sur notre présent. La réflexion sur leurs traces actuelles doit occuper une place importante dans nos analyses de la France d'aujourd'hui.

De la guerre d'indépendance à l'immigration postcoloniale, la colonisation de l'Algérie demeure centrale dans les débats de l'ancienne métropole. Se confronter à cette question peut aider à comprendre la France contemporaine, par-delà les peurs et les fantasmes.

Loin des idées reçues sur le coût de l'empire colonial, la doctrine s'imposa dès le début du XXe siècle que cet empire devait rester « bon marché ». Or, si la colonisation fut en effet peu coûteuse pour le contribuable français, elle le fut bien plus pour le contribuable colonisé.

À la suite de la Conférence de Durban de 2001, d'anciennes puissances impériales ont engagé des processus de reconnaissance et de réparation des crimes coloniaux. Au contraire, en France, le passé impérial demeure largement « hors champ », quand l'« œuvre » de la colonisation n'est pas réhabilitée par les droites de gouvernement.

Professeure d'histoire de l'art à l'Université technique de Berlin, Bénédicte Savoy est notamment l'autrice, avec Felwine Sarr, de Restituer le patrimoine africain (Le Seuil/Philippe Rey, 2018), fruit d'un rapport commandé par le président Emmanuel Macron.

Les études postcoloniales tendent à mettre l'accent sur l'importance du lien entre colonisation et flux migratoires. Il faut cependant relativiser ce lien, des diasporas puissantes ne provenant pas nécessairement d'anciennes colonies des pays d'accueil. De plus, si la pluralité des formes institutionnelles du passé colonial et de la gestion de ses populations conserve un impact sur le traitement des populations dites postcoloniales, d'autres phénomènes pèsent sur l'imaginaire et sur le regard porté sur les migrations.

La colonisation n'est pas qu'une « mémoire à décliner au passé ». Elle a impacté durablement les pays colonisateurs et notamment la société française, où elle se fait encore sentir de nos jours, sous la forme d'une « après-vie » faite de réelles et concrètes injustices.

Les relations entre la France et les États de l'Afrique subsaharienne portent encore la charge de l'histoire coloniale et du « malentendu initial » des conditions de l'indépendance obtenue en 1960. Dans un contexte de recomposition géopolitique mondiale, la création d'une relation enfin équilibrée suppose peut-être d'en finir avec tout « cadre privilégié » ou « singulier » pour se placer dans le champ ordinaire de la coopération entre États et régions.

De plus en plus mobilisé, le terme de « désoccidentalisation » du monde est cependant polysémique. Il importe d'en débattre, de déterminer les réalités qu'il recouvre, d'en saisir tant les points d'appui que les contradictions et les limites. Ceci notamment afin de mieux cerner l'évolution des relations et des rapports de force entre pays occidentaux et du Sud.

Professeure de lettres-histoires en filière professionnelle au lycée Auguste Blanqui de Saint-Ouen (93), Laure Coret a fait travailler ses élèves de terminale sur la question coloniale, avec pour perspective la publication d'un article collectif dans Après-demain. Après une séquence de réflexion dense et documentée, menée sur plusieurs semaines, les élèves montrent qu'ils savent répondre aux attendus du diplôme, mais semblent éprouver des difficultés à faire coïncider histoire, récit de soi et « nous » à construire.

Dans le cadre de son concours « Vivre et agir ensemble contre le racisme », la Fondation Seligmann décerne, à la fin de chaque année scolaire, plusieurs prix d'un montant de 1 000 € récompensant la réalisation par des classes de collégiens, lycéens ou apprentis, seules ou avec les membres de la communauté éducative et les parents d'élèves, de projets traduisant leur désir du « vivre et agir ensemble », leur refus du racisme et du communautarisme. Pour l'année scolaire 2022-2023, le jury présidé par Mondane Colcombet, vice-présidente de la Fondation Seligmann, a décerné, le 14 juin 2023, 5 prix à : un projet porté par un établissement de Paris, deux projets en Essonne et deux projets en Seine-Saint-Denis. Ces projets ont été menés dans un cadre pluridisciplinaire associant souvent plusieurs classes ou niveaux, voire l'ensemble d'un établissement. Le jury a tenu à souligner le caractère particulièrement remarquable des projets « Mémorial des anciens élèves du collège victimes de la Shoah » et « Une étoile pour la liberté » respectivement réalisés par l'ensemble des élèves de 3e du collège Jean-Baptiste Clément de Paris (20e) et par 10 élèves du cursus certificat d'aptitude professionnelle « réparation des carrosseries » du lycée Nicolas-Joseph Cugnot de Neuilly-sur-Marne (93).

Cette rubrique met le focus sur des actions réalisées avec le soutien de la Fondation Seligmann : projets scolaires ou associatifs, à dimension citoyenne et œuvrant pour la tolérance, l'accueil ou encore l'égalité des chances.