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Résumé« Juste place » ne doit pas se comprendre comme place équitable, mais comme évaluation juste. Peut-on parvenir à une évaluation objective de la place de la France dans le monde qui rencontre un accord général ? Ce qui ressort d'abord, c'est le contraste entre l'évaluation faite par les Français et celle faite par les autres sur la France.

Durant plus de deux siècles, l'Occident avait dominé le monde, exportant ses hommes, ses biens et ses idées. Il l'avait découvert, dessiné, compris et maillé selon son entendement. Aujourd'hui, sa suprématie recule : l'Occident se rétrécit. Dans ce contexte, quel peut être le rôle de l'Union européenne dans le monde ?

Et si les fameux droits de l'homme, qui fondent l'ambition humanitaire, exprimaient finalement une vision très occidentale du monde ? Et si leur défense à tout crin correspondait à un paternalisme planétaire, à un néo-racisme culturel, bien commode pour asseoir la supériorité commerciale et militaire de l'Occident ?

Le ghetto linguistique est peut-être pire que le ghetto urbain, car il poursuit en tout lieu celui qui y habite. Les élèves des banlieues en sont conscients et vivent cette réalité comme une fatalité. Il s'agit alors, pour le professeur, de choisir des œuvres qui ouvrent les consciences sur un horizon plus largement humaniste.

L'ambition est-elle toujours un danger à écarter ? Ne serions-nous pas de nos jours dans la situation autrement préoccupante de l'absence d'ambition, de refus ou d'impossibilité d'envisager de grands desseins collectifs, celle aussi de l'exténuation des désirs de voir grand de la part des individus ?

L'obstacle à la véritable ambition spirituelle, c'est l'amour-propre, « le propre » comme on disait au XVIIe siècle. Thérèse d'Avila le nommait « le point d'honneur » qui détourne le désir de Dieu pour le fixer sur soi. Elle se dit épouvantée par ces personnes irréprochables qui ont pour seul défaut d'être « saintes à leurs propres yeux ».

La littérature peut-elle servir l'ambition de toucher le réel ? Mais qu'est, en lui-même, le toucher du réel ? Comment le toucher ? Comment nous touche-t-il ? L'auteur explore ces questions à travers des textes de Claudel, Rousseau et Milton.