Contenu du sommaire : Togo - Bénin.
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | vol. 48, no 192, octobre-décembre 1995 |
Titre du numéro | Togo - Bénin. |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Etudes
- En guise d'introduction - Georges Rossi p. 6 pages
- Les conséquences des aménagements hydrauliques de la vallée du Mono (Togo-Bénin). Saura-t-on gérer l'avenir ? - Georges Rossi p. 18 pages Situé sur la frontière Togo-Bénin, le Mono draine un bassin-versant d'environ 30 000 km2 et se jette dans l'Atlantique par l'intermédiaire d'un vaste système lagunaire. Un premier barrage, celui de Nangbeto, a été construit en 1987, modifiant de façon drastique le régime hydro-sédimentaire naturel dans la vallée et à l'embouchure. Un second barrage, celui d'Adjarala, va être entrepris. Les différentes études d'impact que nous avons menées à l'aide de modèles mathématiques et physiques, montrent que les conséquences de la gestion combinée de ces deux ouvrages vont être, d'une part, une modification du rapport débit/charge, suivi d'un réajustement morphodynamique : modifications de tracé, érosion des berges, creusement du lit ; d'autre part, le remplacement d'un étiage nul de plus de six mois par un écoulement permanent compris entre 40 et 120 m3/s, ce qui conduit à une dulcification des eaux des systèmes lagunaires. On peut légitimement s'interroger sur les conséquences écologiques, économiques et sociales de ces bouleversements. En outre, la modification progressive du régime à l'embouchure va se combiner avec les effets de la progression vers l'est, beaucoup plus rapide que ne le prévoyaient les modèles physiques, de l'érosion littorale déclenchée par la construction du port de Lomé et accélérée par les ouvrages de protection du littoral togolais. A terme, c'est la stabilité de l'ensemble du système des cordons littoraux de cette partie du golfe de Guinée qui pourrait être menacée.The Consequences of Hydraulic Development in the Mono Valley, Togo-Benin. Will One Be Able to Manage the Future Effects 9 Located on the Togo-Benin border, the Mono River drains a slope-basin of about 30 0G0 km2 and flows into the Atlantic ocean by means of a vast lagoon system. The first dam built, that of Nangbeto, was constructed in 1987, modifying in a drastic manner the natural hydrosedimentary system in the valley and at the mouth of the river. A second dam, that of Adjarala, is going to be undertaken. The different impact studies that we have conducted by means of mathematical and physical models, show that the consequences of the combined functioning of these two dams will be, on the one hand, a change in the flow-capacity of the river followed by a morphodynamic reajustment : changes in the route taken by the river, erosion of banks, deepening of the river bed ; on the other hand, the replacement of a zero water level for more than six month by a permanent flow of between 40 and 120 m3/s, which will lead to dulcifying the waters of the lagoon system. One can legitimately wonder about the ecological, economic and social consequences of these overwhelming changes. In addition, the progessive modification of the system presently existing at the river mouth will combine with the effects of a progression to the East, far more rapid than the physical models have predicted, of the coastal erosion started by the protection works on the Togo coastline. In time, it is the stability of the entire system of off-shore bars in that part of the Gulf of Guinée that could be endagered.
- L'immigration des Ehoué du Bénin dans la plaine du Mono au Togo, le cas du Haho oriental - Tchégnon Abotchi p. 24 pages Le Haho oriental dans la plaine du Mono au Togo est l'objet, depuis le XIXe siècle, d'une immigration massive des populations Ehoué du plateau béninois d'Aplahoué et de ses bordures. Cette immigration déterminée conduit aujourd'hui à la suprématie numérique des Ehoué sur les autochtones Aja et à une mise en valeur remarquable des régions du Moyen-Mono et de Haho-Est. Cependant, elle soulève quelques problèmes qui apparaissent comme les inconvénients d'une immigration spontanée et incontrôlée.The Migration of the Ehoues of Benin Into the Plain of Mono in Togo ; The Case of Eastern Haho. Eastern Haho in the Plain of Mono in Togo has, since the XlXth century, been the objective of a massive migration of Ehoue peoples from the Benin plateau ofAplahoue and its frontiers. This inexorable migration of the tribes has had the effect of altering the population mix in the region ; today, the Ehoues enjoy a numerical supremacy over the indigenous Ajas, and, further, there has been a remarkable development of the Central Mono and East Haho areas. However, various problems have arisen which seem due mainly to an influx of the migrating groups in a non-controlled and spontaneous manner.
- L'évolution récente du marché des produits vivriers au Togo - Ayéchoro K. Akibode p. 24 pages La production et la commercialisation des produits vivriers au Togo ont une très grande importance socio-économique. Si le taux de croissance démographique global du Togo est de 2,8 %, il est de 4,4 % pour la population urbaine et de 1 ,9 % pour la population rurale. La demande urbaine en produits vivriers croît plus rapidement que le nombre des actifs agricoles. L'évolution de la production agricole durant les années 19 80 est satisfaisante pour certains produits (millet, sorgho, igname), mais préoccupante pour les autres (maïs, haricot, arachide et surtout riz dont la production est loin de suivre la consommation). Les importations officielles concernent le blé, le riz et le maïs, et reflètent un changement des habitudes pour le blé et un déficit de production pour le maïs et surtout le riz. L'analyse du marché des produits vivriers permet de mettre en évidence les principaux facteurs explicatifs de la formation et du mouvement des prix. La très forte part d'autoconsommation (50 à 60 % pour le maïs, 80 à 90 % pour les mils et le haricot) a pour effet qu'une variation faible de la production, due aux aléas climatiques, produit une importante diminution de l'offre sur les marchés urbains. En l'absence de tout moyen de régulation de l'offre entre les années déficitaires et excédentaires, les prix sont très sensibles aux quantités offertes à la consommation. L'agriculture togolaise reste très routinière et essentiellement tournée vers la subsistance du producteur. Elle ne s'adapte pas rapidement d'une part en ajustant les productions de chaque culture vivrière à la demande et à l'état des stocks, d'autre part en utilisant les sols au mieux de leurs aptitudes culturales. A cela s'ajoute une productivité très faible, due à la faible pénétration des facteurs de productions modernes et à un encadrement technique peu dense. L'absence du crédit agricole dans le secteur du vivrier tend à perpétuer cette situation.Foodcrops market evolution in Togo. The production and the commercialisation of foodcrops in Togo is of paramount socio-economic importance. If Togo 's overall demographic growth rate is 2,8 percent, this rate raises to 4,4 percent in the urban areas and shrinks to 1,9 percent in rural areas. The urban populations demand for foodcrops grows faster than the total amount of household labor in rural areas. An analysis of the foodcrops production 's evolution in the 1980s reveals that the tendency is satisfactory for some products (e.g. millet, sorghum, yam) but alarming for others (e.g. corn, beans, groundnuts and most of all the rice production is for from matching with the consumption). The official importations have to do with wheat and rice and maize and reflect a change in feeding habits in the case of wheat and a production foodcrops market makes it possible to put into perspective the main factors accounting for both the formation and the movement of prices. The very high share going into local consumption (50 to 60 percent in the case of corn, 80 to 90 percent in the case of millet, sorghum and beans) produces a weak production variation due to the climatic conditions, and has caused the supply on the urban market to notably decrease. In the absence of every means to regulate the supply between the deficit years and the excess years, prices are very sensitive to the quantities supplied to the consumers. Agriculture in Togo is very much grounded in routine and mainly caters for the producers' subsistence. On the one hand it does not adapt itself quickly enough by ajusting the productions of every foodcrops in relation to the demand and the available socks, and on the other hand it does not adapts itself quickly enough by putting the soils to the best use possible. On top of this one must mention the very weak productivity due to the non-intervention of modern factors of production and a loose technical training. The non-existence of a banking system designed for farmers working in the foodcrops sector makes the perpetuate.
- Contribution à l'étude de la palmeraie du pays Kabyè-Losso-Lamba (Nord-Togo ) - Thiou K. Tanzidani Tchamie p. 18 pages L'aire écologique du palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq) au Togo est limitée vers le nord par la chaîne de Défalé ou par l'isohyète 1 200 mm. Le palmier à huile constitue un beau peuplement dans le pays Kabyè-Losso-Lamba, région caractérisée par un climat tropical humide à deux saisons et par de fortes densités de population. Cette palmeraie située très au nord de son aire habituelle de distribution constitue une originalité. Bien qu' à la limite de son climat, elle est d'origine naturelle. Ce peuplement naturel d'Elaeis guineensis a été très profondément modifié par l'homme, ce qui fait dire qu'il est subspontané. Quoique naturel, il existe de nos jours parce que sélectionné et entretenu par les populations lors des défrichements culturaux pour ses multiples usages.A Contribution to the Study of the Palm Grove of the Kabye-Losso-Lamba Region, Northern Togo. The economic area of the oil producing palm (Elaeis guineensis Jacq ) in Togo is limited on the North by the Defale Mountain Range, or by 1 200 mm ofisohyet. The oil palm is a beautiful crop in the Kabye-Losso-Lamba sector, a region chararterized by a wet tropical climate during two seasons of the year and by a dense population settlement. This palm grove, situated in the extreme northern part of its usual area of distribution, is one of its distinctive features. Although at the very limit of its climate, it is of natural origin. This natural growth of the Elaeis guineensis has been drastically modified by man, which means that it is sub-spontaneous. Although natural, it exists today because man has used selectioning to maintain it during crop clearing undertaken for its many uses.
- La pêche en milieu lagunaire dans le sud-est du Bénin. L'exemple de l'exploitation des acadjas (en danger) sur le lac Nokoué et la basse Sô - Jeanne-Marie Principaud p. 28 pages Le milieu lagunaire du sud-est du Bénin est l'un des plus intéressants du continent africain, non seulement par son cadre géographique, mais aussi par 1'intelligence du système des pêcheries acadjas présent depuis au moins le début du siècle dans cette zone de l'Afrique occidentale. Ecosystème vulnérable, le complexe lagunaire étudié met en évidence les nombreuses «turbulences» que rencontrent les pêcheurs toffins en cette fin de XXe siècle. A partir d'observations et de faits, il est évident que les décisions, les remèdes à mettre en œuvre demandent de revoir la gestion humaine de cette véritable société toffin du Bénin méridional.Fishing in a Lagoon Setting in Southeastern Benin : the Example of the Eploitation of «Acadjas» (Endangered ) on Lake Nokoue and the Sô Shoal. The lagoon setting of southeastern Benin is one of the most interesting of the entire African continent, not only because of its geographic environment but also on account of the ingeniousjïshery system called «acadjas». It has existed in this aera since the beginning of the XXth century. A vulnerable ecosystem, the lagoon complex studied stresses the countless problems encountered by the Tojfina fishermen towars the ends of this century. Various observations conducted in the region enable us to say that the decisions already made and the remedies to be taken require an examination of the way the area is being managed by the indigenous Tojfina population of the southern Benin. Fortunately, many solutions are possible.
Chroniques
Notes et compte-rendus
- Une Afrique plurielle - Paul Pélissier p. 5 pages
- Les repas de rue à Cotonou - Benoît N'Bessa p. 4 pages
- Quelques aspects sociaux du développement économique du Vietnam - Georges Rossi p. 2 pages
Bibliographies
- Verin, Pierre, 1995, Les Comores - René Battistini p. 2 pages
- Odouard, A.-Les îles Canaries : Terre d'Europe au large de l'Afrique, 1995 - Jean-Noël Salomon p. 4 pages
- Nos collaborateurs - p. 1 page